.

.

vendredi 13 avril 2007

Ils nous auront emmerdés jusqu’au bout...

Vendredi, 13 Avril 2007


Ils nous auront emmerdés jusqu’au bout...

Philippe Delbauvre

Politique
Ils nous auront emmerdés jusqu’au bout...
Ils nous auront emmerdés jusqu’au bout ces candidats et particulièrement les guest stars qui nous furent imposées des mois durant. Parce que le système égalitaire permettant aux différents postulants de faire campagne est conçu de telle sorte que la majorité d’entre eux n’a pas voix au chapitre pendant des mois, période où les petits préférés nous accompagnaient eux du matin au soir via la radio, la télé, internet, etc. Le tarif des deux dernières semaines étant censé rétablir l’équilibre durant tant de temps rompu. A partir trop tôt on peut certes s’essouffler mais au final on est certain d’avoir été connu et donc peut être lors du scrutin reconnu.

Pour les neuf autres candidats, c’est à dire 75 % d’entre eux, ce fut le règne du silence imposé, de l’anonymat très bien géré. Dans de telles conditions, il est presque impossible de percer lorsque l’on a été absent durant des mois.

Ainsi par exemple, quid du candidat de CPNT, mouvement qui avait pourtant fait de bons résultats précédemment ? Frédéric Nihous, bon ou mauvais, est à ce jour un inconnu ce qui compte tenu du nombre important des suffrages obtenus par Saint Josse est une aberration.

Dans un genre différent, si Jean Marie Le Pen n’avait pas, très normalement, effectué un tapage médiatique concernant son défaut bien organisé de manque de signatures, lui non plus n’aurait pas eu voix au chapitre alors que l’on sait très bien, élection après élection, l’intérêt qu’il suscite au sein du corps électoral français.

En revanche on notera l’intérêt journalistique assez surprenant pour Philippe de Villiers qui à l’évidence n’intéressait personne si ce n’est les combinards de la politique politicienne.

Donc une élection majeure gérée par les tenants du système, journalistes comme politiciens qui s’entendirent comme larrons en foire pour court-circuiter les non assermentés de l’énarchie de droit républicain.

Etait-il normal de consacrer davantage de temps à l’élection du candidat du parti socialiste effectuée en interne qu’à l’ensemble des autres sensibilités car non people ?

Besancenot semble assez bien s’en sortir malgré tout mais ce n’est pas là ce qui explique son succès : son électorat est celui de la gauche sincèrement socialiste qui ne peut qu’être déçu par les prises de position de la candidate assermentée.

On aura entendu de tout chez les candidats qu’à l’évidence on nous montre qu’ils sont les seuls dignes d’intérêt si l’on tient compte du traitement de faveur dont ils ont bénéficié.

Entre les strings que l’on peut porter mais ne pas voir, ou l’inverse (et les décolletés ? ), l’ordre juste qui fait fi de toute l’histoire revendiquée de l’apologie du désordre à gauche, les drapeaux à sortir de chez soi comme on installe des sapins en hiver, le national agrémenté de social (on comprend que l’on ne se dise plus socialiste), les sous marins abandonnés tristement dans quelques eaux internationales, la punition infligée au porte parole pour humour décalé, et, et et le nombre de ‘ma première mesure’ chacun différente des autres, on comprend l’audimat : c’est tout simplement drôle.

François Bayrou a fait une bonne campagne mais au même titre que le dirigeant de la lcr, il a bénéficié du rejet et de la candidate socialiste et de Nicolas Sarkozy. La sémantique est là aussi intéressante : révolution paisible (modèle d’absurdité), derrière les agriculteurs mais pour l’Europe, ni gauche ni droite mais avec un programme économique bien de droite, avec une majorité parlementaire bien cherchée à gauche. Etc …

Sarkozy c’était Cécilia partie (triste hein ?) puis revenue (happy end). Ministre depuis des lustres mais sans avoir le moindre compte à rendre sur le bilan, très national lui aussi mais fustigeant l’arrogance de la France, à l’intérieur incompétent au vu des statistiques, anti musulman mais constructeur de mosquées, pro arabe (électorat numériquement important) mais humiliant le seul ministre arabe du gouvernement.

Alors on comprend le pourquoi du succès de Jean Marie Le Pen probablement en ce jour au delà de la barre des 20 %. France des riches et France des pauvres qui peuvent se plaindre ensemble de la stérilité des promesses et qui vont prendre leur revanche. France des travailleurs et France des chômeurs. France d’hier et France de demain (elles vont ensemble).

Il est temps que cette comédie ce termine parce qu’à l’évidence ils nous font perdre notre temps. Rien que pour ça, je sais très bien ce qui les ennuierait beaucoup comme choix dans l’isoloir.

Beaucoup vont passer à l’acte. Pourquoi pas vous ?