.

.

mercredi 19 novembre 2014

"A mort l'Etat" hurlent-ils



 Childéric Fonteney (Voxnr)
Il est des modes. Celles-ci sont le fruit de l'esprit du temps. Ce dernier peut tout aussi bien être la marque du système en place que de sa contestation. Un aspect me semble presque certain, et le lecteur en conviendra bien volontiers, c'est que les modes se démodent. Il suffit pour cela de regarder les photographies de nos Anciens pour s'apercevoir à quel point il nous apparaissent ridicules dans leur accoutrement de l'époque. Alors qu'en ce mardi 18 la France vient d'affronter la Suède sur un terrain de football, on constate que nombres de joueurs ont les avants bras tatoués. Phénomène nouveau qui ne durera guère. Voici quelques années, les footballeurs – autre lubie – aimaient à porter, sur le terrain, cuissards de cyclistes : ridicule de la mode.

Pendant très longtemps, l'Etat fut célébré et l'on ne doit pas oublier que le concept de totalitarisme fut à l'origine terme plutôt flatteur. L'Etat se devait donc dans cette perspective, pour bien des esprits de l'époque, d'être omniprésent dans la vie des hommes, ce jusque dans leur quotidien, même intime. On peut y voir la marque du magistère intellectuel exercé par le marxisme-léninisme mais aussi du fascisme, pendant de nombreuses décennies. A ce titre, on comprend dès lors pourquoi, Jean-Marie le Pen, libéral avant l'heure, noyé dans la foule des zélateurs du plan quinquennal soviétique, put autant passer pour extrémiste : au sein de la grande mode étatique, il ne pouvait passer que pour un paria.

Erreur


Renversement de situation, depuis quelques décennies, il est maintenant presque obligatoire de fustiger l'Etat au nom du fait libéral. Paradoxalement, et il y a même contradiction, on voit des sympathisants ou militants de la mouvance, apporter leur soutien au Système qu'ils prétendent combattre, justement en fustigeant l'Etat. Là encore, bien peu de rationalité, tout comme à l'époque lorsqu'on avait par trop le culte de l'Etat. Encore une fois, la mode …

Erreur


Le Système justement, essaie de plus en plus de faire reculer l'Etat, ce de façon à minorer les dépenses au sein de son budget. Il est loin le temps du début des années 80 où le pouvoir de gauche avait nationalisé tant de groupes industriels. Depuis, la décentralisation – régionalisation – a fait son chemin et le recrutement de très nombreux fonctionnaires territoriaux n'est que la marque d'un désengagement majeur de l'Etat à venir.

Entre les deux modes extrémistes consistant, soit à s'adonner à la statolâtrie, soit à prêcher l'Etat minimal, il y a place pour le bon sens et la rationalité. Si le communisme n'a pas réussi (omniprésence de l'Etat), le capitalisme (diminution drastique de l'influence de l'Etat) depuis son retour en grâce à la fin des années 70, ne nous apparaît avec le recul comme un succès.

Si dans certains secteurs, il y a probablement trop de fonctionnaires, il y a carence dans d'autres ministères. La solution idéale passerait donc plutôt par une voie médiane et sensée, rejetant et le capitalisme, et le communisme. C'est très exactement ce que l'on appelle la troisième voie.

samedi 1 novembre 2014

La judeophobie dans la France d'aujourd'hui, quoiqu'en disent les ligues de vertu, n'est plus que résiduelle.



La judeophobie dans la France d'aujourd'hui, quoiqu'en disent les ligues de vertu, n'est plus que résiduelle.
 Philippe Delbauvre
L'antisémitisme, qu'il vaudrait mieux appeler judéophobie, fait couler beaucoup d'encre et se révèle source de bien des inspirations. Il n'est qu'à, de façon hebdomadaire, consulter la teneur des programmes de télévision pour constater qu'il ne manque pas de films, de documents ou d'émissions pour traiter du sujet. Cela jusqu'à la nausée.

Ceux nés à partir de 1966 ont suivi une scolarité différente de leurs aînés. Ainsi l'orientation en seconde et non plus en classe de troisième, la semestrialisation en faculté et bien sur un bourrage de crâne autrement plus poussé que pour leurs ainés, en matière de lutte contre l'antisémitisme ou de connaissance de la shoah.

Le Système compte faire bien en inondant autant les cerveaux. Or, à l'aune des discussions avec des personnes nées à partir de 1966 qui avient pour particularité de n'être pas politisés donc désintéressées, il semblerait que le Système soit parvenu a susciter le contraire de ce qu'il souhaitait. Non pas que ceux nés à partir de 1966 soient devenus judéophobes mais le formatage auquel ils furent soumis a été tel, que du fait sémite ou de la shoah, ils sont fort nombreux à ne plus vouloir en entendre parler : trop c'est trop...

Ensuite, force est de constater en parcourant les pages internet aujourd'hui que la judéophobie n'est plus que résiduelle. D'où l'incohérence de faire de la lutte contre l'antisémitisme un objectif prioritaire.

Le Français aujourd'hui, plus encore aujourd'hui qu'hier, est devenu pragmatique et positiviste. Il constate que des noms de juifs dans la colonne des faits divers (délinquance par exemple), il en est bien peu. A contrario, l'indication dans les articles de presse des prénoms des délinquants, indique leur origine, qui à l'évidence n'est pas juive. Et les Français le savent et condamnent …

Il existe en revanche sur la toile un véritable déferlement arabophobe et islamophobe. Quand bien même se veut-il justifié par des considérations d'ordre géopolitique que le lecteur lucide comprend très vite que la délinquance – fait très désagréable pour celui qui la subit – est le terroir initial du phénomène haineux. Les pouvoirs publics portent d'ailleurs une énorme responsabilité dans l'explosion actuelle de ce racisme : en ne condamnant pas durement des actes qui mériteraient de l'être, sanctionnés par de lourdes peines de prison, ils laissent accroire que le pire peut être commis, sans que sanction digne de ce nom ne tombe.

On a beaucoup glosé au moment de l'affaire Merah, considérant à l'époque que le « maître » allait faire beaucoup d'adeptes. Dès cette époque, et l'histoire m'a donné raison, je n'en ai rien cru. Merah, qu'on l'apprécie ou pas, a volontairement fait le sacrifice de sa vie : d'où le peu d'émules. D'ailleurs les délinquants, pour la plupart, ne sont nullement des terreurs : ou ils sont en groupe afin de disposer d'une solide supériorité numérique, ou ils s'en prennent à beaucoup plus faibles qu'eux …

Ils sont nombreux aussi les Français à savoir que Tsahal s'en prend aux arabes. Et la détestation pour ces derniers est telle que bien des Français, y compris dans la mouvance, en deviennent par réaction, pro-israelien et même judéophile : l'ennemi de mon ennemi devient, non seulement un allié, mais même dans bien des cas mon ami.

On évoque de plus en plus que l'antisémitisme aujourd'hui serait davantage le fait de la gauche (toutes tendances confondues) que de la droite (toutes tendances confondues aussi). C'est là aller un peu vite en besogne. Il est vrai qu'au sein de tout ce qui se trouve à droite, l'antisémitisme est devenu résiduel, encore une fois en raison de la focalisation sur le fait arabo-musulman. Quant à la gauche, n'omettons pas que le parti socialiste est ouvertement sioniste. François Hollande ne vient-il pas de nommer un juif premier ministre, le personnage se déclarant lui même « lié de façon indéfectible à Israël » ? La nomination de Manuel Valls, juif donc, a t-elle déclenché l'ire des Français ? A l'évidence non. Ces mêmes Français n'ont nullement protesté suite à la nomination de Jean-Pierre Raffarin, juif lui aussi, au même poste. En conséquence, on peut en déduire que les Français ne sont nullement antisémites.

Au sujet de la question palestinienne, on est bien obligé de constater que le choix de la défense des Palestiniens, est davantage le fait de la gauche de la gauche que de la droite de la droite. Et beaucoup, astuce bien connue utilisée par les thuriféraires du Système, de déduire de l'antisionisme, l'antisémitisme. Or, c'est théoriquement et pratiquement faux. D'ailleurs la phraséologie de la gauche profonde ne repose ni sur l'ethnie, ni sur la religion, mais sur l'opposition au système capitalisme occidental dont Israël est l'un des fleurons.

Même s'il faut bien entendu se garder de pratiquer des jugements caricaturaux, on est bien obligé de constater qu'en matière de discrimination, dans la France d'aujourd'hui, l'arabophobie et l'islamophobie ont remplacé la judéophobie de naguère.