Childéric Fonteney (Voxnr)
Ainsi donc, la motion de censure a été hier rejetée, assez facilement d’ailleurs. On peut donc en déduire que l’opposition est en France minoritaire, à tout le moins au sein de l’assemblée nationale.
On peut aussi constater que les frondeurs ne sont pas ce qu’ils disent être. Il ne s’agit de leur part que de discours, très intéressés d’ailleurs. Puisqu’un jour ou l’autre, de nouvelles élections législatives auront lieu, il ne fera en effet, si l’on tient compte de l’impopularité de l’actuel gouvernement, pas bon être estampillé socialiste pour les candidats au poste de député. D’où, cette façon choisie de se faire valoir auprès de l’électorat de gauche lors de ces futures échéances, en se positionnant comme frondeurs. Le tout donc, simplement pour être élu ou réélu.
Or, appartenir à l’opposition, cela ne signifie pas nécessairement être de droite. C’est tout simplement s’opposer à la politique menée, dans ses grands axes, à l’actuel gouvernement, ce dont justement la droite n’a nullement le monopole. A bien suivre les débats d’ailleurs, il semblerait que les ennemis majeurs de la loi Macron ne sont pas à chercher du côté de la droite, qui ne fait qu’adopter une posture. Si la majorité des députés de droite ont voté la motion de censure, ils l’auraient tout aussi bien voté si c’était eux qui l’avaient proposée. L’opposition à l’actuel gouvernement ne vient en fait que de la gauche profonde (communistes toute tendance confondue) et du Front National.
Si en revanche les frondeurs méritaient leur nom, ils eurent alors franchi le Rubicon, votant la censure. Or, ils ne l’ont pas fait. Les députés du Système (de l’aile droite de l’Ump à l’aile gauche du parti socialiste) s’adonnent en fait à un jeu de rôle, laissant accroire aux Français, la pertinence et l’actualité du référentiel droite/gauche. Comme l’a justement théorisé Alain de Benoist voici pourtant bien longtemps, le repère actuel, les lignes de force et d’affrontement, distingue le centre de la périphérie. L’idéal, à nos yeux serait probablement que dans le cadre d’une manifestation nationale à l’origine plurielle (gauche et droite radicales), surviennent spontanément des cris d’union ou, à tout le moins de partenariat.
Quitte à surprendre le lecteur, même si l’influence d’Alain de Benoist s’avère ici majeure, je suis autrement plus proche d’un Melenchon que des Valls, Macron, Nkm et Sarkozy.
Puisque les différentes directions des mouvements de gauche radicale semblent visiblement toujours hantés, malgré les évidences, au désormais très vieux et obsolète programme commun de la gauche, il faudra les court-circuiter et s’adresser directement aux différents segments politiques du Peuple, nonobstant leurs appartenances politiques originelles.
C’est très exactement ce que fait le Front National.