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lundi 23 mars 2009

Une campagne cathophobe


Philippe Delbauvre








Une campagne cathophobe
Ce qui est reproché à Benoit XVI, tant à droite qu’à gauche, n’est autre que son catholicisme. En effet, dès lors où le souverain pontife adopte des positions, quand bien même familières, qui vont à l’encontre du consensus posé à priori par la structure dominatrice, la curée est lancée.

Il va de soi que la marmite démocratique mise sous pression n’explosera pas tant que l’excès qui pourrait être explosif continuera d’être évacué. D’où l’intérêt de pousser nos compatriotes au divertissement sous toutes ses formes afin qu’ils oublient une vie sans grand intérêt au sein de la structure établie. Et c’est bien vrai qu’ils sont nombreux à se réjouir de voir se terminer la semaine de travail mais aussi de constater avec la plus grande satisfaction l’advenue des grandes vacances. Qu’importe d’ailleurs l’existence ou non de projets tant pour les deux derniers jours de la semaine que pour le séjour estival : que le quotidien cesse d’être suffit à les combler.

Le divertissement dont Pascal avait souligné le danger pour la condition humaine a depuis le grand siècle proliféré. Si l’élite s’est dans la dernière partie laissée contaminée par des comportements de prime abord basiques, juste retour des choses, le divertissement dont l’élite avait un quasi monopole alors, s’est généralisé aux masses qu’elle corrompt désormais. Ce n’est certes pas un hasard si la télévision ou le cinéma ont presque cessé toute fonction élévatrice. On ne va pas voir un film : on va au cinéma. La nuance est de taille.

La sexualité est à l’évidence une impasse si on la sépare de ce qu’elle est en tout premier lieu, à savoir une extrapolation de la tendresse. Considérée sous l’angle du plaisir, conséquence ici de la transgression, le divertissement sexuel exige toujours , comme toute drogue, un plus qu’hier et moins que demain, afin de rassasier celui qui l’utilise.

Ainsi, la fameuse partie à trois sur laquelle je ne veux pas porter de jugement subjectif, n’est que la continuité de ce que, lorsqu’on a rompu avec conditions nécessaires tendres et affectives, l’on peut appeler la partie à deux. Un trois qui quantitativement ne suffira pas et deviendra quatre ou davantage. La douceur disparue deviendra violence. Un échangisme deviendra mélangisme. Une telle sexualité n’a ainsi nullement de raison de rester spécifiquement humaine et deviendra zoophilie. De même, un rapport entre adultes pourra devenir intergénérationnel grâce à des enfants, consentants ou non.

Au final le dernier interdit pourra être bravé lorsque durant l’acte il y aura mort de l’autre, d’où l’apparition de snuff movies dans la très libérale Angleterre.

Loin de faire preuve de puritanisme, l’option catholique en matière de sexualité n’est pas si éloignée de celle de la pensée de son grand adversaire Nietzsche dans laquelle on considère que l’homme est quelque chose qui doit être surmonté. La masturbation, n’en déplaise aux jouisseurs n’est aucunement une marque d’appartenance à l’humanité : elle existe chez les animaux. Il n’y a donc rien de divin dans la sexualité, si ce n’est justement sa maîtrise appelée continence à laquelle appelle l’Eglise.

Ainsi, l’usage du préservatif en Afrique, n’en déplaisent aux bien pensants qui préfère cacher la vérité, a permis la prostitution infantile jusque là absente. Un message expliquant dès l’origine à chacun qu’il était libre de courtiser qui il voulait et de lui rester fidèle eut déjà permis d’éradiquer la maladie sur ce continent.

Ce que le préservatif n’a pas fait.