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vendredi 23 octobre 2009

Contre l'opposition bidon

Par Philippe Delbauvre

Les remarquables déclarations qui furent celles des dirigeants du Bloc identitaire dans le cadre de leur convention lors du dernier week end, si elles ne surprennent pas les esprits le plus souvent éclairés, ont le mérite de mettre à jour un aspect du segment politique que les journalistes assermentés qualifient, par plaisir ou incompétence, un peu trop vite à l'aide de l'expression « extrême droite ».


Par l'intermédiaire de l'expression « extrême droite », et de manière plus générale par le qualificatif « extrême », on définit une partie de l'échiquier politique qui s'oppose radicalement à la structure dominante sous la quasi totalité de ses aspects et notamment les plus essentiels. Or, les identitaires justement revendiquent cette radicalité sous peine de n'être plus crédibles, eux qui se veulent l'opposition de pointe au Système actuellement en place. Il existe dès lors un décalage flagrant, qui ne s'explique pas uniquement de manière sémantique, entre le refus de se définir en tant qu'extrémistes et le fait de revendiquer une opposition frontale et radicale.


Bien évidemment, on peut émettre l'hypothèse qu'il est difficile voire suicidaire de s'assumer aujourd'hui en politique en tant qu'extrémiste et de se définir ainsi, et qu'en conséquence, la contorsion ou le mensonge dont il s'agit ici ne viserait qu'à une abdication sur la forme, ce qui aurait au moins le mérite de préserver le fond.


Tel n'est pas le cas.


En effet, l'étude des différentes déclarations qui émanent des cadres dirigeants du bloc identitaire et non de simples militants, tant dans le fond que sur la forme, montre qu'à l'évidence il y a contradiction entre la place réelle sur l'échiquier politique et celle revendiquée par les principaux intéressés.


- Ainsi, il n'était par exemple nullement nécessaire de reprendre l'habituelle complainte sur l'antisémitisme sachant que les représentants du Système le font très bien et à satiété, sauf à vouloir via ce baisement de pied chercher à se faire adouber par la structure dominante. La contradiction entre opposition et collaboration est ici flagrante. Même Jacques Attali vient de déclarer qu'il n'y avait pas d'antisémitisme en France...


- Aurait pu être évitée également l'écologisme, quand bien même cette référence passe pour obligatoire aux yeux des hommes et femmes politiques du Système.


- N'était-il pas facile de faire référence au général de Gaulle et ainsi de rebondir lorsqu'on est pris de court par un journaliste interrogateur plutôt que de d'enterrer le nationalisme aussitôt déclaré mortifère ?


Est-on bien certain que c'est en faisant cause commune avec le très douillet Mpf, forme comme fond, que l'on fait preuve de radicalité dans l'opposition au Système ? Un Mpf qui se trouve d'ailleurs dans la majorité présidentielle (sic).


Toutes ces prises de position pourraient passer comme étant de bévues faites à chaud si elle n'avait été reprises le lendemain sur Novopress: les prises de position sont donc assumées et c'est bien d'une rupture d'avec une

certaine radicalité revendiquée dont il s'agit.