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dimanche 30 avril 2017

Que le camp Macron arrête ses amalgames historiques indécents !

On se souvient de la phrase de M. Chirac en 2002, dans son combat inespéré contre M. Le Pen : « C’est le combat de toute ma vie ! »
On pouvait être gaulliste à l’époque, et se réjouir de l’éclatement de la gauche sans pour autant être dupe du « coup » du grand Jacques. Cet uniforme gaulliste que M. Chirac avait méthodiquement abandonné depuis des décennies, il le revêtait à nouveau à peu de frais. La droite brinquebalante était sauvée par une divine surprise. Et M. Chirac était le protagoniste improbable de ce théâtre. 

M. Raffarin devenait le M. Loyal de ce nouveau cirque. Il est toujours là, et guide M. Macron…

Celui-ci n’a pas encore osé dire : « C’est le combat de toute ma vie ! » Peut-être en laissera-t-il le soin à Brigitte, dans Gala. Mais il essaie de jouer le rôle. Depuis le début, d’ailleurs, toute sa stratégie reposait sur ce face-à-face avec Mme Le Pen. Et il n’arrête pas de brandir ses petits 24 % pour dire qu’il a fait mieux que M. Chirac en 2002. M. Macron est le dernier bébé de M. Chirac.

Sauf que nous ne sommes plus en 2002. Et le « coup » de Chirac, on ne le fait aux Français qu’une fois. 

 Deux hommes politiques l’ont compris – les vraies révélations de cette élection de 2017 -, des hommes qui n’analysent pas le présent à l’aune des réflexes du passé mais un œil sur l’avenir, au-delà de leur destin personnel, d’ailleurs. Quand M. Macron, en banquier, est l’homme du seul moment présent, du seul opportunisme.

M. Mélenchon a décidé de maintenir sa décision de ne pas donner de consigne de vote, par respect pour ses électeurs. On aurait aimé le même respect de la part de M. Fillon et des dirigeants LR. Mais est-ce étonnant de leur part, eux qui ne cessent de trahir, au pouvoir comme dans l’opposition ? M. Dupont-Aignan, lui, a compris que, désormais, plus rien ne se fera à droite sans Marine Le Pen. Il a été, pour cela, traité de « collabo » par M. Bussereau…

Non, 2017 n’est plus 2002 et M. Macron ne sera pas réélu à 80 %. Il faudra, d’ailleurs, regarder beaucoup de chiffres le 7 mai : la poussée de l’abstention, l’explosion des blancs et nuls et les millions de voix qu’aura gagnées Mme Le Pen. M. Macron, par sa visite à Oradour, voudrait nous faire croire que 2017 est 2002 et que nous sommes en 1944 ? Il faut cesser ces amalgames historiques opportunistes et honteux. Par respect pour les vrais combattants et les victimes d’hier, d’abord. Mais aussi par respect des électeurs d’aujourd’hui. Et surtout pour cesser de nous aveugler sur la réalité : la France d’aujourd’hui nourrit des tendances totalitaires et de l’antisémitisme et elle est, depuis cinq ans, frappée par des attentats islamistes. Les nazis et les collabos d’aujourd’hui sont à rechercher de ce côté-là. Pas ailleurs.

MM. les macronistes, un peu de décence s’il vous plaît.

Pascal Célérier 

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