L’on  sait lorsqu’on a pris la peine de lire les moralistes ou tout  simplement que l’on dispose d’un vécu certain que la nature     humaine fut de tout temps la même et ce, malgré les progrès  effectués dans différents domaines à commencer par celui des sciences et  des techniques. C’est ainsi que nombre de fragments des     présocratiques, figures majeures du socle européen, conservent  encore à ce jour toute leur actualité.
   
    Les historiens contemporains s’accordent presque tous pour reconnaître la notion de court XXème siècle,  s’étendant de 1914 à 1989. Si l’on devait choisir l’idéologie qui a le  plus marqué cette partie de l’histoire, qui a le plus mobilisé les     esprits des hommes et motivé leur engagement, c’est très  certainement au communisme qu’il faudrait songer.
   
    Le communisme, dont les fondements furent établis au XIXème  siècle par     l’intermédiaire des écrits de Karl Marx, ne se limite pas simplement  à une théorie sociale seule. Il fut aussi philosophie, apologie des  sciences et des techniques, pensée politique et bien     entendu machine de guerre. Il joua, non sans intérêt, un rôle majeur  dans le cadre des guerres de libération nationale.
   
    Sans le communisme, le XXème siècle n’eut pas été ce qu’il fut. Du reste, les     notions de guerre froide ou de détente, le principe de la logique des blocs, qui ont marqué l’histoire, ne sont pas concevables sans le communisme.
   
    Je souhaiterais maintenant revenir à la nature humaine qui fut l’objet de mon introduction. Ce qui a marqué les hommes du     XXème siècle, c’est  le dévouement ainsi que l’esprit de sacrifice des militants  communistes, et cela sur tous les continents. Cela interroge. En     effet, alors que les tentatives d’élaboration de communisme se  concrétisaient fatalement sur le terrain par des échecs patents, les  militants communistes n’en continuaient pas moins, malgré les     évidences, à défendre l’indéfendable.
   
    On  pourrait peut être m’objecter que le communisme est objectivement mort  et qu’en conséquence, il est inutile de revenir sur le     sujet. Sauf si, bien entendu, le phénomène ne se limite pas au seul  communisme et est inhérent à la nature humaine comme je le crois.
   
    Agé  de 47 ans, je dispose d’un vécu certain qui m’a permis de connaître les  mues qu’a connues la France durant environ les     trente dernières années, auxquelles les sociologues font souvent  référence ; à leurs yeux, la France a davantage changé durant cette  courte période que durant un siècle. Le regard que je pose sur     ce que l’on appelle postmodernité ou hypermodernité m’incite à croire les spécialistes du sujet.
   
    Il  va de soi, lorsque l’on observe la France d’aujourd’hui, que le  libéralisme auquel elle est soumise produit des désastres.     Que l’on évoque les crises économiques et financières, la difficulté  de trouver un logement quand ce n’est pas dormir à la belle étoile, la  paupérisation de plus en plus importante d’une partie     de nos compatriotes, l’écart indécent des fortunes, le chômage  massif, la perte de la notion de qualité au profit de la quantité, tout  indique que la situation que nous vivons présentement est     catastrophique.
   
    Pourtant,  que ce soit les électeurs ou la majorité des hommes politiques, chacun,  tout comme pour le communisme, y croit encore.     Il est malheureusement prévisible sachant que c’est de la nature  humaine dont il s’agit, qu’il faille, tout comme pour le communisme, un  effondrement pour que changement de référentiel se     fasse.
http://sebastien.derouen.over-blog.com/article-d-une-erreur-l-autre-philippe-delbauvre-73092502.html