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samedi 1 avril 2006

Du capitalisme en général et de son mondialisme en particulier

Samedi, 1 Avril 2006
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Du capitalisme en général et de son mondialisme en particulier

Philippe Delbauvre

Tribune libre
Du capitalisme en général et de son mondialisme en particulier
Georges Bush, suite à une nouvelle déclaration, vient de me pousser une fois de plus en direction du clavier afin d'écrire quelques unes de mes réflexions.

Mettons les choses au clair: à en entendre certains, notamment '' l'intelligentsia '' française, l'homme serait un débile profond inapte à défendre les intérêts de son pays.

Voire. On avait fait le même constat au sujet d'un de ses prédécesseurs, en l'occurence Ronald Reagan qui fut élu en 1980. Or, une décennie plus tard l'union soviétique s'effondrait plaçant ainsi les Etats Unis sur la dernière ligne droite qui permet le contrôle planétaire. Pour un simple ''cowboy'' et accessoirement acteur raté, c'était là une incontestable réussite. La puissance américaine ne s'étant pas agrandie, il n'en découle pas la naissance d'une hyperpuissance comme on le dit trop souvent, mais plutôt la fin d'un équilibre qui permettait aux puissances moyennes de jouer, si elles le souhaitaient, la carte de la troisième voie. Méfions nous donc des jugements d'intellectuels autoproclamés qu'à l'évidence l'histoire ne cesse de contredire. Pour ma part, je juge le résultat de la politique étrangère de Georges Bush sans me poser la question de savoir s'il est lettré ou pas.

Incontestablement, le bilan est bien plus que positif si l'on prend pour critères de réussite ceux de l'hôte de la maison blanche, ce qui me semble être la moindre des choses dès lors où l'on souhaite faire preuve d'honnêteté intellectuelle. Que l'armée américaine soit embourbée en Irak est exact mais il ne faut néanmoins pas pour autant oublier que ce pays ne se situe pas dans le voisinage géographique immédiat des usa. En clair, à l'approche du but adverse les états unis ne parviennent pas à concrétiser. C'est certes bien dommage pour eux mais nullement catastrophique, loin de là. D'autres points ont été marqués ailleurs. A commencer par la reconnaissance quasi universelle de la victoire du capitalisme qui, à titre d'exemple, a poussé Marie Georges Buffet à affirmer qu'il était désormais envisageable d'abandonner l'idée communiste. Pour une première secrétaire du Parti, ce n'est pas rien.

Revenons à notre brave texan qui poursuit sa route et engrange les succès. L'innondateur par imprudence vient de nous expliquer que les états unis se doivent de rester un pays d'immigrants. Et personne ne réagit dans les milieux nationalistes. Comme s'il s'agissait là que d'une déclaration banale qui ne méritait pas en elle même une analyse. Or c'est justement ce que je compte faire.

Beaucoup de nos concitoyens ont en tête la catastrophe économique qui fût celle du communisme. Souhaitant un modèle plus performant mais aussi poussés par des vents porteurs, ils font ainsi en réaction l'apologie du monde libéral tout en espérant maintenir la cohésion nationale. Ainsi, la nation serait nationale, la patrie patriote et l'économie dynamique. Tout serait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes (possibles ?). Malheureusement, nous disposons de résultats provenants d'autre pays qui sont davantage avancés que nous dans la voie libérale et qui viennent contester cet optimisme. Ainsi l'Angleterre de Tony Blair dont on nous vante les succès (quels chifffres ??) est devenue la championne européenne en matière de décomposition du tissu social. C'est avant tout là bas et pas en France que la pauvreté fait des ravages. A tout le moins, pas avec une telle ampleur chez nous. On peut dire qu'il est possible de jauger l'authenticité du fait national à l'intérêt porté par l'ensemble de la communauté à ses plus démunis. J'ai l'intime conviction et en cela je suis soutenu par Marx en personne (Manuscrits de 1844) que le joug féodal était bien moindre que le libéral. Un fait n'est pas contestable, savoir que la libéralisation en France depuis trente ans a engendré tous les fléaux que nous connaissons aujourd'hui. Que partout où la cigue financière a été administrée et cela quelles que soient les traditions locales, les nations ont été désagrégées.

Alors oui à l'évidence, les états unis se doivent de rester un pays d'immigrants. Parce que la structure est capitaliste, mais aussi parce que pays d'immigrants il ne peut que stimuler l'individualisme donc le libéralisme. En découlent le communautarisme, le pluriculturalisme et évidemment la délinquance pour ceux qui ne se seront pas adaptés: il s'agit là du prix à payer. Car si le capitalisme est producteur de richesses, il a aussi un coût. Le choix du moi hédoniste qui est la caractéristique sociale propre au libéralisme ne peut que mener à la dissolution de la nation. Ainsi on est surpris de constater que dans les grands clubs sportifs européens aucun joueur n'est originaire de la ville représentée. Faut t-il l'être ? Du tout. Ces structures sportives sont capitalistes et sont gérées en tant que telles. Il leur faut impérativement des résultats ce qui signifie à l'évidence qu'il vaut mieux prendre ce qui se fait de mieux quitte à aller le chercher ailleurs. Les plus grands clubs sont presque tous les plus riches et les plus riches sont bien souvent les plus grands. Alors bien entendu, ils gagnent. Mais qui gagne ? Et l'autochtone ? La victoire a un prix elle aussi. Transposé à l'échelle nationale, il ne reste plus qu'à effectuer le parallèle entre le joueur étranger et le travailleur étranger. Joueurs et travailleurs ne sont pas mécontents de leurs situations malgré le mal du pays mais qu'en pensent les joueurs et travailleurs nationaux ? Quel est le grand bénéficiaire ? En quoi de bons résultats d'une entreprise française nous concernent t-ils puisque c'est la même qui s'établit à l'étranger pour employer à moindre coût et dès lors favorise le chômage français ? Voilà la question que l'on ne se pose pas et bien à tort.

Là réside probablement la plus grande erreur de nombre de nationalistes français qui persistent à défendre un système économique qui se trouve aux antipodes de l'intérêt national. Paradoxalement, le commmunisme a mieux défendu les valeurs nationales que ne le fait le capitalisme. Ni immigration, ni hédonisme, foi intacte et même revigorée, chômage quasi inexistant. Soyons clairs. Je perçois à l'avance le sourire de ceux qui me connaissent bien et qui doivent songer à mon anticommunisme. Je ne fais que constater les faits avec le plus grand plaisir dès lors où ils me permettent de remettre en cause des idées reçues. Je maintiens donc mon opposition farouche à ces deux matérialismes qui ont tout laminé sur leurs passages. Encore faut t-il remarquer que l'un a disparu alors que l'autre prospère (sic). C'est ce qui, pour beaucoup, n'a pas été fait. L'erreur communiste a été stratégiquement de poser que les contradictions du capitalisme le pousserait à sa perte. C'est justement grâce au jeu de ses contradictions.

Que le capitalisme sort toujours indemne en dressant les intérêts particuliers les uns contre les autres. On ne s'étonnera donc pas de la constitution de lobbies dans nos sociétés dont les rivalités en fragmentant la nation sont encouragés par le capitalisme. Ce dernier a dès lors beau jeu de donner la parole à tous en vue d'orchestrer la cacophonie. Il en résulte des oppositions bien connues: homme/femme, parents/enfants, hétérosexuels/homosexuels, pour/contre etc ...

Ainsi l'individu (et non la personne) se trouve ravi de s'être exprimé et d'avoir projetté son moi. Qu'en reste t-il pour la commmunauté ?

Une autre erreur du communisme est d'avoir postulé que l'impérialisme était le stade suprême du capitalisme. Cela présuppose que dans les pays au capitalisme avancé, le politique précéde l'économique. Or j'ai bien l'impression qu'aujourd'hui les équipes gouvernementales sont aux ordres des dirigeants économiques. En témoignent le démantèlement de la fonction publique, la diminution des prestations sociales, le refus d'intervenir dans les conflits d'entreprises etc. Plus grave, les grandes entreprises outre le fait qu'elles emploient des non nationaux, utilisent aussi des capitaux étrangers: elles sont donc redevables. Enfin, les états unis sont t-ils prêts à aller à l'encontre des intérêts de microsoft ?

Il est donc urgent que les nationalistes relisent TOUS les penseurs de la mouvance.

Evola, Maurras, Sorel, Peguy, Junger, ....

Peut être faudrait t-il les lire plus simplement.

Ils sont tous anticapitalistes