Vendredi, 10 Novembre 2006 |
La Russie reviendra
Philippe Delbauvre | Étranger |
Ainsi s’exprimait le général De Gaulle à une époque où le rideau de fer était tombé poussant de nombreux analystes à pronostiquer la durée de l’Union soviétique sur le long terme. Le chef d’état français invariablement utilisait le vocable de ‘Russie’ songeant à l’histoire sur le long terme qui selon lui finirait par avoir raison du communisme et ainsi ferait renaître de ses cendres le pays des tzars.
Le mur est tombé et l’ancien empire russe n’est certes plus ce qu’il était. Qu’importe, les Russes sont revenus et c’est pour les Européens d’aujourd’hui et de demain l’essentiel.
Paradoxalement ce retour ne semble pas apprécié de tous et pour prendre un seul exemple, tout se passe comme si le Russe anciennement malade du communisme et convalescent pouvait à nouveau rechuter et éventuellement contaminer. L’épidémie fut si longue que pour nombre d’esprits, tout se passe comme si le mur de Berlin n’était pas tombé ou comme si l’habitude aidant, il faille continuer de voir derrière le Russe le possible Rouge. Chez certains c’est pathologiquement incurable et c’est la raison pour laquelle il serait vain de vouloir expliquer.
Géostratégiquement, la Russie c’est globalement trois frontières.
La Chine.
La zone sud qui s’étend de la Syrie à l’Afghanistan.
La zone Ouest qui est l’Europe.
Ces trois zones n’en font qu’une : il suffit d’utiliser la clef américaine pour ouvrir ce paradoxe.
La Chine est le grand pays de l’Asie et bien évidemment membre du conseil permanent de l’Onu. Les Chinois savent très bien qu’ils sont directement visés par l’expansionnisme américain à long terme. Les relations sino-russes ne peuvent donc que se développer.
La zone sud est actuellement le grand divertissement américain. On peut être certain que la tentative d’invasion du Liban récemment n’avait pour but que d’être un marchepied en direction de la Syrie. On obtient ainsi une bande continue qui d’Ouest en Est comprend la Syrie, l’Irak, l’Iran et l’Afghanistan. Deux de ces quatre pays sont déjà occupés, le Pakistan est sous contrôle. On comprend le danger pour les Russes qui voient s’ériger progressivement dans des zones pétrolifères et musulmanes une barrière américanisée susceptible de faire main basse sur les denrées du sous-sol mais aussi de développer des troubles au sein même du sud de la Russie. La chine a bien évidemment perçu ce danger dont elle peut être elle-même la victime puisque les ressources naturelles lui font défaut.
Le flanc Ouest n’est guère plus réjouissant et l’on comprend désormais mieux le maintien de l’Otan malgré la disparition du pacte de Varsovie : l’Otan anticommuniste est devenue russophobe. Ses plus acharnés défenseurs sont justement ceux qui naguère appartinrent au bloc soviétique. Ce sont ces nationalismes là que jouent les Etats Unis afin d’établir un cordon sanitaire entre l’Europe dans sa version actuelle et la Russie. Parce qu’en fait le pire cauchemar que pourrait connaître Washington serait de voir se constituer l’axe Paris-Berlin- Moscou et cela d’autant plus s’il était assorti d’une entente avec Téhéran et Pékin.
Cela bouge à Moscou qui désormais freine pour le plus grand profit de Téhéran. C’est aussi le cas à Pékin ou madame Rice vient de se faire envoyer poliment sur les roses. Pékin qui sur l’affaire iranienne est également très circonspect.
Les dirigeants européens comme d’habitude réfléchissent ou font semblant de le faire. Peut être espèrent-ils, à tort, rallier les nouveaux ou futurs arrivants dans l’union à l’Europe qu’ils souhaitent. A tort. Ces derniers sont pro-américains pour des raisons historiques que l’on peut certes comprendre mais qui n’en feront jamais politiquement des continentaux.
L’avenir passe par Moscou.
Le mur est tombé et l’ancien empire russe n’est certes plus ce qu’il était. Qu’importe, les Russes sont revenus et c’est pour les Européens d’aujourd’hui et de demain l’essentiel.
Paradoxalement ce retour ne semble pas apprécié de tous et pour prendre un seul exemple, tout se passe comme si le Russe anciennement malade du communisme et convalescent pouvait à nouveau rechuter et éventuellement contaminer. L’épidémie fut si longue que pour nombre d’esprits, tout se passe comme si le mur de Berlin n’était pas tombé ou comme si l’habitude aidant, il faille continuer de voir derrière le Russe le possible Rouge. Chez certains c’est pathologiquement incurable et c’est la raison pour laquelle il serait vain de vouloir expliquer.
Géostratégiquement, la Russie c’est globalement trois frontières.
La Chine.
La zone sud qui s’étend de la Syrie à l’Afghanistan.
La zone Ouest qui est l’Europe.
Ces trois zones n’en font qu’une : il suffit d’utiliser la clef américaine pour ouvrir ce paradoxe.
La Chine est le grand pays de l’Asie et bien évidemment membre du conseil permanent de l’Onu. Les Chinois savent très bien qu’ils sont directement visés par l’expansionnisme américain à long terme. Les relations sino-russes ne peuvent donc que se développer.
La zone sud est actuellement le grand divertissement américain. On peut être certain que la tentative d’invasion du Liban récemment n’avait pour but que d’être un marchepied en direction de la Syrie. On obtient ainsi une bande continue qui d’Ouest en Est comprend la Syrie, l’Irak, l’Iran et l’Afghanistan. Deux de ces quatre pays sont déjà occupés, le Pakistan est sous contrôle. On comprend le danger pour les Russes qui voient s’ériger progressivement dans des zones pétrolifères et musulmanes une barrière américanisée susceptible de faire main basse sur les denrées du sous-sol mais aussi de développer des troubles au sein même du sud de la Russie. La chine a bien évidemment perçu ce danger dont elle peut être elle-même la victime puisque les ressources naturelles lui font défaut.
Le flanc Ouest n’est guère plus réjouissant et l’on comprend désormais mieux le maintien de l’Otan malgré la disparition du pacte de Varsovie : l’Otan anticommuniste est devenue russophobe. Ses plus acharnés défenseurs sont justement ceux qui naguère appartinrent au bloc soviétique. Ce sont ces nationalismes là que jouent les Etats Unis afin d’établir un cordon sanitaire entre l’Europe dans sa version actuelle et la Russie. Parce qu’en fait le pire cauchemar que pourrait connaître Washington serait de voir se constituer l’axe Paris-Berlin- Moscou et cela d’autant plus s’il était assorti d’une entente avec Téhéran et Pékin.
Cela bouge à Moscou qui désormais freine pour le plus grand profit de Téhéran. C’est aussi le cas à Pékin ou madame Rice vient de se faire envoyer poliment sur les roses. Pékin qui sur l’affaire iranienne est également très circonspect.
Les dirigeants européens comme d’habitude réfléchissent ou font semblant de le faire. Peut être espèrent-ils, à tort, rallier les nouveaux ou futurs arrivants dans l’union à l’Europe qu’ils souhaitent. A tort. Ces derniers sont pro-américains pour des raisons historiques que l’on peut certes comprendre mais qui n’en feront jamais politiquement des continentaux.
L’avenir passe par Moscou.