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mardi 31 octobre 2006

Réflexions sur l’inter-nationalisme nationaliste

Lundi, 30 Octobre 2006


Réflexions sur l’inter-nationalisme nationaliste

Alain Rebours

Tribune libre
Réflexions sur l’inter-nationalisme nationaliste
Le terme d’internationalisme prête à confusion. Suite probablement au très célèbre « Prolétaires de tous les pays, unissez vous ! » et par extension à la bannière rouge du communisme, cette expression est devenue synonyme de mondialisme, d’universalisme et en conséquence de négation des frontières.

Il s’agit là pourtant d’un abus de langage doublé d’une extrapolation douteuse.

L’internationalisme est le regroupement des partis partageant la même doxa au sein de chaque nation.

Il représente le primât de la pensée politique sur la pensée de la nation.

« Pensée de la nation » qu’il ne faudrait pas assimiler à pensée nationale évidemment mais plutôt à la pensée au sein de la nation.

Les religions sont majoritairement internationalistes. Le Catholicisme, le Protestantisme ou l’Islam en sont. Leur vocation est d’ailleurs mondialiste. Reposant sur des communautés fortes dans certains pays, elles nouent entre elles des attaches en vue de propager leur foi. Certaines sont mieux armées que d’autres : la centralisation (Catholicisme) ou le support d’une hyperpuissance (Protestantisme) sont des atouts non négligeables.

Les choix idéologiques sont également internationalistes. Les partis socialistes sont membres d’une internationale à titre d’exemple. De même le parlement européen ne regroupe pas les députés par nationalité mais par affiliation idéologique. Sont ainsi créés des groupes politiques que l’on dit transnationaux afin de ne pas les qualifier d’internationalistes suite à la réputation du terme ; qu’importe cette précaution, ils le sont dans la réalité.

Une pensée strictement nationale n’aurait aucun sens en vertu du fait que les avis sont justement pluriels : il s’agirait d’un dogme.

Ainsi, le non que l’on ne peut qualifier de français sous peine d’exclure 45 % de la communauté nationale a influé sur les pays non français. Tout comme le oui à Maastricht que l’on ne peut non plus qualifier de français pour les mêmes raisons a eu des conséquences similaires.

Il existe donc, simplement pour prendre le contexte européen et cela dans chaque pays, des partisans et des opposants à l’Europe. Ceux qui perdront seront justement ceux qui refuseront l’alliance internationale et qui ne bénéficieront pas en conséquence de la dynamique ainsi créée.

On peut avoir des choix idéologiques que l’on souhaite promouvoir tant dans l’espace français que dans l’espace européen. Même pour les hexagonaux stricts la victoire de tel ou tel dans un pays voisin ne les laisse pas indifférents. C’est la raison pour laquelle on trouve sur les sites informatiques, quand bien même nationalistes, des liens vers d’autres mouvements réputés proches mais non français.

C’est d’ailleurs le contraire qui serait inquiétant : cela justifierait le nombrilisme que l’on prête aux français ce qui ne serait pas une catastrophe ainsi que l’isolement idéologique ce qui serait bien plus inquiétant. Cela montrerait aussi que n’aurait pas été vus que les problèmes qui se posent aux français se posent aussi aux autres. Impardonnable.

Seul contre tous, on est fou ou génie : pas avec la même proportion.

Les entreprises nationales ont vécu. Il est donc inutile de vouloir défendre une société qui quand bien même disposant d’un nom bien de chez nous est passée dans l’escarcelle étrangère. Un économisme nationaliste ou un patriotisme économique n’ont jamais été que des slogans électoralistes dépourvus de réalité économique. Ne s’y laissent prendre que les démunis du bulbe rachidien ou ceux dont le cerveau est localisé à l’endroit du biceps où se forme la boule.

Inutile de s’émerveiller et de considérer que le remède est là. Si la convergence avec l’ami étranger est une condition nécessaire, elle n’est malheureusement pas suffisante. Nécessaire pour ne pas être contraint, isolé de l’histoire et en panne sur la route de l’avenir, de ressasser de génération en génération un passé peu être glorieux mais dépassé.

L’internationalisme nationaliste puisque c’est de cela qu’il s’agit peut être abordé de deux façons.

En tout premier lieu son intérêt est défensif. Coalition de tous les nationalistes contre ce qui menace leurs spécificités nationales. Et l’Europe est motif à griefs. Pour tous les nationalistes. Faudrait-il se réjouir suite à l’adhésion de la Turquie qui se précise de l’arrivée de nombre de ses ressortissants en Allemagne, pays d’accueil naturel ?

Au motif du passé dépassé ? Ce serait oublier que de l’Allemagne à la France, il n’y a pas loin.

Les délocalisations dont on nous parle ne font pas davantage plaisir ailleurs qu’ici.

Les pays européens ont tous leur culture propre actuellement dégradée par le prêt à pensée télévisuel, cinématographique, libéral.

De même le recul du bien être est généralisé.

Washington via Bruxelles nous impose son World ou way of life.

Les nationalistes en Europe ne peuvent rester indifférents.

La convergence entre mouvements régionalistes et nationalistes doit également être amplifiée. Pas tous les régionalistes à l’évidence mais certains d’entre eux. C’est à nouveau une autre conséquence de l’idée d’inter’. Chaque culture nationale est-elle même plurielle. Vrai en France, vrai à l’étranger. Une capitale située à un demi millier de kilomètres n’a pas à organiser la vie d’un village.

L’autre façon d’aborder l’internationalisme nationaliste ne consiste plus à valoriser l’aspect défensif comme dans un premier temps mais à privilégier le côté offensif.

On ne peut en effet défendre éternellement sans finir par prendre un coup fatal. Il faudra bien qu’un jour sous peine d’être réduit à ne plus être qu’une étoile sur le drapeau américain les peuples d’Europe prennent leur destin en main en s’émancipant de leur détestable tutelle.

En conséquence, laisser un peu de soi dans le cadre d’une confédération vaut certainement mieux que de poursuivre sur la pente qui va tout nous faire perdre