Vendredi, 22 Décembre 2006 |
L’influence des media dans les démocraties occidentales
Philippe Delbauvre | Politique |
Nos amis belges viennent de nous montrer ce qu’était l’influence des media dans les démocraties occidentales.
Ainsi, il a suffit d’une émission présentant en direct la sécession de la partie flamande pour que les téléspectateurs concernés soient pris de panique. Si l’on peut sourire de la réaction en invoquant une éventuelle histoire belge, je ne suis pas convaincu qu’une intoxication télévisuelle similaire n’aurait pas eu les mêmes effets en France.
Si les pouvoirs politiques ont dénoncé cette mascarade c’est uniquement parce que celle ci ne correspondait pas à leurs attentes. En effet, annoncer une séparation entre Flandre et Wallonie c’est tuer la Belgique comme état souverain. C’est aussi rentrer dans le jeu du Vlaams qui au passage doit être ravi de l’aubaine.
Mise en cause, la chaine de télévision s’est évidemment retranchée derrière l’intérêt général : il fallait absolument poser le problème tel qu’il était aux belges. La justification est toujours la même. C’est au nom de notre intérêt que l’on installe des caméras de surveillance un peu partout, que l’on nous oblige à porter un casque en moto, que l’on délocalise pour favoriser l’emploi, pour ne prendre quelques exemples.
C’est surtout pour la télévision un gros coup de publicité qui vaut son pesant d’or. J’ai encore le souvenir d’un entretien exclusif de Yasser Arafat effectué par Patrick Poivre d’Arvor qui était factice. Le phénomène, s’il monte en puissance avec le phénomène belge, reste le même. La duperie se poursuit puisque les téléspectateurs ne sanctionnent pas. Plus grave, certains d’entre eux soucieux de sensationnalisme approuvent.
Il est deux conclusions à retenir.
La première est l’extrême crédulité des occidentaux : parce qu’ils pensent que dans une démocratie tout est dit et que ce qui est dit est vrai, ils n’ont aucun sens critique. L’information lorsqu’elle fausse n’est démentie que quelques années plus tard lorsque plus personne ne s’intéresse au sujet. Au motif que l’on peut librement s’exprimer (je souris) et que l’on est interrogé d’ailleurs très souvent on se croit obligé d’en déduire que l’on se trouve en pleine clarté. Rien n’est plus faux puisque ce qui devrait importer c’est de tenir compte de ce qui a été exprimé et non de l’expression en elle même. Que François Mitterand soit passé par l’extrême droite, ait maintenu quoique président des contacts avec Pierre Bousquet, ait fleuri la tombe du Maréchal Pétain, ait eu une maîtresse avec qui il a eu une fille adultérine, le français n’en a rien su. Que l’on ne me parle pas de vie privée puisque d’autres ne sont pas passés au travers. Il a fallu peu avant sa mort que le président non sans arrières pensées dise les choses telles qu’elle furent pour que les français sachent. Les bals socialo communistes et fiers de l’être du dix mai 1981 célébrant la victoire de la gauche me faisaient déjà à l’époque sourire : je disposais d’autres sources d’informations que celles qui gavaient le français.
La seconde conclusion est une conséquence de la première. Si crédulité il y a, elle est exploitable et elle est d’ailleurs exploitée. La collusion entre journalistes et politiques est assez fréquente pour ne pas dire obligatoire. Le facteur essentiel que constitue le pouvoir de l’image pousse le politique vers le journaliste. Ce dernier, s’il veut pénétrer le monde politique, ne serait-ce que pour le comprendre, doit disposer d’un carnet d’adresses. Anne Sinclair avec Dominique Strauss Kahn, Béatrice Schonberg avec Jean Louis Borloo, Christine Ockrent avec Bernard Kouchner et plus récemment Marie Drucker avec François Baroin montrent bien l’interaction entre les deux pôles.
François Baroin, tout comme Noel Mamère d’ailleurs, qui fut un ancien journaliste.
Si on peut évoquer une déontologie journalistique tout comme on peut le faire pour tous les corps de métiers afin de prétendre, oh grands dieux, qu’il n’en est rien, il est préférable d’éviter la tentation. Par ailleurs, une lecture ou une audition attentive de l’information montre que la manipulation n’est pas contestable. En utilisant certains mots plutôt que d’autres, en pointant la caméra vers telle partie d’un rassemblement plutôt que telle autre on peut vider de son contenu objectif une information.
L’idée du terrorisme international est aussi une absurdité. Combien y a t-il eu d’attentats en Europe ces dix dernières années ?
La première phrase laisse perplexe, la seconde met dans l’embarras.
Il faudrait pourtant d’abord s’interroger sur la seconde afin d’examiner la première.
Comment se fait-il alors que la première ait tant choqué ?
Ainsi, il a suffit d’une émission présentant en direct la sécession de la partie flamande pour que les téléspectateurs concernés soient pris de panique. Si l’on peut sourire de la réaction en invoquant une éventuelle histoire belge, je ne suis pas convaincu qu’une intoxication télévisuelle similaire n’aurait pas eu les mêmes effets en France.
Si les pouvoirs politiques ont dénoncé cette mascarade c’est uniquement parce que celle ci ne correspondait pas à leurs attentes. En effet, annoncer une séparation entre Flandre et Wallonie c’est tuer la Belgique comme état souverain. C’est aussi rentrer dans le jeu du Vlaams qui au passage doit être ravi de l’aubaine.
Mise en cause, la chaine de télévision s’est évidemment retranchée derrière l’intérêt général : il fallait absolument poser le problème tel qu’il était aux belges. La justification est toujours la même. C’est au nom de notre intérêt que l’on installe des caméras de surveillance un peu partout, que l’on nous oblige à porter un casque en moto, que l’on délocalise pour favoriser l’emploi, pour ne prendre quelques exemples.
C’est surtout pour la télévision un gros coup de publicité qui vaut son pesant d’or. J’ai encore le souvenir d’un entretien exclusif de Yasser Arafat effectué par Patrick Poivre d’Arvor qui était factice. Le phénomène, s’il monte en puissance avec le phénomène belge, reste le même. La duperie se poursuit puisque les téléspectateurs ne sanctionnent pas. Plus grave, certains d’entre eux soucieux de sensationnalisme approuvent.
Il est deux conclusions à retenir.
La première est l’extrême crédulité des occidentaux : parce qu’ils pensent que dans une démocratie tout est dit et que ce qui est dit est vrai, ils n’ont aucun sens critique. L’information lorsqu’elle fausse n’est démentie que quelques années plus tard lorsque plus personne ne s’intéresse au sujet. Au motif que l’on peut librement s’exprimer (je souris) et que l’on est interrogé d’ailleurs très souvent on se croit obligé d’en déduire que l’on se trouve en pleine clarté. Rien n’est plus faux puisque ce qui devrait importer c’est de tenir compte de ce qui a été exprimé et non de l’expression en elle même. Que François Mitterand soit passé par l’extrême droite, ait maintenu quoique président des contacts avec Pierre Bousquet, ait fleuri la tombe du Maréchal Pétain, ait eu une maîtresse avec qui il a eu une fille adultérine, le français n’en a rien su. Que l’on ne me parle pas de vie privée puisque d’autres ne sont pas passés au travers. Il a fallu peu avant sa mort que le président non sans arrières pensées dise les choses telles qu’elle furent pour que les français sachent. Les bals socialo communistes et fiers de l’être du dix mai 1981 célébrant la victoire de la gauche me faisaient déjà à l’époque sourire : je disposais d’autres sources d’informations que celles qui gavaient le français.
La seconde conclusion est une conséquence de la première. Si crédulité il y a, elle est exploitable et elle est d’ailleurs exploitée. La collusion entre journalistes et politiques est assez fréquente pour ne pas dire obligatoire. Le facteur essentiel que constitue le pouvoir de l’image pousse le politique vers le journaliste. Ce dernier, s’il veut pénétrer le monde politique, ne serait-ce que pour le comprendre, doit disposer d’un carnet d’adresses. Anne Sinclair avec Dominique Strauss Kahn, Béatrice Schonberg avec Jean Louis Borloo, Christine Ockrent avec Bernard Kouchner et plus récemment Marie Drucker avec François Baroin montrent bien l’interaction entre les deux pôles.
François Baroin, tout comme Noel Mamère d’ailleurs, qui fut un ancien journaliste.
Si on peut évoquer une déontologie journalistique tout comme on peut le faire pour tous les corps de métiers afin de prétendre, oh grands dieux, qu’il n’en est rien, il est préférable d’éviter la tentation. Par ailleurs, une lecture ou une audition attentive de l’information montre que la manipulation n’est pas contestable. En utilisant certains mots plutôt que d’autres, en pointant la caméra vers telle partie d’un rassemblement plutôt que telle autre on peut vider de son contenu objectif une information.
L’idée du terrorisme international est aussi une absurdité. Combien y a t-il eu d’attentats en Europe ces dix dernières années ?
La première phrase laisse perplexe, la seconde met dans l’embarras.
Il faudrait pourtant d’abord s’interroger sur la seconde afin d’examiner la première.
Comment se fait-il alors que la première ait tant choqué ?