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mardi 23 septembre 2008

Tirer toutes les conséquences de la conjoncture

Philippe Delbauvre


Tirer toutes les conséquences de la conjoncture Nombre de nationalistes et patriotes établissent, spontanément ou après étude, un bilan de la situation intérieure française qui s'avère des plus catastrophiques. Encore faudrait-il qu'ils aillent jusqu'au bout de leur démarche en tirant toutes les conséquences de cette conjoncture.

On sait très bien ce que sont les motivations des militants de base. Principalement, préserver un héritage multiséculaire établi sur une homogénéité tant ethnique que religieuse. C'est bien souvent d'ailleurs la naissance d'une France composite qui les a poussés progressivement vers l'engagement politique. Il ne s'agit pas de porter un jugement de valeur, avec ou sans moraline, sur le bien fondé de leur motivation mais d'en prendre acte.

S'ils veulent voir leurs ambitions couronnées de succès, il faudra que l'un des leurs ou quelqu'un en qui ils se reconnaissent parviennent au pouvoir. Ils n'ont rien à espérer, et ils le savent, de ceux qui n'ont pas baigné dans leur terroir. Plus prosaïquement, nul espoir tant côté droit que côté gauche de l'échiquier politique.

Force est de constater pourtant que l'engagement politique n'est pas à la mode. Il suffit de comparer les chiffres attestant de la participation dans les fora nationalistes avec ceux indiquant le nombre d'inscrits sur les fora footballistiques. Chacun pourra vérifier. Ce qui est vrai du jeu de ballon l'est aussi pour des disciplines tout aussi futiles.

En conséquence, et compte tenu de l'état d'esprit général, si les nationalistes veulent accéder un jour au pouvoir, il leur faudra nécessairement biaiser. En effet, les thématiques qui sont chères aux militants nationalistes laissent les Français indifférents. Non pas que ces derniers n'y prêtent pas l'oreille de temps à autres, mais que plutôt leurs vies et leurs préoccupations sont ailleurs.

Il y a peut être un nombre non négligeable de Français qui regrettent le temps jadis de la France homogène suite aux problèmes qu'ils ont pu rencontrer quelquefois dans leur vie de tous les jours. C'est néanmoins le problème rencontré et non l'inhomogénéité dans ce qu'elle a de théorique qui les a quelquefois faits pester. La nuance est de taille.

Le Français, suite à son expérience personnelle, établit le constat bien connu que des allogènes, il y en a des bons comme des mauvais. Il sera très difficile voir impossible de le faire changer d'avis. C'est vrai pour la couleur, c'est vrai aussi pour le culte. Quand bien même on voudrait l'homogénéité, il serait ridicule et suicidaire de braver de tels vents contraires : le Français ne changera pas d'avis.

Le Français, suite à son expérience personnelle, établit le constat bien connu que nous sommes en démocratie. A savoir par exemple que ce que disent les journalistes est le plus souvent vrai. Les nationalistes savent très bien que c'est faux, et pour cause. Que la version officielle des attentats du 11 septembre soit un mensonge éhonté, nous le savons presque tous. Que la vérité puisse se savoir serait probablement une bonne chose pour les nationalistes. Pourtant, quand bien même cela serait le cas, le Français ne sortirait pas pour autant dans la rue afin d'entamer la révolution. Ce qui est vrai du WTC l'est tout autant pour d'autres mensonges. Simple question de bon sens.

En revanche, ce que le Français ne supporte pas, c'est que l'on touche à son portefeuille. Autre temps, autres mœurs, en effet.

Personne ne pourra contester le contraire. C'est donc la thématique économique qui doit devenir la clef de voûte de l'opposition au Système. Parce que les choses vont mal et qu'elles ne vont pas s'améliorer. Parce que l'histoire montre qu'ici ou ailleurs, les masses sont avant tout sensibles aux conditions de vie. La paupérisation des classes moyennes est un des éléments clés du basculement sociologique qui permet le renversement de l'ordre établi.

Le reste n'est que folklore à l'usage d'une petite minorité.

Il ne s'agit pas d'abandonner les objectifs initiaux, mais de se donner les moyens réels afin de les atteindre. Point de renoncement, donc. Juste une adaptation tactique à un système qui est un économisme et qui doit donc être combattu en tant que tel. Les masses rejoindront les nationalistes que si elles ont l'intime conviction qu'ils pourront résoudre les problèmes économique et sociaux qui se posent à elles. La quotidienneté de nos compatriotes doit donc être analysée bien davantage qu'elle ne l'est aujourd'hui. Une baisse de l'allocation logement, des revenus, des allocations familiales fait bien plus de mal au Système qu'un paysage polychrome auquel d'ailleurs le Français s'est habitué.

Ceux qui me connaissent seront peut être surpris de me voir rompre avec ce qu'il semblait être mes fondamentaux. Ce n'est qu'une apparence. Constatant que les anciens discours ayant autrefois mobilisés sont devenus aujourd'hui inopérants, j'adapte simplement mon tir à une cible qui a mu.

Seule la démarche change, le dessein est identique.

mercredi 17 septembre 2008

La raison et la victoire

Philippe Delbauvre



La raison et la victoire
Le fait d'avoir raison en politique comme dans d'autres domaines ne constitue ni une condition nécessaire, ni une condition suffisante afin de remporter la victoire finale. On peut donc parfaitement gagner tout en ayant tort et perdre tout en ayant de légitimes aspirations.

L'histoire du parti communiste français peut à cet égard être éclairante. C'est au moment où il a le moins de raisons d'être, tant au niveau de son idéologie que de ses prises de positions, qu'il atteint son acmé. C'est ainsi qu'il triomphe dans les urnes au moment même où il célèbre le stalinisme et où il conteste une société où les conditions de vie ne cessent de s'améliorer. Parallèlement, il s'effondre aujourd'hui alors qu'il n'a jamais eu autant de raisons de récolter les suffrages de nos concitoyens. Jamais autant qu'aujourd'hui en effet les idées marxistes n'ont eu autant de raisons d'être. C'est ainsi que la concentration du capital via les fusions et acquisitions n'ont jamais été aussi fortes. C'est ainsi que jamais la précarité sociale sous toutes ses formes n'a été autant développée. En conséquence le parti communiste français était puissant au moment même où il avait globalement tort et se trouve aujourd'hui faible au moment où ses analyses s'avèrent globalement justes.

On peut également se rappeler l'histoire de la maison écologiste qui, quoique différente, confirme le propos. Cette tendance politique est aujourd'hui particulièrement faible en regard du passé alors que paradoxalement la nature ne s'est jamais aussi mal portée. Entre la fonte de la banquise, le dérèglement climatique dont nous venons en effet de constater encore les effets cet été, la disparition d'espèces animales dont on sait qu'elle va s'accroître, les manipulations génétiques qui vont crescendo sans que nous ne connaissions les conséquences à long terme, les écologistes voient aujourd'hui nombre de leurs idées validées dans les faits davantage qu'hier. Pourtant c'est aujourd'hui qu'ils sont, au même titre que les communistes, beaucoup plus faibles qu'ils ne l'étaient hier.

Les nationalistes de toutes obédiences feraient bien de méditer ce double échec.

Si les communistes français se sont effondrés, c'est principalement parce qu'ils se sont arc boutés sur leurs fondamentaux avec la rigidité qu'on leur connaît. Préférant l'intégrisme politique à la souplesse de l'adaptation, ils se sont condamnés eux mêmes à ne plus exister qu'à l'état de groupuscule. En quoi le profil rigide, intégriste et dogmatique de Marie George Buffet pouvait-il séduire « la société du spectacle » au sein de « la société de consommation » ? Faute de l'avoir compris et malgré, encore une fois, une doxa adaptée au monde contemporain, ils se sont effondrés.

Le cas écologiste est bien évidemment différent. Leur effondrement tient à leur trop grande proximité d'avec les autres partis. C'est ainsi que leurs thèmes purent être récupérés puis recyclés. S'ils avaient fait preuve de rigidité idéologique comme les communistes en tentant, par exemple, d'imposer aux Français le végétalisme, ils se furent condamnés. Au contraire, en reprenant socialement le réformisme doux des socialistes, ils se condamnèrent à être récupérés.

On s'accorde unanimement à reconnaître que l'électorat du Front National lors de la dernière élection majeure fut pompé par le candidat Sarkozy. Il est plus que probable que c'est la proximité des thèmes de campagne qui en est le responsable. Quand Nicolas Sarkozy parla de racaille ainsi que de karcher, il va de soi qu'il ne fit pas uniquement référence aux actes de ceux incriminés mais aussi, et volontairement, à leur nature, faisant écho à ce que beaucoup ressentent. Contrairement à l'idée répandue, ce n'est pas tant le Front National qui est allé vers l'Ump, mais bien le candidat de l'Ump qui s'est rendu sur les terres du Front National.

Il est donc maintenant nécessaire de se servir des analyses ayant trait aux communistes et écologistes. Si le Front National choisit la voie de l'intégrisme – comme les communistes – il se condamnera à la marginalisation puisque bien peu de Français pourront se reconnaître en lui. Si de la même manière, il continue de faire de sa thématique de toujours, la clef de voûte de son édifice programmatique, il disparaîtra – comme les écologistes – puisque cette thématique est aujourd'hui déjà récupérée. Il ne s'agit bien évidemment pas de l'abandonner non plus mais de ne plus en faire un fonds de commerce unique.

Il est plus que temps d'aller jusqu'au bout de la démarche de rénovation du Front National et d'éviter ainsi les deux écueils qui furent fatals aux communistes et écologistes. Il est plus qu'urgent d'abandonner les nombreux joujoux qui datent du millénaire précédent. D'une part les Français ne s'y intéressent pas, d'autre part c'est sombrer dans la rigidité qui fut mortelle pour les communistes. Il faut aussi que la différence entre Front National et Ump – on songe aux écologistes – cesse d'être floue. Cela suppose une critique radicale du Système dont l'Ump est le héraut. Peut être faut-il dire maintenant aux Français les vérités dans le domaine économique qui furent dîtes ailleurs.

Ce sont ces vérités qui nécessairement ne pourront en aucun cas être ponctionnées.

dimanche 7 septembre 2008

Je choisis Obama

Philippe Delbauvre



Je choisis Obama
Nous nous rapprochons en ce début septembre de l'échéance de la présidentielle américaine. Puisque les deux candidats ont été désignés, l'heure du choix est arrivé. Trois sont possibles : Obama, MacCain, l'abstention. Je vais tenter d'exprimer pourquoi mon choix s'est porté sur le premier.

Obama est le chouchou des médias aussi bien outre atlantique qu'ici même. Beaucoup considèrent qu'il est l'homme providentiel qui parviendra à résoudre les problèmes qui se posent tant aux américains qu'aux citoyens du monde entier. Persuadé du contraire, j'espère donc son élection afin que les hommes soient déniaisés puisqu'il échouera. Mieux, parce qu'il est ce qu'il est, il ne changera pratiquement rien.

Parce qu'Obama est noir beaucoup pensent que sa simple appartenance raciale contribuera à faire changer les choses. C'est oublier qu'avant d'être un noir, il est avant tout l'homme d'un système et d'ailleurs formé par ce système. Ceux qui ont une obsession pour la couleur de peau seront en cas de victoire bien obligés de se rendre à l'évidence : c'est le choix politique qui prime et non le chromatisme.

Parce qu'Obama est démocrate, beaucoup pensent que sa politique sera foncièrement différente de celle du président Bush. C'est oublier que les démocrates sont tout sauf des enfants de chœur. Ils savent simplement, à l'image de Bill Clinton, mieux communiquer que les républicains. Un Bill Clinton qui en Irak a fait avec son embargo beaucoup plus de morts que n'en a fait George Bush. Montrer qu'un démocrate dans lequel on place à tort beaucoup d'espoirs fait globalement la même politique qu'un républicain me semble une excellente chose.

Parce qu'Obama est jeune et dispose d'une silhouette svelte, beaucoup pensent qu'il opérera une rupture. C'est bien évidemment ridicule. L'orientation politique ne dépend pas de l'âge du capitaine qui n'est qu'une apparence.

Si malheureusement Obama venait à ne pas être élu, on entendrait entonner le refrain qu'avec lui tout aurait été différent. C'est justement cela qu'il faut éviter. Puisqu'il est le grand miracle, ce que je ne crois pas, il faut nécessairement l'essayer. Comme il ne changera fondamentalement rien, la déception des deux côtés de l'atlantique adviendra. C'est très exactement ce que je souhaite. Il faut montrer qu'aux Etats Unis rien n'est possible puisque le Système est verrouillé. Imaginez au passage une France où il n'y aurait ni Front National, ni extrême gauche et vous obtenez le système américain. On aurait tout comme aujourd'hui des alternances de personnes et non d'idées mais sans la possibilité de pouvoir exprimer autre chose.

C'est pour toutes ces raisons qu'Obama doit être élu.

samedi 6 septembre 2008

Le NPA ? Manipulés et manipulateurs

Philippe Delbauvre



Le NPA ? Manipulés et manipulateurs
Je ne sais ce que sera le nouveau parti anticapitaliste de Monsieur Besancenot. Je ne sais ce que seront son nom, ni ses orientations. Il sera très probablement structuré à l'aide des cadres de la ligue qui auront sans doute pour mission de mettre sous tutelle les militants associatifs actuellement recrutés qui, tôt ou tard, finiront par s'apercevoir qu'ils ont été grugés.

Je reconnais par la force des choses à la ligue ses nombreux mérites et succès. Elle a su donner au parti socialiste de nombreux cadres de valeur qui sont pour certains situés tout en haut de l'édifice bobo. Elle a même avec Lionel Jospin participé à la formation intellectuelle d'un premier ministre sans que les Français ne le sachent, ce qui n'est pas rien. Elle a enfin investi le tissu associatif au point de prendre le contrôle de grandes associations.

Elle suscite ma jubilation dans la mesure où elle a la capacité de paralyser une gauche que je n'aime pas et qui d'ailleurs ne mérite pas son nom. Elle a la possibilité de faire un score particulièrement élevé lors des prochaines élections européennes, ce qui associé à un bon résultat du Front National, instinctivement me comblerait d'aise.

Néanmoins,

J'ai toutes les raisons de me méfier de cette structure. L'invitation chez l'incontournable Michel Drucker n'est pas le fait du hasard et il n'est pas impossible que consignes aient été d'en haut données afin que sur le plateau de l'émission du dimanche après midi le modeste (1) facteur puisse sous les feux se présenter. Il va en effet de soi que dans l'hypothèse fort logique où le nouveau parti anticapitaliste affaiblit la gauche, il favorise ainsi indirectement la droite. On imagine ce que le maintien lors de seconds tours à venir de candidats du Npa pourrait occasionner comme dégâts au Parti Socialiste. Tel n'est pas l'intérêt bien compris des nationalistes qui ne peuvent cautionner une démarche favorisant l'actuel locataire de l'Elysée.

Réciproquement, puisque la Lcr a déjà de par le passé mêlé ses voix à celles du Ps, on peut légitimement envisager que le nouveau parti anticapitaliste puisse factuellement apporter son soutien d'une manière ou une autre à un parti socialiste dont j'ai écrit peu avant que je ne l'aimais pas : perspective peu réjouissante.

Parce que la classe politique traditionnelle est frappée par le discrédit, tout candidat apparaissant – le verbe est important – sympathique a toute chance de récolter les voix d'un électorat perdu alors tenté par un vote affectif. C'est ainsi que l'on peut expliquer les succès de la Lcr et de Lo, ou plutôt de la personnalité de leurs représentants, même si on doit également prendre en compte les multiples trahisons des dirigeants socialistes à l'égard de leur doctrine.

Justement, l'électorat d'extrême gauche est volatil. Il n'est aussi pas plus communiste que vous et moi et n'apprécierait guère l'embrigadement qui irait avec. Il est foncièrement hostile au Système comme le sont les nationalistes.

C'est la raison pour laquelle, il nous revient de droit.