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samedi 6 septembre 2008

Le NPA ? Manipulés et manipulateurs

Philippe Delbauvre



Le NPA ? Manipulés et manipulateurs
Je ne sais ce que sera le nouveau parti anticapitaliste de Monsieur Besancenot. Je ne sais ce que seront son nom, ni ses orientations. Il sera très probablement structuré à l'aide des cadres de la ligue qui auront sans doute pour mission de mettre sous tutelle les militants associatifs actuellement recrutés qui, tôt ou tard, finiront par s'apercevoir qu'ils ont été grugés.

Je reconnais par la force des choses à la ligue ses nombreux mérites et succès. Elle a su donner au parti socialiste de nombreux cadres de valeur qui sont pour certains situés tout en haut de l'édifice bobo. Elle a même avec Lionel Jospin participé à la formation intellectuelle d'un premier ministre sans que les Français ne le sachent, ce qui n'est pas rien. Elle a enfin investi le tissu associatif au point de prendre le contrôle de grandes associations.

Elle suscite ma jubilation dans la mesure où elle a la capacité de paralyser une gauche que je n'aime pas et qui d'ailleurs ne mérite pas son nom. Elle a la possibilité de faire un score particulièrement élevé lors des prochaines élections européennes, ce qui associé à un bon résultat du Front National, instinctivement me comblerait d'aise.

Néanmoins,

J'ai toutes les raisons de me méfier de cette structure. L'invitation chez l'incontournable Michel Drucker n'est pas le fait du hasard et il n'est pas impossible que consignes aient été d'en haut données afin que sur le plateau de l'émission du dimanche après midi le modeste (1) facteur puisse sous les feux se présenter. Il va en effet de soi que dans l'hypothèse fort logique où le nouveau parti anticapitaliste affaiblit la gauche, il favorise ainsi indirectement la droite. On imagine ce que le maintien lors de seconds tours à venir de candidats du Npa pourrait occasionner comme dégâts au Parti Socialiste. Tel n'est pas l'intérêt bien compris des nationalistes qui ne peuvent cautionner une démarche favorisant l'actuel locataire de l'Elysée.

Réciproquement, puisque la Lcr a déjà de par le passé mêlé ses voix à celles du Ps, on peut légitimement envisager que le nouveau parti anticapitaliste puisse factuellement apporter son soutien d'une manière ou une autre à un parti socialiste dont j'ai écrit peu avant que je ne l'aimais pas : perspective peu réjouissante.

Parce que la classe politique traditionnelle est frappée par le discrédit, tout candidat apparaissant – le verbe est important – sympathique a toute chance de récolter les voix d'un électorat perdu alors tenté par un vote affectif. C'est ainsi que l'on peut expliquer les succès de la Lcr et de Lo, ou plutôt de la personnalité de leurs représentants, même si on doit également prendre en compte les multiples trahisons des dirigeants socialistes à l'égard de leur doctrine.

Justement, l'électorat d'extrême gauche est volatil. Il n'est aussi pas plus communiste que vous et moi et n'apprécierait guère l'embrigadement qui irait avec. Il est foncièrement hostile au Système comme le sont les nationalistes.

C'est la raison pour laquelle, il nous revient de droit.