Par Philippe DELBAUVRE
On ne rappellera jamais assez que l’extrême droite ne mérite pas son appellation. On pourrait en effet de sa part s’attendre à des prises de position qui heurteraient de front le modèle ambiant ; force est pourtant de constater que ni le suffrage universel, ni l’organisation constitutionnelle, ne sont remis en cause. Le moteur de l’extrême droite n’est autre que le racisme, principalement arabophobe, qui est intellectuellement justifié par des théories ad hoc, non seulement nullement opposées à l’ordre existant, mais le plus souvent sujettes à l’affermir. S’opposer au nouvel ordre mondial et donc à ses émanations, ce serait justement prendre le contrepied des dogmes officiels. Or, d’un point de vue économique par exemple, l’extrême droite pratique l’apologie du marché libéré ainsi que la haine du fonctionnaire : rien de plus conforme à l’esprit du temps… En matière de diplomatie, on ne peut que constater l’opposition de l’extrême droite, aussi bien à la Perse – parce que musulmane - qu’à la Chine souvent qualifiée de communiste. Tout comme pour le volet économique, l’extrême droite se situe donc géopolitiquement dans le camp de la pensée dominante. D’ailleurs, on ne peut pas dire que l’extrême droite se soit vraiment intéressée au phénomène Chavez, pourtant thuriféraire de l’opposition au nouvel ordre mondial. Dans les faits, l’extrême droite est avant tout raciste, ce qui n’est nullement incompatible avec la structure dominante dont la caractéristique majeure n’est autre que la mise en exergue du capitalisme et de l’argent. Le racisme n’est aucunement incompatible, d’une part avec l’apologie du monde de l’argent, d’autre part avec l’acceptation de la postmodernité. L’homme d’extrême droite souhaite simplement que la société dans laquelle il vit, dont il devrait être pourtant l’opposant majeur, reste la même, simplement purgée de l’immigration : l’extrême droite n’est pas d’opposition…