Gilles Druant (Voxnr)
Ils sont nombreux, ceux qui a des fins
partisanes, veulent instrumentaliser le Front National. Par exemple et
très récemment Nicolas Bonnal (1) ainsi que Paul-Marie Couteaux (2).
Dans les deux cas, on voit réapparaître la notion de vote utile qui, pourtant, a fait tant de mal durant de nombreuses décennies. C'est ainsi que, tant côté socialiste que libéral-conservateur, on appelait à voter utile dès le premier tour. Ce vote utile fut une véritable plaie, aussi bien pour le parti communiste que pour la mouvance à laquelle nous appartenons.
Plus grave, ce vote utile empêcha de nombreux Français d'exprimer une voix discordante. C'est ainsi qu'il fallait à droite voter Giscard (le mieux placé disait-on à l'époque) et non Chirac, ce afin de créer une dynamique favorable à la victoire lors du second tour. C'est ainsi aussi qu'il fallait, toujours en 1981, que l'électeur de gauche vote impérativement Mitterrand et non Marchais, ce pour les mêmes raisons.
Et le chantage de continuer à être pratiqué encore de nos jours.
On constate depuis maintenant bien longtemps la conséquence du fait : le pouvoir est exercé depuis des lustres par deux composantes seulement du paysage français. Plus grave, alors qu'en 1981 parti socialiste et Udf disposait de programmes différents, avec donc un choix qui avait ses raisons d'être, force est de constater qu'aujourd'hui Ump et Ps sont en accord sur l'essentiel, que ce soit en politique intérieure, en économie ou en matière diplomatique.
C'est la raison pour laquelle aujourd'hui, l'alternance n'est plus celle des politiques menées, mais simplement des équipes exerçant le pouvoir, constituées d'hommes différents. Il y a donc, depuis une trentaine d'années, confiscation du pouvoir par une oligarchie, structure politico-économique bicéphale.
Aujourd'hui, les Français sont de plus en plus conscients du phénomène et entonnent le juste refrain : « tous les mêmes ».
Pour un électeur de gauche, la trahison – vieux réflexe – consiste à voter à droite. La réciproque est tout aussi vraie. En revanche, le suffrage accordé au Front National échappe au fait. Voilà pourquoi, aussi bien l'électeur de droite comme celui de gauche, n'hésitent pas à voter Front National, sans avoir l'impression de se renier. Voilà pourquoi le Front National ratisse désormais aussi large, aussi bien sur les terres de droite que de gauche.
On peut bien sur comprendre, et Nicolas Bonnal, et Paul-Marie Couteaux qui sont droitards. Ils souhaitent bien entendu que le Front National devienne la cinquième roue du carrosse libéral. Le Front National, n'aurait donc à leurs yeux, pour seule vocation que d'apporter quelques points décisifs à la machine Ump, ce afin que cette dernière puisse vaincre.
C'est là oublier un peu vite que le Front National est devenu depuis plusieurs années le premier parti de France, et que si on continuait à faire valoir la notion de vote utile, ce serait plutôt à l'Ump d'apporter au Front National les points décisifs. Avec toutes les réserves que l'on peut émettre puisque cette même Ump est plus proche – voir ses politiques menées – du Parti socialiste que du Front.
Est obsolète aujourd'hui le référentiel droite/gauche, ce depuis au moins deux décennies : n'évoquait-on pas avec insistance voilà 20 ans la notion de « pensée unique » ? Nous y sommes encore.
Aujourd'hui, et la droite, et la gauche, sont idéologiquement mortes. Ni l'une ni l'autre ne prônent dans l'avenir, une nouvelle donne politique, économique ou diplomatique. En ce sens, le positionnement frontiste appelé « ni droite, ni gauche » n'est pas tant le refus de la droite que de la gauche, mais l'affirmation répétée que l'une et l'autre ne sont que les deux faces d'une même médaille.
Au sujet des alliances, si d'aventure des candidats frontistes étaient absents du second tour lors des élections à venir, pourraient dès lors très bien apporter leur soutien, aussi bien au candidat de « droite » comme de « gauche », en privilégiant par exemple le plus intègre des deux. Ce serait déjà beaucoup et satisferait bien des Français.
Dans les deux cas, on voit réapparaître la notion de vote utile qui, pourtant, a fait tant de mal durant de nombreuses décennies. C'est ainsi que, tant côté socialiste que libéral-conservateur, on appelait à voter utile dès le premier tour. Ce vote utile fut une véritable plaie, aussi bien pour le parti communiste que pour la mouvance à laquelle nous appartenons.
Plus grave, ce vote utile empêcha de nombreux Français d'exprimer une voix discordante. C'est ainsi qu'il fallait à droite voter Giscard (le mieux placé disait-on à l'époque) et non Chirac, ce afin de créer une dynamique favorable à la victoire lors du second tour. C'est ainsi aussi qu'il fallait, toujours en 1981, que l'électeur de gauche vote impérativement Mitterrand et non Marchais, ce pour les mêmes raisons.
Et le chantage de continuer à être pratiqué encore de nos jours.
On constate depuis maintenant bien longtemps la conséquence du fait : le pouvoir est exercé depuis des lustres par deux composantes seulement du paysage français. Plus grave, alors qu'en 1981 parti socialiste et Udf disposait de programmes différents, avec donc un choix qui avait ses raisons d'être, force est de constater qu'aujourd'hui Ump et Ps sont en accord sur l'essentiel, que ce soit en politique intérieure, en économie ou en matière diplomatique.
C'est la raison pour laquelle aujourd'hui, l'alternance n'est plus celle des politiques menées, mais simplement des équipes exerçant le pouvoir, constituées d'hommes différents. Il y a donc, depuis une trentaine d'années, confiscation du pouvoir par une oligarchie, structure politico-économique bicéphale.
Aujourd'hui, les Français sont de plus en plus conscients du phénomène et entonnent le juste refrain : « tous les mêmes ».
Pour un électeur de gauche, la trahison – vieux réflexe – consiste à voter à droite. La réciproque est tout aussi vraie. En revanche, le suffrage accordé au Front National échappe au fait. Voilà pourquoi, aussi bien l'électeur de droite comme celui de gauche, n'hésitent pas à voter Front National, sans avoir l'impression de se renier. Voilà pourquoi le Front National ratisse désormais aussi large, aussi bien sur les terres de droite que de gauche.
On peut bien sur comprendre, et Nicolas Bonnal, et Paul-Marie Couteaux qui sont droitards. Ils souhaitent bien entendu que le Front National devienne la cinquième roue du carrosse libéral. Le Front National, n'aurait donc à leurs yeux, pour seule vocation que d'apporter quelques points décisifs à la machine Ump, ce afin que cette dernière puisse vaincre.
C'est là oublier un peu vite que le Front National est devenu depuis plusieurs années le premier parti de France, et que si on continuait à faire valoir la notion de vote utile, ce serait plutôt à l'Ump d'apporter au Front National les points décisifs. Avec toutes les réserves que l'on peut émettre puisque cette même Ump est plus proche – voir ses politiques menées – du Parti socialiste que du Front.
Est obsolète aujourd'hui le référentiel droite/gauche, ce depuis au moins deux décennies : n'évoquait-on pas avec insistance voilà 20 ans la notion de « pensée unique » ? Nous y sommes encore.
Aujourd'hui, et la droite, et la gauche, sont idéologiquement mortes. Ni l'une ni l'autre ne prônent dans l'avenir, une nouvelle donne politique, économique ou diplomatique. En ce sens, le positionnement frontiste appelé « ni droite, ni gauche » n'est pas tant le refus de la droite que de la gauche, mais l'affirmation répétée que l'une et l'autre ne sont que les deux faces d'une même médaille.
Au sujet des alliances, si d'aventure des candidats frontistes étaient absents du second tour lors des élections à venir, pourraient dès lors très bien apporter leur soutien, aussi bien au candidat de « droite » comme de « gauche », en privilégiant par exemple le plus intègre des deux. Ce serait déjà beaucoup et satisferait bien des Français.
Notes: |
(1) http://www.bvoltaire.fr/nicolasbonnal/pourquoi-le-front-national-file-un-mauvais-coton,142681?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=133ebc898e-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_71d6b02183-133ebc898e-30425913&mc_cid=133ebc898e&mc_eid=45f36b52ce
(2) http://www.valeursactuelles.com/politique/exclusif-paul-marie-couteaux-pourquoi-je-quitte-marine-49278
(2) http://www.valeursactuelles.com/politique/exclusif-paul-marie-couteaux-pourquoi-je-quitte-marine-49278