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mardi 30 août 2005

Réponse à Annelys de France

Mardi, 30 Août 2005
Réponse à Annelys de France

                                                                Philippe Delbauvre


Mademoiselle,

Croyez bien que je m'honore d'avoir été lu par une personne au pseudo si évocateur. Ce sera peut être pour moi l'occasion de retourner à Cholet où,  il n'y a pas si longtemps, mon coeur a battu.

Nous voilà fâchés pour un rien et votre ire, si je méconnaissais vos armoiries, vous ferait vite passer pour un de ces pieds poudreux dont nous avons bien eu tort de laisser la possibilité, dans nos villes, de s'installer.

Je vous le dirai tout net: le sujet de cet article ne m'intéressait pas quant à son objet principal, savoir les finances publiques, la comptabilité générale et autres immondices contemporaines. L'histoire semble nous montrer que ce sont les méchants qui triomphent à la fin et qu'en conséquence les tourments qui vous affectent ne sont qu'une des lois de la nature.

Je reconnais et persiste avoir de mes doigts que j'aie fins consacrer quelques temps à la rédaction d'un tapuscrit, objet depuis de vos migraines. Une vive contrariété, si elle vous a permis la lecture du texte, vous a de même privée de l'esprit qui s'y trouvait. Dans ce temps qui est le nôtre, il est illusoire d'espérer d'un homme politique. Nous n'y pouvons rien et ces rampants n'ont pas accès à nos cieux. Néanmoins, certains d'entre eux, désintéressés et honnêtes méritent l'attention. Raymond Barre est de ceux là. Non que je goûte son prénom et sa tenue, mais sa rigueur me rappelant tel président du conseil payant de ses propres deniers les enveloppes utilisées à des fins personnelles. Ainsi le professeur, pour lequel j'ai quelques respects, s'était prononcé contre: argumentaire des plus simples, impôt anti-économique et fuite des capitaux à l'étranger. Vous ne dîtes pas autre chose même si vous le faîtes avec un style qui est tout autre. Je le crois moi aussi bien volontiers.

Le livret A est probablement ce qui se fait de plus connu. Il s'adresse, osons le mot, aux pauvres. On vient de baisser sa rémunération. De plus en plus, on fait la proposition d'acheter trois articles similaires pour le prix de deux. Il n'est pas rare qu'un eût suffi. Je ne vous ferai pas l'injure de rappeler l'équation économique qui fait intervenir la circulation de monétaire, mais le fond du problème réside là. Si on supprime la vignette automobile, c'est pour favoriser l'obtention des produits haut de gamme qui n'en sont pas moins périssables. A quoi bon placer sur un livret A si mal rémunéré alors que la publicité vous sollicite pour de multiples achats et que les intérêts perdus sont dérisoires ?

Votre cas est différent. Il s'agit d'immobilier: patrimoine en briques si je puis m'exprimer ainsi. Et non rentable puisqu'une fois acquis, l'argent est immobilisé. En jouant le jeu de l'économie contemporaine, c'est à dire en dépensant vous échapperez à la sanction. On peut légitimement se poser la question au sujet des oeuvres d'art. Réponse simple, ce serait la fuite à l'étranger que vous évoquiez en abordant un autre domaine.

Les cinq cents patates ne sont pas passées. Faîtes des frites, cela facilite le trajet.

Je sais fort bien que c'est un capital que l'on atteint assez rapidement lorsque l'on appartient aux professions libérales pour prendre un exemple connu et qu'en France on parvient à l'aisance sans quelquefois le vouloir ou le mériter. Au sujet des cadres de valeur, ils sont directement recherchés sur place et envoyés aux usa. Ceux qui n'ont pas été contactés sont les autres. Alors, le chantage au départ.... Il y a de la réserve.

On ne retient personne: un certain état d'esprit montre que la greffe a pris et qu'en conséquence la nationalité française, indépendamment du nombre de générations précédentes n'est plus fiable.

J'ai écrit parce qu'il y a le peuple qui subit bien davantage dans son ensemble et parce qu'on ne se plaint pas d'une piqure de moustique quand un compatriote saute sur une mine. Vous faîtes penser à certains fonctionnaires qui ne comprennent pas en pleine période de chômage pourquoi les salariés du secteur privé considèrent la sécurité de l'emploi comme un avantage. Au fait, combien de fonctionnaires soumis à l'isf ?

Considérations évoliennes

Philippe Delbauvre



mercredi 24 août 2005

Le PS largue sa base historique

Mercredi, 24 Août 2005
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Le PS largue sa base historique

Philippe Delbauvre

Éditorial
Ce qui arrive à la gauche d'aujourd'hui est grave, au sens où on l'entendait originellement: est grave ce qui pèse, ce qui a du poids et en conséquence ce qui va influencer le voisinage extérieur.

Chacun sait que la gauche française dans son histoire a évolué de telle sorte qu'elle a longtemps disposée d'une spécificité au sein de l'Europe. Même si au congrès de Tours, Léon Blum s'est livré à une critique acerbe du communisme et surtout de l'omniprésence du parti dans tous les rouages de l'état comme comme dans toutes les sphères de vie personnelle, il n'a jamais cessé de se référer au marxisme comme modèle de penser, ce qui fût rappelé dans l'âpre querelle avec les « néos » durant les années trente. Révélatrice est d'ailleurs l'expression SFIO (section française de l'internationale ouvrière) où le parti socialiste de l'époque (excusez l'anachronisme) ne se définissait que comme une des parties nationales de ce qui était avant tout prévaloir, à savoir l'internationale ouvrière. Exprimé ainsi, c'est à dire conformément à l'histoire ainsi qu'à la terminologie les erreurs d'interprétation si fréquentes au sujet des fonts baptismaux qui permirent la mise en place de cette structure politique ne peuvent que disparaître.

Loin de moi l'idée d'aller retracer l'histoire riche de ce mouvement. Cela a été fait et fort bien par des historiens hautement spécialisés qui me permettent après leurs saines lectures d'effectuer une rectification sur les fondements permettant ainsi une mise au point afin de mieux comprendre ce que des ouvrages partiaux n'ont cessé de vouloir voiler. Ceci est tout aussi juste pour le passé que pour le présent. Cette imprégnation marxiste a très longtemps perduré: il est inutile de rechercher dans notre histoire l'équivalent d'un « Bad Godesberg » symbolisant une rupture totale avec les analyses marxistes et acceptant donc de fait l'économie de marché. En revanche on a pu constater que ce qui n'était dit (avoué ?) était bel et bien fait dans la réalité. Ainsi la IVème république fût celle de l'alignement sur l'ami américain, de la liberté économique et des sévices en Algérie, avec une participation massive des socialistes qui ne furent pas les moins zélés. On peut sans difficulté imaginer plus socialiste comme comportement. Certaines voix se sont élevées, n'entraînant pas pour autant un débat de fond. Le faire oui, le dire non.

Les années 70 furent marquées par l'émergence d'un ancien candidat à la présidentielle qui n'était autre que Michel Rocard. Aidé d'un autre compère (Jacques Delors/ tiens tiens) ils font entendre une autre voix que l'on appellera la deuxième gauche, par opposition à la première restée elle dans l'orbite marxiste C'est l'époque de l'autogestion, prélude à la monogestion patronale.

La gauche au pouvoir ne modifie pas la donne: si les deux camps s'exècrent personnellement, Marx, Lénine et Castro sont cités, en privatisant cela va de soi. C'est la fameuse pause de 1983 dont nous ne sommes jamais sortis.

Il semble que les socialistes vont se réunir et que peut être pour une fois la question des présidentiables ne soit pas la principale. Michel Rocard vient d'approuver une éventuelle scission; quant à Bernard Kouchner il propose d'aller travailler avec François Bayrou. Ce que disent l'un et l'autre est juste, mais vont t-ils le faire ?

Que le chef hautement charismatique de l'udf soit en parfait accord avec l'ump, on le sait très bien. Combien de fois a t-il exercé des responsabilités ? Il ne s'oppose pas par désaccord idéologique mais pour exister politiquement en attendant des jours meilleurs. La voie qu'il a choisie ne peut que le pousser à applaudir la démarche rocardienne afin de mieux incarner « le juste milieu ». Trompant ainsi les français en postulant que sa démarche serait médiane alors qu'elle serait la même. Se serait là une autre version de la réduction de la « fracture sociale » qui a beaucoup séduit à l'origine pour beaucoup décevoir par la suite.

Ainsi, l'aile droite du parti socialiste rejoint la droite. Elle fût toute surprise d'un référendum où le peuple le désavoua. Cela précipita les événements et conforta les partisans des non et engagés dont nous fûmes dans leur choix.

Il ne reste de ce naufrage (l'espoir étant perdu depuis longtemps) que la gauche du parti socialiste qui elle aussi a ses chefs, et ce qui va avec ses guerres.

Il y aura des ralliements de dernière minute, des compromissions.

Et puis beaucoup plus grave, si j'étais partisan d'une politique alternative (ce que je suis par ailleurs), j'aurais des contacts avec des partis frères, des associations et cela en Europe et dans le monde.

Messieurs les socialistes français, pourquoi n'avez vous pas de contacts avec l'internationale ouvrière ?

Messieurs les véritables socialistes français, pourquoi n'avez vous pas de contacts avec les résistants au nouvel ordre mondial ?



dimanche 21 août 2005

L'isf et la solidarité...

Dimanche, 21 Août 2005
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L'isf et la solidarité...

Philippe Delbauvre

Politique
Ah, l'impôt de solidarité sur la fortune: quelle expression évocatrice ! Et quelle alliance de mots. Impôt/solidarité/fortune. Bizarre quand même. Résumons le problème politique puisqu'un l'esquisse d'un choix semble se dessiner.

Faut t-il considérer que les fortunés doivent faire preuve de solidarité ou bien doit t-on devenir solidaires des fortunés ? Quels malheureux doit t-on choisir ?

On hésite au gouvernement entre différentes ... solidarités dont certaines sont liées à une certaine parentèle et d'autres à des choix plus politiciens. En clair, ne nous y trompons pas, ce n'est pas un problème se solidarité au sens habituel du terme et encore moins une histoire de pauvreté, on l'aura compris.

Pour être soumis à ce prélèvement, il suffit de posséder au moins 732 000 euros, soit comme l'on dit dans notre terroir 500 patates. Je ne les ai pas. Vous non plus probablement. Les malfaisants pour reprendre un terme d'Audiard vont aussitôt clamer que seule la jalousie peut m'avoir contraint à aborder ce problème en ayant le point de vue qui est le mien. Que nenni ! Si l'étalage de la richesse de manière délibérée m'a toujours révolté ne serait ce que pour des questions de pudeur, j'ai toujours su qu'il existait des gens qui avaient du bien et que c'était comme cela dans l'ordre naturel des choses. Il y a en moi un vieux fond paysan qui invoque le fatum antique. Et puis l'argent, voyez vous, c'est d'un vulgaire, la preuve en est que tout le monde en veut. Et c'est bien là le problème, qui certes ne date pas d'aujourd'hui mais qui prend aujourd'hui une forme qui s'apparente au paroxysme. Dans une société de l'honneur, il faut être honorable. Et bien évidemment dans une société de consommation, il faut de l'argent. « Autres temps, autres moeurs » faisait remarquer quelqu'un depuis quelque temps décédé. L'argent est donc devenu LA valeur, quoique ayant un prix le terme est inapropprié.

J'ai menti. Par omission. Si vous disposez de 731 000 euros et de deux Picasso, vous n'êtes pas astreint à l'ISF. Idem si vous disposez d'une collection de voitures italiennes datant de l'après guerre. Les oeuvres d'art et les objets de collection ne sont pas taxés. On comprend que l'ISF touche si peu. L'investissement dans l'art permet d'échapper au supplice. La flagellation du bourgeois dans notre contrée s'effectue à l'aide d'une plume.

Alors des experts (comme Friedmann, prix nobel d'économie qui dans un autre domaine déclarait que l'euro ne se ferait jamais) vous expliquent les catastrophes que produisent cette ponction. A titre d'exemple, que des français normaux dont le patrimoine a augmenté simplement en raison du boom immobilier (qu'ils devaient condamner, comme chacun peut s'en douter), sont désormais soumis très injustement au supplice désormais. Vous en connaissez beaucoup des français normaux à 500 patates ? Il faut croire que c'est courant. Des experts vous dis je !

Autre conséquence, la fuite à l'étranger. On s'établit dans certains lieux de prédilection où la fiscalité est à moindre pression. Globalement c'est rare. Ceux qui se trouvent en haut de l'échelle ont l'ISF indolore (je précise que les 732 000 euros, c'est la version cosette chez les riches), quant à ceux qui se trouvent en bas (500 patates), leur statut ne les pousse pas à partir, la marge de manoeuvre étant trop étroite. Encore et toujours, donc, on nous raconte des bêtises. Intéressées évidemment.



jeudi 11 août 2005

Terrorisme et terrorisme ... d'état

Jeudi, 11 Août 2005
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Terrorisme et terrorisme ... d'état

Philippe Delbauvre

Tribune libre
Le terrorisme qui s'est manifesté récemment à Londres a contraint le gouvernement français à renforcer son dispositif de protection. L'analyse que j'ai effectuée dans un premier temps de la réaction ministérielle fût l'occasion pour moi d'un certain amusement suite à la faiblesse des moyens mobilisés ainsi que de l'aspect répétitif du renforcement sécuritaire en période estivale avec l'espoir d'une minoration des actes délictueux. On songe apocalypse nucléaire alors qu'il s'agit de contenir des chiffres qui pourraient être embarrassants à la prochaine rentrée parlementaire. Résumons le tout: une opération de politique politicienne.

Possibilité n'est pas certitude.

On sait que la France a eu une position originale dans son attitude envers les pays arabes. Cela dès l'arrivée au pouvoir du fondateur de la cinquième république. La France a certes participé à la guerre du golfe mais en déployant des efforts diplomatiques jusqu'à la dernière limite afin d'éviter le conflit. Elle a également perdu son ministre de la défense, parti pour manifester son désaccord envers une agression qu'il ne cautionnait pas. Plus récemment et de façon emblématique, c'est le chef charismatique Yasser Arafat qui fut hébergé pouvant ainsi finir ses jours dans la quiétude et sous protection. Paris a aussi été la capitale de l'opposition à la guerre en Irak, et ce malgré les menaces américaines. A nouveau se manifeste une politique différente de celle conduite par d'autres pays européens qui se comportèrent servilement, davantage soucieux d'obtenir diverses gratifications de Washington qui n'en est pas avare lorsqu'il s'agit de favoriser sa politique étrangère. On peut donc comprendre que la mélodie émise par la France est un raffinement pour les oreilles arabo-musulmanes qui tranche avec la grosse caisse étoilée. C'est ce qui me rassure mais c'est aussi de là que me vient l'inquiétude.

Rassurant parce que s'il est un pays qu'un groupe arabe ou musulman décidé à frapper doit épargner, c'est bien la France. Quelle contre-publicité si l'un des seuls pays dont la diplomatie n'est pas entrée dans l'idée simpliste du choc des civilisations venait à être touché. Les fondamentalistes activistes sont majoritairement d'un niveau très supérieur à la moyenne. Penser qu'ils puissent commettre une telle erreur stratégique n'est pas raisonnable.

Inquiétant parce qu'en raison de ce qui vient d'être écrit, s'il advenait que la France devienne une victime, alors c'est, sous le poids de l'opinion publique entre autres, toute la politique étrangère qui serait à revoir. Pour le plus grand plaisir de nicolas et angela même s'il ne s'agit là que d'un détail.

J'en connais d'autres qui ne seraient pas mécontents du scénario. Et qui probablement seraient prêts à s'investir dans le rôle de producteur-réalisateur.

A une époque, ce que l'on appelle l'extrême gauche activiste ne chômait pas en Europe. On le pressentait à l'époque, on le sait maintenant l'union soviétique organisait la logistique. C'est le même pays qui a tenté d'assassiner le pape. On peut trouver des armes de guerre sur le territoire national. Certains souvenirs après des opérations extérieures, les réseaux de mercenaires aussi. La difficulté consiste à réaliser l'attentat, puis s'il n'est pas suicidaire à quitter les frontières du pays. Cela ne relève plus du militantisme activiste, même avec la meilleure des volontés. Cela nécessite impérativement le concours d'une structure hautement élaborée. Elle ne peut être un groupe par manque de moyens.

Ceux ci ne peuvent se trouver qu'à l'échelle d'un état. La France a utilisé le terrorisme. Ce fût le cas pour le Rainbow warrior. Inutile de faire étalage de tout ce qui a pu être commis par différents états tant en terme d'assassinats que d'attentats. Il m'a semblé judicieux de prendre la France comme exemple, non pas parce qu'elle est la plus active (loin de là), mais parce que le navire écologiste a été coulé par notre beau pays avec un gouvernement plutôt pacifiste, antimilitariste et écologiste.

Ce que j'ai donc écrit n'est en rien ridicule: le terrorisme d'état existe, il a été pratiqué et il l'est encore. Inquiétant ai je écrit. Je crains beaucoup moins l'action de fanatiques que de certaines structures étatiques. Lesquelles ? Celles dont c'est l'intérêt. Dans ce domaine on ne laisse pas sa carte de visite, mais plutôt celle de ses ennemis.