Mercredi, 24 Août 2005 |
Le PS largue sa base historique
Philippe Delbauvre | Éditorial |
Ce qui arrive à la gauche d'aujourd'hui est grave, au sens où on l'entendait originellement: est grave ce qui pèse, ce qui a du poids et en conséquence ce qui va influencer le voisinage extérieur.
Chacun sait que la gauche française dans son histoire a évolué de telle sorte qu'elle a longtemps disposée d'une spécificité au sein de l'Europe. Même si au congrès de Tours, Léon Blum s'est livré à une critique acerbe du communisme et surtout de l'omniprésence du parti dans tous les rouages de l'état comme comme dans toutes les sphères de vie personnelle, il n'a jamais cessé de se référer au marxisme comme modèle de penser, ce qui fût rappelé dans l'âpre querelle avec les « néos » durant les années trente. Révélatrice est d'ailleurs l'expression SFIO (section française de l'internationale ouvrière) où le parti socialiste de l'époque (excusez l'anachronisme) ne se définissait que comme une des parties nationales de ce qui était avant tout prévaloir, à savoir l'internationale ouvrière. Exprimé ainsi, c'est à dire conformément à l'histoire ainsi qu'à la terminologie les erreurs d'interprétation si fréquentes au sujet des fonts baptismaux qui permirent la mise en place de cette structure politique ne peuvent que disparaître.
Loin de moi l'idée d'aller retracer l'histoire riche de ce mouvement. Cela a été fait et fort bien par des historiens hautement spécialisés qui me permettent après leurs saines lectures d'effectuer une rectification sur les fondements permettant ainsi une mise au point afin de mieux comprendre ce que des ouvrages partiaux n'ont cessé de vouloir voiler. Ceci est tout aussi juste pour le passé que pour le présent. Cette imprégnation marxiste a très longtemps perduré: il est inutile de rechercher dans notre histoire l'équivalent d'un « Bad Godesberg » symbolisant une rupture totale avec les analyses marxistes et acceptant donc de fait l'économie de marché. En revanche on a pu constater que ce qui n'était dit (avoué ?) était bel et bien fait dans la réalité. Ainsi la IVème république fût celle de l'alignement sur l'ami américain, de la liberté économique et des sévices en Algérie, avec une participation massive des socialistes qui ne furent pas les moins zélés. On peut sans difficulté imaginer plus socialiste comme comportement. Certaines voix se sont élevées, n'entraînant pas pour autant un débat de fond. Le faire oui, le dire non.
Les années 70 furent marquées par l'émergence d'un ancien candidat à la présidentielle qui n'était autre que Michel Rocard. Aidé d'un autre compère (Jacques Delors/ tiens tiens) ils font entendre une autre voix que l'on appellera la deuxième gauche, par opposition à la première restée elle dans l'orbite marxiste C'est l'époque de l'autogestion, prélude à la monogestion patronale.
La gauche au pouvoir ne modifie pas la donne: si les deux camps s'exècrent personnellement, Marx, Lénine et Castro sont cités, en privatisant cela va de soi. C'est la fameuse pause de 1983 dont nous ne sommes jamais sortis.
Il semble que les socialistes vont se réunir et que peut être pour une fois la question des présidentiables ne soit pas la principale. Michel Rocard vient d'approuver une éventuelle scission; quant à Bernard Kouchner il propose d'aller travailler avec François Bayrou. Ce que disent l'un et l'autre est juste, mais vont t-ils le faire ?
Que le chef hautement charismatique de l'udf soit en parfait accord avec l'ump, on le sait très bien. Combien de fois a t-il exercé des responsabilités ? Il ne s'oppose pas par désaccord idéologique mais pour exister politiquement en attendant des jours meilleurs. La voie qu'il a choisie ne peut que le pousser à applaudir la démarche rocardienne afin de mieux incarner « le juste milieu ». Trompant ainsi les français en postulant que sa démarche serait médiane alors qu'elle serait la même. Se serait là une autre version de la réduction de la « fracture sociale » qui a beaucoup séduit à l'origine pour beaucoup décevoir par la suite.
Ainsi, l'aile droite du parti socialiste rejoint la droite. Elle fût toute surprise d'un référendum où le peuple le désavoua. Cela précipita les événements et conforta les partisans des non et engagés dont nous fûmes dans leur choix.
Il ne reste de ce naufrage (l'espoir étant perdu depuis longtemps) que la gauche du parti socialiste qui elle aussi a ses chefs, et ce qui va avec ses guerres.
Il y aura des ralliements de dernière minute, des compromissions.
Et puis beaucoup plus grave, si j'étais partisan d'une politique alternative (ce que je suis par ailleurs), j'aurais des contacts avec des partis frères, des associations et cela en Europe et dans le monde.
Messieurs les socialistes français, pourquoi n'avez vous pas de contacts avec l'internationale ouvrière ?
Messieurs les véritables socialistes français, pourquoi n'avez vous pas de contacts avec les résistants au nouvel ordre mondial ?
Chacun sait que la gauche française dans son histoire a évolué de telle sorte qu'elle a longtemps disposée d'une spécificité au sein de l'Europe. Même si au congrès de Tours, Léon Blum s'est livré à une critique acerbe du communisme et surtout de l'omniprésence du parti dans tous les rouages de l'état comme comme dans toutes les sphères de vie personnelle, il n'a jamais cessé de se référer au marxisme comme modèle de penser, ce qui fût rappelé dans l'âpre querelle avec les « néos » durant les années trente. Révélatrice est d'ailleurs l'expression SFIO (section française de l'internationale ouvrière) où le parti socialiste de l'époque (excusez l'anachronisme) ne se définissait que comme une des parties nationales de ce qui était avant tout prévaloir, à savoir l'internationale ouvrière. Exprimé ainsi, c'est à dire conformément à l'histoire ainsi qu'à la terminologie les erreurs d'interprétation si fréquentes au sujet des fonts baptismaux qui permirent la mise en place de cette structure politique ne peuvent que disparaître.
Loin de moi l'idée d'aller retracer l'histoire riche de ce mouvement. Cela a été fait et fort bien par des historiens hautement spécialisés qui me permettent après leurs saines lectures d'effectuer une rectification sur les fondements permettant ainsi une mise au point afin de mieux comprendre ce que des ouvrages partiaux n'ont cessé de vouloir voiler. Ceci est tout aussi juste pour le passé que pour le présent. Cette imprégnation marxiste a très longtemps perduré: il est inutile de rechercher dans notre histoire l'équivalent d'un « Bad Godesberg » symbolisant une rupture totale avec les analyses marxistes et acceptant donc de fait l'économie de marché. En revanche on a pu constater que ce qui n'était dit (avoué ?) était bel et bien fait dans la réalité. Ainsi la IVème république fût celle de l'alignement sur l'ami américain, de la liberté économique et des sévices en Algérie, avec une participation massive des socialistes qui ne furent pas les moins zélés. On peut sans difficulté imaginer plus socialiste comme comportement. Certaines voix se sont élevées, n'entraînant pas pour autant un débat de fond. Le faire oui, le dire non.
Les années 70 furent marquées par l'émergence d'un ancien candidat à la présidentielle qui n'était autre que Michel Rocard. Aidé d'un autre compère (Jacques Delors/ tiens tiens) ils font entendre une autre voix que l'on appellera la deuxième gauche, par opposition à la première restée elle dans l'orbite marxiste C'est l'époque de l'autogestion, prélude à la monogestion patronale.
La gauche au pouvoir ne modifie pas la donne: si les deux camps s'exècrent personnellement, Marx, Lénine et Castro sont cités, en privatisant cela va de soi. C'est la fameuse pause de 1983 dont nous ne sommes jamais sortis.
Il semble que les socialistes vont se réunir et que peut être pour une fois la question des présidentiables ne soit pas la principale. Michel Rocard vient d'approuver une éventuelle scission; quant à Bernard Kouchner il propose d'aller travailler avec François Bayrou. Ce que disent l'un et l'autre est juste, mais vont t-ils le faire ?
Que le chef hautement charismatique de l'udf soit en parfait accord avec l'ump, on le sait très bien. Combien de fois a t-il exercé des responsabilités ? Il ne s'oppose pas par désaccord idéologique mais pour exister politiquement en attendant des jours meilleurs. La voie qu'il a choisie ne peut que le pousser à applaudir la démarche rocardienne afin de mieux incarner « le juste milieu ». Trompant ainsi les français en postulant que sa démarche serait médiane alors qu'elle serait la même. Se serait là une autre version de la réduction de la « fracture sociale » qui a beaucoup séduit à l'origine pour beaucoup décevoir par la suite.
Ainsi, l'aile droite du parti socialiste rejoint la droite. Elle fût toute surprise d'un référendum où le peuple le désavoua. Cela précipita les événements et conforta les partisans des non et engagés dont nous fûmes dans leur choix.
Il ne reste de ce naufrage (l'espoir étant perdu depuis longtemps) que la gauche du parti socialiste qui elle aussi a ses chefs, et ce qui va avec ses guerres.
Il y aura des ralliements de dernière minute, des compromissions.
Et puis beaucoup plus grave, si j'étais partisan d'une politique alternative (ce que je suis par ailleurs), j'aurais des contacts avec des partis frères, des associations et cela en Europe et dans le monde.
Messieurs les socialistes français, pourquoi n'avez vous pas de contacts avec l'internationale ouvrière ?
Messieurs les véritables socialistes français, pourquoi n'avez vous pas de contacts avec les résistants au nouvel ordre mondial ?