.

.

mardi 25 juin 2013

Les retraités, eux aussi, vont être plumés


Philippe Delbauvre

Les retraités, eux aussi, vont être plumés
 
 
Cher Lecteur, c'est l'actualité brûlante qui me contraint à reprendre la plume, bien peu de temps après l'avoir reposée, puisque le sujet que j'aborde ce jour, le fut déjà en date du mardi 14 Mai 2013 (1). Depuis cette date, l'histoire s'est de nouveau accélérée et il semble que c'est à marche forcée, qu'on veut contraindre le peuple français à rentrer dans un monde dérégulé.

Furent ainsi présentées, en date du vendredi 14 juin par le premier ministre, les conclusions du rapport de la commission Moreau qui doit son nom à la haute fonctionnaire prénommé Yannick, présidente de la Commission pour l'avenir des retraites. Et Jean-Marc Ayrault d'annoncer que le gouvernement proposera, sans doute en septembre, un projet de loi qui sera soumis au parlement. On sait déjà que le prochain quart de siècle sera particulièrement pénible en matière de financement des retraites en raison de la pyramide démographique. Cette dernière évolue en raison notamment de l'augmentation de la durée de l'espérance de vie en l'espace d'une quinzaine d'années, hommes et femmes ayant gagné à peu près quatre ans durant cette période.

Les mesures préconisées par le rapport Moreau sont les suivantes:

- Augmentation de la durée de cotisation à 43 ans pour les personnes nées à partir de 1962 puis 44 ans pour ceux nés dès 1966. Rappelons que la durée actuelle n'est que de 41,5 ans. Cela chiffre l'augmentation de la durée de cotisation à hauteur d'à peu près 10%, cela d'un seul coup ! Il est vrai aussi qu'une hypothèse moins dure a été envisagée.

- Modification du mode de calcul pour la fonction publique.

Alors que les salariés du secteur privé voient le calcul de leur retraite effectué suite à leurs cotisations durant leurs 25 dernières années, ce sont les six derniers mois qui sont pris en compte pour la fonction publique. Il est désormais question de prendre en compte une durée beaucoup plus longue allant de 3 à 10 ans. Cela bien entendu, diminuerait nettement le montant des retraites même si on propose de mieux faire avaler la pilule en intégrant au calcul une partie (combien?) des primes.

- Ponctionner les retraités.

Le taux de Csg des retraités qui est aujourd'hui de 6,6% passerait à 7,5%. Certains avantages fiscaux seraient supprimés.

- Hausse des cotisations pour les plus « riches ».

Augmentation progressive des cotisations d'assurance-vieillesse au dessus d'un certain montant.

Le gouvernement joue en fait la scission entre Français, opposant jeunes et vieux, salariés du public et salariés du privé, « riches » et « pauvres ». Espérant des luttes intestines catégorielles, il souhaite un fractionnement du peuple français qui lui permettra de faire passer sa loi. On voit où nous mène progressivement le libéralisme échevelé. Encore une fois, la vérité ne se situe pas aux extrêmes, qu'ils soient communiste ou capitaliste. Cette loi n'est qu'une parmi tant d'autres dont le Français moyen qui n'est pas riche – environ 1600 euros par mois – aura à souffrir. Il en est de même de la privatisation de l'énergie électrique au motif – sans rire – qu'elle a pour objet d'augmenter les tarifs. Idem pour le projet de nouvelle taxe à destination des possesseurs d'ordinateur, c'est à dire vous et moi. Itou pour les radars installés désormais un peu partout.

On sait que le budget de l'Etat dépend de la Tva, des impôts directs, et des impôts sur les sociétés. Parce que le libéralisme est, lui aussi doctrinaire, il postule la nécessité de diminuer l'impôt sur les sociétés. Sachant donc la diminution des ressources de l'Etat en fonction de ce choix idéologique, fatalement il faut rogner sur tout ce qui fut apporté naguère aux Français. D'où les nombreuses nouvelles ponctions, les diminutions de prestation (ainsi la diminution du remboursement des médicaments) et les augmentations de charges.

La logique économique libérale, initiée voici une quarantaine d'années va jusqu'au bout de sa logique. Ce choix libéral, dont on nous avait dit qu'il permettrait d'augmenter les salaires et d'éradiquer le chômage, a eu des conséquences tout à fait contraires. Les dirigeant eurent du, surtout suite à la levée du rideau de fer, se lancer dans la grande aventure paneuropéenne, incluant bien sur la Russie pourvoyeuse d'énergie, en établissant un marché économique presque fermé. Quant on songe à la fin des chantiers navals, de la construction automobile, de la sidérurgie, du textile, de l'électroménager, de l'ameublement, on se doute bien que ce sont des millions d'emplois que l'on pourrait créer en Europe.

Aujourd'hui, suite au rapport Moreau, espérant quand même une forte obstruction de la gauche de la gauche, notamment au Sénat, ce sont probablement les retraités qui vont trinquer.

Et demain ?
 

Notes:

(1) Panorama actuel des retraites en France: http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EFylVlylFZIVuWsXKz.shtml

(2) Le rapport Moreau: http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/fichiers_joints/rapportmoreau.pdf


Article publié sur Voxnr

lundi 24 juin 2013

Au sujet d'un ouvrage faisant l'objet d'un entretien concernant le paganisme



Par Philippe Delbauvre

Au sujet d'un ouvrage faisant l'objet d'un entretien concernant le paganisme
  
Spiritualités: Alternatives religieuses

Dans le cadre d'un entretien (1) effectué par Fabrice Dutilleul, Guillaume Sincyr nous présente son livre (2) intitulé « Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe ». L'entretien n'étant pas long et disponible à la lecture, le point de vue de l'auteur, qui est assez bien explicité, n'est pas difficile à pénétrer.

Si l'on peut apprécier le retour aux origines (3) et adopter une démarche essentialiste quant à la France ou l'Europe, il faut se méfier d'une adhésion par trop catégorique. Se pose par exemple le problème de savoir si ces origines, au motif qu'elles sont, doivent nécessairement être célébrées. Est-il besoin, par exemple de rappeler que, et Vercingétorix (un celte), et Clovis (un germain), furent en leur temps, eux aussi, des métèques envahisseurs ? Ce que l'on a coutume de qualifier d'indo-européens, sont en fait des peuplades qui n'avaient rien à faire sur le sol de l'Europe. On peut donc considérer que si les zélateurs d'aujourd'hui des Celtes et des Germains avaient été présents à l'époque dans l'hexagone, ils les eurent alors très probablement combattus. La France des origines, c'est peut être bien celle de Néanderthal... Est-ce donc bien sérieux, sachant cela, d'aller célébrer une certaine forme d'essentialisme ? Que le christianisme soit étranger à l'Europe des origines, c'est en effet exact puisqu'il est issu du terroir palestinien. Rappelons en toute honnêteté que ce ne sont nullement les druides qui sont allés faire du prosélytisme en Palestine alors que la réciproque est fausse. Quant à célébrer la catholicité, phénomène d'importation, au motif qu'elle a structuré la France, un autre problème appert: on ne peut plus alors de façon définitive exclure l'islam, parce que religion d'importation elle est aussi. Et en effet, rien ne permet d'affirmer définitivement avec certitude que l'islam, lui aussi, n'apportera pas beaucoup sur le long terme.

On perçoit donc dès lors la double erreur consistant à se rattacher ou à l'essentialisme, ou à l'historicisme.

Il n'est pas impossible d'ailleurs qu'il faille chercher du côté de l'animisme pour trouver la proto-religion de l'Europe.

Au sujet de certaines formulations effectuées par l'auteur, elles peuvent être motif à légitime interrogation. Ainsi:

« Si les églises se vident, ce n’est pas parce que l’homme a perdu le sens du sacré, c’est parce que l’Européen se sent mal à l’aise vis-à-vis d’une religion qui ne répond pas à sa sensibilité. ».

Il semblerait, bien au contraire, que la période dans laquelle nous sommes entrés voici une quarantaine d'années, qualifiée par le terme de postmodernité, se marque justement par la perte du sacré. Plus grave, il semble y avoir consensus sur le sujet au vu des études effectuées sur le sujet. Qui méconnaît « le désenchantement du monde » (4) écrit voici une trentaine d'années ? Ce qui caractérise les temps présents, c'est justement une positivité poussée à l'extrême: efficacité, utilité, facilité... Et notre contemporain donc de vous interroger sur le pourquoi de son absence à la messe ? « Pas amusant et puis, à quoi ça sert ? ». De surcroît, si le problème venait d'une religion au motif qu'elle ne fusse pas conforme à la sensibilité de l'Européen, pourquoi alors tous ces siècles durant lesquels, les églises furent remplies ? On constate bien que les arguments ne tiennent pas.

Mais aussi,

« Plus les populations sont évoluées, plus on constate leur rejet de l’approche monothéiste avec un Dieu responsable de tout ce qui est bon, mais jamais du mal ou de la souffrance, et devant qui il convient de se prosterner. »

Evoluées ? C'est en effet un droit que de considérer que Français et Européens sont de plus en plus évolués; il me semble au contraire, et c'est là le point de vue des Nôtres et de la mouvance, que plus nous avançons dans l'histoire et plus nous chutons. Est-on certain par exemple que la chute de la monarchie constitua une réussite ? Pense t-on vraiment qu'aujourd'hui le Français, ne serait-ce qu'en terme de politesse, d'état d'esprit, de lien avec les siens, ait « évolué » depuis un demi-siècle ?

Et enfin,

« Le Paganisme est une Vue du monde basée sur un sens du sacré, qui rejette le fatalisme. »

Et l'heimarménè des Grecs ? Et le fatum des Romains ? Sans commentaire...

Notes:

(1)

Entretien avec Gilbert Sincyr, auteur du livre Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe (préface d’Alain de Benoist) par Fabrice Dutilleul

Votre livre Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe est un succès. Pourtant ce thème peut paraître quelque peu « décalé » à notre époque.


Bien au contraire : si les églises se vident, ce n’est pas parce que l’homme a perdu le sens du sacré, c’est parce que l’Européen se sent mal à l’aise vis-à-vis d’une religion qui ne répond pas à sa sensibilité. L’Européen est un être qui aspire à la liberté et à la responsabilité. Or, lui répéter que son destin dépend du bon vouloir d’un Dieu étranger, que dès sa naissance il est marqué par le péché, et qu’il devra passer sa vie à demander le pardon de ses soi-disant fautes, n’est pas ce que l’on peut appeler être un adulte maître de son destin. Plus les populations sont évoluées, plus on constate leur rejet de l’approche monothéiste avec un Dieu responsable de tout ce qui est bon, mais jamais du mal ou de la souffrance, et devant qui il convient de se prosterner. Maintenant que l’Église n’a plus son pouvoir dominateur sur le peuple, on constate une évolution vers une aspiration à la liberté de l’esprit. C’est un chemin à rebours de la condamnation évangélique, originelle et perpétuelle.

Alors, qu’est-ce que le Paganisme ?


C’est d’abord un qualificatif choisi par l’Église pour désigner d’un mot l’ensemble des religions européennes, puisqu’à l’évidence elles reposaient sur des valeurs communes. C’est donc le terme qui englobe l’héritage spirituel et culturel des Indo-européens. Le Paganisme est une Vue du monde basée sur un sens du sacré, qui rejette le fatalisme. Il est fondé sur le sens de l’honneur et de la responsabilité de l’Homme, face aux évènements de la vie. Ce mental de combat s’est élaboré depuis le néolithique au fil de milliers d’années nous donnant une façon de penser, une attitude face au monde. Il est à l’opposé de l’assujettissement traditionnel moyen-oriental devant une force extérieure, la volonté divine, qui contrôle le destin de chacun. Ainsi donc, le Paganisme contient et exprime l’identité que se sont forgés les Européens, du néolithique à la révolution chrétienne.

Vous voulez donc remplacer un Dieu par plusieurs ?

Pas du tout. Les temps ne sont plus à l’adoration. Les Hommes ont acquit des connaissances qui les éloignent des peurs ancestrales. Personne n’a encore apporté la preuve incontestable qu’il existe, ou qu’il n’existe pas, une force « spirituelle » universelle. Des hommes à l’intelligence exceptionnelle, continuent à s’affronter sur ce sujet, et je crois que personne ne mettrait sa tête à couper, pour l’un ou l’autre de ces choix. Ce n’est donc pas ainsi que nous posons le problème.

Le Paganisme, qui est l’expression européenne d’une vue unitaire du monde, à l’opposé de la conception dualiste des monothéismes, est la réponse spécifique d’autres peuples aux mêmes questionnements. D’où les différences entre civilisations.

Quand il y a invasion et submersion d’une civilisation par une autre, on appelle cela une colonisation. C’est ce qui s’est passé en Europe, contrainte souvent par la terreur, à changer de religion (souvenons-nous de la chasse aux idoles et aux sorcières, des destructions des temples anciens, des tortures et bûchers, tout cela bien sûr au nom de l’amour). Quand il y a rejet de cette colonisation, dans un but de recherche identitaire, on appelle cela une libération, ou une « Reconquista », comme on l’a dit de l’Espagne lors du reflux des Arabes. Et nous en sommes là, sauf qu’il ne s’agit pas de reflux, mais d’abandon de valeurs étrangères au profit d’un retour de notre identité spirituelle.

Convertis par la force, les Européens se libèrent. « Chassez le naturel et il revient au galop », dit-on, et voilà que notre identité refoulée nous revient à nouveau. Non pas par un retour des anciens Dieux, forme d’expression d’une époque lointaine, mais comme un recours aux valeurs de liberté et de responsabilité qui étaient les nôtres, et que le Paganisme contient et exprime.

Débarrassés des miasmes du monothéisme totalitaire, les Européens retrouvent leur contact privilégié avec la nature. On reparle d’altérité plutôt que d’égalité, d’honneur plutôt que d’humilité, de responsabilité, de volonté, de défi, de diversité, d’identité, enfin de ce qui constitue notre héritage culturel, pourchassé, rejeté et condamné depuis deux mille ans.

S’agit-il alors d’une nouvelle guerre de religion ?

Pas du tout, évidemment. Les Européens doivent dépasser ce qui leur a été imposé et qui leur est étranger. Nous devons réunifier sacré et profane, c’est-à-dire réaffirmer que l’homme est un tout, que, de ce fait, il est le maître de son destin car il n’y a pas dichotomie entre corps et esprit. Les Européens ne doivent plus s’agenouiller pour implorer le pardon de fautes définies par une idéologie dictatoriale moyen-orientale. Ce n’est pas vers un retour du passé qu’il nous faut nous tourner, gardons-nous surtout d’une attitude passéiste, elle ne serait que folklore et compromission. Au contraire des religions monothéistes, sclérosées dans leurs livres intouchables, le Paganisme, comme une source jaillissante, doit se trouver de nouveaux chemins, de nouvelles expressions. À l’inverse des religions du livre, bloquées, incapables d’évoluer, dépassées et vieillissantes, le Paganisme est l’expression de la liberté de l’homme européen, dans son environnement naturel qu’il respecte. C’est une source de vie qui jaillit de nouveau en Europe, affirmant notre identité, et notre sens du sacré, pour un avenir de fierté, de liberté et de volonté, dans la modernité.



(2) Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe de Gilbert Sincyr, éditions de L’Æncre, collection « Patrimoine des Religions », dirigée par Philippe Randa, 232 pages, 25 euros.

http://francephi.com/boutique/le-paganisme-recours-spirituel-et-identitaire-de-leurope/

(3) Jean Guilaine – La France d'avant la France, Du néolithique à l'âge du fer. Hachette. 1980

(4) Marcel Gauchet, Le Désenchantement du monde. Une histoire politique de la religion, Gallimard, Paris, 1985 (ISBN 207070341X).


Article publié sur Voxnr

Villeneuve-sur-Lot: bien plus qu'une victoire pour le Front National !


Par Philippe DELBAUVRE

Villeneuve-sur-Lot: bien plus qu'une victoire pour le Front National !
 
 
Cher lecteur, à l'heure où j'écris, c'est à dire 21h ce dimanche 23 juin, j'ai pris connaissance des résultats depuis peu. Dans les faits, utilisant un moteur de recherche bien connu sur internet, j'avais indiqué Villeneuve-sur-Lot dans la rubrique actualités, rafraîchissant ma page internet toutes les cinq minutes depuis 17h00. Fatalement, je finis par obtenir le renseignement tant attendu bien plus tard. J'ai donc appris, comme vous, que le candidat de l'Ump, soutenu en plus par toute la gauche, ce qui corrobore l'expression souvent utilisée par Marine le Pen d'Umps, n'avait obtenu que 53,76%... Avouez que pour toute la coalition, c'est bien peu et que les Frontistes ont tout à fait raison de postuler que le combat politique s'effectue de nos jours entre la France et l'anti-France.

Voici moins d'une trentaine d'années, j'eus ma première récompense pour le travail de prosélytisme que j'effectuais déjà depuis deux ans au bénéfice du Front National lorsqu'aux élections européennes de 1984, la liste conduite par Jean-Marie le Pen obtint à peu près 10% des suffrages. «On» évoqua alors un vote Coluche qui ne durerait pas. Bernard Pons, acteur majeur du Rpr à l'époque, parla lui d'un épiphénomène. Et bien ce jour, c'est 47,24% qui viennent d'être atteints. Trente ans donc de labeur pour les engagés politiques, cadres, militants, sympathisants et électeurs qui ont su parvenir à multiplier par plus de quatre le score originel. Malgré railleries et haines, les Français sont en train de reprendre le contrôle de leur pays, dirigé depuis des décennies par une oligarchie polymorphe telle l'hydre, et assujettie aux desiderata de l'Etranger.

On nous avait dit, la stupeur du résultat du premier tour de l'élection présidentielle passée, que le résultat obtenu au second tour lors du second tour par le Front National - 17,79 % - le disqualifiait définitivement pour l'avenir. Et les Français obligés, comme on tente si souvent de les y contraindre, d'abandonner le Front National. Dix ans plus tard environ, puisque c'est à nouveau un second tour avec une coalition générale contre le Front National, on est donc passé de 17,79 %, à 47,24 % …

Cette fois ci, la bipartition de l'électorat se situe dans le juste référentiel: ceux qui servent la France et ceux qui s'en servent.

N'allez pas croire Cher Lecteur que ceux qui ne nous ont pas encore rejoints soient viscéralement mauvais: on comprendra leur erreur au motif de tous les matraquages effectués par la quasi totalité des media, dont ils ont à souffrir. Fatalement lorsque lucidité adviendra, c'est avec le sentiment d'avoir été durant tant d'années trompés, qu'il nous rejoindront. Lionel Jospin, n'avait t-il pas fini lui même par avouer la vérité, une fois ses ambitions présidentielles définitivement enterrées, il est vrai. (1)

Si Villeneuve-sur-Lot n'était, pour reprendre la formulation de Bernard Pons n'était qu'un épiphénomène, il y aurait certes matière à être satisfait, mais aussi à s'interroger sur l'avenir; or, il faut bien constater que celui ci est radieux. Ils sont maintenant de plus en plus en plus nombreux, les candidats du Front National à dépasser la barre des 22,5% au premier tour, et à laisser loin derrière celle des 45% au second, ce pour tous les types d'élections. Fatalement, puisque la politique menée par les uns et les autres est intrinsèquement mauvaise, les résultats obtenus par le Front National, tant au premier qu'au second tour iront crescendo. Et ils ont bien tort les thuriféraires de l'actuel mode de croire que le scrutin majoritaire va toujours les servir: il ne fait que ralentir une progression inexorable, dont ce même scrutin, va par la suite davantage augmenter l'amplitude. Faut-il rappeler que le candidat du Front National présent à Villeneuve-sur-Lot, Etienne Bousquet-Cassagne, n'a que 23 ans ? On ne peut donc pas invoquer son succès par des décennies de travail méticuleux sur le terrain. Si son dynamisme et son charisme expliquent en partie son succès, à l'évidence le label Front National a fait la différence. La différence d'âge aussi, entre les les deux candidats, nous indique aussi où se situe l'avenir.

Mais il y a plus grave pour le Système.

A droite, c'est à dire l'une des deux façons d'être tarte, on s'engueule ferme. Entre ceux qui veulent coller aux thématiques élaborées par le Front National et ceux qui souhaitent un recentrage, les couteaux sont tirés. Bien loin de la simple opposition entre Coppé et Fillon, dont on a bien compris que leur seule ambition pour la France qu'ils ont, n'est autre que d'être son président, on constate que la faille s'est ouverte entre militants, de plus en plus partagés quant à la conduite à tenir. Plus grave, la génération militante qui avait oeuvré pour Jacques Chirac naguère, vieillit et s'en va naturellement decrescendo. Celle là même, si opposée au Front National, suite aux consignes stupides d'un état major inconscient des périls qui désormais nous frappent. Les études effectuées par les politologues nous montrent au contraire, que la relève est d'un tout autre avis. L'idée d'une implosion de la droite, déjà consommée suite à l'advenue du modem et de l'Udi, doit maintenant être sérieusement envisagée.

Et la gauche, Cher Lecteur ? Pas mieux ! On sait les engueulades suite au premier tour de Vileneuve-sur-Lot entre écolos citadins et socialo-capitalistes, variante actuelle du socialo-communisme des années 80. Et avant même cette élection le doute de nombreux cadres écologistes quant à la participation verte à l'actuel gouvernement. Ajoutez à cela, les diatribes du sieur Melenchon qui sont autant de missiles dirigés à l'encontre de l'actuelle coalition gouvernementale. Et Melenchon d'ailleurs de ne pas être souverain, les critiques du parti communiste communiste montant en puissance à son encontre.

Ah, la belle journée que celle du dimanche 23 juin 2013 ! Quant à la rentrée de septembre, je vous laisse l'imaginer...

Ps: désolé de vous apprendre Cher Lecteur, si vous possédez un ordinateur, que vous allez devoir probablement devoir payer une taxe; elle permettra peut être de financer les grandes entreprises qui délocalisent sachant que paraît-il, elles ont besoin d'argent... Il fallait bien ce soir, un petit nuage dans Notre grand ciel bleu.


Note:


(1) http://www.youtube.com/watch?v=xY3jUuFBWIM&feature=youtu.be

mercredi 19 juin 2013

la loi du 3 janvier 1973

EMISSION n° 149 : "LA LOI DU 3 JANVIER 1973"

Ce vendredi, Méridien Zéro reçoit Pierre-Yves Rougeyron pour évoquer avec lui son ouvrage sur la loi du 3 janvier 1973, la fameuse loi Rothschild qui oblige l'Etat a emprunter sur les marchés financiers privés.
Emission animée par Gérard Vaudan avec la complicité d'Eugène Krampon.
Lord Igor à la technique.


http://www.dailymotion.com/video/xz5u0w_r-courtoisie-2013-04-19-py-rougeyron-loi-du-3-janvier-1973_news#.Uca82djqo0l

mardi 18 juin 2013

La révolution turque. Un entretien avec Claudio Mutti.


Traduction de l'anglais par Philippe DELBAUVRE.        





Natella Speranskaya: La révolution nationale a commencé en Turquie. Quelles sont les forces en présence ? Qui se bat contre qui ?

Claudio Mutti: Les slogans concernant les «droits humains» et la «démocratie», les agissements des Femen, la solidarité exprimée par Madonna et d'autres stars hollywoodiennes, la rhétorique antifa truffée de "Bella ciao" comme musique de fond, sont les symptômes d'une «révolution orange» ou un «printemps turc », plutôt que d'une révolution nationale. À l'heure actuelle, il est impossible de savoir si les troubles ont éclaté de manière spontanée, ou si ce sont vraiment des agents étrangers qui ont provoqué des troubles, comme prétendu par Erdogan. Mais nous devons considérer que l'ambassadeur américain Francis Ricciardone a répété deux fois en deux jours son message en faveur des manifestants et que John Kerry a fait une déclaration sur le droit de contester. Certes, parmi les manifestants il y a aussi des militants et des activistes d'intérêt national, anti-atlantistes et aussi des mouvements pro-Eurasie (comme, par exemple, le Parti des travailleurs, ISCI Partisi); mais je ne pense pas qu'ils sont en mesure de diriger une masse aussi hétérogène vers l'objectif d'une révolution nationale.


Natella Speranskaya: Comment se place la révolution turque en terme d'opposition géopolitique de l'eurasisme (Russie, Iran, Syrie) à l'occident et à l'atlantisme (OTAN, USA, UE) ?

Claudio Mutti: Il est vrai que beaucoup de gens ont été troublés par l'implication de la Turquie dans le conflit syrien. Néanmoins, lorsque les manifestants clament "Nous sommes les enfants d'Atatürk", ils expriment une préoccupation liée à des croyances laïcistes et séculaires, pas à une position de type eurasiste. Malheureusement, je ne vois pas une tendance anti-Atlantique d'importance dans la présente révolte.


Natella Speranskaya: Votre pronostic quant à l'évolution des événements en Turquie et leurs conséquences sur la situation en Syrie?


Claudio Mutti: Il est probable que la révolte turque va pousser Erdogan à penser à l'adage «Qui sème le vent récolte la tempête» et l'amènera à se consacrer davantage aux affaires turques que syriennes, conscient sans doute que les Américains sont toujours prêts à évincer leurs collaborateurs, après en avoir fait usage. Ainsi, il y a deux mois, son ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a signé un protocole d'accord avec le SCO. Si le gouvernement turc veut être cohérent avec cette décision, il doit abandonner ce genre de «néo-ottomanisme» qui dissimule un rôle impérialiste, utile aux intérêts nord-américains. Encore mieux, si la Turquie veut vraiment être un point de référence pour les peuples musulmans de la Méditerranée et du Moyen-Orient, il doit rompre ses liens avec l'OTAN et avec le régime sioniste. Il est en effet schizophrène de déstabiliser la Syrie et en même temps d'accuser le sionisme et Israël d'être, selon les mots de M. Erdogan, "un crime contre l'humanité» et «une menace pour la paix régionale".



lundi 17 juin 2013

Des vrais et des faux opposants


Philippe DELBAUVRE 

Des vrais et des faux opposants
 
 
 
Je souhaite, dans le cadre de ce papier, revenir sur un article publié en date du 26 mars 2013 (1), par le site « Synthèse nationale ». Cet article est motif à analyse et met en exergue deux problématiques essentielles, raison donc pour les étudier.

On sait que l'union des nationalistes et/ou assimilés n'est pas prônée depuis peu. Et l'on sait aussi le nombre de colloques, de journées d'études, de conférences ou de discours qui ont fait l'objet de ce problème majeur. Chacun en est bien conscient. Et pourtant, toute cette dépense d'énergie n'a pas été productive en matière de résultats tangibles. Cela n'a rien de surprenant tant il est des divergences rédhibitoires entre groupements politiques. A titre d'exemple, un néo-païen ne pourra jamais transiger avec un intégriste catholique. Autre exemple, un nationaliste français se définissant comme hexagonal (la France seule) n'acceptera jamais de transiger avec un nationaliste européen, surtout si celui-ci est fédéraliste. Quant aux alliances, le Baron a posé le problème:

« «Il y a une solution, écrit Evola, qu’il faut résolument écarter: celle qui consisterait à s’appuyer sur ce qui survit du monde bourgeois, à le défendre et à s’en servir de base pour lutter contre les courants de dissolution et de subversion les plus violents après avoir, éventuellement, essayé d’animer ou de raffermir ces restes à l’aide de quelques valeurs plus hautes, plus traditionnelles». Et le baron d’ajouter : «Il pourrait être bon de contribuer à faire tomber ce qui déjà vacille et appartient au monde d’hier, au lieu de chercher à l’étayer et à en prolonger artificiellement l’existence. C’est une tactique possible, de nature à empêcher que la crise finale ne soit l’oeuvre des forces contraires dont on aurait alors à subir l’initiative. Le risque de cette attitude est évident : on ne sait pas qui aura le dernier mot». »

Le Baron, sachant son terroir contre-révolutionnaire, va ici anormalement loin. Il semble prêt à accepter que la désintégration du Système (2) puisse devenir la finalité, quand bien même les futurs vainqueurs seraient d'une d'obédience radicalement opposée à la sienne. Cette prise de position, rarissime chez le Baron, a par la suite été théorisée par Franco Freda au point qu'elle est devenue clef de voûte. Pourtant classé à l'extrême droite, Franco Freda pose la nécessité de la nécessaire alliance entre extrême gauche et extrême droite, avec bien évidemment l'idée que c'est l'extrême droite qui tirera les marrons du feu et bénéficiera des lauriers de la victoire. Ce qu'il faut bien avoir présent à l'esprit, c'est qu'aux yeux d'un opposant radical au Système, les deux penseurs ne vont pas assez loin: La désintégration du Système, si elle est, vraiment, authentiquement, essentiellement voulue, présuppose l'acceptation de l'arrivée au pouvoir de n'importe qu'elle tendance, pourvu que celle-ci soit radicalement opposée à l'actuelle structure en place. Et donc, afin d'imager, le fait qu'un opposant radical issu de l'extrême droite, sachant que le drapeau rouge va flotter très bientôt sur l'Elysée, de sortir le champagne. Je comprends à l'avance le malaise que cette prise de position peut déclencher; je sais aussi que les opposants radicaux, même s'ils ne sont pas nombreux à l'être, approuveront: cela fait bien longtemps que cette idée leur est venue à l'esprit...

Un destructeur, donc nihiliste politique (3), ne cherche pas à proposer un système alternatif mais avant tout à détruire la structure en place.

Il existe donc des degrés dans la radicalité et donc la notion de « mouvance » qui de prime abord, semble indiquer une homogénéité, n'est pas valide. L'important à mes yeux reste néanmoins l'opposition radicale, même si elle ne va pas assez loin que la mienne. D'où mes coups de pouce, aussi bien aux né-païens qu'aux intégristes, aux nationalistes français qu'européens.

En revanche, ce qui m'insupporte, c'est le fait que des individus se réclamant de la mouvance, viennent objectivement, apporter leur soutien au Système, et ce, sans même s'en rendre compte. C'est le cas pour Jean-Claude Rolinat. Que le lecteur prenne la peine de lire attentivement son article dont le lien est mis en bas de page dans les notes: C'est exactement le point de vue de Laurence Parisot qui, dans les faits dirige la France, les politiques n'étant plus que les exécuteurs des desiderata des dirigeants économiques. Et s'il n'y avait que Jean-Claude Rolinat... Combien sont-ils à fustiger l'Etat, souhaitant libéraliser encore davantage ? Combien à exprimer que Nicolas Sarkozy n'est pas allé assez loin dans les privatisations, dans la libéralisation ? Comment peut-on nier qu'ils sont dès lors, les thuriféraires du grand vent libéral initié aussi bien par Reagan et Thatcher ? Que c'est ce vent là qu'on qualifie désormais de Nouvel Ordre Mondial ? Bien évidemment, il y a antinomie entre se faire zélateur du libéralisme et être d'opposition puisque le Système, comme le marxisme d'ailleurs, est un économisme. Et ce que mécomprend Jean-Claude Rolinat et tant d'autres, c'est que la délinquance hypertrophiée au Vénézuela comme en France, n'est que la conséquence de la carence en matière d'intervention de l'Etat.

J'ai du acheter mon premier « Rivarol » et mon premier « Eléments » en 1978 et suis donc très bien placé pour savoir les évolutions au sein de la mouvance depuis 35 ans. Je n'évoque pas tant la mue idéologique de la mouvance qui est réelle, que l'évolution de l'état d'esprit en son sein. L'idée de libre-arbitre est erronée sachant l'extrême importance des déterminismes extérieurs à l'homme. Notre état d'esprit, par exemple, est fortement influencé par la période dans laquelle on vit. Il suffit aussi de visionner les films des années 70 où les personnages, à commencer par les cadres, avaient des cheveux autrement plus longs que ce qu'ils sont aujourd'hui. Détail bien sur, mais emblématique: même constat pour le positionnement politique. La vague libérale touche les esprits, à commencer par ceux dont on pourrait croire qu'ils ont été préservés.

En ce sens, l'article mis en ligne par Synthèse nationale, s'avère être très intéressant: il est de vrais opposants comme de faux, même si dans les deux cas, l'engagement est sincère.
 
notes:

(1) http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2013/03/06/disparition-du-president-hugo-chavez-un-nationaliste-au-bila.html

(2) http://www.librad.com/libfr/008-LFI-AM/La+Désintégration+du+Système.html


(3) (a) Ivan Tourguéniev, Pères et fils. (b) Le nihilisme, Victor Biaggi, collectif.

La notion de « personnalité différenciée »


Philippe Delbauvre

La notion de « personnalité différenciée »
 
 
 
Cet article n'est que le premier d'une série où seront étudiées différentes personnalités de ce type, présentes dans la littérature, que cela soit sous la forme roman ou théâtre. Je ne m'interdirai pas non plus d'aller chercher dans l'histoire réelle, ces personnes au profil atypique, presque toujours en désaccord dans leur rapport au Monde, avec leurs contemporains.

Si c'est le terme de « personnalité » et non celui d »individu » qui fut choisi, ce n'est pas là fait du hasard. L'individu, parce que simple élément, ne peut que faire partie d'un ensemble où l'on trouve ses semblables, qui lui ressemblent beaucoup. Dans l'expression « Cinq individus », c'est le chiffre 5 qui est le plus important et non chacun des individus constituant tous réunis, l'ensemble. A contrario, même si théoriquement, il est toujours possible de rassembler des personnalités différenciées, afin d'en constituer un ensemble, aucune d'entre elles ne pourra être intervertie avec une autre. C'est ainsi que Léon Bloy, personnalité différenciée et catholique d'exception, prend de façon surprenante la défense des Juifs dans le cadre d'un ouvrage intitulé justement, « le salut par les juifs », ce à une période où l'antisémitisme prend à nouveau son envol. Autre personnalité différenciée, Edouard Drumont, tire le constat inverse suite au même problème posé, en apportant son soutien, notamment via l'ouvrage intitulé « La France juive ». Par voie de conséquence, on constate bien que si l'on peut placer les deux hommes dans l'ensemble « personnalité différenciée », cela ne signifiant absolument pas, qu'ils fussent interchangeables.

C'est très exactement le contraire quant aux hommes que l'on peut qualifier de normaux. Il est un fait rappelé assez récemment par le sociologue Renaud Camus, nous indiquant que « Les pauvres sont des riches qui ont plus d'argent. » Par ce constat, Renaud Camus nous apprend une vérité, à savoir que ce qui fait la distinction entre deux Français aujourd'hui, n'est plus les niveaux culturels ou sociaux, la rémunération constituant la seule différence. Si la notion de « cadre » est assez récente, force est de constater qu'il y a un siècle, des cadres il y en avait déjà. Par exemple, certaines écoles d'ingénieurs, et notamment les plus grandes, furent créées durant la révolution française. C'est ainsi que celui qui, né en 1900, issu d'une de ces grandes écoles d'ingénieurs scientifiques, exerçait donc des fonctions de cadre. Pour autant, il avait fait allemand, anglais, latin et grec. Il avait aussi lu Thucydide, Virgile, Suétone, Tite-Live, Pétrone et plutarque. Et tant d'autres. Aucune difficulté pour lui à l'époque de vous spécifier la différence majeure entre le théâtre de Corneille et celui de Racine, tant cela lui semblait trivial. Tel n'est plus le cas aujourd'hui et bien malheureusement, le jugement de Renaud Camus est d'autant plus grave, qu'il est partagé par les autres sociologues.

On apprend – j'espère qu'il en est encore ainsi – dans le cadre de leur scolarité, aux adolescents, ce qu'est la littérature à l'eau de rose. Et l'enseignant en classe de citer un paragraphe assez révélateur, de ce type de littérature dont la collection de référence doit toujours être Harlequin. On peut se demander si le fait a bien été compris. A l'évidence, un film comme Titanic, est un film à l'eau de rose. On sait ce que fut le succès de ce film, dont les spectateurs dépassent de très loin le cadre du sous-prolétariat. Si le cinéma de Godard est considéré comme d'auteur, tel n'est assurément pas le cas pour celui de Besson, qui vise les couches culturellement défavorisées de notre population. Pourtant Besson remplit les salles sans difficultés, mélangeant les différentes strates sociales, qui désormais ne sont plus. Si l'on sait le sentiment de supériorité des cadres, quelquefois malsain d'ailleurs, sur leurs subordonnés, on se rend donc compte que dans les faits, rien d'essentiel ne les sépare. Que les personnalités furent depuis bien longtemps, nous le savons; néanmoins aujourd'hui, il me semble qu'elle sont bien moins nombreuses que naguère, et plus grave, que la base devient de plus en plus uniforme, ce qui n'est autre que le rêve de bien des dirigeants totalitaires.

On comprendra donc le pourquoi de la série d'articles à venir.

mercredi 12 juin 2013

Dans le cadre des élections c'est – presque – toujours l'opposition qui gagne.
 
 
Philippe Delbauvre 
Dans le cadre des élections c'est – presque – toujours l'opposition qui gagne
 
 
Mis à part dans des configurations bien particulières comme une dissolution de l'assemblée nationale (1997 par exemple), les échéances électorales adviennent régulièrement et sont donc prévues à l'avance. C'est ainsi que les élections municipales ont lieu tous les six ans, 2014 pour les prochaines à venir. En ce qui concerne ces élections particulières, on peut constater des raz de marais, nous indiquant que les résultats des élections locales sont dans les faits, corrélés à une configuration nationale. Ainsi, l'écrasante victoire de la droite en 1983, s'explique par la volonté du corps électoral, de sanctionner le gouvernement de gauche en place à l'époque depuis 1981. On ne nous fera pas croire que les maires de gauche furent autant à être mauvais de 1977 à 1983, ce d'autant plus que lors de l'échéance suivante (1989) le résultat s'inverse.

Si nous limitons notre analyse aux élections présidentielles de la cinquième république, la première eut lieu en 1965, gagnée par le général de Gaulle. C'est donc à partir de là, que notre analyse peut commencer. En 1969, c'est Georges Pompidou qui remporte le trophée et on pourrait donc y voir, un contre exemple à l'hypothèse initiale posée. Dans les faits, c'est le climat bien particulier de l'époque qui explique ce résultat. N'oublions pas l'exceptionnel raz de marais gaulliste de 1968, bien peu représentatif de la couleur politique du corps électoral de l'époque. La peur, bien réelle, du communisme, suite aux événements de 68, explique la victoire gaulliste. Il en va de même pour les élections présidentielles de 1969, même si d'autres raisons sont à prendre en considération (1). Autre angle, la postmodernité, n'est pas encore à cette époque: c'est la postmodernité qui explique en partie, l'origine de cet article.

En ce qui concerne 1974, l'erreur serait de considérer, au motif que Valery est estampillé de droite, qu'il s'agit de continuité politique. Dans les faits, l'auvergnat (2), se posa comme alternative au gaullisme. S'il insista sur la nécessité de combattre le candidat de l'union de la gauche, avec tout ce que le communisme avait d'inquiétant à l'époque, c'était aussi avec l'idée de la mise en place d'un nouveau type de société. Il ne faut pas oublier que la plus grande valse des préfets, eut lieu en 1974 et pas en 1981 comme on pourrait le croire de prime abord. Ce n'est d'ailleurs pas non plus le fait du hasard s'il n'y eut que si peu de gaullistes dans le premier gouvernement aux ordre de Giscard (3). Idem pour la politique étrangère où se trouve prôné l'engagement occidental par opposition au splendide isolement gaulliste. N'omettons pas non plus que Giscard fut le responsable de la défaite gaulliste lors du referendum de 1969, générant le départ du général de Gaulle. Giscard en 1974, fut donc bien un candidat d'opposition.

Est-il nécessaire de rappeler que 1981 fut une victoire de l'opposition, tant c'est flagrant ? François Mitterrand se posa alors comme opposant vigoureux au pouvoir en place. Et s'il fut élu, c'est en grande partie grâce à l'appui dans les urnes de nombreux gaullistes, soucieux de faire payer à Giscard, aussi bien les multiples vexations subies que la politique menée pendant 7 ans. Si ces gaullistes n'étaient nullement mitterrandistes, ils votèrent pour la candidat de la gauche, parce qu'eux aussi, étaient d'opposition à Giscard. La victoire de François Mitterrand en 1981 ne fut donc pas celle de la gauche.

Considérant 1988, la configuration de l'époque est bien particulière. C'est la première élection présidentielle de la cinquième république faisant suite à une période cohabitation. L'erreur serait, au motif que François Mitterrand en 1988 se succède à lui même après la victoire de 1981, de croire qu'il y a continuité. En effet, le pouvoir de 1986 à 1988, est de droite, et par voie de conséquence, la victoire de François Mitterrand en 1988 est, encore une fois, une victoire de l'opposition.

En 1995, on pourrait croire, au motif qu 'Edouard Balladur et Jacques Chirac sont issus du même terroir (4), que la victoire du second marque une continuité. Or, la continuité, se serait traduite, si elle avait existé, par une victoire d'Edouard Balladur. A l'époque, durant la campagne électorale, Jacques Chirac tint à faire entendre aux Français, une musique bien spécifique, montrant qu'en cas de victoire, une politique alternative à celle d'Edouard Balladur serait menée: encore une fois, c'est en se présentant comme d'opposition au pouvoir en place, que Jacques Chirac est élu.

Concernant 2002, là encore, c'est encore un cas bien particulier puisque Jean Marie le Pen se trouve présent. La continuité eut imposé de voter Lionel Jospin, aux commandes depuis 1997. Non seulement le premier ministre ne fut pas même présent au second tour, mais on sait la raclée qu'il prit, lors du premier tour. Même s'il y a d'autres raisons expliquant son score anormalement bas (5), le corps électoral décida de porter au pouvoir l'opposition (6).

Tout comme pour l'élection 1995, il serait erroné de considérer que l'élection de 2008 marque une continuité, au motif que Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy sont issus du même terroir (7). Même s'il fut plusieurs fois ministre de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy tint à placer sa candidature dans le cadre de l'opposition au gouvernement précédent, ce au point de fustiger son immobilisme. C'est en tant que candidat de rupture, donc d'opposition, que Nicolas Sarkozy se fait élire.

La dernière élection présidentielle fut celle de 2012. Cette fois ci, la candidature de François Hollande s'inscrivait bel et bien, c'est à dire de façon classique dans le cadre classique de l'opposition. L'erreur serait cette fois ci que c'est la gauche qui a gagné: c'est parce qu'il était d'opposition et pas du tout de gauche que François Hollande a été élu.
notes
(1) A titre d'exemple, le parti communiste, non sans raisons, refuse de faire perdre Georges Pompidou alors qu'il en a les moyens.
(2) A l'évidence, ce n'est certainement pas à Giscard que l'on peut penser lorsqu'on lit ou écoute, les paroles de « l'auvergnat » de Georges Brassens. http://www.paroles-musique.com/paroles-Georges_Brassens-Chanson_Pour_LAuvergnat-lyrics,p7884
(3) http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_Jacques_Chirac_(1)
(4) Le Rpr en l'occurrence.
(5) A l'époque de « la société du spectacle », un candidat ne doit pas être un « triste ». C'est d'ailleurs parce qu'il en est aussi un, que François Hollande passe durant la campagne de 2012, de 60% d'intentions de vote au début de la campagne, pour finir à 51% lors des résultats. La chute fut constante durant toute cette période.
(6) Le lecteur pensera peut être, et nous sommes bien d'accord, qu'il ne s'agit pas d'opposition parce qu'il s'agit toujours du Système. Il ne faut pour autant pas oublier que le corps électoral considère que droite et gauche, c'est viscéralement différent. D'où la nécessité de dénoncer qu'il s'agit toujours, droite ou gauche, du Système : le système Umps.
(7) A nouveau le Rpr.

Le devoir d'inventaire (3) Les termites



Philippe DELBAUVRE

Le devoir d'inventaire (3) Les termites
Je poursuis dans le cadre de cet article, ce que j'ai nommé l'inventaire, c'est à dire l'état des lieux. Il s'agit donc dans le cas présent d'étudier la notion de «Système » dont j'estime qu'elle est très majoritairement mécomprise.


Le système n'est nullement limité à ce que l'on a coutume d'appeler l'umps. Ce n'est pas que je veuille préciser par là que ce système ne s'étend pas que sur le segment politique dont les bornes sont l'ump et le parti socialiste, englobant toutes les structures entre les deux, même si cela me semble vrai. C'est que le Système est bien autre et cela est beaucoup plus grave, qu'une simple adhésion à un modèle politico-économique donné.

Opposant radical, au même titre que le fut en son temps le baron, je n'hésite pas à prôner l'alliance objective avec des forces qui, à l'évidence, ne partage pas ma doxa. Si l'on croit par exemple que plus on va vers la gauche ou à droite, plus ce qu'on y trouve est mauvais, on accepte alors la structuration générale politique – son référentiel - du Système. C'est en effet lui qui pose que le monde politique est un segment, donc linéaire, l'extrême droite au sens topologique du terme étant la plus éloignée de l'extrême gauche topologique. Après tout, pourquoi avoir dans sa forme, attendu l'élection de François Hollande pour proclamer le slogan « Ce n'est pas mon président ? » Faisons donc plutôt nôtre la représentation de Jean-Pierre Faye (1) qui est celle du fer à cheval. Imaginons donc plutôt l'idée du cercle. Dans une telle représentation, en posant que la structure actuelle s'établit entre 0 degré et Pi, c'est à dire la demie partie supérieure du disque, fatalement les opposants les plus radicaux se situent à l'angle 3 Pi sur 2, l'extrême droite par valeur inférieure, l'extrême gauche supérieure, mais l'une et l'autre très proche.

Cette opposition radicale - s'il y a le baron, il y a aussi Franco Freda – me conduit encore à avoir des contacts, presque toujours téléphoniques, avec des militants de l'extrême gauche topologique. C'est ainsi que ces derniers mois, j'ai eu deux contacts avec deux militantes d'extrême gauche. Dans les deux cas, j'eus le même constat désespérant. Tant que la conversation était d'ordre politique, j'avais droit au même son de cloche. Anticapitalisme bon teint. Dès lors où la conversation portait sur un autre sujet, c'était avec des libérales que je conversais, imprégnées qu'elles étaient du Système. Attention, ces militantes sont cartées à l'extrême gauche, sont sincères dans leur engagement, votent à l'extrême gauche, distribuent des tracts et collent des affiches d'extrême gauche. Pourtant, elles n'en sont pas moins du Système, imprégnées qu'elles en sont. L'erreur bien sur serait de considérer que l'extrême gauche soit une émanation du Système (en quoi Action directe est du Système ?). Erreur que commet aussi la doxa communiste en postulant que toujours, l'extrême droite n'est que la partie la plus en pointe du Système, c'est à dire pour eux du Capital. Rappelons que pour invalider une proposition, il suffit de trouver un contre-exemple. Je l'ai et vous le donne. Drieu, dans la lettre explicitant son suicide, souhaitant bonne chance et succès à Staline. A moins de considérer que Staline est un représentant du Capital – il y en a et la pudeur nous invite à ne pas les juger – force est de constater que Drieu ne peut être assimilé à un agent du Capital. Simplement, parce que opposant radical, Drieu est plus proche de Staline, que de n'importe quel homme politique du monde demo-libéral.

La notion de « Système » ne doit pas être limité au Système ou à ses opposants. Par exemple, on sait que les catholiques en France votent à hauteur de 80% à droite. On sait aussi que pour beaucoup d'entre eux, ils apprécient Nicolas Sarkozy et par exemple, sa dénonciation de 68, et particulièrement du «jouir sans entraves». On sait aussi que les sociologues des religions considèrent, études à l'appui, que seulement 3% des catholiques sont … catholiques. Les catholiques, à commencer par ceux qui vont à la messe tous les dimanches, ne se confessent plus, malgré les appels répétés du Vatican. Bien sur, la confession n'est pas drôle et ce n'est pas jouissant. C'est donc jouir que de ne pas aller se confesser. On sait aussi l'opposition du Vatican aux pratiques de contraception. Très jouissif que d'utiliser ces moyens. Et on sait très bien que la majorité des catholiques les utilisent: là encore, jouir. En revanche, dans les familles authentiquement catholiques, il y a six, huit, dix enfants. Même constat au sujet des exigences du Carême, seule période – courte – où l'on doit se contenir – c'est à dire ne pas jouir – en s'imposant des contraintes alimentaires. A l'évidence, c'est à dire à la lecture des analyses chiffrées, la quasi des catholiques, préfèrent à l'évidence, jouir. Pourtant ces catholiques jouisseurs se réclament du Catholicisme et de la condamnation du « jouir sans entraves ». Et en plus, ils sont sincères...

Ces catholiques, que l'on pourrait croire épargnés parce que catholiques, le Système étant dans son fondement majeur, viscéralement anticatholique, sont eux aussi atteints par le Système. Pas différemment des deux militantes d'extrême gauche qui sont représentatives de l'ensemble. A l'image de la demeure rongée par les termites, si l'ensemble de prime abord semble préservé, tout l'intérieur est atteint. Et bien évidemment, ce n'est pas l'apparence saine qu'il faut retenir, mais bien l'intérieur contaminé. D'où la tragédie que connaît le Vatican: se trouver à la tête de catholiques européens non catholiques, se réclamant, et de bonne foi, du Catholicisme. Voilà qui explique que l'Eglise ait fait une croix sur l'Europe. Voilà aussi le pourquoi des tentatives multiples de Benoît XVI pour ramener dans l'Eglise, traditionalistes et intégristes qui, s'ils sont certes des enfants terribles, n'en sont pas moins eux, authentiquement catholiques.

On comprend dès lors qu'il ne s'agit pas tant de politique lorsqu'on évoque la notion de Système, que d'une mue psychologique qui touche les Français en particulier et les Européens plus généralement. Et c'est beaucoup plus grave et bien sur pernicieux. Après tout, n'était-ce pas jouir, Monsieur Nicolas Sarkozy, que de s'augmenter de 140%, ce à peine avoir été élu ? Le dénonciateur du « jouir sans entraves » est un … jouisseur. N'allez pas croire que l'ancien président ait menti sur le sujet: il est totalement convaincu, sincère qu'il est, d'être totalement opposé à la pensée de 1968. Et bien sur, il se trompe. Etre sincère ne signifie pas nécessairement être dans le vrai.

Ce que je viens de faire pour les militants d'extrême gauche - pas tous, Dieu merci ! - pour les catholiques - pas tous, Dieu merci ! - peut être extrapolé à la plupart des autres catégories, à commencer par celles dont on pourrait croire qu'elles sont d'opposition au Système. A titre d'exemple, quel est le pourcentage d'écologistes authentiques ? Infinitésimal. S'il faut être courageux pour porter un gros badge représentant une croix gammée lorsqu'on est dans la rue – imaginez la haine dont on est alors l'objet – je sais très bien par expérience que la majorité d'entre eux sont eux aussi termités. Là encore, ils sont, tout comme les catholiques, tout comme les militants d'extrême gauche, sincères et croient être véritablement nationaux-socialistes.

N'ont survécu au Système, que ceux que le baron qualifiée de « personnalité différenciée ». Ainsi par exemple pour évoquer la littérature et le théâtre, le personnage principal du « meilleur de mondes » ou de « Rhinocéros ».

Serons étudiés dans l'article suivant qui poursuivra la série «devoir d'inventaire», le fait que Marx soit passé à côté de l'essentiel (on verra que vivant à son époque, il ne pouvait savoir. Il n'a donc pas compris le capitalisme.) et le pourquoi de la réussite du Système, sa clef de voûte n'ayant pas encore été nommée et analysée. Cette clef sera communiquée.

mardi 4 juin 2013

"O Liberté, que de crimes commis en ton nom !"

Par Philippe Delbauvre                                                          Le 4 juin 2013


O Liberté, que de crimes commis en ton nom !
 
 
Une commission du parlement européen vient de se prononcer la semaine dernière - J'écris en date du mardi 4 juin 2013 - pour la levée de l'immunité parlementaire de Marine le Pen. Il ne s'agit pour l'instant officiellement que d'une recommandation (sourire) et la décision finale (re-sourire) interviendra le 11 juin. C'est le parquet de Lyon qui avait ouvert une en quête préliminaire suite à une plainte du Mrap (re-re sourire).

Je souhaite étudier le fait dans cet article. En profondeur, et comme vous allez le constater, en rappelant certains principes essentiels conforme au Droit, à l'Honnêteté et à la Liberté.

La liberté est un concept philosophique qui pose bien des soucis à ceux qui l'abordent. Certains y croient (1), d'autres la postulent (2) et certains la nient (3). Je pense que pour ma part, si l'idée de la liberté de l'homme flatte notre ego (Spinoza), elle ne me semble pas moins erronée: trop de déterminismes extérieurs à l'homme s'imposent à lui pour qu'il puisse être considéré comme libre. A la limite, comme c'est le cas pour certains jeux de rôles, il faudrait, avant même le début de la partie, c'est à dire de la vie, choisir les qualités ainsi que les défaut de notre propre personnage. C'est la raison pour laquelle je pense, à titre personnel, que la marge de manœuvre de l'homme est assez restreinte.

Sans aucun doute, le type de société dans lequel on vit permet plus ou moins de libertés pour un individu. Ainsi, et ce de façon à illustrer mon propos, il n'y a pas si longtemps, par exemple une trentaine d'années, les journalistes étaient assez politisés. D'où les charrettes de journalistes nommés ou répudiés suite à un positionnement politique jugé douteux par le nouveau gouvernement en place. Jean Offredo, par exemple, présentateur du journal de soirée de Tf1 à partir de la fin de l'année 1983, doit majoritairement sa nomination au fait que le gouvernement de l'époque en chute libre dans les sondages, se devait de se recentrer; voilà qui explique la promotion de ce journaliste qui dans les faits constituait un clin d'oeil aux chrétiens de gauche qui étaient assez modérés.

Aujourd'hui, la situation a changé: les journalistes ne sont plus comme naguère communistes, socialistes, libéraux ou gaullistes mais adhèrent à ce que l'on a coutume d'appeler entre nous «Le Système», c'est à dire les fondements politico-économiques de la structure en place (rappelons au passage que les quatre principaux candidats lors des élections présidentielles de 1981 proposaient quatre modèles de société différentes alors qu'aujourd'hui Coppé, Fillon, Boloo, Bayrou et Hollande sont sur la même ligne). Cette absence d'adhésion des journalistes à un parti présente un avantage aussi bien pour les journalistes que pour les politiques. Au sujet des premiers, ils n'ont plus rien à craindre d'une alternance politique; pour les seconds, ils savent que les premiers ne les embarrasseront pas et déclameront «la voix de son maître» (4). Est-il au demeurant sain en matière de liberté que le président de la république choisisse les journalistes qui vont le questionner ? Bien évidemment, tout cela constitue une restriction de la liberté puisque les media ne sont plus le quatrième pouvoir qui a vocation à dire le vrai:

«Tout pouvoir sans contrôle rend fou.» Alain.

En France aujourd'hui, s'il y a en matière de télévision pluralité des chaînes, l'information transmise aux Français est uniforme. Bien évidemment, il y a là carence en matière de pluralité d'expression et donc de libertés. Il y a désormais tant de chaînes disponibles que tous les grands partis – une dizaine – devraient en avoir une. Quant aux chaînes actuellement existantes, il suffit de connaître qui les finance pour savoir qu'elles n'ont pas vocation à être objectives. Quant aux comportements des journalistes avec les hommes politiques, ils sont assez révélateurs. Qui méconnaît par exemple, la différence d'attitude des journalistes, selon que la personne présente sur le plateau de télévision soit du Front National ou pas ? Même les personnalités interrogées qui sont d'extrême gauche, dont certaines d'entre elles n'hésitent pas à vanter les mérites d'Action Directe, structure terroriste, ne bénéficient pas d'un tel traitement et sont plaisamment interrogées:

Le Front National, parce que français, est haï.

Dans de telles conditions, la liberté qui suppose l'information objective, n'est plus. Les lecteurs de Voxnr sont déjà conscients depuis bien longtemps de cette carence (5). Bien sur, on ne vous empêchera pas de vous teindre les cheveux en rouge et d'avoir sur le visage une trentaine de tatouages et de piercings. Celui qui se travestit ainsi, croyant faire preuve de rébellion se trompe: le gouvernement n'est nullement atteint par ce type de déguisement....

Nous sommes libres dans la France d'aujourd'hui, que si nos pensées, paroles et comportements apparaissent inoffensifs au pouvoir en place.

A contrario, il est des prises de position qui constituent pour la structure en place un casus belli. Et on trouve de nombreux exemples: ainsi la loi Fabius-Gayssot qui postule par exemple que certains sujets historiques N'ONT PAS LE DROIT d'être débattus, les politiques se substituant aux historiens déclarés incompétents dans leur propre discipline; ainsi le referendum concernant le traité de Lisbonne dont le résultat fut, dans les faits, annulé. Ainsi l'interdiction d'appartenir à une race – la volonté de diriger des êtres transparents ? - puisque le terme « race » est désormais interdit dans la constitution par une assemblée presque exclusivement... blanche. Moi qui suis profondément admiratif devant blancs, arabes, noirs et asiatiques, je suis outré du fait du racisme de l'actuel gouvernement, avec les complicités de l'opposition, niant aux différentes catégories précitées leur droit à avoir une couleur de peau; ainsi, l'interdiction d'ouvrages à la vente ainsi qu'à l'exposition, de certains ouvrages. Ainsi, puisque journalistes et politiques font cause commune, l'absence d'émissions où seraient interrogés ceux qui contestent la version officielle – si celle-ci est vraie, certaines lois de la physique sont fausses ! - des attentats du 11 septembre 2001. Ainsi l'obligation de porter un casque pour les utilisateurs de deux roues. Sans casque, en cas d'accident, les frais médicaux sont plus importants: est-ce la pression effectuée par assurances et mutuelles, incarnant le monde de l'argent, c'est à dire la clef de voûte du Système ? Et qu'on ne vienne pas me répondre que «c'est pour notre bien»: si tel était le cas, pourquoi alors accepter la surpopulation carcérale, les récurrents viols en prison, l'absence de toit pour de nombreux Français, les carences quantitatives dont souffrent de nombreux enfants, etc ?) .

On constate qu'il existe donc un profond décalage entre ce que le Système prétend être, et ce qu'il est réellement. Si les gouvernements n'ont de cesse de rappeler démocratie, droits de l'homme et libertés, c'est peut être parce que: 1/ ça n'est pas si flagrant que ça (il ne me viendrait pas à l'idée d'aller répétant que l'eau mouille). 2/ Il ne faudrait absolument pas que les Français en viennent à douter. Evidemment, les tenants du Système vous répondront que c'est vraiment pour le bien des Français:

«Toujours parler paix, toujours penser guerre.» Napoléon.

« L'esclavage prend de graves proportions lorsqu'on lui accorde de ressembler à la liberté. » Ernst Jünger.

« La liberté ne peut être que toute la liberté ; un morceau de liberté n'est pas la liberté. » Stirner.

On ne s'étonnera donc pas (6) que madame Taubira s'en prenne à Marine le Pen sur un terrain d'ailleurs non français et même anti-français (c'est aussi le cas pour tous les pays d'europe qui sont dans leur essence, menacés) qui est celui du parlement européen. Bien sur, si c'était Marine le Pen qui avait agressé madame Taubira, on aurait alors crié au racisme... Faut-il rappeler qu'une levée d'immunité parlementaire présuppose une présomption de culpabilité ? En effet, si on ne considère pas que le parlementaire est présumé coupable, on ne lèvera pas son immunité...

C'est au motif d'un dépôt de plainte concernant l'incitation à la haine raciale que Marine le Pen serait poursuivie parce que la présidente du Front national avait comparé en décembre 2010 les prières de rues musulmanes à l'Occupation. A moins d'être raciste, on ne peut assimiler l'islam qui est une religion à une race:

Des musulmans, il en est de toutes les couleurs.

Quant à la comparaison, elle doit être considérée en tant que telle et il est judicieux de se référer au dictionnaire intitulé couramment «Le Littré» (7). Avouons que le terme de comparaison nous apparaît après la lecture du dictionnaire comme bien flou. Je puis moi aussi madame Taubira, comparer le plaisir que j'ai à faire pipi (comme cela fait du bien quand on en a réellement envie !) avec celui éprouvé à l'écoute d'une cantate de Bach (Un délice !). N'allez pas croire Madame, que j'aille faire pipi dans le lecteur dvd ou que la musique du divin musicien émane du fond de la cuvette des toilettes... En aucun cas, comparer ne signifie mettre un signe d'égalité:

Il ne viendrait à l'idée de personne de comparer un structure avec elle même.

Par définition donc, on ne peut comparer que deux structures différentes.

Exit du même coup le motif de la plainte !

Qui peut croire que madame Taubira l'ignore ? On peut donc en déduire, madame Taubira étant saine d'esprit à l'évidence, que le motif du dépôt de plainte ainsi que de la levée de l'immunité parlementaire est tout autre. On en revient donc à la notion de procès d'intention. Alexandre Zinoviev ainsi que d'autres dissidents soviétiques ont écrit dans leurs ouvrages que dans le cadre du système totalitaire soviétique, il fallait, non pas que le pouvoir en place prouve la culpabilité d'une personne mais que c'était à celle-ci de prouver qu'il n'était pas coupable des accusations portées par le Pouvoir. Moi qui de coutume insiste sur le rôle majeur de l'Etat, je me demande objectivement, s'il est bien sain que dans le cadre d'un différend entre un représentant gouvernemental, surtout ministre de la justice, et une personne humaine, de recourir à la justice dont les acteurs sont rémunérés par le gouvernement et dont fait partie, en plus l'accusatrice. N'est ce pas là un cas flagrant de conflit d'intérêt ?

Assurément, l'objet de la plainte n'a nullement pour but de défendre la communauté musulmane, celle-ci étant suffisamment dénigrée par nombre des séries télévisées issues d'outre atlantique qui inondent nos écrans dans lesquelles les américains sont les bons, les méchants étant arabes et/ou musulmans (il y aurait matière à écrire un ouvrage comparant l'actuel système gouvernemental et la défunte Urss). Ce, avec l'accord tacite des différents gouvernements qui se sont succédé depuis des lustres. Ces séries, à fort contenu propagandiste, sont islamophobes et arabophobes.

Le but de la manœuvre est tout simplement de FLINGUER l'étoile montante dans le paysage politique français qu'est Marine le Pen dont on sait par l'intermédiaire des politologues qu'elle ratisse de plus en plus large, ce au profit de tous, y compris des musulmans français. On en revient donc à la première partie de cet article dont la longueur n'était pas le fait du hasard où j'y exprimais que la liberté dont nous jouissions dans la France d'aujourd'hui était tout à fait relative. On a bien compris que les Français avaient le droit de voter sur le segment qui s'étend de l'Ump jusqu'au parti socialiste inclus mais surtout pas pour le Front National. Souvenez vous du tabac (10%) qu'ont fait les trotskistes lors de la présidentielle 2002. Le gouvernement était, probablement via les renseignements généraux, conscient de cette montée en puissance. C'est la période où fut orchestrée, aussi bien la campagne à l'encontre d'Olivier Besancennot au motif de son supposé antisémitisme (il en a pleuré sur un plateau de télévision) que celle mise en place contre Arlette Laguiller, la structure «Lutte ouvrière » étant postulée comme secte....

« O Liberté, que de crimes commis en ton nom ! ». (9)
 
Notes:

1 - «Il y a deux types d'hommes, ceux qui croient et ceux qui raisonnent.» Diderot.

2 - Sartre par exemple, vante, non sans «mauvaise foi», la liberté absolue de l'homme. (Ironiquement, l'idée de «mauvaise foi» est un concept sartrien.).

3 - Pour prendre deux exemples, Spinoza (Lire l'éthique - Folio essais -) ou Schopenhauer (Lire l'essai sur le libre-arbitre - Rivages poche -).

5 - Le sujet a déjà été développé à de nombreuses reprises, la dernière fois ici: http://www.voxnr.com/cc/politique/EFyZplFFylVgEQJbpb.shtml

7 - Alexandre Zinoviev (1922, 2006): dissident soviétique dont je conseille vivement la lecture et dont les titres de ses ouvrages sont révélateurs: partie de plaisir et informations objectives sont assurés: Les Hauteurs béantes, L'Âge d'Homme (1976) L'Avenir radieux, L'Âge d'Homme (1978), L'Antichambre du paradis, L'Âge d'Homme (1979) Notes d'un veilleur de nuit, L'Âge d'Homme (1979) Sans illusions, L'Âge d'Homme (1979) Cette fiction dite scientifique in Univers (anthologie périodique) n°17, ed J'ai Ju, 1979 (ISBN : 978-2-277-11958-6) Nous et l'Occident, L'Âge d'Homme (1981) Le Communisme comme réalité, L'Âge d'Homme (1981) Homo sovieticus, L'Âge d'Homme (1982) La Maison jaune, L'Âge d'Homme (1982) Ni liberté, ni égalité, ni fraternité, L'Âge d'Homme (1983) Katastroika, L'Âge d'Homme (1984) Le Héros de notre jeunesse, L'Âge d'Homme (1984) L'Evangile pour Ivan, L'Âge d'Homme (1984), « 1984 » et 1984 in Science-Fiction 2 : politique, éd Denoel, juin 1984, (ISBN : 978-2-207-33002-9) Va au Golgotha, L'Âge d'Homme (1986) Para bellum, L'Âge d'Homme (1987) Le Gorbatchévisme, L'Âge d'Homme (1987) Ma maison, mon exil, L'Âge d'Homme (1988) Vivre, Éditions de Fallois (1989) Confessions d'un homme en trop, Olivier Orban (1990), Perestroïka et contre-perestroïka, Olivier Orban (1991) Tsarville, Plon (1992) L'Occidentisme - Essai sur le triomphe d'une idéologie, Plon (1995) (Lire le texte intégral) La Grande rupture, L'Âge d'Homme (1999) Gaités de Russie, Éditions Complexe (2000) 5La suprasociété globale et la Russie, L'Âge d'Homme (2000).

9 - Phrase prononcée par Madame Roland, née Philippon (1754-1793) sur l'échafaud.
 
 
Article posté sur Voxnr

C'est le destin de l'Humanité, au sens le plus profond du terme, qui est en jeu.



Par Philippe Delbauvre.                                   Le 3 juin 2013

C'est le destin de l'Humanité, au sens le plus profond du terme, qui est en jeu


Très récemment, un ouvrage intitulé «Le totalitarisme économique » vient d'être publié. On trouvera ici en fin d'article, l'entretien qu'a effectué Philippe Randa avec l'auteur de l'ouvrage, qui est Christophe Poitou. On peut se procurer le livre (1), justement sur le site dirigé par notre ami Philippe Randa.

Si je puis me tromper, il me semble que la mouvance très progressivement prend connaissance des méfaits de l'économisme. Alain Soral, avec l'impact médiatique qu'il a eu à une époque, a joué son rôle. Il semblerait que depuis déjà pas mal de temps les journalistes le considèrent comme physiquement mort puisqu'il n'est plus invité. Voilà qui me rappelle la candidature Coluche, appréciée du pouvoir giscardien au motif qu'elle prenait à l'origine, beaucoup de voix à gauche. Au final, cela s'est terminé par l'assassinat de son directeur artistique... Il ne faut dans le système actuel pas prendre trop d'ampleur sous peine d'être sanctionné.

Les lecteurs de Voxnr savent depuis bien longtemps la tutelle qu'exerce l'économie sur le fait politique. A cet égard, je suis un précurseur comme l'indique (2) la liste de mes articles publiés sur le sujet par Voxnr. C'est ainsi que dès le 16 mai 2005, j'effectue déjà une mise en garde dans le cadre d'un article intitulé «Le piège économique se referme.». J'y écrivais dès cette époque:

«Ainsi comme nous l'avons dénoncé depuis longtemps, l'immigration n'est pas un phénomène strictement politique dont le but serait la déstabilisation de l'occident judéo-chrétien resté fondamentalement sain par des " termites " venues désagréger cette pieuse civilisation, mais bel et bien un phénomène d'ordre économique. Ainsi les vagues d'immigration circonstanciées comme ce fût le cas pour les polonais, les italiens ou les maghrébins étaient elles aussi liées à des facteurs économiques.».

Mais aussi:

«A long terme et n'en doutons pas non plus le nivellement se fera à la mode capitaliste c'est à dire par une baisse progressive des salaires. Cela a déjà commencé indirectement par le passage à l'euro avec une augmentation non contestable des prix. Cela se traduira aussi et assez rapidement dans le cas d'un oui au référendum par la suppression du Smic qui est un frein au développement capitaliste. De la même manière une baisse des allocations est à prévoir, notamment pour le logement, afin de désengorger les villes et de mettre les populations indésirables à distance, la bourgeoisie cosmopolite se réservant les lieux culturels et le petit café en terrasse.»

J'évoquais donc dès le 16 mai 2005, la suppression à venir du Smic. Or, en date du 6 décembre 2012, on apprend via le journal Marianne (3), que The Economist s'interroge sur la pertinence du Smic. Ce ne serait pas par trop grave s'il ne s'agissait que d'un journal, surtout britannique. Mais en France même, un groupe d'experts dont les membres furent nommés par l'arrêté du Premier ministre du 23 mai 2009, ne venait de publier un rapport (4). Voici la composition de ce groupe:

Président: Paul CHAMPSAUR, Président de l’Autorité de la statistique publique.

Membres:

Martine DURAND, Directrice des statistiques, OCDE.

Gilbert CETTE, Directeur des études microéconomiques et structurelles, Banque de France, professeur associé à l’Université d’Aix-Marseille.

Francis KRAMARZ, Directeur du Centre de recherche en économie et statistique(CREST), professeur chargé de cours à l’Ecole Polytechnique.

Etienne WASMER, Professeur à Science-Po, co-directeur du Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (LIEPP), membre du Conseil d’analyse économique.

Rapporteurs:

Sévane ANANIAN, Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES).

Pierre LEBLANC, Direction générale du Trésor.

Le lecteur m'accordera bien volontiers qu'au vu des titres détenus par ces personnages, on ne peut douter que ce ne sont pas des révolutionnaires de type bolchevik ou fasciste. Pourtant, la lecture du rapport est éclairante et … révolutionnaire.

Par exemple:

« Il n’est pas souhaitable de baser la revalorisation automatique du SMIC sur de nouveaux indicateurs qui seraient issus de la comptabilité nationale, notamment ceux faisant référence à la croissance du PIB. Les révisions à la hausse ou à la baisse de ces indicateurs soulèveraient en effet de grandes difficultés au moment de leur prise en compte dans la fixation du SMIC. Or ces révisions peuvent à la fois intervenir tardivement et être de grande ampleur. Les chiffres du PIB sont en effet susceptibles d’être révisés pendant trois années après la période de référence et ensuite périodiquement à l’occasion des changements de base des comptes nationaux. Des révisions de l’ordre de 1 point sur le taux de croissance annuelle du PIB ont été observées »

Mais aussi, ils font remarquer:

« l’homogénéité géographique du Smic, alors que les niveaux de prix différent fortement entre régions »

Il sera en cas de régionalisation du Smic, beaucoup plus facile de le supprimer région par région progressivement plutôt que de le faire à l'échelle nationale, ce qui engendrerait une réaction, justement nationale.Et de spécifier dans le rapport:

« Le Smic n’est pas un instrument efficace de lutte contre la pauvreté et les bas revenus ».

Conclusion logique: pourquoi dès lors le maintenir ? Assurément, chez ces gens là (5), on s'exprime à l'aide de formulations pudiques et tempérées en utilisant de doux euphémismes. Mais pour qui sait lire les nuances, dignes de la période de la préciosité qui elle, avait son charme., le constat est limpide. Le Smic a vocation à disparaître et bien sur, à long terme, le Rsa aussi.

Toute structuration économique a des conséquences aussi dans les autres domaines. A titre d'exemple, certains se plaignent des lenteurs de certains secteurs administratifs de la fonction publique, oubliant que ceux qui disposent de ce statut «montent» surtout à l'ancienneté. Pourquoi dans de telles conditions se presser ? L'homme est ce qu'il est, et sachant cela et en fonction de cela, il faut construire, à posteriori donc, la Cité. Si tous les hommes d'une société étaient rémunérés de la même façon, à quoi bon assumer des responsabilités au travail puisque c'est prendre des risques, par exemple le fait de se faire morigéner. Autant être préposé à la surveillance de la pendule, sonnant la pause où la fin du travail, le moment venu. L'autre erreur, opposée cette fois, consiste à libéraliser à outrance, nous rapprochant de l'idée de nature; comme la nature humaine n'est pas bonne (on trouve à ce sujet des propos de moralistes déjà chez certains présocratiques, ce jusque notre contemporain Cioran, et ils sont unanimes: l'homme n'est pas bon !) l'échec est prévisible. Pourquoi donc aujourd'hui payer quelqu'un au Smic s'il accepte le même travail rémunéré à hauteur de 500 euros ? Si ce montant semble de prime abord bas au lecteur, je lui demande de s'interroger si le Français aura t-il le choix si Smic et Rsa sont supprimés ?

Nous sommes en train de reculer au dix neuvième siècle et Marx, assez souvent lucide, remarquait que «la tutelle du bourgeois était autrement plus lourde que celle du noble». D'ailleurs, pour ouvrir une parenthèse, l'image que l'on se fait de l'ancien régime, plus exactement de ce que les Français s'en font, est erronée. Le noir Moyen âge n'est qu'un mythe même si la peste fut: qu'en pouvaient au demeurant les Rois ? Le droit de cuissage, dont nous devons l'invention aux républicains, ne fut pas: existait alors le droit de cuisage dont le terme fut détourné à des fins de propagande. La Renaissance, si célébrée comme lumière après l'obscurantisme supposé du Moyen Age (Lorsque dans leurs écrits, les hommes des Lumières évoquent «les lumières», c'est à la Renaissance qu'ils font référence.) fut la période où les élites intellectuelles se passionnaient aussi pour l'alchimie et l'astrologie: le lecteur jugera donc de la flamboyance de la Renaissance. L'idée que se faisaient nombre des philosophes des Lumières, que le commerce mondial, par exemple, allait supprimer les guerres au motif que les hommes allaient dialoguer plutôt que de se battre, est fausse. C'est Lenine, écrivant «L'impérialisme, stade suprême du capitalisme.», qui fut dans le vrai. Nous pouvons aujourd'hui le constater. Malheureusement pour le genre humain...

Un de mes amis, s'il aime savoir et culture, déteste l'Université, au motif qu'elle serait complice du pouvoir en place. Mis à part quelques interdits dans des domaines bien spécifiques, la recherche en France est libre, même dans les disciplines non scientifiques. C'est ainsi que la lecture des mémoires de second cycle ou les thèses que chaque Français peut aller consulter, apporte son lot de vérités, avec une mise en cause radicale de nombre d'idées reçues, à commencer par celles que j'ai mentionnées dans le paragraphe précédent. La vérité est déjà en partie écrite. Pour autant, et c'est le grand problème, elle est méconnue du grand public. On sait désormais ce que furent par exemple réellement l'attentat contre les paras français d'octobre 1983 (le drakkar), l'affaire Greenpeace ( «Touché, coulé.») ou le nuage de Tchernobyl (à l'époque, d'après les officiels, le dit nuage est passé sur l'Espagne, mais bizarrement pas sur la France: x-files, un nouvel épisode ?). Simplement les «gens» (une des expressions favorites de Georges Marchais) ne savent pas. Et bien entendu, on se garde bien de leur dire...

Que le lecteur me pardonne cette digression, j'avais cela sur le cœur et il fallait que cela sorte...

Nous sommes, pour revenir au sujet, en tant que Français de culture européenne, de troisième voie: nous ne pouvons apprécier les totalitarismes, qu'ils soient soviétique ou capitaliste. Ces formes de pouvoir sont contraires à notre raffinement originel. D'ailleurs, rappelons que les Rois sont partis d'un lambeau de terre sis non loin de Paris, pour repousser les frontières de la France jusqu'aux limites naturelles. Qui ignore la notion bien française de colbertisme ? L'Etat se doit d'être régulateur face à un marché devenu complètement fou. Ni les délocalisations (6), ni la tutelle de la bourse ne sont acceptables pour un Français digne de ce nom. Je crains que la spirale dans laquelle nous sommes entraînés, nous conduise à la plus extrême des barbaries. Quand, à nos lointaines origines, c'est à dire à l'époque où la Loi n'était pas, un groupe d'hommes tombait sur un délice, le partage ne se faisait pas, n'en déplaise aux tenants du communisme originel: les plus costauds se servaient très probablement d'abord. D'ailleurs depuis l'élaboration de cette idée saugrenue, par l'intermédiaire des fouilles archéologiques, on a découvert des charniers bien antérieurs à l'apparition des classes sociales, dont certains nous avaient pourtant affirmé, qu'elles étaient la cause de tous les maux...

Le libéralisme ambiant va finir par nous faire reculer à l'époque où il n'y avait pas de civilisation. Ce n'est pas une histoire de droite ou de gauche, de France ou d'ailleurs. C'est le destin de l'Humanité, au sens le plus profond du terme, qui est en jeu.
notes
(1) http://francephi.com/boutique/le-totalitarisme-economique/

(2) Le piège économique se referme: 16 Mai 2005 http://www.voxnr.com/cc/politique/EEEykVlEFADIWgLmBo.shtml

L'isf et la solidarité... : 21 Août 2005 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEkuykpEkldSqQZFIa.shtml

Vers un totalitarisme soft : 30 Septembre 2005

http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EEklpZEFkVtVmbsphw.shtml

OPA et patriotisme économique : 14 Février 2006 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEFAlAAllluiCvAcXC.shtml

CPE les nervis du système reprennent du service: 22 Mars 2006 :

http://www.voxnr.com/cc/politique/EEuFpVlkpZqEMxVUdT.shtml

Du capitalisme en général et de son mondialisme en particulier : 1 Avril 2006 : http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EEuFAEVuZpvTFxTdZD.shtml

Un sophisme économique : 13 Septembre 2006 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEVlEZpAykwUOlMKOV.shtml

La mort annoncée de la Sécurité sociale : 19 Septembre 2006 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEVlyypVlVQxviaChg.shtml

Airbus ou la défaite emblématique des nationaux-libéraux : 20 Octobre 2006 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEyEFkkVFASsNhjakG.shtml

Des libéraux : 30 Novembre 2006 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEyuAEAklVZFkUlybe.shtml

Meilleurs vœux économiques : 6 Janvier 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEylpypAkyNnEiPAQG.shtml

Au sujet d’Airbus : 22 Mars 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEZuVFuuEkDddJZutq.shtml

Le don et le vol : 30 Mars 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEZVklVAkZyKIzSlCt.shtml

Moins d’Etat, plus de profit :19 Avril 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEZyAVEkAphRKffJqp.shtml

De la TVA sociale : 25 Juin 2007 : http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EElkZyFVpFWMZsZpqD.shtml

Marxisme et mouvance nationale :28 Juin 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EElFpkZkAuFQSyPQCL.shtml

Les méfaits ont la même origine : 2 Août 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EElypFFlFVijBGVEzT.shtml

Un nouveau décalogue : 3 Octobre 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEAEFAZylFqnfYFrIC.shtml

Des heures en plus :11 Octobre 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEAkpyypFEDAspeHlW.shtml

Les vices privés font les vertus publiques :6 Novembre 2007 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EEAuFykAkZecvlyQCP.shtml

Les Français ont-ils bien compris ce qui les attend ? 22 Mai 2008 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EkEEuupuElliIllgEY.shtml

Vive la crise : 9 Octobre 2008 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EkkFVkuZlkpKQiEUOb.shtml

La retraite à 70 ans : 23 Novembre 2008 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EkkZuVVlAuPtVmtysa.shtml

Réflexions sur l'économie :21 Novembre 2009 : http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EkVlZAFZEEWvqDpazw.shtml

Retour sur une grève déjà oubliée : 3 Décembre 2009 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EkVAlkEZZAXLmPhfQW.shtml

Changer le système et non le réformer : 6 Mai 2010 : http://www.voxnr.com/cc/politique/EkZFEVkyVARQiZtVPo.shtml

J'épargne au lecteur la liste des articles consacrés à l'involution totalitaire de notre société. Le dernier en date est celui ci:

Ce danger qui vient: http://www.voxnr.com/cc/politique/EFyZplFFylVgEQJbpb.shtml

(3) http://www.marianne.net/Il-faut-baisser-le-SMIC-de-300-euros-_a224940.html

(4) http://fr.scribd.com/doc/116406308/Smic-le-rapport-du-groupe-des-experts

(5) Les amateurs de la chanson française ont perçu la référence.

(6) A ceux qui croient que le capitalisme peut être national: « La patrie d'un cochon se trouve partout où il y a du gland. » Fénelon.

Article publié sur Voxnr.