Philippe Delbauvre |
Cet article n'est que le premier d'une série où
seront étudiées différentes personnalités de ce type, présentes dans la
littérature, que cela soit sous la forme roman ou théâtre. Je ne
m'interdirai pas non plus d'aller chercher dans l'histoire réelle, ces
personnes au profil atypique, presque toujours en désaccord dans leur
rapport au Monde, avec leurs contemporains.
Si c'est le terme de « personnalité » et non celui d »individu » qui fut choisi, ce n'est pas là fait du hasard. L'individu, parce que simple élément, ne peut que faire partie d'un ensemble où l'on trouve ses semblables, qui lui ressemblent beaucoup. Dans l'expression « Cinq individus », c'est le chiffre 5 qui est le plus important et non chacun des individus constituant tous réunis, l'ensemble. A contrario, même si théoriquement, il est toujours possible de rassembler des personnalités différenciées, afin d'en constituer un ensemble, aucune d'entre elles ne pourra être intervertie avec une autre. C'est ainsi que Léon Bloy, personnalité différenciée et catholique d'exception, prend de façon surprenante la défense des Juifs dans le cadre d'un ouvrage intitulé justement, « le salut par les juifs », ce à une période où l'antisémitisme prend à nouveau son envol. Autre personnalité différenciée, Edouard Drumont, tire le constat inverse suite au même problème posé, en apportant son soutien, notamment via l'ouvrage intitulé « La France juive ». Par voie de conséquence, on constate bien que si l'on peut placer les deux hommes dans l'ensemble « personnalité différenciée », cela ne signifiant absolument pas, qu'ils fussent interchangeables.
C'est très exactement le contraire quant aux hommes que l'on peut qualifier de normaux. Il est un fait rappelé assez récemment par le sociologue Renaud Camus, nous indiquant que « Les pauvres sont des riches qui ont plus d'argent. » Par ce constat, Renaud Camus nous apprend une vérité, à savoir que ce qui fait la distinction entre deux Français aujourd'hui, n'est plus les niveaux culturels ou sociaux, la rémunération constituant la seule différence. Si la notion de « cadre » est assez récente, force est de constater qu'il y a un siècle, des cadres il y en avait déjà. Par exemple, certaines écoles d'ingénieurs, et notamment les plus grandes, furent créées durant la révolution française. C'est ainsi que celui qui, né en 1900, issu d'une de ces grandes écoles d'ingénieurs scientifiques, exerçait donc des fonctions de cadre. Pour autant, il avait fait allemand, anglais, latin et grec. Il avait aussi lu Thucydide, Virgile, Suétone, Tite-Live, Pétrone et plutarque. Et tant d'autres. Aucune difficulté pour lui à l'époque de vous spécifier la différence majeure entre le théâtre de Corneille et celui de Racine, tant cela lui semblait trivial. Tel n'est plus le cas aujourd'hui et bien malheureusement, le jugement de Renaud Camus est d'autant plus grave, qu'il est partagé par les autres sociologues.
On apprend – j'espère qu'il en est encore ainsi – dans le cadre de leur scolarité, aux adolescents, ce qu'est la littérature à l'eau de rose. Et l'enseignant en classe de citer un paragraphe assez révélateur, de ce type de littérature dont la collection de référence doit toujours être Harlequin. On peut se demander si le fait a bien été compris. A l'évidence, un film comme Titanic, est un film à l'eau de rose. On sait ce que fut le succès de ce film, dont les spectateurs dépassent de très loin le cadre du sous-prolétariat. Si le cinéma de Godard est considéré comme d'auteur, tel n'est assurément pas le cas pour celui de Besson, qui vise les couches culturellement défavorisées de notre population. Pourtant Besson remplit les salles sans difficultés, mélangeant les différentes strates sociales, qui désormais ne sont plus. Si l'on sait le sentiment de supériorité des cadres, quelquefois malsain d'ailleurs, sur leurs subordonnés, on se rend donc compte que dans les faits, rien d'essentiel ne les sépare. Que les personnalités furent depuis bien longtemps, nous le savons; néanmoins aujourd'hui, il me semble qu'elle sont bien moins nombreuses que naguère, et plus grave, que la base devient de plus en plus uniforme, ce qui n'est autre que le rêve de bien des dirigeants totalitaires.
On comprendra donc le pourquoi de la série d'articles à venir.
Si c'est le terme de « personnalité » et non celui d »individu » qui fut choisi, ce n'est pas là fait du hasard. L'individu, parce que simple élément, ne peut que faire partie d'un ensemble où l'on trouve ses semblables, qui lui ressemblent beaucoup. Dans l'expression « Cinq individus », c'est le chiffre 5 qui est le plus important et non chacun des individus constituant tous réunis, l'ensemble. A contrario, même si théoriquement, il est toujours possible de rassembler des personnalités différenciées, afin d'en constituer un ensemble, aucune d'entre elles ne pourra être intervertie avec une autre. C'est ainsi que Léon Bloy, personnalité différenciée et catholique d'exception, prend de façon surprenante la défense des Juifs dans le cadre d'un ouvrage intitulé justement, « le salut par les juifs », ce à une période où l'antisémitisme prend à nouveau son envol. Autre personnalité différenciée, Edouard Drumont, tire le constat inverse suite au même problème posé, en apportant son soutien, notamment via l'ouvrage intitulé « La France juive ». Par voie de conséquence, on constate bien que si l'on peut placer les deux hommes dans l'ensemble « personnalité différenciée », cela ne signifiant absolument pas, qu'ils fussent interchangeables.
C'est très exactement le contraire quant aux hommes que l'on peut qualifier de normaux. Il est un fait rappelé assez récemment par le sociologue Renaud Camus, nous indiquant que « Les pauvres sont des riches qui ont plus d'argent. » Par ce constat, Renaud Camus nous apprend une vérité, à savoir que ce qui fait la distinction entre deux Français aujourd'hui, n'est plus les niveaux culturels ou sociaux, la rémunération constituant la seule différence. Si la notion de « cadre » est assez récente, force est de constater qu'il y a un siècle, des cadres il y en avait déjà. Par exemple, certaines écoles d'ingénieurs, et notamment les plus grandes, furent créées durant la révolution française. C'est ainsi que celui qui, né en 1900, issu d'une de ces grandes écoles d'ingénieurs scientifiques, exerçait donc des fonctions de cadre. Pour autant, il avait fait allemand, anglais, latin et grec. Il avait aussi lu Thucydide, Virgile, Suétone, Tite-Live, Pétrone et plutarque. Et tant d'autres. Aucune difficulté pour lui à l'époque de vous spécifier la différence majeure entre le théâtre de Corneille et celui de Racine, tant cela lui semblait trivial. Tel n'est plus le cas aujourd'hui et bien malheureusement, le jugement de Renaud Camus est d'autant plus grave, qu'il est partagé par les autres sociologues.
On apprend – j'espère qu'il en est encore ainsi – dans le cadre de leur scolarité, aux adolescents, ce qu'est la littérature à l'eau de rose. Et l'enseignant en classe de citer un paragraphe assez révélateur, de ce type de littérature dont la collection de référence doit toujours être Harlequin. On peut se demander si le fait a bien été compris. A l'évidence, un film comme Titanic, est un film à l'eau de rose. On sait ce que fut le succès de ce film, dont les spectateurs dépassent de très loin le cadre du sous-prolétariat. Si le cinéma de Godard est considéré comme d'auteur, tel n'est assurément pas le cas pour celui de Besson, qui vise les couches culturellement défavorisées de notre population. Pourtant Besson remplit les salles sans difficultés, mélangeant les différentes strates sociales, qui désormais ne sont plus. Si l'on sait le sentiment de supériorité des cadres, quelquefois malsain d'ailleurs, sur leurs subordonnés, on se rend donc compte que dans les faits, rien d'essentiel ne les sépare. Que les personnalités furent depuis bien longtemps, nous le savons; néanmoins aujourd'hui, il me semble qu'elle sont bien moins nombreuses que naguère, et plus grave, que la base devient de plus en plus uniforme, ce qui n'est autre que le rêve de bien des dirigeants totalitaires.
On comprendra donc le pourquoi de la série d'articles à venir.