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mardi 21 mai 2013

Le devoir d'inventaire: prémices

Philippe DELBAUVRE                                                              Editorial




Niels Bohr



« Le contraire d’une vérité banale, c’est une erreur stupide. Le contraire d’une vérité profonde, c’est une autre vérité profonde. »

 Niels Bohr, prix nobel de physique 1922.

On sait l'aphorisme de Nietzsche : «Toute vérité est simple, n'est ce pas doublement un mensonge ? » Doublement donc. Dans un premier temps, Nietzsche postule que la vérité est nécessairement complexe. Par la suite, il souhaite aussi s'impliquer en affirmant qu'il n'existe pas réellement de vérité. Ceux qui connaissent la philosophie et notamment celle de ce penseur germanique devenu Suisse d'adoption, savent que son terroir philosophique initial est celui de la « philosophie de la vie » (1) dont sont aussi issus des penseurs aussi différents que Freud et surtout Schopenhauer. Cela à un point tel que Nietzsche ira jusqu'à écrire un chapitre entier intitulé « Schopenhauer éducateur ». En aucun cas, celui veut des certitudes émanant de vérités, n'a vocation à lire Nietzsche dont l'objectif est plutôt de nous apprendre la vie en modifiant notamment notre rapport à celle ci. On sait aussi que Nietzsche est un penseur méconnu malgré sa célébrité, ce au motif d'interprétations erronées de certains de ses aphorismes ou de paragraphes écrits en trop peu de lignes, favorisant ainsi les mésinterprétations.

Ainsi, les citations suivantes de Friedrich Nietzsche:

«Que de bière dans la pensée allemande.» Façon pour le philosophe de fustiger toute pensée par trop conceptuelle, spéculative, comme c'est souvent le cas pour les penseurs allemands.

«Quelle bénédiction qu'un Juif au milieu d'allemands.»Nulle ironie dans cette phrase: elle est à comprendre au premier niveau.

D'ailleurs, «Pour être antisémite, il faut détenir une bonne couche de mentalité populacière.» Friedrich Nietzsche.

«L'homme de l'avenir est celui qui aura la plus longue mémoire.» Bien évidemment pour Nietzsche, la mémoire est un fardeau, une chaîne, qui empêchent l'homme de vivre libre.

Bien évidemment, cette parenthèse concernant Nietzsche qui n'est qu'une introduction, a deux vocations d'être: montrer que Friedrich Nietzsche n'est probablement pas celui qu'on croit, mais aussi s'interroger sur l'aphorisme mis en exergue dès l'origine «Toute vérité est simple, n'est ce pas doublement un mensonge ?»

L'appartenance caractérologique de Nietzsche est telle que c'est un impulsif de type émotif. Cela se perçoit dans sa façon d'écrire, utilisant très souvent aphorismes et courts paragraphes. L'aphorisme, parce qu'il est slogan utilisé à l'écrit, est le plus souvent réducteur, quand il n'est pas erratique. C'est ainsi que:

«Toute vérité est simple, n'est ce pas doublement un mensonge ?» est assez facilement récusable: six multiplié par sept font quarante deux. Non seulement c'est vrai (la vérité dans le cas présent s'impose), mais on m'avouera aussi que c'est simple.

Dans les faits, si certaines vérités sont triviales, d'autres ne le sont pas. L'individu non lettré par exemple, a accès naturellement aux vérités de base: par exemple, si un groupe humain vous dit qu'il pleut, c'est probablement parce qu'il pleut (vrai et facile). Tel n'est malheureusement pas des cas bien particuliers où la vérité ne peut s'obtenir que par un long travail. L'inflation, par exemple, n'est pas la hausse des prix, puisqu'un pays peut connaître simultanément inflation et baisse des prix de façon concomitante. De même, la planète terre, approximativement de forme sphérique, a un contenu physique, non pas plein, mais presque vide. Tel est aussi le cas pour des problématiques où la notion de vérité est inopérante ou, autre cas, dans les circonstances où on ne peut encore se prononcer.

J'aurai par la suite à revenir beaucoup plus en détail sur cet aspect, y voyant une des caractéristiques majeures de la postmodernité. Dès maintenant, il faut bien avouer qu'une structure dirigeante a tout intérêt à favoriser que chacun puisse s'exprimer comme bon lui semble, y compris sur des sujets qui n'ont pas été travaillés (se souvenir des deux exemples que j'ai pris en considération: l'inflation et le contenu de la planète terre). Il s'ensuit alors une cacophonie généralisée, bien entretenue par les tenants du Système, les prises de position des uns et des autres se neutralisant, laissant les pouvoirs sans adversaires réels.

(1) Lebensphilosophie pour utiliser le terme technique. 


Article publié sur Voxnr

mercredi 15 mai 2013

Panorama actuel des retraites en France


Par Philippe DELBAUVRE


                    Éditorial
Panorama actuel des retraites en France

Il ne fallut pas longtemps après les élections législatives de 2012 pour que la « gauche » fasse vœu d'une nouvelle réforme en matière de retraite. Si ce n'est pas toujours le même joueur qui dispose de l'ovale, force est de constater que « gauche » et « droite » se passent le ballon régulièrement en toute entente, en vue d'aplatir au final au profit du camp capitaliste et mondialiste. Remarquons au passage que le sieur Sarkozy n'a pas du tout réglé l'épineux problème des retraites, malgré un comportement bouillonnant (1). Si tel n'avait pas été le cas, le gouvernement nouvellement nommé n'eut pas été obligé de revoir la copie.

Intuitivement le terme même de retraite, peut être parce qu'il est conjugué au singulier, mais aussi parce que nous l'associons simplement à la fin de la vie professionnelle, semble indiquer une certaine forme d'uniformité. Tel n'est pas le cas puisque, aussi bien l'âge de la retraite, que le montant mensuel financier de celle ci, diffèrent de beaucoup d'un retraité à un autre. Si donc les actuels quinze millions de retraités touchent une pension moyenne de 1.256 euros mensuels, les disparités sont d'importance.

Ce que l'on appelle régime général mérite bien son nom puisqu'il s'applique à environ 70% des actifs. On y trouve les salariés du privé, hors professions libérales, artisans, commerçants, agriculteurs qui eux, sont astreints à des règles différentes. La dernière réforme eut pour conséquence d'imposer comme âge légal minimum de départ 62 ans à partir de la génération née en 1955. A partir de cette génération, la durée de cotisation pour une retraite à taux plein est de 166 trimestres, soit 41,5 ans. En ce qui concerne les générations suivantes et jusqu'en 2020, le nombre de trimestres est fixé par

décret. Au-delà de cette date, il y a flou juridique : on comprend alors bien que la dernière loi concernant le sujet n'a pas résolu les problèmes. De plus, si d'aventure, un salarié n'a pas satisfait à la durée de cotisation requise, il lui faudra attendre 67 ans pour partir en retraite. Dans les faits, les salariés partent en retraite à 62,2 ans. Leur pension moyenne annuelle est de 10.756 euros pour les non-cadres et de 20.000 euros pour les cadres.

En ce qui concerne les salariés du système public, l'âge légal du départ en retraite est le même que pour le secteur privé. Pour autant, il existe des nuances; ainsi pour les catégories à risque (pompiers, policiers,...), l'âge légal de départ en retraite peut varier de 52 ans à 57 ans, selon la génération. Quant à la durée de cotisation pour le taux plein, elle a été portée à 166 trimestres, soit 41,5 ans, pour la génération née en 1955, partant à 62 ans. Pour autant, on constate dans les faits que l'âge moyen de départ est de 58,8 ans chez les agents de l'Etat, 58,6 ans dans les collectivités locales et chez les hospitaliers, 55 ans. Quant à la rémunération, la pension moyenne est de 22 983 euros pour les fonctionnaires d'Etat et de 14 959 euros dans les collectivités et les hôpitaux.

Troisième volet, le cas des des régimes spéciaux. A la SNCF par exemple, l'âge légal de départ est de 55 ans, et de 50 ans pour les agents de conduite jusqu'en 2017. La durée de cotisation est de 166 trimestres, soit 41,5 ans à compter du 1er juillet 2018. Au sein de la compagnie, l'âge moyen de départ effectif est de 55,1 ans en 2011 avec une pension moyenne de 22 769 euros. A la RATP, l'âge légal de départ est de 60 ans pour les sédentaires et à 55 ans pour le personnel naviguant jusqu'en 2017. L'âge moyen de départ a été de 54,4 ans en 2011 avec une pension moyenne de 22 288 euros.

Il va de soi que chaque gouvernement prend garde de ne pas exciter les corporatismes, repoussant toujours l'harmonisation des régimes qui serait bien la moindre des choses. Que certaines catégories cependant, ou plutôt que certains métiers bénéficient d'avantages, cela semble bien normal. Pour autant, le problème essentiel n'a jamais été posé: réfléchir puis définir ce que doit être la troisième période de la vie.
notes:

(1) synonymes: excité, agité, énervé, enragé, fébrile, forcené, nerveux, remuant, surexcité, tout-fou, transporté, troublé, turbulent.

Article publié sur Voxnr



































samedi 4 mai 2013

Ce danger qui vient

Philippe Delbauvre 
Ce danger qui vient
 
 
Il est des fautes en matière de logique qui sont assez connues. Ainsi par exemple la démarche inductive consistant à généraliser abusivement, même si quelquefois le processus est valide: le plus souvent, pour ne pas écrire presque toujours, on ne peut extrapoler un cas particulier pour en faire un principe général universellement valide.

Sachant cela, l'article d'Alexandre Latsa (1), puisqu'il ne concerne que la figure de Jacques Attali, n'apparaît pas inquiétant.

Sauf que...

On sait que la Grèce connaît un problème économique majeur. On m'accordera bien volontiers que Michel Rocard n'est nullement un extrémiste. Pourtant, dans le cadre d'un entretien, l'ancien premier ministre socialiste déclara que ce qui pouvait se faire de mieux au sujet de la Grèce, ce serait l'établissement d'une dictature permettant la résolution des problèmes économiques auxquels sont confrontés les Grecs. Michel Rocard éprouve un tel intérêt pour le système économique qu'il prône, qu'il n'hésite pas à fouler aux pieds les principes essentiels de la démocratie...

Jean-Claude Trichet, lui non plus, n'est pas un extrémiste. Diplômé de sciences politiques puis de l'Ena, il fut directeur du Trésor de 1987 à 1993 puis gouverneur de la Banque de France de 1993 à 2003 avant d'être président de la Banque centrale européenne de 2003 à 2011. Assez récemment, il fit pourtant une déclaration assez surprenante: de son point de vue, si les Français ont vocation à s'exprimer par l'intermédiaire du suffrage universel, celui ci ne constitue nullement la finalité. Le vote, à ses yeux, n'a vocation à être, que si les Français ne remettent pas en cause les grands principes économiques qui font désormais consensus au sein de la grande majorité de nos élites politiques: dans le cas contraire, il faudrait repenser le système démocratique...

Valéry Giscard d'Estaing n'est pas plus excentré politiquement que les deux hommes auxquels on vient de faire référence. Mais là encore, le discours est le même; à la question de Marie-France Garaud lui demandant s'il comptait faire son Europe même si les peuples européens n'en voulaient pas, l'ancien président répondit par l'affirmative...

De façon similaire, on sait ce qu'il advint du traité de Lisbonne, rejeté par les Français via le processus d'expression majeur qu'est le référendum: sorti par la fenêtre assez durement, les parlementaires français lui ouvrirent bien grande la porte.

On peut donc constater que Jacques Attali n'est pas esseulé en matière de prises de position extrémistes, en l'occurrence antidémocratiques, et que par voie de conséquence, l'article d'Alexandre Latsa a vraiment sa raison d'être, l'ancien conseiller de François Mitterrand n'étant qu'un parmi plusieurs.
 
notes:

(1) http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EFyVkFVykFAVdULTDe.shtml
(Faut-il renoncer à la démocratie ?)
 
Article publié sur Voxnr

Il faut placer le Parti socialiste à droite


Philippe Delbauvre



Il faut placer le Parti socialiste à droite

Il est très probable que le plus grand spécialiste de la droite, récemment décédé, soit René Rémond. Auteur de «La Droite en France de 1815 à nos jours.», ouvrage régulièrement réactualisé, son livre, « les droites aujourd'hui » (2005) peut nous apparaître comme son dernier témoignage.

Malgré tout le prestige consécutif à sa brillante carrière, on sait qu'il fut lui aussi confronté à ce que nous avons coutume d'appeler le terrorisme intellectuel: s'il eut raison, bien placé qu'il fut pour pouvoir en parler doctement, de déclarer que le Front National n'était pas un mouvement d'extrême droite, tout comme le fit aussi Lionel Jospin par ailleurs, il n'en fut pas moins vilipendé par chiennes et chiens de garde.

Etudiant les droites aujourd'hui, René Rémond s'interroge bien évidemment sur la pertinence du référentiel droite/gauche: on se doute que la droite ne peut être que si la gauche elle même existe. Or, aux yeux de l'historien politologue, les deux principes essentiels permettant de distinguer les deux grandes composantes ne sont plus aujourd'hui. Ainsi en est-il par exemple de la république, naguère motif à opposition, aujourd'hui consensuelle. Ainsi en est-il aussi de la laïcité, la droite d'autrefois prônant un vote clérical.

N'existe plus aujourd'hui que des traces de l'antagonisme initial ; on sait le caractère farfelu de l'expression de « laïcité positive » : ce n'est pourtant pas un hasard si le propos émane d'un homme classé à droite. On sait aussi que là où Nicolas Sarkozy a bloqué le smic, François Hollande l'a augmenté de 0,5%. Voilà bien qui justifie l'idée de « trace », les divergences frontales du passé n'étant plus.

Dans le cadre de l'élection présidentielle de 1981, quatre candidats majeurs se distinguaient. Les Français avaient alors un choix entre quatre modèles de société différents. Ce choix, cette diversité, ne sont plus aujourd'hui. Quant à la distinction entre droite et gauche, elle n'est plus opérante. Il n'est par exemple pas difficile de constater que Jean-Marc Ayrault est beaucoup plus proche de Jean-Louis Borloo que de Jean-Luc Melenchon. De par le passé au contraire, il y avait un mur séparant gauche et droite au point que c'était deux mondes qui s'opposaient: selon que l'on faisait, partant du plein centre, un petit pas vers la droite ou vers la gauche, on choisissait un univers mental tout à fait différent.

Il est pourtant encore possible de conserver une certaine persistance au repère initial. Pour se faire, il suffirait de déplacer l'origine du référentiel. C'est ainsi que si on place le centre à la gauche du parti socialiste et non plus comme on le fait aujourd'hui à sa droite, le repère droite/gauche retrouve une certaine pertinence. Des exemple ? Pas un hasard si la question palestinienne est abordée avec sympathie au Front de gauche alors que le sionisme est consensuel au parti socialiste. Pas un hasard non plus si le Front de gauche propose une solide alternative en matière d'économie alors que les Français n'ont pas eu l'impression dans ce domaine de connaître un quelconque changement. Idem pour l'aspect législatif, puisque le Front de gauche promeut l'idée d'une sixième république.

Nulle méchanceté de ma part mais pour rendre à nouveau opérant le référentiel droite/gauche de naguère, il suffit, à juste titre, de placer le parti socialiste à droite... 

Article publié sur Voxnr

mardi 2 avril 2013

Radicalité evolienne





«Il y a une solution, écrit Evola, qu’il faut résolument écarter: celle qui consisterait à s’appuyer sur ce qui survit du monde bourgeois, à le défendre et à s’en servir de base pour lutter contre les courants de dissolution et de subversion les plus violents après avoir, éventuellement, essayé d’animer ou de raffermir ces restes à l’aide de quelques valeurs plus hautes, plus traditionnelles». Et le baron d’ajouter : «Il pourrait être bon de contribuer à faire tomber ce qui déjà vacille et appartient au monde d’hier, au lieu de chercher à l’étayer et à en prolonger artificiellement l’existence. C’est une tactique possible, de nature à empêcher que la crise finale ne soit l’oeuvre des forces contraires dont on aurait alors à subir l’initiative. Le risque de cette attitude est évident : on ne sait pas qui aura le dernier mot.»

Même nos enfants...


Par Philippe DELBAUVRE

Même nos enfants...
L'un des derniers rapports de l'Unicef est consacré à la pauvreté infantile qui va crescendo dans les pays occidentaux. Ce rapport est la conséquence d'une étude particulièrement détaillée concernant 27 pays européens auxquels sont ajoutés 6 pays appartenant, eux aussi, au monde occidental (1).

Afin de définir la notion de pauvreté chez les enfants, quatorze paramètres ont été pris en compte; à titre d'exemple le fait de bénéficier de trois repas par jour (paramètre 1), de recevoir de temps en temps un vêtement neuf (paramètre 11) ou d'avoir un endroit calme avec assez d'espace et de lumière pour faire les devoirs (paramètre 9).

Est considéré comme en situation de pauvreté un enfant qui voit au moins trois de ces paramètres non satisfaits. Les chiffres utilisés dans cette étude sont ceux de l'année 2009. On appelle «enfant» une personne qui a entre 1 et 16 ans.

On appelle taux général de privation le pourcentage d'enfants ne satisfaisant pas au moins 2 des quatorze variables. Sont les plus défavorisés la Roumanie (72,6%), la Bulgarie (56,6%) ainsi que la Hongrie (31,9%). A l'autre extrémité du tableau se situent l'Islande (0,9%), la Suède (1,3%), la Norvège (1,9%), la Finlande (2,5%) ainsi que le Danemark (2,5%). On constate, une fois de plus, la réussite sociale des pays du Nord. La France, quant à elle, se situe à la 18 ème place sur 29 soit à la fin du deuxième tiers.

Bien évidemment, il existe une corrélation entre le revenu des parents et la pauvreté des enfants. C'est ainsi que concernant les enfants âgé de 0 à 17 ans qui sont en situation de pauvreté et dont les parents ont un revenu inférieur à la moyenne, l'Islande est à nouveau la moins concernée (4,7%), suivie de la Finlande (5,3%). Si on prend en compte les 35 pays, sont en queue de peloton à nouveau la Roumanie (25,5%) suivie par les Etats-Unis (23,1%).

D'après un rapport établi par l'institut des études fiscales (IFES) publié en octobre 2011, on obtient les résultats suivants pour les enfants ne satisfaisant pas à au moins six des quatorze paramètres:

Encore une fois la Roumanie (46,8%), la Bulgarie (36,3%) sont les plus mal classées. La France n'est que 19 ème sur 27 obtenant 2,5% à égalité avec … Malte. A nouveau le grand Nord est en situation de succès: Islande (0%) Finlande (0%) Suède (0%) Norvège (0,1%) . 
La profondeur des écarts de pauvreté dans 35 pays à savoir la distance entre le revenu médian des ménages situés en dessous du seuil de pauvreté et le seuil lui même s'avère elle aussi intéressante: si la Finlande est la mieux classée (10,9), la France résiste ici bien (15) en se situant à la 7 ème place. Si la Roumanie est à l'avant dernière place (34,7), ce sont les Etats- Unis qui connaissent la situation la plus catastrophique (37,5).

Comme dans bien des études ayant trait à la sociologie des revenus, le rapport de l'Unicef pointe la nécessité de prendre en considération le revenu médian plutôt que le revenu moyen. L'économiste américain, prix Nobel qu'est Joseph Stiglitz partage aussi cet avis, soulignant par exemple que si le revenu moyen aux Etats-Unis a nettement augmenté ces dernières années, le revenu médian est en chute depuis 2000. Rappelons que le revenu médian est le revenu qui partage les individus en deux parties numériquement égales, la moitié de la population étant au dessus de ce revenu et l'autre moitié au dessous. Le revenu moyen, quant à lui, est obtenu en divisant la somme de tous les revenus par le nombre d'individus considérés: il va de soi que pour une société dans laquelle existe de très hauts revenus pour certaines personnes quand bien même très minoritaires, le revenu moyen pourra être assez élevé même si beaucoup de personnes ont un revenu bas.

Toujours dans le même ordre d'idée, il faut se méfier des chiffres annoncés bruts. Si pour certains pays le revenu obtenu par l'intermédiaire du salaire est représentatif, tel n'est pas le cas pour d'autres où il existe une correction financière suite à l'octroi de prestations sociales: c'est ainsi qu'il faudrait évoquer ce que les interprètes nomment le revenu disponible. Afin de me faire comprendre, je prendrai le cas du Rmi-Rsa français dont le montant n'est que de l'ordre de 450 euros par mois. Chiffre particulièrement bas dès lors où on ne prend que lui en considération. Or, à cette prestation générale doit être ajoutée l'allocation logement qui bien souvent se situe au delà de 200 euros par mois ou par exemple les bons d'achats gratuitement délivrés permettant d'effectuer des achats dans les supermarchés. Il en est de même pour les colis alimentaires, régulièrement délivrés.

A l'aune de ce qui vient d'être exprimé dans les deux paragraphes précédents, on peut affirmer que les très mauvais résultats obtenus par la Roumanie, les Etats-Unis, le Japon et l'Italie, montrent que le problème ne vient pas du revenu immédiat particulièrement faible mais que les Etats de ces pays n'effectuent pas de correction sociale. A titre d'exemple assez révélateur, les Etats-Unis et le Canada ont tous deux la même pauvreté relative (21,5%) mais au final le taux réel après corrections sociales et prestations est de 13,3% au Canada alors qu'il reste de 23,1% aux Usa: clairement exprimé, le Canada vient au secours de ses pauvre là où aux Etats-Unis, l'Etat reste indifférent. Autre comparaison, la France (19,4%) et l'Espagne (17,1%) ont des taux à l'origine à peu près similaires. Pourtant, après correction, c'est à dire en prenant en considération le revenu réellement disponible la France se situe à 8,8% là où l'Espagne stagne à 17,1%. on peut donc faire ici la même remarque que pour le parallèle entre Canada et Usa: la France vient au secours de ses pauvre là où en Espagne l'Etat reste indifférent. A noter que comme l'Espagne, les gouvernements italiens laissent faire (16,2% , 15,9%).

Autre aspect de la pauvreté infantile, le cas bien spécifique des familles monoparentales, conséquence de la nette augmentation des divorces durant les dernières décennies. Là encore, le grand Nord est en pointe: Norvège (4,1%), Suède (4,3%), Islande (4,4%) et à nouveau une catastrophe pour la Roumanie (95,4) et à un degré moindre la Bulgarie (76%). A noter qu'en France (14 ème place sur 29), le taux de pauvreté des enfants dans le cas bien particulier des familles monoparentales est de 21,5%.

On ne sera pas surpris non plus que le faible taux d'instruction des parents est corrélé à la pauvreté infantile de leurs enfants. Finlande (2,5%), Islande (3,9%), Norvège (5,9%) constituent réussissent le mieux. La Roumanie (92,4%) ferme la marche, la France étant classée 18 ème sur 29 avec 34%.

Facteur de pauvreté infantile, le chômage parental touche les enfants. Suède (11,9%), France (45,6%, 17 ème sur 24) et Roumanie (95,2%).

On sait, en France comme ailleurs, que les familles dites migrantes (au moins un des deux parents né à l'étranger) connaissent davantage la pauvreté. On ne sera pas surpris de voir en tête la Suède (2,7%) et en queue la Grèce (42,2%). La France (20,5%) se situe encore – c'est souvent le cas – à la fin du second tiers (19 ème sur 34).

Au sujet de la France en particulier, on peut noter que sur 35 pays la France est première en matière de dépense consacrée au familles et aux enfants puisqu'elle y attribue 3,7% de son Pib. A noter que les Usa (1,2%) y consacrent presque quatre fois moins d'argent.


Conclusion

Il est sans doute nécessaire de constater dans un premier temps que la pauvreté des enfants est en hausse dans le monde occidental. Le terme d'occident ne fait d'ailleurs pas sens dans le cadre de ce rapport sachant la grande disparité constatée entre les différents pays étudiés. On ne sera pas surpris de vérifier et de constater la valeur du modèle scandinave contrastant avec celui des pays situés plus au sud. Il faut avoir bien présent à l'esprit que même si tous les pays ont la même structure économique, en l'occurrence le capitalisme, les résultats obtenus en matière de pauvreté infantile sont totalement différents. C'est l'intervention de l'Etat qui fait la différence...

notes:

(1) Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Bulgarie, Canada, Chypre, Danemark, États-Unis, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Japon, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie, Suisse.

mardi 26 mars 2013

Raz de marais à Beauvais


Philippe Delbauvre

Raz de marais à Beauvais

Les résultats de l'élection législative partielle à Beauvais ont été annoncés ce dimanche 24 mars en fin d'après midi. Ils ont montré une très courte victoire du candidat sortant de l'Ump (51,41% des voix) sur l'opposition réelle incarnée par Florence Italiani, représentante du Front national.

Les enseignements que l'on peut tirer de cette élection sont multiples.

Il est désormais fini le temps où le Front National ne se présentait que pour le premier tour, presque certain d'être éliminé alors pour l'obtention de la victoire. Le Front National concoure maintenant pour gagner. Avec 48,59%, Florence Italiani nous montre que désormais, c'est la moitié du corps électoral qui glisse la bonne enveloppe dans l'urne, malgré toute la propagande distillée par le système umps.

La gauche aujourd'hui se situe dans un état tel que les consignes de vote que tentent, en vain, ses dirigeants d'imposer aux Français, ne sont plus suivies par le peuple. Probablement écoeurés par moins d'un an de présidence Hollande, les électeurs de gauche se tournent maintenant vers le Front National, probablement conscients que les avancées sociales ainsi qu'une autre forme d'organisation économique profitable à tous ne peuvent être trouvées que chez Marine le Pen.

Les résultats de cette élection nous montrent aussi que la stratégie du Front National consistant à refuser tout choix entre droite et gauche est la bonne: les Français ont depuis si longtemps été partagés entre gauche et droite qu'il s'en est suivi une détestation réciproque. C'est ainsi que si un électeur vraiment de gauche refusera le plus souvent par principe de voter à droite, il n'aura pas pour autant cette même détestation pour le Front National. De façon similaire, l'électeur de droite, parce que avant tout opposé à la gauche, ne votera jamais socialiste: en revanche, ne serait-ce que pour battre la gauche, c'est avec un malin plaisir qu'il choisira au second tour de voter pour le Front.

Ils sont de plus en plus nombreux les électeurs qui, indépendamment de leur positionnement politique, reconnaissent que le changement de la couleur politique n'a aucune conséquence sur l'organisation de la cité. «Tous les mêmes» devient désormais le slogan majeur, accusant gauche et droite, entonné par de plus en plus de Français. Et il est vrai que les multiples alternances que la France a vécues depuis plusieurs décennies montrent à l'évidence que les problèmes qui existaient pourtant depuis si longtemps, n'ont jamais été résolus. Le chômage ? En hausse. La délinquance ? En hausse. L'immigration ? En hausse. La morosité et le pessimisme ? En hausse... Pas un secteur qui ne soit aujourd'hui préservé des détestables politiques menées aussi bien par la droite que par la gauche. Cela, et c'est un grand basculement, les Français l'ont compris. Et il est vrai que le Front National qui s'est toujours voulu d'opposition, finit par fort logiquement receuillir les fruits de son dur labeur.

Bien évidemment, les problèmes qui se posent aujourd'hui en France et de façon plus générale dans toutes les sociétés occidentales vont perdurer et s'accroitrent. Par voie de conséquence, le Front National actuellement crédité de 17,5% des voix va, dans un premier temps atteindre les 22,5% après avoir franchi la barre des 20%, puis monter jusqu'à 25%, devenant ainsi le premier parti de France.

lundi 25 mars 2013

Le malaise français

Claude Bourrinet

Le malaise français

C’est au moment où les signes d’une renaissance de la « droite » se manifestent de plus en plus ostensiblement, et donc qu'apparaît de plus en plus tangible l’éventualité d’une inversion du cours des choses politiques, pour la première fois depuis les années 60, dans le champ politicien, mais aussi dans cette terre désertée depuis très longtemps par les faiseurs d’opinion conservateurs, les questions sociétales, religieuses, civilisationnelles, que le doute, la méfiance et la prudence s’imposent le plus. Un 68 à l’envers, vraiment ?

Il ne s’agit pas de juger les bonnes intentions des manifestants « pour tous », des défenseurs véhéments de l’ « identité française », de ses « traditions », des contempteurs du « totalitarisme » islamiste et de tous ceux qui pensent transformer la réalité par le militantisme, les élections ou toutes autres formes d’interventions qui étaient, il y a peu, le monopole de la gauche. L’ironie de l’histoire, avec ou sans majuscule, c’est que la « droite », c’est-à-dire les partisans des valeurs traditionnelles, se décident enfin à pratiquer l’agit prop., à organiser des manifestations bruyantes, et donc à abandonner la posture digne et discrète de la majorité silencieuse, à publier force brûlots, qui se vendent très bien, à toucher même les classes populaires, au moment où, non seulement, il n’y a plus ni droite ni gauche, mais il n’est pas sûr non plus qu’il y ait encore des traditions, ni même que la nation représente encore autre chose, pour nos compatriotes, qu’une sorte de syndicat susceptible de leur octroyer une protection minimum contre l’agressivité du libéralisme mondialiste, ce qui ne manquerait pas, du reste, d’un sens certain du discernement. Au fond, la France n’a-t-elle jamais été qu’un contrat, par le truchement de l’Etat, entre membres égaux, dont la Révolution de 1789 ne fit que sacraliser une existence longtemps virtuelle ?

Notre nation a le privilège, glorieux ou douteux, d’avoir fait peser sur la conscience des Français, sinon même leur cœur, un destin universel. Des Croisades à la Révolution, de la Foi à la Liberté, notre peuple a cru porter la flamme des vertus antiques et modernes. La France n’est pas seulement une synthèse entre ethnies variées, elle est aussi une conjonction historique, la coïncidence en un point géographique des forces du passé et de l’avenir. De là notre orgueil, et parfois notre générosité, notre fatuité et notre bêtise idéologique. Seuls, dans les temps modernes, la Russie et les Etats-Unis ont accédé à cette lubie, à la longue, destructrice. Au fond, l’Empire romain est mort de s’être trop dilaté, et d’avoir héroïquement défendu, derrière son limes, les trésors de la « civilisation ».

De là notre souffrance. Il est plus aisé d’être suédois, et de parler, sans barguigner, l’anglais comme une langue maternelle. Seuls ceux qui devinent encore, par-delà la médiocrité ambiante et l’avilissement inéluctable de notre vie politique, ce qu’a pu être la grandeur, à l’époque romane, durant le Grand Siècle, à l’ombre des armées napoléonienne, ou même dans les tranchées sanglantes de la boucherie héroïque de 14-18, peuvent éprouver, en plus du désespoir que suscite la vision des ruines actuelles, un sentiment profond de honte mêlé de nostalgie. Il n’y a guère que les amnésiques, les sots ou les libéraux pour se satisfaire d’une indifférence plate et minable. Est français celui qui se sent en deuil.

Toutefois, la politique ressemble quelque peu à cet apologue bouddhiste, qui présente un aveugle-né tâtant pour la première fois un éléphant, et prétendant, à mesure qu’il en parcourt le corps, qu’il est soit une corde, soit un arbre, soit un mur épais… Tout n’y est que perceptions multisensorielles, évanescentes, kaléidoscopiques, et délires d’opinions. C'est le règne de l’affectivité, de la subjectivité, de la relativité et de l’erreur, si la raison ne corrige pas les distorsions de l’image. Comme Pascal l’écrivait, c’est le triomphe de l’imagination.

De l’imagination, donc de la tromperie.

On pourrait s’arrêter sur les astuces et stratagèmes ficelés par les vieux routiers de la politique, leurs clins d’œil, leurs phrases microscopiques, leurs petits-grands appels à l’opinion, leurs cris vertueux, leur jeu enfin de tartufards enfarinés, histrions des plateaux et des estrades, auteurs de scenari aussi apprêtés et attendus que les vieilles farces et la quincaillerie hollywoodienne. Dans voxnr, les dangers d’une alliance avec ces goupils ont maintes fois été soulignés, et il est inutile d’y revenir. Disons brièvement que des libéraux mondialistes comme eux, et c’est la même situation à gauche, ont autant de rapport avec les « valeurs », qu’un poisson avec les sommets de l’Himalaya.

J’ai bien conscience de l’impuissance de la parole. Déjà, Cassandre… Du reste, l’action présente beaucoup plus de charme et de vertiges que la prudence et la patience, ou encore plus sûrement que l’abstention. Certains de mes amis considèrent même l’action comme une voie, quelle qu’en soit l’efficience. Non seulement parce qu’il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, et c’est sans doute là une éthique héroïque et admirable, mais parce qu’aussi, en soi, l’action est une manière de prier, d’entrer en harmonie avec les forces supra humaines, l’énergie intemporelle qui régit l’univers et le fait se mouvoir. L’action peut donc être contemplation, à sa façon.

Cela est bel et bon, à condition de le savoir. Il n’est pas sûr que l’on agisse vraiment. Il est même certain que l’on réagit plutôt, ce qui est une manière comme une autre d’être régi, dirigé par les événements et la logique du monde. Or, ce monde est maintenant profondément libéral, libertaire-libéral, narcissique, matérialiste, hallucinogène et déréalisé. Il est un jeu de miroirs déformants renvoyant à l’infini des simulacres d’eux-mêmes, c’est-à-dire de vides en perspective, comme à la fin de La Dame de Shanghai, d’Orson Welles. Et l’on sait que ce chef d’œuvre ne se termine pas par un happy end. Autrement dit, il faut se demander si les objectifs poursuivis par les actions politiques menées ne relèvent pas profondément, et sournoisement, d’une dialectique finalement libérale. Au fond, libertariens et évangélistes américains, chez lesquels certains leaders « conservateurs » de la droite française vont chercher conseils et subsides, nous ont habitués à une rhétorique des valeurs qui se concilie très bien avec le marché et le mondialisme. Regardons l’Amérique, et voyons-y notre avenir. Il n’est pas si nocif pour le système qu’il existe encore des suprématistes blancs, des adversaires de l’IVG, des chrétiens aussi fanatiques que les salafistes, des puritains et des donneurs de leçons, au même titre que des rapeurs, des identitaires blacks, des végétariens, des homos militants, des brûleurs de drapeau national, ou des ermites.

Et le danger est sans doute plus grand que ce défaut de perspective porteur de duperies et de déceptions, de mensonges et de ridicules, lorsque la politique sombre dans la boue de l’infra humain. Là aussi, sur voxnr, nous avons eu le triste privilège de disserter sur l’ânerie crapularde et misérablement populacière de sites comme fdesouche, Riposte laïque, et bien d’autres, qui font leurs courses dans les égouts où se déversent faits divers, sexe, violence, saouleries, vomis et crachats, du Zola pur jus, à croire qu’ils y reconnaissent leur propre portrait, et s’y vautrent avec une délectation de cochons imbibés de pinard. On ne saurait seulement lire cette prose de dernier homme sans en être soi-même souillé et avili.

Sans attendre forcément la fin du kali yuga, ce qui risque de prendre encore quelques dizaines de milliers d’années, pour le moins, et ne rejetant pas l’idée suprêmement esthétique de mourir sur une barricade ou attaché à un poteau d’exécution (mais soyons modeste !), je m’en tiens aux leçons d’une sagesse profonde de mes maîtres René Guénon et Julius Evola, que mon ami Alexandre Douguine a l’honneur, comme moi, de suivre. Aussi m’en tiens-je à ces principes : il existe des races de l’âme et de l’esprit, et tout ce qui a un rapport avec la notion de races biologiques n’est que la manifestation d’une involution et d’une décadence qui portent les hommes vers le bas. Les civilisations, si elles sont différentes, ne sont pas à évaluer hiérarchiquement. Le problème immigré, qui a miné, avec d’autres facteurs dont il faudrait peut-être parfois rappeler l’existence, comme tout ce qui est relié au mouvement des Lumières, et même beaucoup plus loin, bref, à l’Occident, n’est qu’une manifestation, parmi d’autres, de la liquéfaction sociétale de notre civilisation. L’immigré, quoi que puissent en penser certains, ressemblent plus, par ses aspirations et son mode d’existence, à un souchien américanisé, qu’à un être de sa propre communauté, mais impliqué dans un rapport sérieux et profond avec la Tradition. Il existe, comme je l’ai plusieurs fois répété, plus de ressemblance entre un Français pieux et un grillot malien qu’entre le premier et un bouffeur de hamburger blond aux yeux bleus, fanatique de films américains pour ados et de sous musique décadente. La substitution de populations s’effectue peut-être horizontalement, par une immigration massive, qui a moins à voir avec une conquista islamiste qu’avec le désir tout humain de mieux bouffer, mais elle s’est produite beaucoup plus sûrement dans le temps, par une métamorphose profonde du peuple français, par un changement radical de sa nature, de sa mentalité, de ses habitudes, de ses aspirations, de ses désirs. Il s’est endormi en juin 40, croyant continuer à être la France ancestrale, et il s’est réveillé américain, sans trop s’en rendre compte.

Et c’est la tragédie de l’Occident, ce trou noir qui a tout avalé, cet abysse de sens, ce malaise invivable beaucoup plus cruel que la perspective d’un appauvrissement inéluctable. Nous aimerions arrêter le temps pour nous retrouver, quand nous sommes liés indéfectiblement à cette fatalité temporelle, ce mouvement vers le mieux-être, le progrès, le moderne, qui est devenu la chair de notre chair, l’essence même de l’Occident. Il faudrait nous nier nous-mêmes pour parvenir à être nous-mêmes. Il faudrait sans doute aussi d’autres hommes que ceux qui s’agitent actuellement dans ce théâtre d’ombres peuplant les écrans de télévision. Une autre substitution de population, en quelque sorte.


Editorial de Voxnr en date du 25 mars

lundi 25 février 2013

dimanche 24 février 2013

Mon rapport avec NKM.


 Ce que je sais nie ce que je sens.