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vendredi 31 janvier 2014

« Le nouvel ordre mondial pourrait s’appeler Globalia ! »

Par Charles SANNAT

AVERTISSEMENT : Attention, cet article est très subversif. Si vous souhaitez continuer à vivre tranquillement dans votre société de Bisounours ou toutlemondeylestgentil et où les mamamouchis vous veulent que du bien, ne poursuivez surtout pas votre lecture.


Engagez vous :
- La guerre c’est la paix
- L’esclavage c’est la liberté
- L’ignorance c’est la force

Beaucoup s’interrogent sur cette idée souvent évoquée et assez sulfureuse de nouvel ordre mondial. Pour la très grande majorité de nos concitoyens, cela fleure bon la théorie du complot, cela manque de sérieux, puisque Claire Chazal ou David Pujadas n’en ont pas parlé. N’oubliez jamais que ce dont on ne nous parle pas, n’existe pas.
C’est l’absence de traitement dans nos grands médias de certains sujets qui devrait nous rendre encore plus vigilants sur ces thèmes. Vous avez actuellement un exemple assez flagrant de cette théorie du silence avec les négociations en cours sur le traité transatlantique. Il est rare que nous ayons atteint un tel degré d’opacité. Personne n’en parle. Ce sujet est donc absent. Il ne peut être par définition une préoccupation et donc une source de mobilisation citoyenne. Aucune force ne peut s’opposer à quelque chose qui n’existe pas.
Le nouvel ordre mondial c’est quoi ?

Le nouvel ordre mondial c’est avant tout une gouvernance mondiale, une extension de la mondialisation, la globalisation poussée à son paroxysme. Le nouvel ordre mondial idéal et rêvé par une partie de nos élites verrait la disparition des États, des religions, des références culturelles et identitaires, une abolition de toutes les frontières et de toutes les normes plus ou moins nationales, afin de créer une seule et unique identité, celle de citoyen du monde.
Dès lors, il n’y aurait plus de guerre, ce serait la paix. La paix avec un immense et unique marché mondial, global, ou enfin les profits ne connaîtraient plus aucune limite, car après tout, disons-le, ceux qui y gagneraient le plus seraient quelques très grandes firmes transnationales qui d’ailleurs détiennent de façon antidémocratique de plus en plus de pouvoir. Qui a voté pour élire la stratégie de développement poursuivie par un groupe comme Monsanto ?
Une telle gouvernance mondiale, pour être acceptée, nécessitera un travail de préparation important, il faudra laminer les États, saper les communautés nationales, réduire l’homme uniquement à sa composante matérialiste, en faire un simple consommateur, développer avant tout l’individualisme, l’égoïsme, changer la place des enfants, en fait changer les valeurs fondamentales afin de permettre cette émergence et d’éviter toute opposition structurée. Ce monde pourrait parfaitement s’appeler Globalia et pour que vous soyez tous d’accord, il faudrait que vous vous sentiez libres.
L’idéal de la société globalienne

« La démocratie dans Globalia est universelle et parfaite, tous les citoyens ont droit au » minimum prospérité » à vie, la liberté d’expression est totale, et la température idéale. Les Globaliens jouissent d’un éternel présent et d’une jeunesse éternelle. Évitez cependant d’en sortir car les non-zones pullulent de terroristes et de mafieux. Évitez aussi d’être, comme Baïkal, atteint d’une funeste  « pathologie de la liberté »  , vous deviendriez vite l’ennemi public numéro un pour servir les objectifs d’une oligarchie vieillissante dont l’une des devises est : « Un bon ennemi est la clef d’une société équilibrée. »  Un grand roman d’aventures et d’amour où Rufin, tout en s’interrogeant sur le sens d’une démocratie poussée aux limites de ses dangers et de la mondialisation, évoque la rencontre entre les civilisations et les malentendus, les espoirs et les violences qui en découlent.

Un ouvrage passionnant que nous devons tous lire, nous les malades atteints de la pathologie de la liberté.

Ceux qui me lisent régulièrement savent que je dénonce avec force et de façon récurrente l’évolution que je trouve funeste de notre société, de nos sociétés.
Il y a quelques jours Manuel Valls, notre ministre de l’Intérieur, défendait la liberté d’expression, droit sacré de nos grandes démocraties occidentales, raison pour laquelle il demandait précisément aux réseaux sociaux comme Facebook et Twitter de réduire la liberté d’expression des internautes.
Dans les pays anglo-saxons, en tout cas dans leur droit, tout peut être dit y compris ce qui est le plus abject. Soyons clair. La liberté d’expression, dès lors qu’elle ne subit ne serait-ce qu’une seule limite, n’existe plus. La liberté d’expression est ou n’est pas, elle ne peut pas être un peu encadrée.
Dans Globalia, cette société qui correspond en tout point à l’incarnation de ce que pourrait-être ce nouvel ordre mondial rêvé par certains, la liberté d’expression est totale… avec quelques limites évidemment, car vous devez comprendre que « la plus grande menace sur la liberté, c’est la liberté elle-même. Comment défendre la liberté contre elle-même ?

En garantissant à tous la sécurité. La sécurité, c’est la liberté. La sécurité c’est la protection. La protection c’est la surveillance. La surveillance, c’est la liberté. La protection ce sont les limites. Les limites, c’est la liberté.

Non cela n’est pas encore de Manuel Valls mais je suis à peu près sûr, compte tenu de son œuvre et des efforts qu’il déploie actuellement sur ces sujets de la liberté, qu’il adhérerait totalement à ce type de raisonnement et de concept globalien.
Globalia est un monde abject, un monde où l’on efface et où l’on réécrit l’histoire, où d’ailleurs, car l’histoire c’est important, très important pour forger l’âme collective d’un peuple (pour le pire ou le meilleur), l’on supprime toute référence temporelle à l’histoire. Il n’y a plus de chronologie à Globalia. C’est étrange. Il me semble que nos programmes scolaires sont revus dans ce sens. On présente à nos enfants un amas qui n’a aucun sens puisqu’il ne s’inscrit plus dans une durée, dans une logique d’événements. C’est juste une juxtaposition de faits soigneusement choisis pour rendre l’histoire… non subversive avec la pensée unique et nos grands principes progressistes actuels. L’histoire est une forme évidente d’endoctrinement des masses (de même que l’Éducation Nationale).
Globalia comme Rome ne s’est pas créée en un jour. Globalia, comme tous les grands empires pétris de bonnes intentions, est né dans le sang et grandit dans la violence. Globalia ne peut voir le jour qu’à l’issue d’une terrible guerre civile dont on voit clairement dans nos sociétés actuelles se profiler la probabilité pourtant impensable il y a quelques années.

Globalia est en réalité gouvernée par un pouvoir oligarchique secret où l’on retrouve les plus grands consortiums. Globalia n’est pas 1984 que beaucoup lisent encore pour ce qu’il était à savoir une critique sévère du communisme. Globalia n’est pas non plus Le meilleur des mondes d’Huxley. Non, Globalia n’est rien de tout cela. Globalia n’est pas non plus un roman d’anticipation. Car ce que nous vivons n’est pas une anticipation, c’est une réalité.

Globalia de Jean-Christophe Rufin, académicien, est un avertissement de ce qui nous attend, c’est un ouvrage subversif qui dénonce avec brio et montre avec précision les forces à l’œuvre pour bâtir ce nouvel ordre mondial censé servir uniquement des intérêts économiques et financiers. C’est la raison pour laquelle cet ouvrage ne reçoit pas vraiment d’écho, encore une fois, pour que quelque chose n’existe pas, il suffit de ne pas en parler.
Les ressemblances avec notre monde ne sont pas fortuites ! Voici quelques exemples pour vous donner envie de lire ce livre et vous faire partager le plaisir que j’ai eu en le lisant sur les conseils avisés de l’un de nos camarades contrariens.

Contrôle de l’information et le savoir

« Chaque fois que les livres sont rares, ils résistent bien. À l’extrême, si vous les interdisez ils deviennent infiniment précieux. Interdire les livres, c’est les rendre désirables. Toutes les dictatures ont connu cette expérience. En Globalia, on a fait le contraire : on a multiplié les livres à l’infini. On les a noyés dans leur graisse jusqu’à leur ôter toute valeur, jusqu’à ce qu’ils deviennent insignifiants. »

En France, chaque année, plus de 60 000 nouveaux ouvrages sont édités. Si l’on prend également en compte ce que l’on appelle les classiques, il est évident que même le meilleur des lecteurs et le plus rapide ne peut pas ingurgiter 60 000 nouveaux livres ! De la même façon, les libraires ne peuvent pas proposer 60 000 références dans leurs rayons pour une simple question de place. Les critiques et les journaux, ne peuvent pas parler de 60 000 titres différents même si leur journal ne faisait que ça. Alors dans cette montagne de livres, il est facile de ne pas parler (ou peu) de certains comme ce fut le cas de Globalia de Jean-Christophe Rufin. L’histoire est remplacée par les informations et par définition une information chasse l’autre, empêchant ainsi l’esprit du citoyen de s’arrêter sur l’essentiel, de voir l’essentiel.
Essayez ne serait-ce que de vous souvenir des reportages du JT d’il y a 15 jours… tout simplement impossible. N’imaginez pas que cela soit fortuit, ou une simple dérive de « trop d’informations tue l’information » contre laquelle nous ne pourrions rien faire, vous pouvez commencer à faire quelque chose en supprimant tout simplement votre lobotomisateur… pardon, votre téléviseur. Fut-il tout plat avec quatre coins carrés !
Contrôle du comportement par la consommation

« À peine assouvis, ces désirs artificiels seraient tout aussitôt trahis : les couleurs brillantes des vêtements se faneraient, le mécanisme des jouets tomberait en panne, les produits d’entretien se périmeraient. L’obsolescence programmée des choses faisait partie de la vie. Il était acquis qu’elle entretenait le bon fonctionnement de l’économie. Acquérir était un droit mais posséder était contraire au nécessaire renouvellement des productions. C’est pourquoi la fin des objets était élaborée avec autant de soin que le produit lui-même et contenue en lui ».

Ces différents passages sur la consommation sont extrêmement pertinents et ils soulèvent de très nombreux aspects. Si l’on comprend aisément que l’obsolescence programmée est une technique idéale pour faire perdurer les bénéfices, tourner les usines, et rendre chaque consommateur dépendant aussi bien des fournisseurs que de son salaire lui permettant d’acheter, il faut bien comprendre que notre société actuelle va encore plus loin.

Lorsque les constructeurs automobiles vous « louent » la voiture plutôt que de vous la vendre, lorsque toutes les entreprises y compris les Nespresso et son George Clooney vous « abonnent » à leur service de livraison de capsules, lorsque partout on tente de vous abonner c’est bien la notion de possession qui est attaquée. Vous devez consommer, mais ne pas posséder, car finalement la possession est une forme de frein implicite à la consommation « puisque vous en avez déjà »…
Vous découvrirez également à quel point la consommation change et peut changer les âmes. En réduisant l’homme à sa dimension consumériste, on réduit sa volonté de pensée, on réduit l’intérêt qu’il porte aux autres, on le transforme en un être égoïste uniquement tourné vers la satisfaction de désirs immédiats. Bref, on en fait volontairement, sciemment, un sous-homme, inculte, décérébré, qui finalement est l’exact contraire d’un citoyen prenant soin de l’héritage démocratique légué par nos anciens.
La peur… vous devez avoir peur

« Je vous l’ai dit, c’est que les gens ont besoin de la peur (…). Pourquoi croyez-vous qu’ils allument leurs écrans chaque soir ? Pour savoir à quoi ils ont échappé. (La peur) est une denrée vitale. Dans une société de liberté, c’est la seule chose qui fait tenir les gens ensemble. Sans menace, sans ennemi, sans peur, pourquoi obéir, pourquoi travailler, pourquoi accepter l’ordre des choses ? Croyez-moi, un bon ennemi est la clef d’une société équilibrée. Cet ennemi-là, nous ne l’avons plus. »
« La cohésion, en Globalia, ne peut être assurée qu’en sensibilisant sans relâche les populations à un certain nombre de dangers : le terrorisme, bien sûr, les risques écologiques, et la paupérisation. Le ciment social doit être la peur de ces trois périls et l’idée que seule la démocratie globalienne peut leur apporter un remède. »
Là encore le parallèle avec notre société est limpide. Toute notre société fonctionne sur la peur, sur les peurs. Pas n’importe quelle peur. Les peurs que nos élites choisissent que nous éprouvions. Il s’agit de peurs imposées et qui répondent à une logique. Il est évident que depuis le 11 septembre le grand méchant a été incarné par Oussama Ben Laden jusqu’à ce qu’il soit officiellement supprimé.
Depuis, eh bien nous sommes toujours en attente du nouveau grand méchant, celui qui va tétaniser pendant des années la population. Ce fut le cas avec Ben Laden, mais également avec l’URSS qui était l’axe du mal. Nous avons eu des petits méchants, ils pouvaient être grands là n’est pas le problème, mais c’était des méchants qui ne faisaient pas long feu. Par exemple, il y a eu l’Iran (un méchant récurent). Il y a eu les Talibans, il y a eu Saddam Hussein, il y a eu Kadhafi, puis Bachard actuellement. Il y a eu également des méchants qui étaient plutôt gentils ou en tout cas loin d’être les tortionnaires que l’on prétendait, cela va de Chavez à Salvador Allende, sans oublier un Fidel Castro pas forcément sympathique au demeurant mais qui n’était pas non plus Pol-Pot.

Concernant la sainte trilogie des 3 peurs… terrorisme, écologie, pauvreté, vous remarquerez l’acuité de cette description.
« On observe attentivement les deux camps qui s’affrontent et on voit comment chacun s’y prend. Il y en a toujours un qui est plus insolent, plus agressif, moins adroit. On déclare que celui-là est le méchant. Peu importe qu’il ait tort ou raison en réalité. Après, on met la machine en route. Tout doit être utilisé pour noircir le méchant : les écrans l’accusent de voler, de violer, de piller, etc. Et l’autre, le gentil, on vous l’habille vite fait en parfaite victime. Ce n’est pas très difficile de commander quelques bons reportages sur les femmes et les enfants qui souffrent. (…) Ensuite, on vous rend le tout, mon général, et vous n’avez plus qu’à taper sur le méchant et à envoyer l’aide humanitaire à la victime. »

Voici résumé en quelques lignes la façon dont on vous emballe un « beau » méchant et que l’on vous le sert sur un plateau… un plateau de télé bien évidemment, où les reportages vont se succéder, les articles se suivre et se ressembler, évidemment quelques images qui s’adressent directement à vos émotions comme un enfant réduit en morceaux et pas à votre raison. Difficile de dire… « non mais ce n’est qu’un enfant réduit en charpie »… du coup nous arrivons à une forme de fabrication du consentement de façon programmée et savante. Et cela fonctionne parfaitement auprès de masses crétinifiées.

La réduction du citoyen et de l’homme

« Le grand génie des concepteurs de Globalia à été surtout d’agir sur les mentalités. Audubon le dit bien : la guerre doit être menée contre les identités, l’idée d’action collective, l’engagement. »
Là encore, il s’agit de diviser la communauté nationale en de multiples communautés aux intérêts divergents, ce qui permet l’application du vieux principe « diviser pour mieux régner ». Là encore, il s’agit d’empêcher les gens de s’aimer, d’être ensemble, de se réunir, de s’engager pour l’intérêt commun en développant un individualisme effrénée reposant sur la consommation à outrance (seule voie pour l’épanouissement personnel).
L’objectif c’est que chacun se sente seul. Isolé. Ne faisant plus partie d’un tout. Totalement seul et isolé, comment voulez-vous pouvoir vous engager, lutter, tenter de changer les choses. Dès lors, c’est la résignation qui gagne la majorité des esprits.
La définition de la liberté de la presse

« La presse est libre, vous le savez. Elle est libre et responsable. Quand une vérité se dégage, il faut la respecter. »

Évidemment, cela se passe presque de commentaire tant cette définition est frappée de bon sens. Comment fait-on cependant pour dégager une vérité ? C’est assez simple. On demande au ministère de l’Amour (Manuel Valls) de nous dégager une vérité que l’on se doit en tant que journalistes et médias responsables dont le salaire est versé grâce à des actionnaires qui sont en général de grands financiers ou banquiers ou encore au paiement de publicités également payées par cette oligarchie du business mondial…
Résultat ? La presse est évidemment parfaitement libre, évidemment voyons !!
Comprendre que l’adversaire du système est plus dangereux qu’un ennemi !

« Les démocraties cultivent leurs ennemis, elles liquident leurs adversaires. Car les ennemis sont ceux qui vous haïssent et qui veulent nous détruire. Alors que… Les adversaires sont ceux qui nous aiment et qui aimeraient nous transformer. »

Il faut comprendre que, dans un tel cas, il est assez facile par quasi-réflexe de survie de mobiliser votre population contre un ennemi voulant vous détruire. Paradoxalement, il est donc assez facile pour un système en place de lutter contre ennemi voulant sa perte pure et simple puisque chaque rouage de la société peut se voir détruit, donc chaque individu, chaque entité, pour se protéger protègera le système contre une attaque ayant pour objectif la destruction.

Il n’en va pas de même avec l’adversaire du système qui souvent fait partie du système. Nous autres contrariens répondons exactement à cette définition. Nous aimons notre pays, notre patrie, nos concitoyens, notre terre, nos terroirs, nos paysages, nous l’aimons, et c’est parce que nous l’aimons que nous voulons non pas le détruire, mais justement transformer un système que nous jugeons comme devenant totalement abject et qui vire à la négation pure et simple de nos droits démocratiques les plus fondamentaux, un système qui attaque nos libertés les plus essentielles, qui réduit l’homme à ce qu’il a de plus mauvais en lui et l’empêche d’exprimer ses qualités humaines, celle comme l’amour de l’autre, ou encore l’altruisme.

Détruire Globalia

« Désormais, il voyait en Globalia un ennemi, une construction humaine retournée contre les hommes, un édifice fondé sur la liberté mais qui écrasait toute liberté, un monstre politique à détruire. »
Lorsque vous finissez par voir la réalité et la vérité, à savoir que système ne se construit que pour servir les intérêts financiers d’une oligarchie de plus en plus réduite et condamne l’essentiel de la planète à une forme d’esclavage moderne, alors oui, nous pouvons nous poser légitimement la question de savoir si, en tant qu’homme libre, nous devons détruire ce monstre politique et économique que l’on nous impose.
Comme vous, je sais que je suis atteint d’une pathologie de liberté. Et je me sais incurable.
Alors si vous ne l’avez pas lu, lisez ce livre, faites-le passer, offrez-le, je le considère comme hautement subversif et nous montrant avec une grande clairvoyance le monde vers lequel nous nous dirigeons, et je n’en veux pas pour mes enfants.
Restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez bien !!
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes »
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Jean Christophe Ruffin : Globalia

CARTE. Les 41 villes où le FN peut vraiment gagner aux municipales


Dans combien de villes le Front national a-t-il le plus de chances de l'emporter aux élections municipales des 23 et 30 mars ? Ces derniers mois, différentes études ont évoqué entre 70 et 100 communes où le parti de Marine Le Pen serait en position de force, au vu de ses derniers résultats électoraux. Le chiffre est en réalité nettement moins élevé, pour une simple et bonne raison : le FN n'aura pas des listes dans l'ensemble de ces communes.

Le parti de Marine Le Pen présentera un candidat dans 41 des 78 villes de plus de 1 000 habitants où il a enregistré ses meilleurs scores depuis 2012 (voir la méthodologie ci-dessous). Dans les 37 autres communes, il sera absent. Soit – comme c'est le cas la plupart du temps – parce qu'il n'a tout simplement pas réussi à trouver suffisamment de volontaires pour constituer une liste ; soit parce qu'il ne souhaite pas faire barrage à un maire sortant ayant parrainé le Front national aux élections présidentielles, ou avec lequel il entretient de bonnes relations (Saintes-Maries-de-la-Mer, Courthézon, Pernes-les-Fontaines…) ; soit parce qu'il ne veut pas présenter de candidat contre la Ligue du Sud, le parti d'extrême-droite de Jacques Bompard (Orange, Bollène, Lapalud…).

Le parti de Marine Le Pen sera ainsi absent dans plusieurs villes où le FN a pourtant dépassé la barre des 50% aux dernières élections législatives. Ce sera par exemple le cas à Contes (Alpes-Maritimes), où le FN avait atteint 58% en juin 2012 ; à L'Escarène (Alpes-Maritimes), où 56% des électeurs avaient voté FN ; à Noyelles-Godault (Pas-de-Calais), où le FN avait recueilli 53,8% des voix… Idem à Rouvroy (Pas-de-Calais), Aimargues (Gard), Ribaute-les-Tavernes (Gard), Courcelles-lès-Lens (Pas-de-Calais), Drocourt (Pas-de-Calais) ou encore Fontvieille (Bouches-du-Rhône), autres communes où le FN a obtenu plus de la moitié des voix mais où il ne présentera pas de candidat, faute de volontaires.


L'héritage : Le vrai bilan complet des 5 ans de Nicolas Sarkozy à l'Elysée

Blog: à perdre la raison.

J'ai la nette impression qu'un grand nombre de Français ont oublié les quelques années passées et le bilan que la gauche a trouvé à son arrivée récente au pouvoir. 
Alors il m'a semblé intéressant de dresser un bilan le plus complet possible pour que les mémoires des cancres et des  poissons rouges y compris dans la presse, puissent se remémorer d'où l'on vient et dans quel état Sarkozy a laissé la France.
A l'image de son parcours personnel au RPR puis à l'UMP, son quinquennat aura été chaotique, lui qui vantait aux Français une "République irréprochable". 
On ne peut pas affirmer que ces cinq années passées auront été un fleuve tranquille puisque émaillées d'affaires, scandales, magouilles et condamnations en tout genre, "mouillants" ministres et entourage voire l'ex chef de l'Etat lui-même.

Pour mémoire, voici donc "les affaires" du quinquennat de Sarkozy, elles ont pour nom : 

L'affaire Karachi Gate, l'affaire Takieddine, l'affaire Bettencourt, l'affaire Woerth (hippodrome de Compiègne) le scandale Tapie, l'affaire Clearstream, les affaires Wildenstein, les voyages de Michelle Alliot-Marie en Tunisie, le scandale Joyandet, la nomination de Jean Sarkozy, les cigares de Christian Blanc, les condamnations d'Hortefeux, la légion d'honneur du couturier de Sarkozy, la légion d'honneur de l'expert comptable d'Eric Woerth, la légion d'honneur de Jacques Servier la légion d'honneur de Patrice de Maistre (gestionnaire des Bettencourt), les micros partis de Wauquiez, Copé, Woerth, les amis placés ici où là, le scandale Georges Tron, l'espionnage du Monde, le fiasco à propos des vaccins contre le H1N1, les expulsions des Roms, la circulaire Hortefeux sur les Roms, la stigmatisation des gens du voyage, l'espionnage de Médiapart, l'affaire des fadettes, la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers, etc.... liste non exhaustive




Sans plus attendre voici la compilation des données concernant l'etat de la France au départ de Nicolas Sarkozy :

Économie :

- 2,46 millions d’euros de salaire moyen, soit 150 Smic, pour les patrons du CAC40,
- 37,4 milliards d'euros de dividendes versés aux actionnaires des sociétés du CAC40
- 0,7% de croissance (estimation 2011)
- 148,8 milliards de déficit budgétaire (2010)
- 70 milliards de déficit commercial (commerce extérieur) en 2011 (39,1 milliards en 2007)
- 1 789,4 milliards d'euros  dette publique soit 89,3% du PIB fin mars 2012
-  la dette publique de la France est passée de 64.2% du PIB en 2007 à 89,3% en fin mars 2012
- 172% d'augmentation du salaire présidentiel de Nicolas Sarkozy de 172% en janvier 2008
- 2 milliards de baisse de l’Impôt Sur la Fortune pour les plus riches
Voici le tableau de synthèse des comptes de la Nation, établi par  l'INSEE (source) 

Sa représentation sous forme de graphiques :



Au 31 mars 2012 (dernier trimestre complet sous la responsabilité de Sarkozy) (source):









Population :

- 8,173 millions de personnes pauvres
- 4,621 millions de personnes au chômage catégories A,B,C y compris DOM (+6,5 % sur un an)
- 2 922 100 personnes en catégorie A ("le coeur" du chômage, + 7,5% en un an)
- 1 300 000 chômeurs supplémentaires depuis le point le plus bas de 2008
- 43% des jeunes hommes des quatiers sensibles sont au chômage
- 37% des jeunes femmes des quartiers sensibles sont au chômage
- 24,2% des jeunes de 15-24 ans sont au chômage










Industrie :

Selon une étude de Trendeo, au cours des 3 dernières années (2009-2010-2011) la France a perdu près de 900 usines et 100 000 emplois industriels. Au cours des dix dernières années c'est 750.000 emplois de perdus, chiffres absolument vertigineux.



Sans aucun doute la crise économique depuis 2008 a fait des ravages (cf tableau des plans sociaux  ci-dessus) mais n'est-il pas temps de faire autrement ?  La part de l’industrie dans le PIB français a reculé de 18% à 13% en 10 ans alors qu'elle est restée stable dans le PIB allemand (à 23%). Allemagne qui est la référence ultime de Nicolas Sarkozy

Selon la CGT la carte au 31 mai 2012 des plans sociaux prévus était la suivante


Emploi :

- Supression de 150 000 emplois dans la fonction publique d'État dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) consistant à ne remplacer qu'un fonctionnaire sur deux.


Liberté :

- 38e en 2011, au classement mondial de la liberté de la presse
- 9ème au classement des droits de l'homme dans l'UE
- suppression purement et simplement du secrétariat aux droits de l’homme en juin 2009

Corruption :

- 25e au classement mondial de la perception de la corruption
- 14e au classement européen de la perception de la corruption



Sécurité :

- 12 469 emplois de policiers et gendarmes supprimés entre fin 2007 et  2012 (source)
- 21,2% d'augmentation des violences à la personne en 5 ans
- 44 fichiers de Police créés en 5 ans


Armées :

La Loi de programmation militaire votee en 2009 prevoit la suppression de 54.000 postes de militaires entre 2008 et 2015



Education :

- 21e sur 65 pays en compréhension de l'écrit
- 22e sur 65  en mathématiques
- 27e sur 65 en sciences
- 34e sur 34 pays pour le taux d'encadrement des élèves (6,1 ensei­gnants pour 100 élèves ou étudiants)
-  8 700 emplois supprimés en 2007 dans l’Éducation nationale
- 11 200 emplois supprimés en 2008 dans l’Éducation nationale
- 13 500 emplois supprimés en 2009 dans l’Éducation nationale
- 16 000 emplois supprimés en 2010 dans l’Éducation nationale
- 16 000  emplois supprimés en 2011 dans l’Éducation nationale
- 14 000 emplois devraient être supprimés à la rentrée en septembre 2012 dans l’Éducation nationale
Total de 80.000 postes supprimés en 5 ans







Dans le même temps les effectifs d'élèves n'ont absolument pas baissés, bien au contraire ils se sont accrus (source Insee) :


La diminution des effectifs au sein de l'éducation nationale décidée par Sarkozy est bien un choix politique qui n'a absolument aucune corrélation avec l'évolution, en hausse, des effectifs des élèves de tous âges.

Santé :

- 2009 : suppression de près de 9 800 postes sur un total de 762 790 (Ministre : Roselyne Bachelot)




Justice : 



- 31 décembre 2009 suppression de 23 tribunaux de Grande instance et 172 tribunaux d'instance 

- Au total entre 2008 et 2010 : 319 tribunaux (grande instance et instance, commerce, prud'hommes) ont été supprimés (source) (Ministre : Rachida Dati)



Impôts :

Pour l'IRPP (impôts sur le revenu) voici la hausse prévue et votée par Sarkozy et Fillon pour 2012 et 2013 (source) consistant à un gel du barème de l'impôt sur le revenu, ce qui conduit à une augmentation généralisée de l’impôt sur le revenu.


Ce tableau révèle combien l'injustice est criante, pour les les plus modestes c'est près de 12% d'augmentation ! Rien que ça ! 

Pour l'ISF ( impôt de solidarité sur la fortune) Sarkozy avait fait voter une modification de l'ISF consistant à une baisse importante de cet impôt qui concerne les plus riches Français. Cette réduction représente 1,8 milliard d’euros à 2 milliards de manque à gagner pour le budget de l’Etat chaque année.

Pour le bouclier fiscal je vous indique ci-après son coût énorme pour mémoire puisque Sarkozy l'avait supprimé cette année 2012 (source) :






Les augmentations et les créations de taxes entre 2007 et 2012 :

Nicolas Sarkozy disait "je n'ai pas été élu pour augmenter les impôts"... heureusement ! On se demande bien ce qui se serait passé si cela avait été le cas.

  • Taxes de Sarkozy en 2007 : 
  • Taxe additionnelle à la taxe sur les certificats d’immatriculation des véhicules ( surtaxe sur les véhicules polluants). 
  • Taxes de Sarkozy en 2008 :
  • Franchises médicales. 
  • Taxe sur les distributeurs de pharmacie. 
  • Taxe sur les stock-options et les attributions gratuites d’actions. 
  • Taxe sur les indemnités de mise à la retraite d’office. 
  • Suppression de l’exonération de la taxe sur les accidents du travail et maladies professionnelles. 
  • Taxes de Sarkozy en 2009 :
  • Droit affecté au fonds d’indemnisation de la profession d’avoués près les cours d’appel: Dans la loi de finance rectificative pour 2009, le législateur a voté une indemnisation des avoués et de leurs salariés. Cette taxe, d’un montant forfaitaire de 330 euros est due, lors d’un procès, “par la partie qui interjette appel principal, lorsque l’appelant est tenu de constituer avocat devant la cour d’appel”. 
  • Droit de timbre perçu en cas de renouvellement anticipé de la CNI : La loi de finance de 2009 impose à tout citoyen de présenter sa carte nationale d’identité afin de la renouveler. En cas de défaut de présentation de la précédente carte, on doit s’acquitter d’un droit de timbre de 25 euros.
  • Taxe sur le certificat d’immatriculation d’un véhicule neuf ou d’occasion. 
  • Eco-taxe poids lourds ( taxe sur le transport des marchandises par la route, gain pour l’ Etat de 1,2 milliard d’euros par an).
  • Hausse de la taxe sur le chiffre d’affaires de la branche santé des assurances complémentaires de 2,5 % à 5,9 % (gain pour l’ Etat: 1 milliard d’euros) 
  • Hausse des prélèvements sociaux sur l'assurance vie qui passent de 11% à 12,1% des plus-values
  • Doublement de la taxe sur les retraites chapeaux.
  •  “Forfait social” pour les employeurs. 
  • Taxe minière spécifique applicable à la production d’or en Guyane.
  • Taxe sur les véhicules polluants, en fonction de l’émission de CO2.
  • Taxe fixe sur chaque rapport de certification des comptes. 
  • Taxes de Sarkozy en 2010 :
  • Taxe spéciale d’équipement au profit de la société du grand Paris. 
  • Taxe sur les exploitants de centrales nucléaires.
  • Taxe sur les bonus des traders.
  • Hausse de 6% de la taxe sur le tabac.
  • Hausse du forfait journalier hospitalier et du « forfait social ». 
  • Hausse des prélèvements sociaux sur les « retraites chapeaux » sont doublés.
  • Hausse de la fiscalité sur les plus-values mobilières. 
  • Taxe sur les complémentaires santé pour participer aux frais générés par la grippe A.
  • Taxe de 9,5% sur le produit des appels à des numéros surtaxés effectués dans le cadre des programmes télévisés et radiodiffusés comportant des jeux et concours. 

  • Niches fiscales supprimées : 
  • Fin de l’exonération de prélèvements sociaux sur certains contrats d’assurance-vie en cas de décès du bénéficiaire.
  • Fin des exonérations fiscales des sportifs professionnels liées au « droit à l’image collectif ». 


  • Taxes de Sarkozy en 2011 : 
  • Taxe sur les nuitées d’hôtel supérieures à 200 euros.
  • Taxe sur la provision pour hausse des prix mise à la charge des entreprises du secteur pétrolier (taxe sur les entreprises pétrolières, bénéfice de 120 millions d’euros pour l’ Etat).
  • Imposition des plus-values latentes lors du transfert d’un domicile fiscal à l’étranger.
  • Taxe sur les activités privées de sécurité.
  • Taxe de risque systémique pour les banques.
  • Taxe de droit de timbre pour l’introduction d’une instance dans le cadre de la réforme de l’aide juridictionnelle.
  • Taxe sur les opérateurs ferroviaires privés autorisés à utiliser le réseau ferré français. 
  • Taxe sur la capitalisation boursière (taxe sur les sociétés détentrices de capitalisations de plus d’ 1 milliard d’euros, bénéfice de 12 millions d’euros dans les caisses de l’ Etat). 
  • Taxe de 5 % à 10 % sur les sociétés d’assurances qui constituent une réserve d’argent dans certaines conditions.
  • Surtaxe de 5% sur les entreprises dites « de réseau », qui touchent à l’énergie, au transport ou aux télécommunications.
  • Hausse de 2,5 % à 8 % du taux de la contribution payée par le bénéficiaire sur le gain de la levée d’option sur les stock-options, et de 10 % à 14 % de la contribution patronale sur la valeur de l’option.
  • Hausse de la taxe sur les retraites chapeaux.
  • Hausse du taux de forfait social sur l’épargne salariale de 4 % à 6 %. 
  • Hausse des prélèvements sociaux sur l'assurance vie qui passe de 12,1% à 12,3% des plus-values au 1er janvier 2011
  • Hausse des prélèvements sociaux sur l'assurance vie qui passe de 12,3% à 13,5% des plus-values au 1er octobre 2011




  • Taxes de Sarkozy en 2012 : 
  • Taxe sur les hauts revenus.
  • Taxe sur les loyers élevés des micro-logements (taxe de 10 % à 40 % sur le loyer des locations de petites surfaces dont le prix dépasse 40 euros du mètre carré, dès le 1er janvier).
  • Taxe sur les sodas et boissons sucrées.
  • Hausse du forfait social sur l’intéressement et la participation de 6 % à 8 %. 
  • Hausse de la taxe sur les conventions d’assurance de 3,5 % à 7 %. Les mutuelles de santé solidaires et responsables, auparavant exemptées de la taxe, seront taxées à 3,5%.
  • Hausse de la taxe sur le tabac et l’alcool.
  • Hausse du barème de la taxe sur les véhicules de société. 
  • Hausse de l’assiette de la contribution sociale de solidarité des sociétés et contribution additionnelle dans le secteur financier.
  • Hausse des prélèvements sociaux sur l'assurance vie qui passe de 13,5% à 15,5% des plus-values au 1er juillet 2012 

Exonération "cadeaux" aux entreprises

La réduction Fillon permet aux entreprises certaines exonérations de cotisations sociales jusqu'à 1,6 fois le SMIC. Résultat, cela coûte une fortune, environ 30 milliards par an. (source)











  Energie :

- l'arnaque de envolée du prix du gaz



Chacun peut ainsi se faire une idée de la réussite et des échecs de Nicolas Sarkozy personnellement j'ai beaucoup de mal à trouver des réussites.

Voici une animation fort intéressant à propos du bilan économique de Sarkozt (source : l'Expansion)

(avec votre souris survolez les données pour avoir plus de détails)


Pour conclure, n'oubliez pas non plus le best of des mensonges de Sarkozy 2007-2012 qui est ici: 

http://www.perdre-la-raison.com/2011/02/le-best-of-des-mensonges-de-sarkozy.html
 
 
Je ne voudrais pas terminer ce billet sans rendre hommage à toute la palanquée de blogueurs et blogueuses de la blogosphère de gauche et plus particulièrement à mon confrère Juan qui, cinq années durant, jour après jour, a été une vigie en Sarkofrance, qu'il en soit ici remercié.