Dans
combien de villes le Front national a-t-il le plus de chances de
l'emporter aux élections municipales des 23 et 30 mars ? Ces derniers
mois, différentes études ont évoqué entre 70 et 100 communes où le parti
de Marine Le Pen serait en position de force, au vu de ses derniers
résultats électoraux. Le chiffre est en réalité nettement moins élevé,
pour une simple et bonne raison : le FN n'aura pas des listes dans
l'ensemble de ces communes.
Le parti de Marine Le Pen
présentera un candidat dans 41 des 78 villes de plus de 1 000 habitants
où il a enregistré ses meilleurs scores depuis 2012 (voir la méthodologie ci-dessous).
Dans les 37 autres communes, il sera absent. Soit – comme c'est le cas
la plupart du temps – parce qu'il n'a tout simplement pas réussi à
trouver suffisamment de volontaires pour constituer une liste ; soit
parce qu'il ne souhaite pas faire barrage à un maire sortant ayant
parrainé le Front national aux élections présidentielles, ou avec lequel
il entretient de bonnes relations (Saintes-Maries-de-la-Mer,
Courthézon, Pernes-les-Fontaines…) ; soit parce qu'il ne veut pas
présenter de candidat contre la Ligue du Sud, le parti d'extrême-droite
de Jacques Bompard (Orange, Bollène, Lapalud…).
Le
parti de Marine Le Pen sera ainsi absent dans plusieurs villes où le FN
a pourtant dépassé la barre des 50% aux dernières élections
législatives. Ce sera par exemple le cas à Contes (Alpes-Maritimes), où
le FN avait atteint 58% en juin 2012 ; à L'Escarène (Alpes-Maritimes),
où 56% des électeurs avaient voté FN ; à Noyelles-Godault
(Pas-de-Calais), où le FN avait recueilli 53,8% des voix… Idem à Rouvroy
(Pas-de-Calais), Aimargues (Gard), Ribaute-les-Tavernes (Gard),
Courcelles-lès-Lens (Pas-de-Calais), Drocourt (Pas-de-Calais) ou encore
Fontvieille (Bouches-du-Rhône), autres communes où le FN a obtenu plus de la moitié des voix mais où il ne présentera pas de candidat, faute de volontaires.