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Par La Voix de la Russie | « L’Europe pourrait s’écrouler en 2014 » – tel est le pronostic fait dans l’interview au journal allemand Der Spiegel
par Barry Eichengreen, professeur d’économie et de politologie à
l’Université de Californie à Berkeley. Son ancienne fonction de
conseiller du patron du FMI donne du poids supplémentaire à son avis.
Qui plus est, le pronostic est établi à partir des données
économiques comparatives objectives des Etats-Unis et de l’UE. Et ces
données ne portent pas en effet trop à l’optimisme, considère notre
observateur Piotr Iskenderov.
L’économie américaine s’est déjà remise des événements des
années passées et entame sa croissance, alors que ce n’est pas le cas
pour l’UE. Telle est la principale conclusion de Barry Eichengreen. En
outre, le risque persiste pour l’UE de gonflement de nouvelles bulles
financières, qui avaient en fait provoqué la crise économique globale de
2008-2009.
En effet, l’instabilité financière et les spéculations à la
bourse conséquentes déterminent toujours les tendances en Europe et
autour d’elle. Il n’est pas fortuit que ces derniers jours, les marchés
européens aient reçu le principal coup d’envoi positif de la « décision
de choc » de la Banque de Turquie de hausser tous les taux directeurs de
plusieurs points.Dans son interview à l’agence Reuters, l’expert
des marchés mondiaux du courtier interbancaire britannique ICAP, Chris
Clark a déclaré espérer que les actions résolues de la Banque de Turquie
seont capables de « stabiliser la situation », y compris sur les
marchés européens. Seulement, les problèmes proprement dits de la zone
euro n’en disparaîtront pas, a relevé dans l’entretien avec La Voix de la Russie
Alexeï Kouznetsov, qui dirige le Centre des études européennes à
l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales
auprès de l’Académie russe des sciences :
« Dans les pays de la zone euro, des problèmes sérieux,
il est vrai, demeurent. Naturellement, les spéculateurs vont jouer là
dessus et « récupérer » sur les fluctuations des actions et d’autres
titres. C’est somme toute assez logique. »
L’UE et la zone euro tiendront probablement le coup cette
année, comme elles l’ont fait durant toute leur existence, étant donné
que l’Etat garde tout de même un rôle considérable dans le système
bancaire, en prenant sur soi des engagements appropriés en matière de
stabilisation de la situation, comme cela a été le cas en Espagne.
Les actions du régulateur financier de Turquie, qui est suivant
différentes évaluations la 16e ou déjà la 10e économie du monde, sont
certes importantes. Toutefois, lorsqu’elles exercent une si forte
influence sur les marchés européens (et la Turquie, rappelons-le, ne
fait partie ni de la zone euro, ni de l’UE), cela indique cette fameuse
inclination de l’économie européenne pour les spéculations plutôt que
pour un réel assainissement reposant sur des facteurs de production.