La Tribune
« L'impensable devient inéluctable. »
C'est le titre d'une étude approfondie des analystes financiers
spécialistes des télécoms chez le courtier Oddo Securities parue ce
jeudi sur la concentration du secteur en France. Constatant que « les barrières psychologiques s'estompent », notamment au gouvernement et à Bruxelles, ils estiment que « les opérateurs semblent mûrs pour une consolidation après un nouveau pic de tension entre les acteurs en fin d'année », avec un feu d'artifice d'annonces sur la 4G et de déclarations acrimonieuses entre « millionnaires. »
Alors que Bouygues Telecom et SFR doivent annoncer ce vendredi leur
accord de mutualisation des réseaux mobiles, les experts tablent sur
d'autres scénarios. Ainsi un rachat de SFR par Numericable leur semble
« probable à 80% », celui de Bouygues Telecom par Free à 40%,
avec des synergies de 4,4 milliards d'euros, enfin celui de Virgin
Mobile par Orange, de moindre ampleur, plausible à 30%. Le marché semble
prêt à y croire : l'action Vivendi, maison-mère de SFR, a bondi de 3,5%
ce jeudi.
Les experts d'Oddo, qui rappellent le « pragmatisme » de Martin Bouygues qui avait cédé TPS à Canal Plus, croient en « une probabilité de 40% qu'une offre de 6 milliards d'euros soit formulée et acceptée. » Une grosse opération pour Free qui pourrait se passer de l'accord d'itinérance avec Orange (près de 720 millions d'euros en 2013 selon nos informations) et de terminer de déployer son réseau, tandis que Bouygues obtiendrait une bonne valorisation d'un actif dont la génération de cash-flow est au mieux proche de zéro contre 400 millions d'euros avant l'arrivée de Free Mobile.
Bouygues Telecom valorisé 6 milliards d'euros
Le rapprochement de SFR et Numericable, dont la rumeur circule depuis l'automne 2012 au moins, devient plus probable du fait de la forte motivation de Patrick Drahi, le premier actionnaire du câblo-opérateur, qui s'apprête à introduire en Bourse son fonds d'investissement Altice ce vendredi à Amsterdam, ce qui lui permettra de lever de l'argent frais et d'avoir une monnaie d'échange. Un rachat de SFR par LBO pourrait se faire sur une valorisation de 16 milliards d'euros et générer 3,5 milliards d'euros de synergies. Cette opération, si elle avait lieu, pourrait en entrainer d'autres. Notamment un rachat de Bouygues Telecom par Free, car la filiale de Bouygues pourrait se sentir marginalisée sur le fixe.Les experts d'Oddo, qui rappellent le « pragmatisme » de Martin Bouygues qui avait cédé TPS à Canal Plus, croient en « une probabilité de 40% qu'une offre de 6 milliards d'euros soit formulée et acceptée. » Une grosse opération pour Free qui pourrait se passer de l'accord d'itinérance avec Orange (près de 720 millions d'euros en 2013 selon nos informations) et de terminer de déployer son réseau, tandis que Bouygues obtiendrait une bonne valorisation d'un actif dont la génération de cash-flow est au mieux proche de zéro contre 400 millions d'euros avant l'arrivée de Free Mobile.