Une étude publiée par La Gazette des communes met
en lumière de forts taux de pauvretés et des disparités profondes selon
les arrondissements et les quartiers de la capitale.
Paris est-elle une ville bourgeoise?
Se boboïse-t-elle? La réponse est oui… mais pas toute la ville. Le taux
de pauvreté varie de 7% à 25% selon les arrondissements de la capitale,
d’après une étude du Centre d’observation et de mesure des politiques
sociales (Compas) pour La Gazette des communes.
Et malgré l’arrivée dans les quartiers populaires de catégories plus
argentées ces dernières années, certains restent marqués par un très
fort taux de pauvreté.
Paris arrive au 17e rang des grandes villes comptant
le moins d’habitants vivant sous le seuil de pauvreté (moins de 977
euros par mois, par ménage), avec un niveau moyen de 14%. Soit un taux
très proche de la moyenne nationale. « Mais le taux de pauvreté y
atteint plus de 20 % dans des arrondissements qui regroupent 200 000
habitants », note cette étude. Plus précisément, 25% de la population du
19e arrondissement est touché par la pauvreté, 24% de celle du 18e, 22%
de celle du 20e et 18% de celle du 10e. Les arrondissements les plus
riches, eux, sont le 7e (7%), le 6e (8%) et le 16e (9%).
« Derrière les moyennes, la pauvreté réapparaît »
Comme le note le site de Metronews,
l’étude utilise des indicateurs « plus fins » que l’Insee et montre des
disparités plus profondes encore entre les quartiers. Le taux de
pauvreté dépasserait même 40% dans une dizaine de quartiers de 18e,
19e et 20e arrondissements, mais aussi dans le 13e arrondissement.
Des disparités qui reflètent celles
que l’étude met en lumière au niveau national. Les taux de pauvreté
s’échelonnent en effet de 7% à 45 % selon les villes, Neuilly-sur-Seine
étant la plus riche tandis que Roubaix ferme le ban. Ce classement se
penche aussi précisément sur les arrondissements de Lyon et Marseille.
Et en tire une leçon: « A l’échelle des grandes villes, une très forte
densité peut faire disparaître des taux de pauvreté très forts
localement, qui se cachent derrière des moyennes: si on y regarde de
plus près, la pauvreté réapparaît. »
Source : L’Express