Electrolux possède quatre sites en Italie (Susegnana, Porcia,
Forli et Solaro), situés dans le nord et le centre de la péninsule, où
elle emploie quelque 5.700 personnes.
Lundi, sa direction a proposé aux syndicats un accord prévoyant une
baisse de salaire -de 40% selon les syndicats-, faute de quoi elle
pourrait délocaliser au moins l'une de ces usines en Pologne, où "le
coût du travail est quatre fois moins élevé".
Face aux protestations, le gouvernement a convoqué mercredi
après-midi à Rome une table-ronde avec les représentants syndicaux des
sites concernés, les collectivités locales et les dirigeants de
l'entreprise.
Dans un entretien à la télévision Rai3, le ministre du développement
économique, Flavio Zanonato, a affirmé s'engager "personnellement à tout
faire pour que la production Electrolux reste en Italie", et à y
parvenir "sans aide de l'Etat". "Il pourra y avoir des accords dits de
solidarité (entre la direction et les salariés, ndlr), comme cela s'est
fait dans d'autres cas, mais de réduction de 40% des salaires, je ne
crois pas", a-t-il ajouté.
Selon lui, Electrolux "ne souhaite pas la fermeture" de Porcia, la
plus grande des usines du groupe suédois en Italie, avec 1.200 salariés.
Dans le quotidien économique italien Il Sole 24Ore, l'administrateur
délégué d'Electrolux, Ernesto Ferrario, a démenti mercredi le chiffre
des 40%, estimant qu'il ne s'agissait que d'une "réduction du coût du
travail de trois euros de l'heure'. "Cela ne m'intéresse pas de savoir
de quelle manière le coût du travail sera diminué mais de toutes les
façons, il faut que cela se fasse", a-t-il ajouté.
"Ce n'est pas un plan industriel, c'est du chantage", a rétorqué un
responsable syndical Augustin Breda, selon lequel la perte de revenus de
40% inclut d'autres éléments (primes d'ancienneté, récupérations,
compensations pour jours fériés....). Mercredi matin, dans l'attente des
résultats de la réunion à Rome, des centaines de salariés grévistes
bloquaient les accès de trois des quatre usines du groupe en signe de
protestation, comme ils l'avaient déjà fait mardi.
Géant de l'électroménager domestique (frigidaires, aspirateurs,
machines à laver, fours), Electrolux (58.000 employés dans le monde)
possède notamment les marques AEG, Zanussi et Arthur-Martin.