Jeudi, 7 Juillet 2005 |
Réaction à chaud
Philippe Delbauvre | Tribune libre |
Je viens d'apprendre la nouvelle tout comme vous. Londres a été victime d'attentats. Certains ont déjà ressorti leurs vieux discours en imputant les actions à qui vous savez. Il semblerait que cela soit un groupe inconnu. Très doués pour des débutants. C'est le premier aspect ridicule de ces événements.
Londres a été frappée. Elle devait l'être. Cela avait été promis. On peut regretter que ces attentats touchent un peuple , mais Blair est toujours là et dans une guerre , conventionnelle ou pas, c'est toujours le peuple qui est en première ligne.
La réaction des élites européennes m'indigne. Elles sont en train de fanatiser leurs opinions publiques en pointant les quelques dizaines de morts outre manche. A lire un éditorial, j'apprends que « nous sommes tous des londoniens ». Vous peut être monsieur, moi pas. Je me situe de l'autre côté de la barrière. Les pauvres innocents de Londres ? Les femmes et les enfants irakiens victimes du blocus américains n'étaient t-ils pas eux aussi des innocents ? D'un côté quelques dizaines, de l'autre quelques centaines de milliers. Pas innocents la majorité des palestiniens tués ? Pourquoi ce deux poids de mesure ? Je veux bien admettre que pour un journaliste il est plus facile de montrer des images et de faire jouer la fibre affective en excluant toute analyse, mais le procédé s'apparente à de la désinformation.
Parce qu'il est peut être bon de raisonner et de se demander pourquoi ce sont les peuples de Bush, Aznar et Blair qui ont été touchés. Les lois du hasard présentent aussi leurs limites. Lorsqu'on se décidera à compendre qu'à se méler des affaires des autres un peu partout dans le monde, de plus en utilisant les armes, on ne récolte qu'une juste révolte, on aura avancé. Les américains, les espagnols ou aujourd'hui les anglais n'ont reçu qu'à doses homéopathiques ce que d'autres peuples ont subi auparavant à une toute autre échelle. C'est cette leçon là qu'il faut retenir. Que les américains fassent leur politique, mais que les européens cessent de leur emboiter le pas. On ne s'en portera que mieux. Ou alors il faut aller expliquer aux français que nos soldats doivent aller se battre à des milliers de kilomètres, sans intérêt vital, quitte à payer un Paris ensanglanté.
Vous allez vous amuser en 2012 en dépensant des montagnes d'argent, alors vous en paierez le prix: après tout alors que le terrien moyen vit avec 3 euros par jour, où se trouvent le scandale et l'indécence ? Je ne pense pas pour autant que c'était la raison qui a mené ces actions. Disons que cela tombe bien, et ne fait que confirmer le jugement de ceux qui tout en souhaitant du sport ne voulaient pas des jeux d'argent. Londres c'est aussi la city: il ne faut pas oublier qu'avant l'étalon dollar il y eut l'étalon livre sterling. Il ne faut pas oublier que Blair est un socialiste comme on en a jamais fait. Le G8 est aussi visé, cela va de soi: cette impertinence à l'égard des pays les plus démunis, cette façon de monopoliser les chaises au conseil permanent, cette onu qui fonctionne aux ordres. Tout cela a de quoi exaspérer ce qui constitue la majeure partie de la planète. Un G8 entre autre, consacré à l'Afrique et à sa pauvreté: cela fait des décénnies que cela dure. Ne s'agit t-il pas plutôt d'un partage de ressources ?
En fait, pour l'Européen moyen enfermé dans sa vie morne et répétitive les quelques dizaines de morts de Londres sont un divertissement teinté d'effroi. C'est bizarre, c'est pourtant ce qui se passe tous les jours en Irak, en Afghanistan ou en Palestine.
« l'Organisation secrète de la Djihad d'Al Qaïda en Europe" aurait revendiqué l'attentat. Organisation inconnue de toutes les polices, mais visiblement sachant faire sauter des bombes, mais mal. Une organisation décidée à faire des dégâts utilisent des lieux fermés afin d'accroître les phénomènes de panique et aussi d'augmenter l'onde de choc. En prévenant les membres d'un immeuble de grande taille que tout allait sauter et en déclenchant une bombe même de faible puissance au sein du même immeuble, on faisait là encore beaucoup de dégâts. Cette organisation secrète (son numéro de téléphone n'est pas dans l'annuaire) serait donc parvenue à ne faire qu'une quarantaine de morts avec quatre bombes. Je me demande quel serait le nombre de morts obtenus en balançant trois grenades reliées, dans une rame de métro pleine. Davantage d'effets mais moins de pub. Le monde a les yeux braqué sur Blair, dont on évoquait le départ il y a quelques semaines. Le G8, les jeux olympiques expliquent le phénomène.
Pas impossible qu'on trouve un passeport iranien sous la cloche de Big Ben, ou au palais de Windsor.
Londres a été frappée. Elle devait l'être. Cela avait été promis. On peut regretter que ces attentats touchent un peuple , mais Blair est toujours là et dans une guerre , conventionnelle ou pas, c'est toujours le peuple qui est en première ligne.
La réaction des élites européennes m'indigne. Elles sont en train de fanatiser leurs opinions publiques en pointant les quelques dizaines de morts outre manche. A lire un éditorial, j'apprends que « nous sommes tous des londoniens ». Vous peut être monsieur, moi pas. Je me situe de l'autre côté de la barrière. Les pauvres innocents de Londres ? Les femmes et les enfants irakiens victimes du blocus américains n'étaient t-ils pas eux aussi des innocents ? D'un côté quelques dizaines, de l'autre quelques centaines de milliers. Pas innocents la majorité des palestiniens tués ? Pourquoi ce deux poids de mesure ? Je veux bien admettre que pour un journaliste il est plus facile de montrer des images et de faire jouer la fibre affective en excluant toute analyse, mais le procédé s'apparente à de la désinformation.
Parce qu'il est peut être bon de raisonner et de se demander pourquoi ce sont les peuples de Bush, Aznar et Blair qui ont été touchés. Les lois du hasard présentent aussi leurs limites. Lorsqu'on se décidera à compendre qu'à se méler des affaires des autres un peu partout dans le monde, de plus en utilisant les armes, on ne récolte qu'une juste révolte, on aura avancé. Les américains, les espagnols ou aujourd'hui les anglais n'ont reçu qu'à doses homéopathiques ce que d'autres peuples ont subi auparavant à une toute autre échelle. C'est cette leçon là qu'il faut retenir. Que les américains fassent leur politique, mais que les européens cessent de leur emboiter le pas. On ne s'en portera que mieux. Ou alors il faut aller expliquer aux français que nos soldats doivent aller se battre à des milliers de kilomètres, sans intérêt vital, quitte à payer un Paris ensanglanté.
Vous allez vous amuser en 2012 en dépensant des montagnes d'argent, alors vous en paierez le prix: après tout alors que le terrien moyen vit avec 3 euros par jour, où se trouvent le scandale et l'indécence ? Je ne pense pas pour autant que c'était la raison qui a mené ces actions. Disons que cela tombe bien, et ne fait que confirmer le jugement de ceux qui tout en souhaitant du sport ne voulaient pas des jeux d'argent. Londres c'est aussi la city: il ne faut pas oublier qu'avant l'étalon dollar il y eut l'étalon livre sterling. Il ne faut pas oublier que Blair est un socialiste comme on en a jamais fait. Le G8 est aussi visé, cela va de soi: cette impertinence à l'égard des pays les plus démunis, cette façon de monopoliser les chaises au conseil permanent, cette onu qui fonctionne aux ordres. Tout cela a de quoi exaspérer ce qui constitue la majeure partie de la planète. Un G8 entre autre, consacré à l'Afrique et à sa pauvreté: cela fait des décénnies que cela dure. Ne s'agit t-il pas plutôt d'un partage de ressources ?
En fait, pour l'Européen moyen enfermé dans sa vie morne et répétitive les quelques dizaines de morts de Londres sont un divertissement teinté d'effroi. C'est bizarre, c'est pourtant ce qui se passe tous les jours en Irak, en Afghanistan ou en Palestine.
« l'Organisation secrète de la Djihad d'Al Qaïda en Europe" aurait revendiqué l'attentat. Organisation inconnue de toutes les polices, mais visiblement sachant faire sauter des bombes, mais mal. Une organisation décidée à faire des dégâts utilisent des lieux fermés afin d'accroître les phénomènes de panique et aussi d'augmenter l'onde de choc. En prévenant les membres d'un immeuble de grande taille que tout allait sauter et en déclenchant une bombe même de faible puissance au sein du même immeuble, on faisait là encore beaucoup de dégâts. Cette organisation secrète (son numéro de téléphone n'est pas dans l'annuaire) serait donc parvenue à ne faire qu'une quarantaine de morts avec quatre bombes. Je me demande quel serait le nombre de morts obtenus en balançant trois grenades reliées, dans une rame de métro pleine. Davantage d'effets mais moins de pub. Le monde a les yeux braqué sur Blair, dont on évoquait le départ il y a quelques semaines. Le G8, les jeux olympiques expliquent le phénomène.
Pas impossible qu'on trouve un passeport iranien sous la cloche de Big Ben, ou au palais de Windsor.