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dimanche 18 septembre 2005

Coalition droite – gauche marque déposée

Dimanche, 18 Septembre 2005
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Coalition droite – gauche marque déposée

Philippe Delbauvre

Politique
L'Allemagne, une fois de plus nous surprend. Les deux grands partis en présence qui sont le SPD (social-libéral) et la CDU (libéral-social) que par habitude on oppose aurait une idée fort séduisante à proposer aux électeurs. Celui d'un grand gouvernement de coalition. Sachant qu'il faut une majorité pour pouvoir diriger le pays et que ce que l'on appelle l'extrême droite et la CDU ne peuvent s'entendre suite à des différences notoires dans leurs conceptions sociétales, différences tout aussi notoire entre le SPD et ce que l'on appelle le parti de gauche PDS, c'est la seule solution restante. Les allemands nous apportent la pleine lumière sur les événements politiques de ces dernières années. Alors qu'en France l'obscurité souhaitée par la gauche et la droite et pratiquée par des oppositions factices reste la règle, en Allemagne on annonce la couleur en toute honnêteté. Autant avouer que je préfère l'attitude adoptée outre-Rhin qui a le mérite de la clarté. Elle justifie aussi les analyses du réseau radical qui considère qu'il n'y a plus d'alternance politique en France, mais simplement des changements d'équipes, portant certes des couleurs différentes mais pratiquant la même politique. Bien entendu, le scrutin n'a pas encore eu lieu, mais c'est la perspective la plus probable qui s'annonce. Cela signifie que dès lors où on est situé au voisinage du centre géographique de la vie politique française, c'est à dire ce que l'on appelle couramment le système, on a sa place au gouvernement. Les noms de partis sont comme les marques de lesssive: dénomination différente, emballage différent, mais même produit. Entre les libéraux partisans du libéralisme, ce qui a le mérite de la cohérence et Jospin premier ministre déclarant que le gouvernement n'avait pas à intervenir dans le cadre de l'affaire michelin, ou se trouve la différence ? L'un s'appelle socialiste, l'autre libéral, l'un fût prof, l'autre énarque et le résultat est le même. Il est bien beau de dire que gauche et droite sont désuets. Encore faut t-il en prendre acte et en comprendre la signification.

Ce n'est pas tant qu'il y aurait des courants qui s'entendent entre la gauche et la droite, comme on le croît parce qu'on l'a fait accroire, l'étude politique montre le contraire. On peut se souvenir de la candidature Chevènement qui fut une catastrophe au final si on souhaite un exemple. Non, la fin de ce clivage est la conséquence de l'accord entre ce que l'on appellait auparavant gauche et droite et que, malheureusement on continue d'appeler ainsi, accord pratiquement unanime sur le traitement des problèmes de société. Tout est dès lors réduit à des simples ambitions personnelles. Il suffit de choisir la bonne écurie, ou de se mettre derrière le bon étalon. Le scrutin français ne permet pas de prouver ce qui fût avancé, une dose respectable de proportionelle modifierait la donne.