Mercredi, 7 Septembre 2005 |
Fonction publique : clarification
Philippe Delbauvre | Politique |
La fonction publique (« les fonctionnaires ») fait l'objet de la part des autres salariés d'un mélange assez stupéfiant de quolibets, de mépris mais aussi d'envie et parfois de respect. Paradoxalement si nombre de français s'accorde à reconnaître qu'il y en a trop (sans en connaître le nombre ), ils éprouvent des difficultés insurmontables à indiquer dans quels secteurs les postes devraient être supprimés et en quel nombre.
Les phénomènes de délocalisations, les privatisations, le mal-être social s'ils n'excusent pas la vindicte populaire permettent au moins de l'expliquer. Il fût une époque où la situation était inversée et où le fonctionnaire était davantage plaint que raillé. A titre d'exemple, le corps des enseignants au début des années 80 recevait davantage l'aumone qu'un traitement (avant dernière place en Europe).
Effectuons un rappel des chiffres, sachant que les statuts sont quelquefois très complexes et donnent probablement lieu à des migraines aux statisticiens chargés des études.
En tout premier lieu, on doit savoir que la fonction publique se décompose en trois catégories qui sont la fonction publique d'état, la fonction publique territoriale et ( sans doute la plus appréciée), la fonction publique hospitalière.
Début 2004, la fonction publique emploie 5 millions de personnes ce qui correspond à 20 % des salariés. On est donc bien loin de l'économie soviétique que l'on veut nous présenter. Exprimé autrement, quatre français sur cinq ne sont pas fonctionnaires. Gageons que s'il y avait davantage de places aux différents concours (où l'on se bouscule, ce qui est quand même paradoxal), le pourcentage serait différent.
Globalement 50 % travaillent pour la fonction publique d'état.
30 % appartiennent à la fonction publique territoriale.
Les 20 % restants officient dans la fonction publique hospitalière.
On trouve également des emplois aidés comme les CES ou emplois jeunes. Ceux ci représentent environ 250 000 personnes. Les temps incomplets sont évidemment dans cette catégorie légion. Dans le même registre, il faut savoir que 80 % seulement sont titulaires. Voilà qui remet sérieusement en cause l'idée de la sécurité d'emploi tant reprochée par les autres travailleurs. Ce qui signifie que 15 % des fonctionnaires sont des non-titulaires ce qui surprend celui qui n'a pas consuluté les chiffres. Les 5% restants sont représentés dans des catégories particulières.
Ces non-titulaires sont répartis différemment, 20 % pour la fonction publique territoriale, 13% pour la fonction publique hospitalière et pour la fonction publique d'état. En effet, certains postes ne peuvent être occupés par des titulaires, de même que d'autres correspondent à des emplois saisonniers. Ainsi les disparités sont importantes. Dans la fonction publique d'état on trouve 45 % de cadres alors que dans la fonction publique territoriale le taux chute à 8 % pour remonter à 14 % dans la fonction publique hospitalière. Ces chiffres ne doivent pas nous tromper: ils incluent les enseignants dans le premier cas et le corps des médecins dans le troisième. En fait dans ces trois secteurs la catégorie C qui n'est autre que la plus ingrate, la moins rémunérée et la moins gratifiante est nettement majoritaire.
Sans sombrer dans la caricature, le fonctionnaire représentatif est donc l'agent d'execution, sans perspective d'avenir et mal payé.
Les phénomènes de délocalisations, les privatisations, le mal-être social s'ils n'excusent pas la vindicte populaire permettent au moins de l'expliquer. Il fût une époque où la situation était inversée et où le fonctionnaire était davantage plaint que raillé. A titre d'exemple, le corps des enseignants au début des années 80 recevait davantage l'aumone qu'un traitement (avant dernière place en Europe).
Effectuons un rappel des chiffres, sachant que les statuts sont quelquefois très complexes et donnent probablement lieu à des migraines aux statisticiens chargés des études.
En tout premier lieu, on doit savoir que la fonction publique se décompose en trois catégories qui sont la fonction publique d'état, la fonction publique territoriale et ( sans doute la plus appréciée), la fonction publique hospitalière.
Début 2004, la fonction publique emploie 5 millions de personnes ce qui correspond à 20 % des salariés. On est donc bien loin de l'économie soviétique que l'on veut nous présenter. Exprimé autrement, quatre français sur cinq ne sont pas fonctionnaires. Gageons que s'il y avait davantage de places aux différents concours (où l'on se bouscule, ce qui est quand même paradoxal), le pourcentage serait différent.
Globalement 50 % travaillent pour la fonction publique d'état.
30 % appartiennent à la fonction publique territoriale.
Les 20 % restants officient dans la fonction publique hospitalière.
On trouve également des emplois aidés comme les CES ou emplois jeunes. Ceux ci représentent environ 250 000 personnes. Les temps incomplets sont évidemment dans cette catégorie légion. Dans le même registre, il faut savoir que 80 % seulement sont titulaires. Voilà qui remet sérieusement en cause l'idée de la sécurité d'emploi tant reprochée par les autres travailleurs. Ce qui signifie que 15 % des fonctionnaires sont des non-titulaires ce qui surprend celui qui n'a pas consuluté les chiffres. Les 5% restants sont représentés dans des catégories particulières.
Ces non-titulaires sont répartis différemment, 20 % pour la fonction publique territoriale, 13% pour la fonction publique hospitalière et pour la fonction publique d'état. En effet, certains postes ne peuvent être occupés par des titulaires, de même que d'autres correspondent à des emplois saisonniers. Ainsi les disparités sont importantes. Dans la fonction publique d'état on trouve 45 % de cadres alors que dans la fonction publique territoriale le taux chute à 8 % pour remonter à 14 % dans la fonction publique hospitalière. Ces chiffres ne doivent pas nous tromper: ils incluent les enseignants dans le premier cas et le corps des médecins dans le troisième. En fait dans ces trois secteurs la catégorie C qui n'est autre que la plus ingrate, la moins rémunérée et la moins gratifiante est nettement majoritaire.
Sans sombrer dans la caricature, le fonctionnaire représentatif est donc l'agent d'execution, sans perspective d'avenir et mal payé.