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mercredi 7 septembre 2005

Mazarine dogmes et réflexions

Mercredi, 7 Septembre 2005
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Mazarine dogmes et réflexions

Philippe Delbauvre

Politique
Lorsque l'on parle de Mazarine, on sait à l'avance que c'est à la fille longtemps cachée puis exhibée de François Mitterand. Fruit d'un amour adultérin la jeune femme a entrepris une carrière d'écrivain(e) et vendu des livres auprès d'un public avant tout soucieux de juger comment peut écrire la fille d'un président de la république. De l'avis des connaisseurs, il n'y avait là rien d'extraordinaire, et l'engouement passé, tout fût oublié.

La dame est de retour, exploitant un fait divers des plus communs dans la France d'aujourd'hui, à savoir le brassage des cultures. La dame aurait rencontré un monsieur très probablement musulman. Il s'en est suivi un enfant mixte de deux cultures religieuses. Si le problème mérite réflexion, il n'est pas nécessaire pour autant d'aller faire référence à l'ancien président pour tenter de faire accroîre des jugements qui défient la logique.

Ainsi l'autoproclamée fée du socialisme nous énonce qu'elle est « pas croyante mais catholique ». Le phénomène inverse est évidemment plus courant. Peut être que la lecture de Maurras chère à son père a laissé des traces dans les gênes, le penseur nationaliste ne disant pas autre chose. Encore faut t-il remarquer que le penseur de l'action française s'était expliqué sur ce choix paradoxal, surtout à l'époque. Lorsque l'on ne croit pas en Dieu et que l'on se définit comme catholique, c'est que l'on retire de cette religion tout ce qui est divin. Que reste t-il donc ? L'architecture des cathédrales ? Le cérémonial ? La continuité historique ? Le rôle de stabilisateur social ? Ce n'est pas tant le mystère de la foi que celui du manque explications qui appert.

L'histoire se complique puisque le père est « musulman non religieux ». Là encore plusieurs explications peuvent être proposées. On peut convenir que contrairement à son épouse, il a la foi mais n'apprécie pas les mosquées. Un libre penseur de l'Islam en quelque sorte. Voilà un couple bien assorti: il croira pour elle au dieu des musulmans et elle lui fera visiter les abbayes. A moins qu'ils ne perdent Dieu et ne trouvent les boites de nuit.

L'histoire se complique: l'enfant devra avoir la double éducation religieuse. Mais laquelle ? Avec ou sans mosquée ou église, avec ou sans Dieu ? Mystère encore. Il aura le choix de ce que l'on ne sait pas. La circoncision n'est pas évoquée. Bizarre. L'objectif est louable, mais cela risque de ne rien donner du tout. Et pour cause.

Ensuite, la dame énonce un postulat: attention les yeux: "Toutes les religions se valent du point de vue dogmatique, tous les dogmes peuvent conduire aux intégrismes et les intégrismes me glacent".

De quoi faire mourir de rire tous les théologiens. Toutes les religions ont justement des dogmes différents et se sont opposés à ce sujet. Quant au lien entre dogme et intégrisme, sachant qu'une arme à feu peut tuer autant l'interdire y compris à la police.

Si maintenant l'enfant doit être au courant de ces racines, c'est bien par référence à une identité auquel cas c'est cohérent. Mais je comprends mal comment des dogmes similaires peuvent donner lieu à des communautarismes.