Mardi, 13 Mars 2007 |
Sur la perception du phénomène de l’immigration par l’électorat français
Philippe Delbauvre | Politique |
L’institut de sondage Ifop a publié le cinq mars les résultats d’une enquête dont l’objet était la perception du phénomène de l’immigration par l’électorat français.
En guise d’introduction avant de présenter ces résultats, j’invite le lectorat, toutes obédiences confondues, à vérifier systématiquement les informations à la source lorsqu’un media, quel qu’il soit, se décide afin de faire passer un message rarement innocent à y faire référence. En effet, bien trop souvent, les données transmises sont partiales parce que partielles et nombre de journalistes n’hésitent pas à donner une image déformée de la réalité parce que présentée de manière tronquée donc truquée.
Par l’intermédiaire d’une dépêche d’information sur internet, j’ai appris que la France était partagée en deux parties sensiblement égales sur le sujet. Sachant qu’intuitivement dans notre cher pays toute question d’ordre politique fait apparaître le confortable clivage entre la gauche et la droite, il devient logique d’attribuer spontanément le pour à la gauche et le contre à la droite. C’est justement cette partition que l’analyste de l’étude souligne en justifiant que l’immigration est considérée comme une chance pour la France pour 60% des sympathisants de gauche et seulement 37% de ceux de droite. Or, rien ne nous empêche d’analyser nous aussi, sans pour autant se contenter de l’habituel référentiel : font ainsi défaut dans ce compte rendu sommaire 40% à gauche et 63% à droite. Autrement exprimé, alors que l’on pouvait s’attendre à au moins un résultat de l’ordre de 80% dans chacun des deux camps avec des choix néanmoins opposés, on trouve certes une bipartition mais au sein de chacun des camps politiques. Voilà qui est dévoilé.
En conséquence, au même titre que lors du référendum européen, la ligne de fracture ne passe plus par l’axe médian mais sépare le centre et sa périphérie de gauche comme de droite du reste de l’électorat situé dans ce que l’on appelle de manière un peu commode les extrêmes.
Ce phénomène n’est pourtant pas nouveau et il serait bon que les analystes politiques assimilent la nouvelle donne surtout lorsque ceux ci s’expriment par l’écriture même du directeur de l’institut.
En ce qui concerne l’ancien schème, force est de constater que plus on vieillit et plus on s’oppose à l’immigration. Est ce la peur de la nouveauté ? Est ce l’expérience ? La maturité ? Evidemment c’est ici qu’un sondage convenablement réalisé aurait distingué au sein de la population mure comme parmi les jeunes, les sympathisants de gauche et de droite afin d’analyser qu’elle était l’évolution politique des deux familles au cours du temps. C’est une évidence que d’énoncer que le gaullisme entre temps devenu pompidolisme se nomme aujourd’hui libéralisme au même titre que le socialisme via le social-démocratisme est appelé aujourd’hui du même nom que son jumeau. Perception personnelle, tous les « âgés » de gauche comme de droite ont connu la célèbre communale avec ses cours de morale et dans sa version la plus progressiste la célébration de la grande république. Si dans ses choix politiques, cette tranche a pu incliner vers la gauche universaliste, elle n’en a pas moins dans son fond été marquée à droite façon ancienne mouture.
Il est bon de rappeler que le sondé est sous influence, même involontaire, du sondeur. Ainsi, malgré pratiquement un quart de siècle de médiatisation du Front National, il existe toujours une partie de l’électorat de ce mouvement qui n’ose déclarer sa flamme à un enquêteur anonyme. Cela se traduit par le décalage bien connu entre les intentions de vote déclarées et la réalité à l’énoncé des résultats. Il va de soi que le sujet de l’immigration est dans les esprits en corrélation directe avec le parti de Jean Marie Le Pen. En cela, on ne s’avance guère en disant que c’est bien moins de 60% de l’électorat de gauche qui dit oui à la chance que constitue l’immigration tout comme ils ne doivent pas être 37% à droite à faire le même choix.
Les autres questions portaient sur le bienfait ou non de l’immigration choisie et sur l’aptitude qu’auraient les présidentiables pas encore élus de résoudre un problème déjà résolu chez les élites. Voilà qui ne m’intéresse pas : qu’ai je à savoir ce que pensent mes contemporains de cette immigration à la carte puisque, comme à l’habitude, les états majors ont décidé oui pour nous ? Qu’ai je à savoir de la compétence attribuée dans ce domaine à l’une ou à l’autre par mes compatriotes puisque dans le cadre du système politique revendiqué par les unes ou les autres c’est l’économie qui dicte sa loi et donc qu’en conséquence à l’immigration les Français seront assujettis.
En guise d’introduction avant de présenter ces résultats, j’invite le lectorat, toutes obédiences confondues, à vérifier systématiquement les informations à la source lorsqu’un media, quel qu’il soit, se décide afin de faire passer un message rarement innocent à y faire référence. En effet, bien trop souvent, les données transmises sont partiales parce que partielles et nombre de journalistes n’hésitent pas à donner une image déformée de la réalité parce que présentée de manière tronquée donc truquée.
Par l’intermédiaire d’une dépêche d’information sur internet, j’ai appris que la France était partagée en deux parties sensiblement égales sur le sujet. Sachant qu’intuitivement dans notre cher pays toute question d’ordre politique fait apparaître le confortable clivage entre la gauche et la droite, il devient logique d’attribuer spontanément le pour à la gauche et le contre à la droite. C’est justement cette partition que l’analyste de l’étude souligne en justifiant que l’immigration est considérée comme une chance pour la France pour 60% des sympathisants de gauche et seulement 37% de ceux de droite. Or, rien ne nous empêche d’analyser nous aussi, sans pour autant se contenter de l’habituel référentiel : font ainsi défaut dans ce compte rendu sommaire 40% à gauche et 63% à droite. Autrement exprimé, alors que l’on pouvait s’attendre à au moins un résultat de l’ordre de 80% dans chacun des deux camps avec des choix néanmoins opposés, on trouve certes une bipartition mais au sein de chacun des camps politiques. Voilà qui est dévoilé.
En conséquence, au même titre que lors du référendum européen, la ligne de fracture ne passe plus par l’axe médian mais sépare le centre et sa périphérie de gauche comme de droite du reste de l’électorat situé dans ce que l’on appelle de manière un peu commode les extrêmes.
Ce phénomène n’est pourtant pas nouveau et il serait bon que les analystes politiques assimilent la nouvelle donne surtout lorsque ceux ci s’expriment par l’écriture même du directeur de l’institut.
En ce qui concerne l’ancien schème, force est de constater que plus on vieillit et plus on s’oppose à l’immigration. Est ce la peur de la nouveauté ? Est ce l’expérience ? La maturité ? Evidemment c’est ici qu’un sondage convenablement réalisé aurait distingué au sein de la population mure comme parmi les jeunes, les sympathisants de gauche et de droite afin d’analyser qu’elle était l’évolution politique des deux familles au cours du temps. C’est une évidence que d’énoncer que le gaullisme entre temps devenu pompidolisme se nomme aujourd’hui libéralisme au même titre que le socialisme via le social-démocratisme est appelé aujourd’hui du même nom que son jumeau. Perception personnelle, tous les « âgés » de gauche comme de droite ont connu la célèbre communale avec ses cours de morale et dans sa version la plus progressiste la célébration de la grande république. Si dans ses choix politiques, cette tranche a pu incliner vers la gauche universaliste, elle n’en a pas moins dans son fond été marquée à droite façon ancienne mouture.
Il est bon de rappeler que le sondé est sous influence, même involontaire, du sondeur. Ainsi, malgré pratiquement un quart de siècle de médiatisation du Front National, il existe toujours une partie de l’électorat de ce mouvement qui n’ose déclarer sa flamme à un enquêteur anonyme. Cela se traduit par le décalage bien connu entre les intentions de vote déclarées et la réalité à l’énoncé des résultats. Il va de soi que le sujet de l’immigration est dans les esprits en corrélation directe avec le parti de Jean Marie Le Pen. En cela, on ne s’avance guère en disant que c’est bien moins de 60% de l’électorat de gauche qui dit oui à la chance que constitue l’immigration tout comme ils ne doivent pas être 37% à droite à faire le même choix.
Les autres questions portaient sur le bienfait ou non de l’immigration choisie et sur l’aptitude qu’auraient les présidentiables pas encore élus de résoudre un problème déjà résolu chez les élites. Voilà qui ne m’intéresse pas : qu’ai je à savoir ce que pensent mes contemporains de cette immigration à la carte puisque, comme à l’habitude, les états majors ont décidé oui pour nous ? Qu’ai je à savoir de la compétence attribuée dans ce domaine à l’une ou à l’autre par mes compatriotes puisque dans le cadre du système politique revendiqué par les unes ou les autres c’est l’économie qui dicte sa loi et donc qu’en conséquence à l’immigration les Français seront assujettis.