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lundi 24 mai 2010

Dominique Strauss-Kahn est-il un libéral de droite ?


Alain Rebours



Dominique Strauss-Kahn est-il un libéral de droite ? Interrogé par la servile Arlette Chabot qui n'a assurément pas le même comportement avec les représentants du Front national, Dominique Strauss-Kahn, patron du fonds monétaire international et favori pour les sondages dont font l'objet les futures présidentielles, a su malgré quelques mutismes politiciens, prendre le Parti socialiste à contrepied.

C'est ainsi, et le mot est d'importance, qu'il n'a pas hésité à fustiger les dogmes en matière économique et notamment en ce qui concerne la retraite à soixante ans. Voici donc un pavé dans la mare de la gauche qui semble avoir fait du sujet un casus belli, un dogme justement. On peut aussi définir ce qu'est un homme qui refuse tout dogme en économie: c'est un libéral de droite qui veut laisser au marché la possibilité de se développer librement avec les risques que nous connaissons, dont nous avons souffert et continuons de souffrir.

Voilà donc une intervention qui fait mal au Parti socialiste et qui constitue un renfort inespéré pour Nicolas Sarkozy et les siens qui voit leur politique opportuniste louée par l'argentier le plus important du monde, de surcroît estampillé à gauche. Compte tenu des effets dévastateurs de la politique libérale avec les répercussions sociales qui vont de pair, ce n'était vraiment pas le moment de surenchérir. C'est pourtant ce qu'il a fait.

Le personnage mondialiste a aussi su rester dans le flou dès lors où l'on attendait des propositions novatrices ou des réponses franches. C'est ainsi que si le départ différé des classes moyennes supérieures à la retraite ne pose intuitivement aucun problème, nos politiques en sont un exemple flagrant, n'a pas été clairement posé le départ en retraite anticipé des salariés ayant eu une activité des plus pénibles. Plus exactement, cela l'a été mais sans préciser, et c'était justement là où il était attendu, le comment quant à la détermination de la pénibilité de certains travaux qui suppose bien évidemment des négociations particulièrement tendues: il va de soi en effet, qu'ils seront nombreux, ceux qui voudront être classés dans la sphère des activités épuisantes ou dangereuses, ce afin de bénéficier des avantages susnommés: pas de réponse.

Il est un autre point sur lequel Dominique Strauss Kahn s'est abstenu de répondre qui est celui d'un éventuel destin national en France, c'est à dire de sa candidature à la prochaine élection présidentielle de 2012. J'étais à le l'écouter et à le regarder gêné pour lui tant la réponse à l'obséquieuse Arlette Chabot comportait de politicard ou de roublard. On se demande en effet en quoi le fait de travailler au fonds monétaire international l'empêche de se prononcer sur une question que se posait nombre de téléspectateurs. Bref, comme pour le classement des professions qui pose un réel problème et se trouve être embarrassant, il s'est tu.

Voilà au moins le mérite au moins de cette émission où l'on a pu observer un personnage tel qu'il est c'est à dire froid et calculateur malgré quelques poses séductrices. Il est certes un expert et c'est pour cette raison que beaucoup de Français lui font déjà confiance. Le problème est que cette expertise concerne une structure qui ne fonctionne pas, ce que nous montre les crises à répétition que nous subissons année après année. Ne vaudrait-il pas mieux s'enquérir de quelqu'un d'un moindre niveau mais opérant dans un système qui tourne bien ? Là où les Français se trompent pour beaucoup c'est qu'ils espèrent toujours l'homme providentiel, que ce soit Nicolas Sarkozy hier ou Strauss Kahn aujourd'hui alors que ce n'est pas celui qui est aux commandes qui est important mais la structure politico-économique encadrante.