"Round Affectif" de Johan Livernette éditions "Presses du Midi", 2007, Toulon
Ce deuxième roman que nous présentons de Livernette est une
bonne preuve que la boxe est un sport noble si elle est imaginée par des
auteurs talenteux comme
Livernette (en littérature) ou Scorcese (le réalisateur du film
"Ragging Bull", cité au début du roman sur la page 7). Ce n'est pas
vraiment une suite de nouvelles mais plutôt un roman avec son crescendo
dramatique se faisant sentir dès le début. Un des protagonistes
se nomme Gilles et son nom de famille Rousseau est lu mais pas avant la
page 111. Ainsi s'appelera le protagoniste de son roman suivant "Deux
cris dans la nuit" que nous avons déjà présenté aussi. Ce n'est pas du
tout par hasard si l'auteur dédicasse cet écrit
à la mémoire de son père sur la page 5. C'est pour nous donner le ton
dès le début et la certitude qu'il envisage ce sport comme un sport
moral et humain. Malgré le fait que sur la page 12 il y a une faute de
frappe qui dérange (l'année 2050, on n'est pas
du tout au domaine de la science-fiction) le roman est très bien écrit
et dactylographié aussi par cette maison d'édition marginale. "Dès lors
mon esprit est déjà aux States en train de suivre l'entrainement d'Oscar
de la Hoya ou bien survolter la statue de
la Liberté ou encore faire la brique au milieu de danseuses
afro-américaines vues dans les clips" (op.cit.page 29). L'argot juvenile
donc est un élément fort alors dès les premières pages. Ce sont
d'autres fans du sport qui nous disent un peu plus loin : "Ouais,
le cul des gonzesses" (op.cit.page 59). "..ça, plus détention
d'armes,j'ai pris au total pour cinq ans ferme" (ibid). Les chapitres
sont numérotés et portent des titres différents. Le zapping devant la
télé française va et vient mais l'attention de la plupart
des télé-spectateurs semble être "le cul est partout dans la société.
Je ne vois pas pourquoi la boxe échapperait à la règle... et puis de
faire consommer aussi la communauté gay" (ibid). Nous aurions préféré
que le bel auteur Livernette serait plus proche
de cette dernière communauté, même si cette dernière nous a autant déçu
dernièrement ! Le bistrot est assimilé à la chapelle sur la page 82 et
"dans cette même lignée,des maîtres à penser en activité méritent aussi
le détour et une médiatisation plus conséquente
qui aurait des répercussions positives sur la société ; Bernard Werber,
Boris Cyrulnik, Jean-François Kahn, Max Gallo, Georges Charpak, Henri
Pena-Ruiz, Alain Soral... avec une attention encore plus poussée
concernant les deux derniers dont les sensibilités
me touchent particulièrement" (op.cit.page 40). A la fin (entre les
pages 185 et 201) il y a un "abécédaire pugilistique"(op.cit.p.185) qui
nous apporte des éclaircissements plus poétiques sur la boxe dont
plusieurs passages nous ont surpris et émerveillés.
Ecrit par Dionysos Andronis