Fin de cycle et élections européennes
Tout cela fonctionne de moins en moins bien, mais l’oligarchie continue à jouer la même pièce depuis plus de quarante ans. Seuls les acteurs, toujours plus mauvais, changent. Elle pense que son petit jeu, qui a réussi durant des décennies, le peut encore. Or l’oligarchie est intellectuellement vide. De pensée, elle n’en a point d’autre que le prêt à penser qui lui est servi dans leurs écoles, Science Po, Hec, Ena, etc. et n’a d’autre horizon que « gérer ». Ce sont des âmes mortes qui, comme l’écrivait Péguy en juillet 1914, ont succombé à l’accumulation de leur paperasserie, de leur bureaucratie. On se retrouve avec des gens qui ne connaissent rien à la réalité, rien à la vie quotidienne, rien à l’économie et fonctionnent en vase clos.
Avec le choc pétrolier de 1974, nous sommes entrés dans un cycle de déclin français, accéléré par Mitterrand et aggravé par ses successeurs. Ce cycle, c’est la volonté de l’arrimage monétaire à l’Allemagne dont l’effet, à travers l’euro qui est un mark faible et un franc fort, déprime notre économie ; c’est l’incapacité à lutter contre la désindustrialisation ; c’est l’accélération non maîtrisée des dépenses des pouvoirs publics ; c’est l’immigration massive allogène enclenchée par la loi Giscard-Chirac sur le regroupement familial et source d’un fardeau financier toujours alourdi (en France 60% des envahisseurs sont illettrés contre 30 % en Grande-Bretagne et … 5 % au Canada) ; c’est libéralisme des mœurs banalisé dès 1968, continué par la loi Veil et aggravé par les lois sur le mariage des invertis, sur la PMA, etc. ; c’est la dégradation de la qualité de l’enseignement et de la formation technique des jeunes générations dont le rôle est central dans la croissance économique.
En 2019, alors que les mentalités ont peu évolué, nous arrivons en fin de partie, tandis que le monde est entré dans une nouvelle ère depuis quinze ans avec les technologies numériques, les GAFA, le réveil chinois, la reprise en main de la Russie, la crise du Proche-Orient et l’invasion migratoire subséquente, l’agressivité islamique, la déliquescence de l’Europe occidentale et cette réaction épidermique qu’est la montée des mouvements populistes.
Politiquement, outre la baisse du niveau du personnel politique, nous assistons à la disparition des grands récits fédérateurs susceptibles de structurer l’électorat dans la durée et au déclin conjoint des partis politiques traditionnels qui structuraient (même formellement) la vie politique. Cela se conjugue à une défiance croissante à l’égard du système représentatif, tandis que nos sociétés sont marquées par une fragmentation sociale et culturelle due au multiculturalisme et par la césure irrémédiable entre une minorité dénationalisée, acquise au mondialisme et le reste du peuple, agressé dans sa chair. Cette délégitimation du pouvoir engendre un « dégagisme » qui fait émerger des personnages politiques sans assise électorale solide, fragilisant un peu plus l’ensemble. Il ne faut pas s’étonner, dès lors, que soit apparu un mouvement comme celui des Gilets jaunes.
Pourtant, rien ne change. L’oligarchie d’Anti-France continue imperturbablement son entreprise de destruction, feignant d’ignorer le légitime rejet dont elle est l’objet de la part des Français, les réprimant sans ménagement lorsqu’ils manifestent en jaune, les réduisant à l’état de voyous incultes et, pire encore selon son registre de bien pensance, du péché suprême d’antisémitisme, bien que ce petit jeu fonctionne de moins en moins. Que nous propose Macron ? De vendre les infrastructures de la France aux étrangers, comme les aéroports, d’accélérer le fédéralisme européen alors que l’U.E. s’enfonce dans une impasse, de dissimuler une politique migratoire laxiste. Comme ses prédécesseurs, il s’empresse d’aller au dîner du CRIF, de pratiquer l’islamophilie. Mais il est vrai, qu’il y est encouragé par une Eglise qui, à la suite de François zéro, vante les mérites de l’accueil des « migrants ». Les contrôles réglementaires de nature carcérale et de tous ordres ne vont pas cesser. L’Etat va installer de nouveaux radars en nombre encore plus grand et supposés résister aux dégradations … jusqu’à ce que les Français, exaspérés, leur montrent le contraire.
Tourné vers son rêve européiste, Macron qualifie le nationalisme de « lèpre » et vante son projet cosmopolite et mondialiste, autrement dit un projet d’Anti-France, d’anti civilisation européenne. En effet, la fracture révélée en France par la crise des Gilets jaunes s’étend à toute l’Europe, sous des formes diverses, avec la montée des partis dits populistes et avec l’opposition de plus en plus frontale entre Bruxelles, le tandem franco-allemand d’une part et les peuples d’Europe centrale emmenés par Viktor Orban.
Actuellement, les grandes questions du moment n’engendrent qu’un chaos idéologique et politique, une absence de réponse cohérente. Aucune force politique n’est en mesure de proposer un projet collectif crédible et cohérent. En dépit de quelques nuances, partout règne le même sentiment d’impuissance, de médiocrité et de précarité politiques. En France, Macron n’est fort que de la médiocrité ou de la fragilité de ses oppositions.
Seuls les nationalistes ont un projet cohérent, solide, parce qu’ancré dans une tradition de 2000 ans d’histoire et fondé sur la doctrine nationaliste, fruit de l’expérience de l’histoire et pensé en fonction du seul intérêt des peuples. C’est la raison pour laquelle l’oligarchie les diabolise, les persécute, veut les museler.
Les prochaines élections au parlement de l’U.E. vont révéler cette lutte entre les peuples qui ne veulent pas mourir et les agents du projet mondialiste, dont Macron se veut le champion.
Aucun facteur de déstabilisation n’est à négliger : si les « eurosceptiques » dominent, ce ne sera certes pas l’estocade, mais une banderille de plus, après le Brexit, aura été plantée dans ce projet, déjà agonisant en Europe, réalité que peu de gens ont saisie. N’en attendons rien de plus. En France, par exemple, un parti comme le Rassemblement national défendra une position au vernis nationaliste comme une poutre vermoulue soutient un toit. Mais, dans le cas précis de cette élection, à la différence d’élections présidentielles ou législatives, il est d’intérêt révolutionnaire, en l’absence de liste nationaliste authentique, d’urner en faveur d’une liste eurosceptique, afin de contribuer à donner une chance d’entraver, tant soit peu, le « machin » bruxellois et ceux qui l’animent.
MILITANT.
Éditorial de MILITANT n° 714 d’Avril 2019SOMMAIRE :
Fin de cycle et élections européennes (Militant)………………………………………………………………………… page 3
Le gazoduc Nordstream 2, un concentré de conflits d’intérêts (Nicolas OUGAROV)……………………… pages 4 et 5
Transgression et transhumanisme (André GANDILLON) ……………………………………………………………pages 6 à 10
Les investissements chinois en Europe, signe de déclin européen (Maurice GUFFROY) ………………..pages 11 à 13
Les néo réactionnaires de la Silicon Valley (Albert FOEHR)………………………………………………………… page 14
Le problème de Macron : comment bâillonner les Français (Emile MALLIEN)……………………………… page 15
Chronique impertinente……………………………………………………………………………………………………………..page 16
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