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dimanche 22 octobre 2017

Le Politiquement correct et les extrêmes droites


Source : Les Danaïdes par John William Waterhouse, 1903.

Par Nicolas Lebourg

La difficulté est d’abord de définir le politiquement correct. En France, c’est une chose acquise que le phénomène est dû à l’influence censément débilitante des États-Unis. En 1996, Philippe de Villiers publiait un Dictionnaire du politiquement correct où il se voulait archéologue du langage, en exposant que le politiquement correct serait une «tyrannie de la minorité» au bénéfice de la globalisation, et aurait été imposé à la France par Bruxelles après être né outre-Atlantique. Mais, aux États-Unis, le politiquement correct a été dénoncé par la droite conservatrice comme une francisation des mœurs… Une dispute entre France et États-Unis où chacun vise à attribuer la paternité d’un phénomène à l’autre: comment mieux dire la difficile image du politiquement correct?

Reprenons. Durant la décennie 1970, la gauche américaine se concentre sur la question des «minorités». «Un homme ne peut être politiquement correct et phallocrate en même temps», écrit en 1970 Toni Cade Bambara. Dès lors, cela se complique… L’écriture d’un article demande que l’on définisse les personnages que l’on évoque. Si je rédige hors du politiquement correct, j’écrirais «l’écrivain Toni Cade Bambara». Mais si j’ai assimilé ses principes, il me faut noter «l’écrivaine afro-américaine». Car, après une décennie 1970 où les universités américaines vont se concentrer sur les études des minorités, les campus vont lancer dans les années 1980 cette grande entreprise de redéfinition du langage qu’est le politiquement correct.

L’anti-Amérique

Pour combattre les discriminations, le politiquement correct travaillait donc à une correction, c’est-à-dire une réorganisation, du langage qui fut amplement moquée, mais qui sut partiellement s’imposer. Ce succès amène à un tir de barrage des milieux conservateurs, qui estiment que cette invasion mine la cohésion nationale d’une société pluraliste, au risque de la «ghettoïsation» et du «multiculturalisme».

Au politiquement correct, les Français reprochent tout ce qui leur paraît déplaisant dans la société américaine. Ils omettent qu’eux-mêmes se sont posé des questionnements proches, comme le souligne la création d’une commission relative au vocabulaire concernant les activités des femmes en 1984. En 1991, un article de la très sérieuse et intellectuelle revue Esprit donne bien le ton. Pointant nombre de véritables dérives et ridicules, dénonçant une société prise d’un néo maccarthysme, il s’achève en s’horrifiant que six mille entreprises américaines n’acceptent plus les fumeurs. Dans la France de 2016, il est acquis que l’on ne fume plus dans les lieux de travail: alors, sommes-nous désormais soumis au politiquement correct, ou avions-nous amalgamé celui-ci avec d’autres questions? Peut-être un peu les deux.

Il est vrai que le débat s’invite à un moment de bouffée d’anti-américanisme. 1991, c’est aussi l’année de guerre occidentale contre l’Irak qui paraît ouvrir un monde unipolaire où l’Amérique régnerait en maître au nom de sa force et de sa conception de la morale. Contre l’impérialisme supposé des États-Unis une pétition pacifiste réunit des membres de la Nouvelle droite et des signatures de gauche. On retrouve le même mélange dans le «collectif contre l’Eurodisneyland». On a le même alliage dans le journal alors dirigé par Jean-Edern Hallier, L’Idiot international. Cela créera une polémique sur un phénomène fantasmé de «rouges-bruns». Mais cela signifie quelque chose.

L’extrême droite et le combat culturel

Instinctivement, chacun a à l’esprit les revendications de briser le politiquement correct portées par l’extrême droite. On cite sans fin l’usage du philosophe marxiste italien Antonio Gramsci par les intellectuels du courant dit de «la Nouvelle droite» à partir des années 1970: cet usage les aurait mené à privilégier les reformations lexicales pour mener le combat culturel devant permettre la victoire politique. Les choses s’avèrent en fait plus complexes.

Au début des années 1950 se formèrent des internationales européennes composées de ceux qui estimaient que l’erreur d’Adolf Hitler avait été de préférer l’impérialisme allemand à l’édification sincère d’une Europe unie. Constatant leur échec politique, certains décidèrent d’abandonner le combat partisan pour investir celui des représentations: ce fut le lancement de la revue allemande Nation Europa, toujours active, par l’ancien Waffen-SS Arthur Ehrhardt, ou les romans de science-fiction nazie de de l’ancien Waffen-SS autrichien Wilhelm Landig.

Dix ans après, l’idée s’est imposée chez tous ceux qui conservent une nostalgie du nazisme, ainsi la section française de la World Union of National-Socialists (WUNS) entame-t-elle une réflexion sur son vocabulaire, consciente, selon une formule d’une de ses notes internes, qu’il faudrait «désataniser» l’image du national-socialisme.

Du côté des militants français prédomine d’abord l’activisme pour maintenir l’Algérie française. Mais la guerre d’Algérie suit celle d’Indochine, et cette dernière a amené les milieux militaires puis factieux à se réapproprier les principes de «la guerre révolutionnaire» qui les avaient vaincus. La question de la refondation du vocabulaire s’impose avec le constat de l’échec de l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS). Le colonel Trinquier, l’un des pères de la «guerre contre-subversive», insiste sur ce thème. Mais c’est aussi devenu un dada de Dominique Venner, et les notes internes de sa Fédération des Etudiants Nationalistes (FEN) ne cessent de revenir sur cette nécessité de réinventer le vocabulaire politique, d’imposer ses mots et de changer le sens de ceux des adversaires.

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Rapport : Saisir les mécanismes de la radicalisation violente


Visuel réalisé par l’INHESJ

L’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) a mis en ligne un rapport intitulé « Saisir les mécanismes de la radicalisation violente » réalisé sous la direction scientifique de deux membres de l’Observatoire des radicalités politiques (ORAP) Romain Sèze (INHESJ) et Xavier Crettiez (CESDIP), Il porte sur les phénomènes de radicalisation cognitive et comportementale qui touchent des acteurs islamistes partisans du djihadisme armé. Afin de mieux saisir la singularité de ce phénomène, on s’intéressera également – à la marge – à d’autres types de violences politiques pratiquées par des acteurs non islamistes, ici les groupes nationalistes corse et basque.

Cette recherche propose donc une analyse des processus de radicalisation sur la base d’entretiens auprès d’acteurs militants radicaux.

Présentation : Depuis que la radicalisation djihadiste a été mise à l’agenda politique en France, les administrations expérimentent un faisceau d’actions pour sa détection et sa prévention. Elles rencontrent de ce fait des besoins nouveaux en matière d’expertise, suscitent donc le développement de recherches susceptibles d’informer leurs décisions, mais aucune de ces recherches ne propose néanmoins d’explorer les processus de radicalisation pour eux-mêmes, ce qui constitue pourtant un prérequis essentiel à la conduite de politiques éclairées dans ce domaine.

Il existe certes une longue tradition de recherches sur des processus de radicalisation qui adviennent sous le joug d’idéologies politiques différentes, mais celles qui portent sur le djihadisme, outre le fait d’être très récentes, reposent très souvent sur des données secondaires. Ce projet de recherche, mené tout au long de l’année 2016 avec le soutien de la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) et de la Mission de recherche Droit et Justice (GIP), propose donc une analyse des processus de radicalisation sur la base d’entretiens auprès d’acteurs militants radicaux (djihadistes et nationalistes), avec pour objectif premier de faire le point empiriquement sur ces phénomènes au centre d’âpres débats. Il s’agit de repérer les cadres de socialisation les plus pertinents, les influences cognitives, l’effet des cadres d’injustice ressentis par ces acteurs, la force d’encadrement des organisations, les ruptures biographiques productrices de remises en question, la présence de personnes ressources à l’origine de la radicalisation, le rapport intime de chacun à la violence, l’acculturation à celle-ci via des pratiques sportives ou ludiques particulières, etc. L’idée force de ce travail est de proposer une analyse essentiellement qualitative (à l’exact opposé des travaux très quantitatifs d’une partie de la recherche anglosaxonne) reposant sur ces entretiens. L’ambition théorique est de constater l’existence – ou pas – d’un modèle type de processus de radicalisation qui reposerait sur certaines variables présentes lors des différents parcours de vie.

Cette recherche sera présentée en trois temps. La première partie présente l’enquête de terrain et le cadre théorique. Sur la base de ces éléments, la deuxième partie livre un portrait général des trajectoires de vie des personnes rencontrées, pour faire émerger certains ressorts des processus d’engagements violents communs et spécifiques aux djihadistes et aux nationalistes. La troisième partie présente la parole libre des acteurs djihadistes autour des grands thèmes qui sont les leurs.

Vous pouvez télécharger le rapport ici

Source 

La Tradition au vitriol ?


 
Première parution : Stéphane François,« Qu’est-ce que l’ésotérisme “traditionnel” ? », Critica Masonica, n°9, 2017, pp.63-72.

Malgré la multitude de publication, le concept d’ésotérisme reste encore flou. En effet, la lecture d’un grand nombre de textes, destinés tant au grand public qu’au public averti, montre qu’il existe encore dans l’esprit de certaines personnes des confusions quant au sens à donner au mot « ésotérisme ». Ce flottement sémantique et conceptuel s’explique par le fait que le monde universitaire s’est montré jusqu’à présent peu réceptif à l’étude de cet objet : il n’est devenu un objet universitaire, acquérant au passage une légitimité scientifique, qu’entre 1950 et 1970.
Autre point répulsif, le contenu lexical de ce mot est faible : il faut donc s’intéresser à sa fonction plutôt qu’à son étymologie. En effet, l’ésotérisme recouvre un monde foisonnant, une forme de pensée, souvent étrange au plus grand nombre. Pour certains, il s’agit d’un terme « fourre-tout » ; pour d’autres, d’un discours volontairement « crypté » ; d’un discours gnostique ; il peut aussi s’agir d’un ésotérisme traditionaliste, d’un René Guénon ou d’un Julius Evola – c’est de celui-ci dont il sera question dans cet article ; et enfin, d’une approche universitaire, qui se penche surtout sur la catégorie précédente.

L’ésotérisme

L’ésotérisme peut être analysé comme un mode d’existence souterrain de visions du monde qui se veulent alternatives aux savoirs « officiels ». C’est le sens que lui donne le sociologue Jacques Maître. Toutefois, l’ésotérologue Antoine Faivre a bien montré dans ses nombreux travaux qu’il faut écarter les définitions paresseuses. L’une d’entre elle insiste sur l’idée de secret intrinsèque à l’ésotérisme, c’est-à-dire de connaissances réservées. S’il n’est pas illégitime d’employer ce mot dans ce sens-là, nous devons reconnaître qu’il s’agit d’un sens extrêmement vague. De plus, la plupart des textes ésotériques ne sont pas « secrets ». Enfin, le concept d’« ésotérisme » est aussi confondu souvent avec la notion d’« initiation », ce qui revient à lui faire dire n’importe quoi et surtout à le voir partout.
En effet, selon l’historien du catholicisme Émile Poulat, l’ésotérisme n’est pas une doctrine d’initiés, mais un mode de pensée accessible à tous. Son étrangeté vient surtout de notre ignorance des conflits qui ont pu exister entre la foi et la science, entre la pensée théologique et la pensée scientifique. D’après le chercheur néerlandais Wouter Hanegraaff, l’ésotérisme ne serait qu’une religiosité syncrétique née dans un contexte chrétien et dont les représentants furent chrétiens jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Ceux-ci, insistaient d’ailleurs sur l’importance de la lumière intérieure ou gnose : expérience par révélation qui amenait le plus souvent la rencontre avec son moi véritable en même temps qu’avec la source de l’être, Dieu.
Malgré cet aspect polymorphe, il a été possible d’établir des critériologies synthétisant les différentes formes occidentales d’imaginaires regroupées sous ce mot. La plus célèbre d’entre elle reste celle d’Antoine Faivre. Celui-ci a défini six caractéristiques fondamentales de l’ésotérisme dont les quatre premières sont intrinsèques, c’est-à-dire que leur présence simultanée est une condition nécessaire et suffisante pour définir l’ésotérisme. Les cinquième et sixième éléments sont au contraire « secondaires, c’est-à-dire non fondamentaux » :
1) La théorie des correspondances qui existeraient « entre toutes les parties de l’univers visible et invisible » ;
2) L’idée que la nature est un être vivant ;
3) L’importance attribuée à l’imagination et aux médiations des êtres surnaturels tels les anges ou les esprits ;
4) La théorie et l’expérience de la transmutation selon laquelle l’Homme peut se transformer en quelque chose de supérieur et de différent ;
5) « La pratique de la concordance », qui veut trouver des dénominateurs communs, souvent sous la forme d’une philosophia perennis, entre certaines traditions ou encore entre toutes les traditions qui sont souvent en quête d’une « Tradition primordiale » ;
6) L’idée de la transmission ininterrompue d’un savoir ésotérique à travers les siècles, par filiation « régulière » ou par « initiation » de maître à disciple.
Paradoxalement, ces deux dernières catégories, à l’opposé des quatre éléments constitutifs précédemment définis par Faivre, sont considérées par les ésotéristes comme les principales. Cette critériologie est vite devenue une référence, ayant un double avantage : 1) elle permet de diminuer les risques de confusions avec les disciplines classiques dont les champs recoupent celui de l’ésotérisme sans s’y confondre et 2) elle fait la part des fausses sciences que le besoin croissant d’irrationnel multiplie, dont un certain nombre abuse de l’appellation ésotérique. Néanmoins, certains chercheurs s’éloignent de cette critériologie sur le point de la transmission, soulignant assez justement que la pensée ésotérique développe dans l’histoire des idées des modes spécifiques de transmission : oralité, relation maître/disciple, initiation et, dans une moindre mesure, secret. En effet, le terme « transmission » contient implicitement l’idée de tradition : ce dernier mot vient du latin tradere qui signifie justement « transmettre ».

L’occultisme

Avant de nous pencher sur le cas de la « Tradition », nous devons revenir sur un concept proche mais distinct de l’ésotérisme, l’« occultisme ». Tous deux sont des néologismes, apparus à la même époque. Ils sont d’ailleurs souvent utilisés comme synonymes bien qu’ils soient de faux jumeaux. En effet, il existe une distinction nette entre ce qui peut être défini comme l’aspect théorique d’un côté (l’ésotérisme) et l’aspect pratique de l’autre (l’occultisme). Cependant, comme l’ésotérisme, l’occultisme renvoie à une idée de secret. Dans le langage courant, le mot « occulte » (et ses dérivés) renvoie à ce qui est caché, masqué. Il renvoie aussi à la fois à une religiosité et à une forme de culture : l’occultisme fait non seulement référence à une histoire, ou à une politique, qui serait cachée, mais aussi à une série de pratiques sociologiques (la création de « sociétés secrètes » et l’inscription de celles-ci dans une filiation continue) et de pratiques magiques, de contact avec des entités supranaturelles et de rites initiatiques.
Le mot occultisme fut révélé dès 1842 dans le Dictionnaire des mots nouveaux de Jean-Baptiste de Radonvillers, mais ne fut réellement popularisé que par l’occultiste socialisant Éliphas Lévi (Alphonse-Louis Constant) dans son livre Dogme et rituel de la haute magie. Citant Joseph de Maistre, Lévi nous dit que le comte
« avait prévu ce grand événement. “Newton, disait-il, nous ramène à Pythagore, l’analogie qui existe entre la science et la foi doit tôt ou tard les rapprocher. Le monde est sans religion mais cette monstruosité ne saurait exister longtemps ; le dix-huitième siècle dure encore, mais il va finir.” Partageant la foi et les espérances de ce grand homme, nous avons osé fouiller les décombres des vieux sanctuaires de l’occultisme ; nous avons demandé aux doctrines secrètes des Chaldéens, des Égyptiens et des Hébreux, les secrets de la transfiguration des dogmes, et la vérité éternelle nous a répondu : la vérité, qui est une et universelle comme l’être ; la vérité qui appartient à la science comme à la foi ; la vérité, mère de la raison et de la justice ; la vérité vivante dans les forces de la nature, les mystérieux Éloïm qui refont le ciel et la terre quand le chaos a repris pour un temps la création et ses merveilles, et quand l’esprit de Dieu plane seul sur l’abîme des eaux. La vérité est au-dessus de toutes les opinions et de tous les partis »1.
L’occultisme d’Éliphas Lévi découle en fait de la philosophia occulta développée par Cornelius Agrippa dans De Occulta Philosophia, ouvrage paru en 1533. Ce terme sert alors à désigner un ensemble de recherches et de pratiques portant sur des « sciences » telles que l’astrologie, la magie, l’alchimie, la kabbale, etc. L’occultisme a donc reçu en héritage les sciences occultes pratiquées pendant la Renaissance. Cependant, ces « sciences » sont réinterprétées au travers du savoir postrévolutionnaire. Cette réinterprétation a été rendue nécessaire par l’échec partiel des Lumières. Le champ de cette philosophia occulta va s’augmenter durant cette période des espaces laissés en friche par la tentative de constituer une science catholique qui fit long feu, profitant indirectement à l’occultisme. Sur ces bases, l’occultisme s’est efforcé d’établir sa légitimité comme science des temps nouveaux dans la première partie du siècle, et comme discipline autonome, à la fin de la seconde, mais exercée dans le cadre de groupes semi-publics.
L’Âge d’or de l’occultisme, son apogée, a été la seconde moitié du très scientiste xixe siècle avec des personnalités comme Éliphas Lévi, puis avec Papus (Gérard Encausse), Joséphin Péladan, Helena Petrovna Blavatski, etc. Ces occultistes, qui baignaient dans un romantisme postrévolutionnaire, idéalisaient ouvertement un passé édénique et croyaient à l’avènement du règne de l’esprit. Ils désiraient maintenir un espace ouvert entre la science et le spirituel, allant à contre-courant de la sécularisation et du scientisme croissants de leur siècle. En combinant les croyances, ils pensaient à la fois amener la marche triomphale des sciences génératrices de sécularisation et transfigurer l’univers matérialiste, envisagé comme un retour universel aux origines. Cependant, les occultistes étaient persuadés que certaines vérités spirituelles devaient rester cachées dans des sanctuaires, la franc-maçonnerie et les « sociétés secrètes », en attendant le moment propice de leurs « désoccultation ».
René Guénon fera beaucoup pour distinguer l’occultisme, l’aspect pratique, de l’ésotérisme, la théorisation. Selon lui, l’ésotérisme est l’expression interne d’une doctrine traditionnelle. Par la suite, des observateurs considéreront que l’ésotérisme se réduit à celui théorisé par René Guénon, voire aux thèses qui sont interprétées à la lumière de ses textes.

La « Tradition »

Comme les précédents termes étudiés, le mot « tradition » est non seulement galvaudé mais il est également polysémique. Dans le champ qui nous intéresse, il désigne entre autre la transmission continue d’un contenu culturel à travers l’histoire depuis un événement fondateur ou un passé immémorial. Il renvoie aussi aux us et coutumes, à l’histoire, aux traditions populaires, bref ce qui est hérité du passé et ce qui dure, la permanence. Cela s’oppose donc à la nouveauté, au changement. En ce sens, ce mot peut être parfois synonyme de « dépassé ». Cet héritage immatériel peut constituer le vecteur d’identité d’une communauté humaine. En ce sens, la tradition est une forme de conscience collective : le souvenir de ce qui a été, avec le devoir de le transmettre, de respecter cette transmission et de l’enrichir. C’est le projet de la tradition au sens ésotérique. Au sens religieux, métaphysique, la tradition est un corpus référentiel de mythes, de textes ou de rites.
À la fois proche et distincte, la signification au sens ésotérique du terme est celle que lui donnent les représentants de la pensée dite traditionnelle (Guénon, Evola, Abellio, Coomaraswamy, Lings, Schuon, Di Giorgio, Mordini, Nasr, etc.). Ce sens développe l’idée d’une « unité transcendante des religions », pour reprendre l’excellente expression de Frithjof Schuon. Trois postulats constitue l’ésotérisme « traditionnel » : l’existence d’une « tradition primordiale », c’est-à-dire antérieure à toutes les traditions locales ; l’incompatibilité entre tradition et modernité ; et enfin la possibilité de retrouver, partiellement, la « Tradition » par une recherche des dénominateurs communs qui existeraient entre les différentes traditions ainsi que par une ascèse intellectuelle et spirituelle.
La « tradition primordiale » se présente donc comme une doctrine métaphysique, supra-humaine immémoriale, relevant de la connaissance de principes ultimes, invariables et universels. Ce discours est apparu là-encore durant la Renaissance italienne, chez certains humanistes, Marcile Ficin et Pic de la Mirandole notamment. Ces humanistes tentèrent de chercher un dénominateur philosophico-religieux commun depuis les philosophes païens en incorporant des éléments de religiosités hellénistiques, stoïcisme, gnosticisme, hermétisme néo-alexandrin, néo-pythagorisme, aux religions abrahamiques, les kabbales juive et chrétienne, en passant par des éléments médiévaux. C’est alors que naquit l’idée d’une prisca theologia, d’une philosophia occulta, d’une philosophia perennis, ces expressions étant proches, mais non synonymes.
Cependant, le mot « Tradition » au sens ésotérique et moderne du terme n’est apparu que sous l’influence de la Société Théosophique pour désigner une philosophia perennis élargie aux dimensions de tout l’univers spirituel de l’humanité. Celle-ci fut ensuite énormément transformée par l’ésotériste René Guénon qui remit de l’ordre dans la définition théosophique, affirmant l’existence d’une « Tradition primordiale », dont tous les courants ésotériques, franc-maçonnerie comprise, et traditions religieuses en général ne seraient que des formes dégradées plus ou moins reconnaissables.
La « tradition primordiale » devient, chez Guénon, la source première et le fonds commun de toutes les formes traditionnelles particulières. Cette distinction, apparaît dans son œuvre vers 1920. C’est cet ésotérisme traditionaliste qui est appelé par les disciples de René Guénon et de Julius Evola « Tradition », avec un « t » majuscule, expression qui renvoie à la notion de « Tradition primordiale ». Cette « Tradition », en tant que métaphysique, devient la référence absolue, à partir de laquelle est évalué le monde moderne dans tous ses aspects. Elle se confond aussi, en partie, avec ce que les auteurs anglo-saxons appellent le pérennialisme. Ce terme est fréquemment employé par ceux-ci comme synonyme de « Tradition ». Il renvoie à la notion de pérennité. Il a été vulgarisé par l’un des disciples les plus connus de Guénon, Fritjhof Schuon, l’un des artisans du succès du « néotraditionalisme ».

La méthode « traditionnelle »

Les partisans de cet ésotérisme traditionaliste ont développé une méthode, qu’ils appliquent à l’étude des mythes, des religions et à l’histoire des religions afin de montrer la pertinence de leur point de vue. Cependant, la scientificité de la méthode traditionnelle est contestée par des spécialistes de l’histoire des religions, ou par le mythologue Mircea Eliade, pourtant considéré par les traditionalistes eux-mêmes comme étant proche de leurs idées. D’ailleurs, Eliade qualifia, dans des textes de jeunesse publiés dans les années trente, Guénon de « prodigieux » et de « vrai maître ». Par la suite, lorsqu’il deviendra un universitaire réputé, il ne reconnaîtra l’importance des textes de Guénon et leur utilisation qu’en privé. Evola lui reprochera, ayant été lui aussi en contact avec Eliade jusqu’au début des années cinquante.
L’approche « traditionnelle » de faire l’histoire des religions est une approche « religioniste » de l’histoire des religions, c’est-à-dire que pour étudier et comprendre une religion ou le fait religieux, il faut être soi-même religieux. En l’occurrence, nos auteurs estiment qu’il faut croire à la « tradition primordiale » si l’on veut que l’histoire des religions ait un sens. Cette position est scientifiquement non tenable. Elle l’est d’autant moins, que ceux-ci s’intéressent beaucoup plus aux ressemblances qu’aux différences. Enfin, il ne faut pas oublier que la religion est un faux objet naturel qui agrège des éléments très différents (ritualisme, livres sacrés, sécularisation, émotions diverses, etc.) qui, à d’autres époques, seront ventilés dans des pratiques très différentes et objectivés par celles-ci sous des visages très différents. De fait, la « Tradition », en tant que « science sacrée », a un caractère foncièrement artificiel, très moderne, voire un aspect « mythique » poussé. En fait, la « Tradition » est « bricolée », pour reprendre l’expression de Lévi-Strauss, à partir de la vision irrationnelle de la religion qu’a le traditionaliste de celle-ci et non à partir d’une conception rationnelle, ce qui ne l’empêche pas d’être au demeurant une structuration de type logique.
La « méthode traditionnelle » doit être plutôt vue comme une construction intellectuelle essayant, plus ou moins intelligemment, de donner une origine commune aux différentes traditions et métaphysiques de l’humanité. En effet, la « Tradition » possède un aspect empirique affirmé : les auteurs de la Renaissance précités ont cherché un dénominateur commun à des traditions éloignées dans le temps et l’espace, les différences étant considérées, par solution de facilité, comme des dégradations dues aux évolutions divergentes d’un même tronc.

Une vision antimoderne du monde… très moderne

La notion de « Tradition » découle plus moins directement de l’idéologie contre-révolutionnaire, notamment en ce qui concerne son antimodernité. En effet, les principaux théoriciens de cette forme d’ésotérisme ont élaboré un discours faisant de la modernité une involution polymorphe particulièrement néfaste. Cette modernité honnie se caractériserait par différents aspects comme l’individualisme, l’économisme, l’égalitarisme, le rationalisme, l’humanisme, la révolution sexuelle, les fausses élites, le métissage, la surpopulation, le totalitarisme, la dissolution de l’État, le néo-spiritualisme, le biologisme, le matérialisme, le nationalisme, le collectivisme, etc.
L’ésotérisme traditionaliste est un ésotérisme ouvertement élitiste au niveau spirituel, et cela dès son « recadrage », dans les années vingt par René Guénon, puis par Julius Evola. Cette idée de dévolution apparaît chez Guénon pour la première fois en 1927, dans La crise du monde moderne. Cette idée sera reprise en 1934, radicalisée, par Julius Evola dans sa Révolte contre le monde moderne. Dans ce type de discours, la modernité devient une évolution aberrante, une dévolution de la « Tradition primordiale », une aliénation polymorphe absolue, un « âge sombre ». En effet, Guénon soutient qu’il existe un long déclin de l’esprit depuis la Révélation primordiale. Cette idée est au cœur de sa pensée. Celle-ci fut influencée par Joseph de Maistre. Cela se ressent clairement dans ses essais. Nous retrouvons dans ses textes les principaux thèmes antimodernes de la contre-révolution, mais transférés dans le domaine ésotérique et traditionaliste. Cela est aussi valable pour Evola. Ces influences sont d’ailleurs reconnues par les traditionalistes eux-mêmes.
L’une de leur influence est donc à chercher chez le penseur contre-révolutionnaire Joseph de Maistre, bien que Maistre n’ait pas utilisé le terme « ésotérisme », ce terme n’apparaissant qu’au début du xixe siècle. Cependant, Maistre peut être vu dans une certaine mesure comme un précurseur de la pensée ésotérique. Il postulait que la « vraie religion », c’est-à-dire la philosophia perennis précédemment décrite, est beaucoup plus ancienne que le christianisme. En outre, Maistre chercha dans la Bible des doctrines, qui n’étaient pas encore qualifiées d’« ésotériques ». Il se passionna aussi pour les doctrines mystiques, pré-ésotériques dans un sens, du Suédois Emmanuel Swedenborg. Evola considérait lui-même que le traditionalisme remontait à Joseph de Maistre.
Assez logiquement, des ésotéristes se sont donc réclamés de lui. Mais surtout l’influence de Maistre se retrouve chez certains ésotéristes influents du xixe siècle, notamment chez des ésotéristes issus paradoxalement des rangs du socialisme utopique, tel Éliphas Lévi. À partir de ce moment, les idées maistriennes, devenues omniprésentes, se mélangeront aux corpus ésotériques. Cette synthèse a été d’autant plus aisée que Joseph de Maistre s’est penché dans son œuvre sur des thèmes proches de l’ésotérisme, comme l’illuminisme maçonnique, Maistre étant lui-même franc-maçon et membre de sociétés initiatiques maçonniques et paramaçonnique, notamment de l’Ordre des Élus Coëns de Martinès de Pasqually.
Comme l’idéologie contre-révolutionnaire, la pensée contre-révolutionnaire s’étant construite en réaction aux Lumières des décennies avant la Révolution française, la pensée traditionnelle dont elle découle, est une création typiquement moderne : elle s’est construite comme un décalque en miroir du monde moderne. Si la modernité peut être analysée comme une avant-garde dont le mot d’ordre est de rompre avec la tradition, l’antimodernité peut être définie en miroir, son mot d’ordre étant de rompre avec la modernité pour renouer avec la tradition. Paradoxalement, en faisant cela, les antimodernes se placent de facto dans la modernité. Ils reprennent alors certains travers dont ils inversent les caractéristiques. L’élaboration des corpus doctrinaux de l’ésotérisme traditionaliste est donc dépendante de cette modernité. Sans modernité, il n’y a pas de réaction traditionnelle. De plus, le traditionalisme, dans son ensemble, et malgré ses vœux de revenir à une société holiste, reste principalement une pratique individuelle : il n’existe pas de grande structure traditionaliste. Le monde de l’ésotérisme traditionaliste est un monde de divisions, de scissions, de schismes, de brouilles, d’anathèmes… dans lequel l’individualisme, expression de la modernité selon les traditionalistes, reste la norme.

Les rapports entre les notions d’« ésotérisme » et de « Tradition » sont donc complexes. Pour beaucoup, notamment parmi les traditionalistes et les francs-maçons, les deux termes sont synonymes. La franc-maçonnerie a joué un rôle important dans l’évolution des notions d’occulte, d’ésotérique ou de secret ainsi que dans leurs confusions sémantiques ultérieures. Les recherches universitaires ont permis de démêler l’écheveau des significations et des amalgames. Cependant, ces distinctions scientifiques n’ont pas encore été acceptées par tous, en particulier dans les rangs des adeptes de la notion de « tradition primordiale » et plus précisément chez les disciples de René Guénon. Chez eux, l’œuvre de Guénon doit être continuée et non pas commentée. En effet, en travaillant sur les distinctions entre « ésotérisme », « occultisme » et « Tradition », l’universitaire se place ipso facto dans la catégorie des commentateurs de Guénon, et devient donc suspect.

1 Éliphas Lévi, Dogme et rituel de la haute magie, 1ère éd. 1854-1856, Robert Laffont, Paris, 2000, pp. 9-10.

dimanche 15 octobre 2017

Nouveauté : Deborah Lipstadt et l’Holocauste – Germar Rudolf


Deborah Lipstadt et l’Holocauste – Germar Rudolf
ou La Faillite d’une historienne militante

Figure de proue de l’exterminationnisme aux États-Unis et de la communauté juive américaine, Deborah Lipstadt n’a pourtant d’une « historienne » authentique que le nom, en récompense de son discours toujours convenu et conformiste. C’est ce qu’illustre ici, en donnant une leçon de probité intellectuelle, Germar Rudolf, avec à l’appui plusieurs centaines de références, employées à bon escient mais jamais sollicitées. Il ressort de cette analyse au scalpel d’un livre de D. Lipstadt réédité en 2016 et qui prétend en finir avec les « négateurs de l’Holocauste », que cette « historienne » ignore tout des principes et des méthodes d’une vraie science, ainsi que des règles élémentaires de la recherche académique. D. Lipstadt cite trop rarement des sources primaires et trop souvent des sources de troisième main, ne sait pas traduire les auteurs étrangers dont elle parle, surinterprète les données existantes quand elle ne les sort pas de leur contexte légitime. C’est une ennemie de la vérité qui ne conçoit l’histoire que dans une perspective ultra-partisane et toujours militante. Grâce à Germar Rudolf, la démonstration est faite et l’hésitation n’est plus de mise : chez D. Lipstadt, zélatrice du discours officiel sur l’Holocauste, tout ou presque est à jeter !
2017, 264 pages.

20 € + 4€ de port à commander par courrier à 

CALD BP 92733 21027 Dijon Cedex

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Le terrorisme et le scandale des armées secrètes de l’OTAN (vidéo)

On sait aujourd’hui, 20 ou 30 ans après, que des actes terroristes ont été commis ou commandités par les services secrets de l’OTAN, et en particulier la CIA, dans divers pays européens au cours des années 1950 à 1990. C’est ce que relate cette vidéo.
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Allemagne : la célèbre « grand-mère révisionniste » Ursula Haverbeck, 88 ans, emprisonnée !


Ursula Haverbeck, née le 11 novembre 1928 (88 ans), est une militante révisionniste allemande, ancienne membre du Parti écologiste-démocrate jusqu’à son éviction en 1989. Elle a été une des fondatrices de la Société pour la réhabilitation des personnes persécutées pour leur réfutation de l’holocauste dans les années 2000. Elle est depuis dans le viseur de la « police juive de la pensée », bras armée du judaïsme politique chargé de maintenir la vérité sous le boisseau. Elle cumule ainsi un nombre impressionnant de procès et condamnation pour le simple fait d’avoir fait usage de sa liberté d’opinion et d’expression.

Ursula Haverbeck a ainsi écrit une lettre au maire de Detmold, une ville dans le nord de l’Allemagne, dans laquelle elle a fait référence à Auschwitz comme étant un « mensonge » et affirmé que le camp de concentration n’était pas un camp d’extermination, mais un camp de travail. Ursula Haverbeck a nié que les nazis avaient gazé les juifs à mort, affirmant que cela n’était « pas historiquement prouvé ». « L’Holocauste est le plus grand et plus durable mensonge de l’histoire », a-t-elle également déclaré lors d’une interview télévisée relative au procès de l’ancien garde SS Oskar Groening.



En juin 2015, Ursula Haverbeck est mise en examen pour avoir déclaré que le génocide des juifs par les nazis était le « plus gros mensonge » de l’histoire. Le 12 novembre 2015, elle est condamnée à 10 mois de prison pour « incitation à la haine » par un tribunal de Hambourg. Ayant perdu l’appel par lequel elle contestait cette condamnation et cette peine, elle a été emprisonnée fin août pour ce délit d’opinion !

Comme si cela ne suffisait pas, le 29 août dernier Ursula Haverbeck a également été condamnée à 2 ans de prison ferme, qui s’ajoute à la peine qu’elle vient de commencer à purger, pour incitation à la haine, sédition et rébellion mais en réalité en raison de sa réfutation de l’holocauste parue dans un journal allemand local, La Voix du Reich.

Liberté pour Ursula Haverbeck !




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Bernard Lugan : Pourquoi le CRAN ne demande-t-il pas de débaptiser les écoles, collèges, lycées et rues Victor Hugo, Jean Jaurès, Léon Blum et Edouard Herriot ?


 
Bernard Lugan réplique au CRAN dont le président Louis-Georges Tin risque de se décomposer à la lecture de cet article...


Le journal Le Monde nous apprend que le CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France) organisation ultra-confidentielle mais percevant des subventions prélevées sur les impôts des Français, fait actuellement circuler une singulière pétition ayant pour cible le grand ministre que fut Colbert. Parmi les signataires de cette pétition, on relève les noms de Lilian Thuram (footballeur), Harry Roselmack (journaliste) et Rokhaya Diallo (journaliste-documentaliste).
Également celui d’une certaine Mireille Fanon-Mendès-France qui se présente comme « ancienne présidente du groupe d’experts de l’ONU sur les personnes d’ascendance africaine » (? ??). Ce titre ronflant fait d’elle, et en toute modestie, la porte-parole auto-proclamée de plus d’un milliard d’hommes et de femmes, ce qui n’est pas rien… Il pousse également à poser la question de savoir qui est l’actuel(le) président(e) de cet organisme et quels émoluments il (elle) perçoit du « machin » auquel la France, cinquième contributeur à son budget ordinaire, verse annuellement 122,6 millions de dollars US prélevés, là encore, sur les impôts des Français.
La pétition du CRAN demande rien de moins que de débaptiser les collèges et les lycées portant le nom de Jean-Baptiste Colbert et de déboulonner ses statues au motif qu’il « fonda la Compagnie des Indes occidentales, compagnie négrière de sinistre mémoire ».
Mais pourquoi donc le CRAN s’en tient-il à Colbert ? Au nom du « vivre ensemble » et de l’antiracisme, n’est-il en effet pas nécessaire et plus urgent, de débaptiser les édifices publics portant les noms de Victor Hugo, Jean Jaurès, Léon Blum et Edouard Herriot… pour commencer.
La liste est en effet longue de ces personnalités constituant le panthéon de nos gloires républicaines et laïques, de ces figures montrées en exemple de la défense des droits de l’homme, de la tolérance, de la fraternité universelle et qui, en réalité, seraient d’horribles racistes-colonialistes dont les propos abjects font penser aux plus sombres heures de notre passé colonial-esclavagiste. Que l’on en juge :
Victor Hugo, qui a donné son nom à 2 555 rues et avenues de France, juste derrière Louis Pasteur, ce chantre de la liberté, n’hésita pas à afficher un détestable mépris à l’égard des Africains auxquels il alla jusqu‘à contester l’appartenance au genre humain :
« L’Asie a son histoire, l’Amérique a son histoire, l’Australie même a son histoire qui date de son commencement dans la mémoire humaine, l’Afrique n’a pas d’histoire ; une sorte de légende vaste et obscure l’enveloppe.(…) Le Blanc a fait du Noir un homme (…) Emparez-vous de cette terre. Prenez-là. À qui ? à personne. »
Concernant la conquête coloniale, cette forme moderne de l’esclavage selon le CRAN, Jean Jaurès dont 2 215 voies, rues, boulevards ou avenues portent le nom considérait que :
« La France a d’autant le droit de prolonger au Maroc son action économique et morale que (…) la civilisation qu’elle représente en Afrique auprès des indigènes est certainement supérieure à l’état présent du régime marocain »
Léon Blum et Édouard Herriot ne sont pas dans le « top 10 » des noms de rues et voies, ce qui est heureux, même si des centaines d’écoles, collèges, lycées, maisons de la culture, portent encore leurs noms. Leurs cas sont en effet encore plus graves que ceux de Victor Hugo et de Jean Jaurès. Celui de Léon Blum est même emblématique. Cet internationaliste aux mains pures, ce défenseur de Dreyfus, cet indéfectible soutien des « républicains » espagnols devenu éminente personnalité du Front populaire, compterait en effet, aux côtés d’Arthur de Gobineau, de Vachet de la Pouge et même du taxinomiste racial George Montandon, parmi les théoriciens (horresco referens !) de l’inégalité des races puisque, cause aggravante, ce fut devant les députés qu’il osa déclarer, l’hémicycle en frémit encore, que :
« Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture ».
Toujours devant les députés, Édouard Herriot, cette icône de la fraternité laïque, ce chantre de la tolérance républicaine si chère aux Lyonnais, ce frère de tous les humains, ce croisé du suffrage universel, n’a, quant à lui, pas craint d’oser dire que :
« Si nous donnions le droit de vote aux peuples de l’Empire, la France deviendrait la colonie de ses colonies ».
Alors, oui, amplifions le grand mouvement de nettoyage de l’histoire de France lancé par le CRAN, qui n’en manque décidément pas, et établissons au plus vite des listes de personnalités qui ne méritent plus d’être respectées. Au nom de l’antiracisme et de l’amour du genre humain, épurons ! Épurons ! Épurons ! Et que revienne le temps béni des Fouquier Tinville, Carrier ou Collot d’Herbois…
Bernard Lugan
le 17 septembre 2017
 

L’indiscutable efficacité des clôtures anti-migrants aux frontières de la Hongrie .


 

La Hongrie annonce avoir réduit l’immigration clandestine de plus de 99% depuis l’installation de clôtures frontalières renforcées destinées à stopper l’intrusion des immigrés illégaux sur son territoire.
Dans un discours prononcé à l’occasion du deuxième anniversaire de la construction de ce mur séparant la frontière de la Hongrie avec la Serbie – qui est aussi une frontière extérieure pour l’Union européenne – le conseiller principal à la sécurité du Premier ministre Viktor Orbán, György Bakondi, a annoncé que les clôtures ont provoqué un effondrement de l’immigration clandestine.
En 2015, 391.384 entrées clandestines sur le territoire national avaient été recensées. En 2016, le nombre est tombé à 18.236. Les premiers chiffres de l’année 2017 sont les suivants : 1.184 entrées illégales recensées, 7.300 tentatives empêchées, 4.500 interceptions et 2.800 renvois immédiats à la frontière.
« Le système des clôtures infranchissables est la clé du succès de la sécurité aux frontières, et sans elles, il serait impossible d’arrêter l’arrivée massive d’immigrés », a expliqué le responsable de la sécurité.

Un exemple simple mais efficace qu’il faudrait copier très largement en France .

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Défendre l’identité nationale, un péché selon le pape François ! ...


 

L’idéologie du « tout-migratoire » fut à nouveau au cœur du propos bergoglien adressé, hier vendredi 22 septembre, aux responsables des services des différentes conférences épiscopales en charge du dossier des migrations, à l’occasion d’une rencontre organisée par le CCEE, le Conseil des conférences épiscopales européennes.
Ouvrir grandes les portes à tous les clandestins est le leitmotiv répété à satiété depuis qu’il est monté sur le trône pétrinien par un pape argentin fossoyeur du bien commun des peuples européens. Le pape François ne démord pas de son projet utopique et naturaliste d’une humanité originelle retrouvée sans plus aucune distinction entre les peuples. Avec lui, « c’est la fin des nations ».
Son regard politique sur la question de l’immigration ne dépasse pas non plus les limites de l’intérêt de l’individu-migrant, auréolé de toutes les vertus, que l’Europe doit accueillir par millions sans tenir compte un tant soit peu de l’intérêt général de la communauté formée par ces propres concitoyens. Le pape argentin revendique que le bien individuel du clandestin soit supérieur au bien commun de la société, somme des individus, et parallèlement que les gouvernants de ces nations envahies se sentent davantage concernés par l’étranger que par la sécurité physique, économique, religieuse de leur propres co-nationaux. Il fait abstraction totalement de la véritable charité politique qui impose aux États de prendre soin en premier des personnes dont ils ont la charge ...
Nous ne doutons pas que les tenants mondialistes d’une société multi-culturelle, multi-ethnique, multi-religieuse, d’une société macédoine, antichambre d’un chaos futur avant l’avènement de leur Nouveau Ordre Mondial, doivent bavasser d’importance après un tel laïus pontifical qui stigmatise toute défense identitaire. Car mêlant hypocritement devoir d’évangélisation, charité individuelle envers les miséreux, crainte de la xénophobie, relent noirâtre de la bête immonde, El Papa a condamné comme étant opposé au catholicisme tout «devoir moral de conserver l’identité culturelle et religieuse originelle » !
Les bras nous en tombent : défendre la survie de la religion catholique au sein d’une Europe qui s’islamise à la vitesse d’un super-sonique est donc contraire au catholicisme ! Pour sortir de ce dilemme cornélien, rappellons qu’en terme de catholicisme Jorge Maria Bergoglio en a une conception hautement hétérodoxe. Ceci explique donc cela. Son catholicisme est l’avatar d’une religion sentimentalo-humanitariste messianique, avec une saveur prononcée gnostique, retour originel au paradis terrestre, fondée sur des « valeurs » mondialistes et une conception philo-marxiste et soixante-huitarde de la société humaine.
Pareillement il ressort son idée personnelle et franchement immigrophile que l’universalité de la mission de l’Église impose aux Européens l’obligation de se laisser submerger par des étrangers si opposés à eux par les coutumes, les us, les mœurs et la religion.
«L’Église s’est diffusée sur tous les continents grâce à la « migration » de missionnaires qui étaient convaincus de l’universalité du message de salut de Jésus-Christ, destiné aux hommes et aux femmes de toute culture, clame-t-il avec une sérieux aplomb. Dans l’histoire de l’Église, des tentations d’exclusivité et de retranchement culturel n’ont pas manqué, mais l’Esprit Saint nous a toujours aidé à les surmonter, en garantissant une ouverture constante vers l’autre, considérée comme une possibilité concrète de croissance et d’enrichissement. »  
L’ineptie d’un tel propos laisse pantois : comme si le départ chaque siècle vers des contrées lointaines de quelques milliers de missionnaires soucieux d’apporter, au péril de leur vie, la Bonne Nouvelle du Christ à des peuples païens et bien souvent accoutumés à des mœurs barbares était comparable à cet immense mouvement contemporain de populations, poussée allant du Sud vers le Nord, composé de hordes de migrants en majeur partie de sexe masculin et attachés viscéralement, et violemment pour certains, à leur religion musulmane.
D’ailleurs le pape lui-même n’envisage par leur conversion ! ...  Il demande uniquement aux Européens de «témoigner concrètement de la foi chrétienne dans la charité et dans le profond respect pour les autres expressions religieuses», « ce qui ouvre aussi de nouvelles perspectives pour le dialogue œcuménique et interreligieux » rajoute complaisamment Radio Vatican qui a bien saisi tout le propos interreligieux du pape.
Le message immigrophile du pape François est criminel : il collabore, avec les financiers apatrides tels Georges Soros et autres mondialistes, à la mise à mort des nations européennes et de tout leur fondement chrétien. Si l’on associe la déchristianisation galopante de la société occidentale avec la montée de l’islamisme en Europe, d’ici quelques décennies les chrétiens seront réduits à vivre dans des ghettos, nouveaux dhimmis sur leur propre territoire. Et la charia qui s’impose comme loi dans de bien trop nombreux quartiers des villes européennes deviendra la loi pour tous. Mais cette réalité probable, si le cours des choses n’est pas inversé rapidement, le pape argentin ne veut la voir : ce serait devoir admettre l’échec de l’œcuménisme, des rencontres inter-religieuses, de la bien-pensance humanitariste et conciliaire, « tout le monde est beau, tout le monde il est gentil » et « toutes les religions sont bonnes », qui lui fait office de pensée en matière de doctrine sociale de l’Église.
Le problème de l’invasion migratoire actuelle est un sujet qui peut légitimement inquiéter les Européens. Balayer d’un revers de main ces inquiétudes justifiées comme le fait le pape François, qui se dit attristé de voir que des «communautés catholiques en Europe ne sont pas exemptes de ces réactions de défense et de rejet», est profondément incorrect et méprisant envers ces catholiques préoccupés de leur avenir identitaire et religieux.
« Sans doute, [la] vie chrétienne peut se réaliser même dans le dénuement le plus extrême. Mais, ordinairement, pour se développer, s’épanouir et perdurer, la vie chrétienne a besoin d’un substrat naturel suffisant : des églises de pierre pour accueillir le culte, des livres pour transmettre la foi, des séminaires pour former le clergé. Il n’est donc pas indifférent au chrétien de savoir quelle sera l’évolution de la société dans laquelle il doit vivre sa foi »
rappelait déjà en 2007 dans un dossier consacré à l’immigration, l’abbé Régis de Cacqueray-Valménier, supérieur à l’époque pour la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie-X du District de France.  

Francesca de Villasmundo 

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