Bernard Lugan réplique au CRAN dont le président Louis-Georges Tin risque de se décomposer à la lecture de cet article...
Le journal Le Monde nous apprend que le CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France) organisation ultra-confidentielle mais percevant des subventions prélevées sur les impôts des Français,
fait actuellement circuler une singulière pétition ayant pour cible le
grand ministre que fut Colbert. Parmi les signataires de cette pétition,
on relève les noms de Lilian Thuram (footballeur), Harry Roselmack
(journaliste) et Rokhaya Diallo (journaliste-documentaliste).
Également celui d’une certaine Mireille Fanon-Mendès-France qui se présente comme « ancienne présidente du groupe d’experts de l’ONU sur les personnes d’ascendance africaine »
(? ??). Ce titre ronflant fait d’elle, et en toute modestie, la
porte-parole auto-proclamée de plus d’un milliard d’hommes et de femmes,
ce qui n’est pas rien… Il pousse également à poser la question de
savoir qui est l’actuel(le) président(e) de cet organisme et quels
émoluments il (elle) perçoit du « machin » auquel la France, cinquième
contributeur à son budget ordinaire, verse annuellement 122,6 millions
de dollars US prélevés, là encore, sur les impôts des Français.
La
pétition du CRAN demande rien de moins que de débaptiser les collèges
et les lycées portant le nom de Jean-Baptiste Colbert et de déboulonner
ses statues au motif qu’il « fonda la Compagnie des Indes occidentales, compagnie négrière de sinistre mémoire ».
Mais
pourquoi donc le CRAN s’en tient-il à Colbert ? Au nom du « vivre
ensemble » et de l’antiracisme, n’est-il en effet pas nécessaire et plus
urgent, de débaptiser les édifices publics portant les noms de Victor
Hugo, Jean Jaurès, Léon Blum et Edouard Herriot… pour commencer.
La liste
est en effet longue de ces personnalités constituant le panthéon de nos
gloires républicaines et laïques, de ces figures montrées en exemple de
la défense des droits de l’homme, de la tolérance, de la fraternité
universelle et qui, en réalité, seraient d’horribles
racistes-colonialistes dont les propos abjects font penser aux plus
sombres heures de notre passé colonial-esclavagiste. Que l’on en juge :
Victor Hugo, qui a donné son nom à 2 555 rues et avenues de France, juste derrière Louis Pasteur, ce chantre de la liberté, n’hésita
pas à afficher un détestable mépris à l’égard des Africains auxquels il
alla jusqu‘à contester l’appartenance au genre humain :
« L’Asie a son histoire, l’Amérique a son histoire, l’Australie même a son histoire qui date de son commencement dans la mémoire humaine, l’Afrique n’a pas d’histoire ; une sorte de légende vaste et obscure l’enveloppe.(…) Le Blanc a fait du Noir un homme (…) Emparez-vous de cette terre. Prenez-là. À qui ? à personne. »
Concernant la conquête coloniale, cette forme moderne de l’esclavage selon le CRAN, Jean Jaurès dont 2 215 voies, rues, boulevards ou avenues portent le nom considérait que :
« La France a d’autant le droit de prolonger au Maroc son action économique et morale que (…) la civilisation qu’elle représente en Afrique auprès des indigènes est certainement supérieure à l’état présent du régime marocain »
Léon Blum et Édouard Herriot
ne sont pas dans le « top 10 » des noms de rues et voies, ce qui est
heureux, même si des centaines d’écoles, collèges, lycées, maisons de la
culture, portent encore leurs noms. Leurs cas sont en effet encore plus
graves que ceux de Victor Hugo et de Jean Jaurès. Celui de Léon Blum
est même emblématique. Cet internationaliste aux mains pures, ce
défenseur de Dreyfus, cet indéfectible soutien des « républicains »
espagnols devenu éminente personnalité du Front populaire, compterait en
effet, aux côtés d’Arthur de Gobineau, de Vachet de la Pouge et même du
taxinomiste racial George Montandon, parmi les théoriciens (horresco referens !)
de l’inégalité des races puisque, cause aggravante, ce fut devant les
députés qu’il osa déclarer, l’hémicycle en frémit encore, que :
« Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture ».
Toujours
devant les députés, Édouard Herriot, cette icône de la fraternité
laïque, ce chantre de la tolérance républicaine si chère aux Lyonnais,
ce frère de tous les humains, ce croisé du suffrage universel, n’a,
quant à lui, pas craint d’oser dire que :
« Si nous donnions le droit de vote aux peuples de l’Empire, la France deviendrait la colonie de ses colonies ».
Alors, oui,
amplifions le grand mouvement de nettoyage de l’histoire de France
lancé par le CRAN, qui n’en manque décidément pas, et établissons au
plus vite des listes de personnalités qui ne méritent plus d’être
respectées. Au nom de l’antiracisme et de l’amour du genre humain,
épurons ! Épurons ! Épurons ! Et que revienne le temps béni des Fouquier
Tinville, Carrier ou Collot d’Herbois…
Bernard Lugan
le 17 septembre 2017