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dimanche 22 octobre 2017

Pourquoi saint Michel est-il le patron des parachutistes ?




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Patron des boulangers, des pâtissiers, des escrimeurs et des tonneliers, l’archange saint Michel, guerrier terrassant le démon, est aussi connu comme le protecteur des régiments de parachutistes. D’où vient cette tradition ?

Les origines du patronage de saint Michel auprès des parachutistes français font l’objet de discussions. Une chose est certaine, on la doit au 1er Régiment de chasseurs parachutistes (RCP). Ce sont eux qui les premiers ont officialisé la protection de l’archange sur leurs âmes. Selon l’usage, un « saint patron » doit être choisi par les intéressés. Dans cet esprit, l’aumônier militaire Valin de la Vaissieres proposa saint Michel en 1945. Le père Jego, aumônier du 3e bataillon du 1er RCP appuya ce choix, affirmant qu’il est « celui qui dirige nos combats, nos combats intérieurs et extérieurs, les luttes de notre vie d’homme ». En 1948, lors d’une messe célébrée en la cathédrale de Hanoï, le père Jego achève son sermon par une apostrophe saisissante, qui depuis termine traditionnellement les discours des chefs de régiments parachutistes : « Et par Saint-Michel, vivent les parachutistes ! ».
Mais il faut bien admettre que cette idée de confier les âmes des parachutistes à saint Michel n’est pas française mais britanique. Dès 1944, un aumônier militaire anglais remit des médailles à l’effigie de saint Michel aux parachutistes du 2e SAS (Spécial air force) qui allaient sauter sur le sol français pour se joindre à la Résistance. Ces médailles représentaient également sainte Jeanne d’Arc au revers. Et elles sont devenues le signe de ralliement des parachutistes S.A.S de la France occupée.

« Le premier guerrier venu du ciel »

Le patronage de saint Michel tombe sous le sens pour cette catégorie bien particulière de soldats. En effet, dans l’Apocalypse de saint Jean, l’archange Michel fut chargé d’écraser la révolte des mauvais anges, en les expulsant du paradis. Il est celui qui descend du ciel, à la tête des milices angéliques, pour le combat. Un rôle analogue à certains égards aux missions confiées aux troupes aéroportées. Certains soldats rappellent d’ailleurs volontiers un passage de l’Apocalypse : « Il se fit un silence dans le ciel lorsque l’archange Michel combattait le dragon ». Ce silence marque encore les soldats dès l’ouverture de leur parachute…
Depuis, les parachutistes ont cultivé cette belle dévotion en composant, comme il est d’usage dans l’armée, un hymne à leur saint patron, afin de le prier de leur donner toutes les qualités nécessaires au succès de leurs opérations et au salut de leurs âmes :
Ô, Michel, Ange des paras,
Arme nos cœurs de hardiesse,
Conduis nos pas joyeux
Aux vastes bois tout plein de Dieu,
Guide-nous dans les durs sentiers
Et garde-nous de nos détresses,
Ô, Michel, Ange des paras,
Arme nos cœurs, de hardiesse.
Ô, Michel, Ange chevalier,
Lave nos cœurs de nos rotures,
Fais-nous loyaux et droits
Et valeureux en tes tournois,
Pour servir fais nous être prêts,
Et défend-nous de tout parjure,
Ô, Michel, Ange chevalier,
Lave nos cœurs, dans l’onde pure.
Ô, Michel, Ange des guerriers,
Arme nos cœurs de sainte audace,
Ta main vengea les cieux,
Arrache-nous des camps peureux,
Laisse-nous résolus et fiers,
Sangle nos chairs dans les cuirasses,
Ô, Michel, Ange des guerriers,
Arme nos cœurs, de sainte audace.
 
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