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vendredi 8 décembre 2017
jeudi 7 décembre 2017
[SansConcessionTV] Edito : Une nouvelle victoire révisionniste : les « aveux » du commandant d’Auschwitz définitivement réfutés
Dans cet édito, Vincent Reynouard présente le dernier livre de Carlo
Mattogno sur Rudolf Höss. Il explique pourquoi, en 1946, les Alliés
acculés par leurs mensonges de propagande n’avaient plus le choix : ils
devaient trouver l’ancien commandant d’Auschwitz pour lui extorquer des
« aveux » conformes à ce qu’ils voulaient. Vous apprendrez comme les
enquêteurs britanniques ont fait odieusement pression sur l’épouse de
Rudolf Höss, emprisonnant ses cinq enfants et battant l’aîné (16 ans),
pour qu’elle révèle la cachette de son mari. Vous apprendrez ensuite le
traitement réservé à l’ancien commandant d’Auschwitz pour qu’il confesse
ce qu’on attendait de lui. Sur plusieurs exemples extraits du livre de
Carlo Mattogno, Vincent Reynouard démontre la non-valeur de ces
« aveux ». Il en profite pour réfuter l’expertise de Cracovie (1994)
qui, selon certains, prouverait l’existence des « chambres à gaz »
homicides à Auschwitz.
Pour visionner l’éditorial :
Sur PewTube : https://pew.tube/user/Vincent_Reynouard/STrXkFo
Et comme toujours, sur notre site internet : www.sansconcessiontv.org
Vous pouvez soutenir Vincent par Patreon, avec un virement mensuel régulier : https://www.patreon.com/vincentreynouard
ou par PayPal, pour une aide poncutelle : https://www.paypal.me/sansconcession
Avec les amitiés de toute l’équipe,
Valentin, de l’équipe de Sans Concession
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Valentin, de l’équipe de Sans Concession
L’islam envahira l’Europe : la vision prophétique de Jean-Paul II
Vous n’avez sans doute rien su de la longue conférence qu’a donnée Monseigneur Mauro Longhi au presbytère de la prélature de l’Opus Dei, à l’ermitage de Bienno, le 22 octobre dernier, jour que l’Église a choisi pour rendre hommage au pape défunt. Mgr Longhi a révélé avoir été témoin d’une vision que Jean-Paul II eut en mars 1993, lors de l’un de ces week-ends que le pape aimait passer dans la montagne au val Camonica.
Mgr. Longhi n’est pas n’importe quel prélat. C’est lui qui accueillait le Saint-Père lorsque celui-ci quittait le Vatican pour prendre l’air des Abruzzes. Il l’a accompagné à pied ou à ski pendant dix ans de 1985 à 1995. Jean-Paul II appréciait sa compagnie, comme plus tard Benoît XVI, qui l’appela au dicastère Vatican de la Congrégation du clergé. Ce monsignore n’est pas coupable d’inventions farfelues, même si, samedi, il est en partie revenu sur ses propos.
L’inquiétante vision du pape Jean Paul II ne fut jamais portée à la connaissance du public avant le 22 octobre dernier. Vous pouvez voir cette conférence, en italien, ici. Le passage qui nous intéresse se trouve à la 48e minute.
Mgr Longhi s’étend sur ses rencontres avec Jean-Paul II. Il explique à son auditoire qu’il le croisait la nuit dans ce refuge montagnard devenu la maison où l’Opus Dei accueille ses prêtres et séminaristes. Il voyait le Saint-Père agenouillé dans la petite chapelle pendant des heures sur les bancs de bois devant le tabernacle.
Mais ce jour de mars 1993, alors que le pape et lui marchaient en tête du petit groupe qui les accompagnait, ils se sont assis, adossés à un rocher, et il eut l’une des visions dont il était coutumier. Mgr Longhi explique alors que le cardinal Andrzej Deskur, de Cracovie, lui avait confirmé que Karol Wojtyła, dès sa première messe, le 2 novembre 1946, avait le don de vision : « Il parle avec Dieu incarné, Jésus, il voit son visage et aussi le visage de sa mère. » Puis Mgr. Longhi poursuit son récit devant un auditoire en haleine :
« J’ai le regard posé sur lui, pensant qu’il avait peut-être besoin de quelque chose, mais il se rend compte que je le regarde, que sa main tremble, que c’est le début de la maladie de Parkinson. « Cher Mauro, c’est la vieillesse… », et moi, tout de suite : « Mais non, Sainteté, vous êtes jeune ! » « Ce n’est pas vrai ! Je dis que je suis vieux parce que je suis vieux ! »
« C’est alors que Wojtyla change de ton et de voix et, me faisant partager l’une de ses visions nocturnes, il me dit : « Rappelle-le à ceux que tu rencontreras dans l’Église du troisième millénaire. Je vois l’Église affligée d’une plaie mortelle. Plus profonde, plus douloureuse que celles de ce millénaire » – se référant à celles du communisme et du totalitarisme nazi. « Elle se nomme l’islamisme. Ils envahiront l’Europe. J’ai vu les hordes venir de l’Occident vers l’Orient », et il me fait une par une la description des pays : du Maroc à la Libye en passant par l’Égypte, et ainsi de suite jusqu’à la partie orientale. Le Saint-Père ajoute : « Ils envahiront l’Europe, l’Europe sera une cave, vieilles reliques, pénombre, toiles d’araignée. Souvenirs familiaux. Vous, Église du troisième millénaire, vous devrez contenir l’invasion. Mais pas avec des armes, les armes ne suffiront pas, avec votre foi vécue intégralement. » »
”
Pourquoi Mgr Longhi est-il revenu partiellement sur sa version
initiale de la vision papale ? A-t-il été sermonné vertement par ses
supérieurs, voire par le Vatican? Toujours est-il que devant l’ampleur
que prenaient ses révélations, il l’a légèrement modifiée :« Je suis surpris par l’écho qu’ont eu mes propos. Je vois que certains les interprètent en termes de “bataille entre chrétiens et musulmans”. Je suis très attristé par cette lecture et je m’excuse si, par manque de clarté, je peux avoir conduit à cette interprétation : dans l’esprit de Jean-Paul II, il n’y avait aucune idée de “bataille”, au contraire il y avait une recherche de relations. […], le Pape se référait à certains groupes de terroristes qui avaient déjà commencé à agir, utilisant le nom de Dieu (comme le pape François nous le rappelle souvent aujourd’hui), et dans ses commentaires, il n’y avait aucune sorte de généralisation. »
”
Quoi qu’il en soit vraiment de cette semi-retractatio, une
chose est sûre : cette vision de l’islamisation de l’Europe était bien
prophétique car, depuis 1993, les signes et les preuves se sont
malheureusement accumulés.Floris de Bonneville
Source
Églises outragées, églises brisées, églises martyrisées ! Nos églises sous l’occupation progressiste
Il est un fait que nos églises se vident. Dans bien des paroisses, au
fil des ans, les têtes des fidèles deviennent plus chenues, les dos
plus voûtés, les démarches moins assurées, les places vacantes plus
nombreuses. Les prêtres eux aussi s’essoufflent, et les vocations.
Alors, chaque année, des églises sont désacralisées, voire désaffectées,
quand on ne les rase pas purement et simplement.
À voir la destinée de certains de ces anciens lieux de culte, on se prend à penser que, tout compte fait, leur destruction eût peut-être été préférable. Témoins, ces trois exemples tout récents :
À Agen, la chapelle du Martrou devrait abriter, à partir du 17 mai 2018, une exposition intitulée « La Transidentité », dans le cadre du « Festival des fiertés » organisé par l’association LGBT locale.
Il y a quelques jours, 20 Minutes admirait la transformation « insolite », par l’« artiste » new-yorkais Asad Raza, du sol de San Paolo Converso, à Milan, « en un court de tennis où tout le monde peut jouer ».
Enfin, Aleteia consacre un article à « une œuvre discutable dans une église qui doit prochainement être désacralisée », l’église de Kuttekoven, à Looz, en Belgique. Intitulée Holy Cow, cette sculpture grandeur nature, placée devant l’autel, représente une vache crucifiée. À ses pieds, un immense réservoir contenant 5.000 litres de lait.
L’église milanaise et la chapelle du Martrou ont été désacralisées, mais apparemment pas désaffectées : elles sont donc toujours sous la responsabilité d’une institution religieuse. C’est d’ailleurs à la paroisse Sainte-Foy, souligne Le Salon beige, qu’il faut s’adresser pour obtenir de plus amples renseignements sur l’événement. Quant à l’église belge, on n’a même pas attendu que le cadavre soit froid pour s’emparer de l’héritage et faire la nique au défunt, puisqu’elle n’est même pas encore désacralisée.
Comment l’Église peut-elle donc se compromettre à ce point ?
Le site Internet de la paroisse agenaise présente la chapelle du Martrou comme un « lieu culturel [qui] permet [de] contribuer à la vie culturelle locale en y apportant un caractère particulier dû à son histoire et sa sacralité ». Une sacralité exceptionnelle, en effet, la chapelle du Martrou devant son nom à sa crypte où, dès le Ve siècle, des chrétiens auraient enseveli les corps retrouvés de martyrs agenais du siècle précédent, notamment sainte Foy et saint Caprais. La paroisse devait-elle autoriser en un tel lieu cette exposition LGBT, organisée par une association dont le nom, Ecce Homo, n’est pas loin d’être blasphématoire ?
Que penser de la molle réaction du diocèse belge de Hasselt, qui se contente de se déclarer « surpris par l’exposition » de cette œuvre en expliquant : « Nous pouvons certainement apprécier l’humour. Mais une vache sur une croix cela va un peu trop loin » ? A-t-il cru à la justification inepte de l’« artiste » qui prétend dénoncer le « gaspillage dans notre société » en gâchant 5.000 litres de lait ?
Et, si 20 Minutes voit d’abord dans ce court improvisé une « œuvre d’art interactive […] qui encourage les visiteurs à jouer au tennis », il dévoile quand même « le but de Raza » : « remplir l’espace d’une nouvelle pratique sociale, non de recevoir des messages d’en haut, mais de s’engager dans un échange et un jeu d’égal à égal ». Autrement dit, évacuer de cette église toute transcendance.
L’Église, par ses renoncements, voire ses trahisons, continue, hélas, trop souvent à faire le jeu de ce Grand Remplacement multiforme qui nous tue.
Christine Célérier
Source
À voir la destinée de certains de ces anciens lieux de culte, on se prend à penser que, tout compte fait, leur destruction eût peut-être été préférable. Témoins, ces trois exemples tout récents :
À Agen, la chapelle du Martrou devrait abriter, à partir du 17 mai 2018, une exposition intitulée « La Transidentité », dans le cadre du « Festival des fiertés » organisé par l’association LGBT locale.
Il y a quelques jours, 20 Minutes admirait la transformation « insolite », par l’« artiste » new-yorkais Asad Raza, du sol de San Paolo Converso, à Milan, « en un court de tennis où tout le monde peut jouer ».
Enfin, Aleteia consacre un article à « une œuvre discutable dans une église qui doit prochainement être désacralisée », l’église de Kuttekoven, à Looz, en Belgique. Intitulée Holy Cow, cette sculpture grandeur nature, placée devant l’autel, représente une vache crucifiée. À ses pieds, un immense réservoir contenant 5.000 litres de lait.
L’église milanaise et la chapelle du Martrou ont été désacralisées, mais apparemment pas désaffectées : elles sont donc toujours sous la responsabilité d’une institution religieuse. C’est d’ailleurs à la paroisse Sainte-Foy, souligne Le Salon beige, qu’il faut s’adresser pour obtenir de plus amples renseignements sur l’événement. Quant à l’église belge, on n’a même pas attendu que le cadavre soit froid pour s’emparer de l’héritage et faire la nique au défunt, puisqu’elle n’est même pas encore désacralisée.
Comment l’Église peut-elle donc se compromettre à ce point ?
Le site Internet de la paroisse agenaise présente la chapelle du Martrou comme un « lieu culturel [qui] permet [de] contribuer à la vie culturelle locale en y apportant un caractère particulier dû à son histoire et sa sacralité ». Une sacralité exceptionnelle, en effet, la chapelle du Martrou devant son nom à sa crypte où, dès le Ve siècle, des chrétiens auraient enseveli les corps retrouvés de martyrs agenais du siècle précédent, notamment sainte Foy et saint Caprais. La paroisse devait-elle autoriser en un tel lieu cette exposition LGBT, organisée par une association dont le nom, Ecce Homo, n’est pas loin d’être blasphématoire ?
Que penser de la molle réaction du diocèse belge de Hasselt, qui se contente de se déclarer « surpris par l’exposition » de cette œuvre en expliquant : « Nous pouvons certainement apprécier l’humour. Mais une vache sur une croix cela va un peu trop loin » ? A-t-il cru à la justification inepte de l’« artiste » qui prétend dénoncer le « gaspillage dans notre société » en gâchant 5.000 litres de lait ?
Et, si 20 Minutes voit d’abord dans ce court improvisé une « œuvre d’art interactive […] qui encourage les visiteurs à jouer au tennis », il dévoile quand même « le but de Raza » : « remplir l’espace d’une nouvelle pratique sociale, non de recevoir des messages d’en haut, mais de s’engager dans un échange et un jeu d’égal à égal ». Autrement dit, évacuer de cette église toute transcendance.
L’Église, par ses renoncements, voire ses trahisons, continue, hélas, trop souvent à faire le jeu de ce Grand Remplacement multiforme qui nous tue.
Christine Célérier
Source
Nos guerres oubliées
« — Je n’ai rien fait d’extraordinaire,
il suffisait d’être au bon endroit au bon moment !
— Non, mon Colonel, il fallait aussi le vouloir ! »
Philippe de Parseval est l’auteur du livre Nos guerres oubliées aux éditions Dualpha.il suffisait d’être au bon endroit au bon moment !
— Non, mon Colonel, il fallait aussi le vouloir ! »
Propos recueillis par Fabrice Dutilleul.

Pourquoi ce livre ?
J’ai vécu toute mon enfance dans les ruines de la IIe Guerre Mondiale et mon adolescence a été bercée par les récits glorieux de nos soldats engagés dans les conflits d’Indochine et d’Algérie.
J’appartiens au rameau militaire d’une famille qui a servi son pays dans toutes les guerres dans lesquelles il a été engagé. Le désir de servir était donc ancré au plus profond de moi. Dès que j’en eus l’âge, je participais aux stages de préparation militaire et parachutiste et, en 1959, j’engageais mon avenir en présentant le concours d’entrée à Saint-Cyr, comme l’avaient fait douze de mes ancêtres.
J’ai publié en 2014 une histoire de l’Afrique (La Dérive du Continent Africain, Éditions Dualpha) ; histoire revue et corrigée, car j’étais excédé par la repentance permanente qu’on exigeait de nous eu égard à notre passé colonial. Dans ce même état d’esprit, il m’a semblé légitime de rendre hommage à tous les combattants, français par le sang reçu ou par le sang versé (selon le titre de la remarquable Histoire de la Légion écrite par le capitaine Pierre Sergent), qui sont tombés dans les rizières d’Indochine et dans les djebels algériens pour l’honneur de la France et la fidélité à leur engagement, sacrifices trop vite oubliés, comme s’il était honteux d’évoquer ces guerres.
On commémore tout de même en France les grandes victoires ou les grands événements des deux dernières guerres mondiales…
Certes, et notamment celles concernant la guerre de 1914-1918 dont nous célébrerons le centenaire de la victoire l’an prochain, mais les commémorations légitimes des deux conflits les plus meurtriers que l’humanité ait connus semblent estomper les événements qui ont marqué notre histoire dans les années suivantes, comme si l’on cherchait à oublier ces guerres d’Indochine et d’Algérie et leurs conséquences dramatiques pour des centaines de milliers d’hommes. Le seul souvenir qui demeure est la date du 19 mars 1962, que l’on commémore chaque année, symbole de l’abandon et du reniement de la parole donnée, dont on baptise des rues dans de nombreuses villes françaises.
Il fallait que ces choses fussent dites et c’est le but de mon livre.
Vous avez rencontré beaucoup d’officiers ayant participé aux deux conflits qui font l’objet de cet ouvrage. Pourquoi avoir choisi d’écrire plus précisément la biographie du colonel Loïc Corbel ?
En effet, j’ai eu l’occasion de côtoyer dès mon entrée dans l’armée des officiers de haute valeur, d’abord parmi mes instructeurs à Saint-Cyr dont certains avaient participé au IIe conflit mondial en activité ou dans la Résistance, et dont la plupart avaient combattu en Indochine et en Algérie. Par la suite, pendant mon service à la Légion ou dans ma carrière civile, notamment pendant les huit ans passés au Moyen-Orient dans le cadre des ventes d’armement pour le compte de la DGA (Délégation Générale à l’Armement) ou pendant la guerre du Golfe, j’ai également cheminé avec des officiers prestigieux. J’ai eu la chance en dernier lieu de faire la connaissance du colonel Corbel à l’Amicale des Anciens de la Légion étrangère de la région niçoise dont nous sommes membres tous les deux depuis de nombreuses années.
Le contact s’est immédiatement établi. Par la plus grande des coïncidences, Loïc Corbel m’avait précédé de quelques années aussi bien à Saint-Cyr-Coëtquidan qu’à la Légion et dans la branche « armement » lorsqu’il prit sa retraite et intégra une entreprise industrielle de fabrication de matériel de guerre, fer de lance des exportations françaises.
Il était écrit que vous deviez vous rencontrer…
Il y a quelques années à Nice, j’ai réussi à le faire sortir de sa discrète réserve dans laquelle le plongeait sa modestie naturelle afin qu’il évoque pour moi au cours de nombreux entretiens le témoignage lucide de ses expériences et de ses campagnes. « Je n’ai rien fait d’extraordinaire, il suffisait d’être au bon endroit au bon moment ! », me disait-il souvent. « Non, mon Colonel, il fallait aussi le vouloir ! »
Nos guerres oubliées de Philippe de Parseval, éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 344 pages, 35 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.
Campagne d’opinion pour mettre fin au « non accueil »
Si ça n’est pas une campagne d’opinion, ça y ressemble. Depuis quelques semaines, les reportages critiquant la politique migratoire supposément restrictive de l’Union européenne se multiplient. On trouve à l’origine de nombreux article les mauvais traitements infligés à des migrants en Libye. Et à l’arrivée, une demande d’ouverture plus large des frontières.
L’accord conclu avec la Turquie en 2016 a permis de freiner l’arrivée quotidienne de milliers de migrants par bateau sur des îles grecques de la mer Égée. Avant cet accord, rien qu’en 2015, 856 000 migrants étaient en effet arrivés en Europe par les côtes grecques. Les flux migratoires vers l’Europe se sont déportés en Italie via les côtes libyennes. L’Obs informait en août 2017 que « l’Italie a vu débarquer plus de 600 000 migrants depuis 2014, essentiellement passés par la Libye. »Face à cette situation, Le Monde décrit« la nouvelle approche, intransigeante » de l’Union européenne : elle « s’est matérialisée en novembre 2015 avec le Fonds fiduciaire UE-Afrique. Lors d’une réunion à Malte, les dirigeants européens ont alors offert un montant initial de 1,8 milliard d’euros pour aider à expulser les migrants indésirables et empêcher les gens de partir ».
Quatre grands journaux européens – Le Monde, le Guardian (quotidien anglais), Der Spiegel (hebdomadaire allemand), El País (quotidien espagnol) – viennent de publier de façon simultanée une série de reportages sur le thème : « Quand l’Europe renvoie la crise migratoire de l’autre côté de la Méditerranée ».
Le ton est donné dès la présentation des reportages sur le site du Monde : « En endiguant le flux migratoire en provenance du Maghreb, l’Union européenne a provoqué un goulet d’étranglement cauchemardesque en Afrique ». « Les critiques estiment que l’Europe essaie simplement d’exporter le problème et de le contenir loin de ses côtes pour des raisons d’opportunisme politique, mais que cette approche ne fonctionnera pas ».
La présentation dans le quotidien The Guardian est encore plus sévère : « La conséquence (de cette politique) a été de sous-traiter la crise migratoire à la partie du monde la moins apte à la gérer ». « Nous créons le chaos dans notre arrière-cour et nous paierons un prix élevé si nous n’arrangeons pas la situation. »
Une vidéo accusatrice
La coopération de l’Union européenne avec la Libye est sous les feux d’une critique largement médiatisée : RFI, à l’instar notamment de LCI, Courrier International, etc. relaient les dénonciations de l’ONU des conditions de détention des clandestins dans ce pays.Le journal télévisée de TF1 consacre le 17 novembre un reportage sur le thème : « l’Europe est-elle inhumaine avec les migrants ? ». Des extraits d’une vidéo tournée avec les acteurs Mathieu Kassovitz et Marina Fois sont diffusés afin de sensibiliser l’opinion, « parce que la fermeture des frontières tue », et « afin d’accueillir des migrants en Europe ». Le journaliste conclut le reportage en indiquant : « l’Europe est devenue une forteresse ».
France Info nous informe que le clip a été produit par le « Collectif pour une Nation Refuge, qui œuvre pour dénoncer les conditions actuelles du non-accueil des personnes exilées en France et ailleurs ».
Le clip est mis en ligne sur de nombreux sites de journaux : Le Parisien, LCI, Elle, Sud-Ouest, etc…
Exil physique et exil fiscal
On savait que Mathieu Kassovitz avait été lui-même tenté par l’exil, fiscal, cette fois. On connaissait aussi son sens de la mesure. Ce qui est plus étonnant, c’est de voir l’absence de recul du journaliste de TF1 par rapport au message véhiculé par le collectif ayant produit le clip : « protégeons les humains, pas les frontières ». Selon celui-ci, il faudrait délaisser la protection des frontières au profit de celle des humains. Comme si les deux étaient incompatibles. Comme si en parfaite antithèse, l’un devait absolument se substituer à l’autre.Si la critique de l’application par certains pays africains de mesures pour empêcher les migrants de partir de Libye est une chose, dire comme le collectif produisant le clip que la France a une politique de « non accueil » en est une autre.
Non accueil ? Vraiment ?
La réalité est différente : les demandeurs d’asile n’ont jamais été aussi nombreux en France, tout comme le nombre de migrants mineurs – qui « explose » selon des chiffres publiés par le journal La Croix. Les situations de tension migratoire ne se limitent plus à Calais et à la Porte de la chapelle. Elles essaiment en Normandie, à Annecy, Metz, dans les Alpes du sud, etc.D’après des informations disponibles sur le site de la CIMADE, le nombre de places d’hébergement des demandeurs d’asile qui strient le territoire français devrait lui aussi continuer à augmenter.
L’Aide médicale d’État pour les clandestins voit son budget passer en 2018 à 882 millions d’euros selon le quotidien du Médecin.
Il faut lire les comptes rendus des débats parlementaires pour apprendre que dans le budget 2018 de la France, « les crédits de la mission “Immigration, asile et intégration” représentent 1,383 milliard d’euros, soit une hausse de 26 % par rapport à 2017 ». Tandis que les crédits dédiés à la lutte contre l’immigration clandestine baisseront de 7 millions d’euros.
Si l’Europe est une forteresse, comme l’affirme le journaliste de TF1, on peut constater que le pont levis de la France est baissé et que l’on y entre en nombre, du moins pour qui se donne la peine d’aller au-delà de formules définitives et d’images censées marquer l’opinion. Un travail de journaliste, en somme…
Article paru sur le site de l’OJIM.
Pour en savoir plus sur les trafics des demandes d’asile, lire Le roman noir des Demandeurs d’asile, Philippe Randa, préface de Jean-Yves Le Gallou, Éditions L’Æncre, collection « L’Essentiel », 150 pages, 21 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.

Le Japon ou mourir
par Aristide Leucate
Le Japon, archipel asiatiquement insubmersible et occidentalement
inatteignable est à la croisée des chemins. Le Premier ministre, Shinzo
Abe, qui a été réélu fin octobre, doit affronter le défi majeur du
XXIe siècle, le renouvellement de sa population vieillissante. Selon
François Clémenceau du Journal du Dimanche, sur « 127 millions
d’habitants, plus de 26 % sont âgés de plus de 65 ans et il y a
désormais plus de vieillards de plus de 75 ans que d’enfants de moins de
14 ans. Si la tendance s’accentue, le Japon pourrait perdre la moitié
de sa population au cours des cent prochaines années » (Europe 1, 17 novembre 2017).

Au-delà des mesures préconisées par le chef du gouvernement nippon (incitations fiscales, développement de la domo-robotique, relance de la natalité en améliorant le niveau de vie de la population, politique d’embauche de personnes spécialisées dans la gériatrie, etc.), le Japon se heurte, également, à ce que François Clémenceau appelle un tabou, l’immigration. Ainsi, ajoute-t-il que « tous les autres pays qui ont connu une dénatalité et un vieillissement de la société de grande ampleur, comme l’Allemagne, ont eu recours, sans crainte excessive, à l’immigration. Non pas celle uniquement du travail, mais également celle du « repeuplement ». Ici au Japon, isolé sur son archipel et enfermé dans son identité, on voit cela comme une menace existentielle. Il n’y a que 2 % d’immigrés au Japon et pour beaucoup c’est déjà trop ».
En d’autres termes, Shinzo Abe se retrouve à l’aube d’une nouvelle ère Meiji, cette lointaine époque remontant au dernier tiers du XIXe siècle où l’empereur Mutsu Hito, en 1868, en avait appelé au « Wakon yosaï » que l’on pourrait traduire par cet adage : « moralité japonaise, technologie occidentale [1] », ou comment ouvrir le Japon d’alors à la modernité sans perdre son âme civilisationnelle plurimillénaire.
Aujourd’hui, les termes se posent tout de même assez différemment dans la mesure où le Japon ne peut échapper au principal dérèglement écologique mondial, soit les transvasements ou transbordements démographiques, l’Europe et les États-Unis étant essentiellement concernés par les tsunamis migratoires. Le Japon, à son corps défendant, baigne littéralement dans cette atmosphère mondialisée que, justement, l’idéologie mondialiste, via l’ONU, cherche précisément à rendre respirable en usant des nouveaux masques à gaz universels que sont les droits de l’homme et l’antiracisme.
Or, le moins que l’on puisse dire est que l’archipel semble ne pas vouloir verser dans l’irénisme migratoire, sans pour autant apparaître aux yeux du monde comme un pays particulièrement hostile aux étrangers. De ce point de vue, le Japon ferait figure, mutatis mutandis, de Suisse extrême-orientale. Plutôt fier de son riche passé, malgré les vicissitudes de la période coloniale et les incessants procès en repentance dressés régulièrement par la Chine et les deux Corées, le Japon peut se féliciter, en outre, d’une homogénéité ethnoculturelle qui fait fondamentalement la force de ce pays.
Cette cohésion du peuple japonais explique que celui-ci, au contraire de notre Occident nihiliste et matérialiste, ne conçoit pas le vieillissement comme une insulte au jeunisme hédoniste cultivé par celui-ci et, d’autre part et corollairement le voit comme une ressource naturelle. Le film, La Ballade de Narayama, dans la version de Shōhei Imamura([2]) rend bien compte de la fonction primordiale des seniors dans l’ancien temps. Ceux-ci devaient assurer la transition intergénérationnelle, condition impérative pour affronter, ensuite, sereinement la mort.
On comprend, dès lors, pourquoi « la population japonaise, animée d’un sens identitaire élevé […] se hérisse » chaque fois que le gouvernement évoque la possibilité de recourir à une immigration de travail ressentie, dans les tréfonds de l’âme nippone, comme une invasion pure et simple. Mais, comme le soulignent Julien Damon et Pascal Gauchon, « paradoxalement, l’ampleur même de la dépopulation rend difficile l’appel à l’immigration : il faudrait des chiffres trop élevés pour que la situation se stabilise ».
Inverser le déterminisme malthusien tout en nageant à contre-courant des oukases immigrationnistes des élites mondialisées, tel est le subtil équilibrisme politique permettant au Japon de sauvegarder sa singularité. En un mot, sa liberté.
Notes
(1) Robert Calvet, Les Japonais, histoire d’un peuple, Armand Colin, 2013).
(2) Sorti en 1983, adapté de la nouvelle de Shichirō Fukazawa.

Au-delà des mesures préconisées par le chef du gouvernement nippon (incitations fiscales, développement de la domo-robotique, relance de la natalité en améliorant le niveau de vie de la population, politique d’embauche de personnes spécialisées dans la gériatrie, etc.), le Japon se heurte, également, à ce que François Clémenceau appelle un tabou, l’immigration. Ainsi, ajoute-t-il que « tous les autres pays qui ont connu une dénatalité et un vieillissement de la société de grande ampleur, comme l’Allemagne, ont eu recours, sans crainte excessive, à l’immigration. Non pas celle uniquement du travail, mais également celle du « repeuplement ». Ici au Japon, isolé sur son archipel et enfermé dans son identité, on voit cela comme une menace existentielle. Il n’y a que 2 % d’immigrés au Japon et pour beaucoup c’est déjà trop ».
En d’autres termes, Shinzo Abe se retrouve à l’aube d’une nouvelle ère Meiji, cette lointaine époque remontant au dernier tiers du XIXe siècle où l’empereur Mutsu Hito, en 1868, en avait appelé au « Wakon yosaï » que l’on pourrait traduire par cet adage : « moralité japonaise, technologie occidentale [1] », ou comment ouvrir le Japon d’alors à la modernité sans perdre son âme civilisationnelle plurimillénaire.
Aujourd’hui, les termes se posent tout de même assez différemment dans la mesure où le Japon ne peut échapper au principal dérèglement écologique mondial, soit les transvasements ou transbordements démographiques, l’Europe et les États-Unis étant essentiellement concernés par les tsunamis migratoires. Le Japon, à son corps défendant, baigne littéralement dans cette atmosphère mondialisée que, justement, l’idéologie mondialiste, via l’ONU, cherche précisément à rendre respirable en usant des nouveaux masques à gaz universels que sont les droits de l’homme et l’antiracisme.
Or, le moins que l’on puisse dire est que l’archipel semble ne pas vouloir verser dans l’irénisme migratoire, sans pour autant apparaître aux yeux du monde comme un pays particulièrement hostile aux étrangers. De ce point de vue, le Japon ferait figure, mutatis mutandis, de Suisse extrême-orientale. Plutôt fier de son riche passé, malgré les vicissitudes de la période coloniale et les incessants procès en repentance dressés régulièrement par la Chine et les deux Corées, le Japon peut se féliciter, en outre, d’une homogénéité ethnoculturelle qui fait fondamentalement la force de ce pays.
Cette cohésion du peuple japonais explique que celui-ci, au contraire de notre Occident nihiliste et matérialiste, ne conçoit pas le vieillissement comme une insulte au jeunisme hédoniste cultivé par celui-ci et, d’autre part et corollairement le voit comme une ressource naturelle. Le film, La Ballade de Narayama, dans la version de Shōhei Imamura([2]) rend bien compte de la fonction primordiale des seniors dans l’ancien temps. Ceux-ci devaient assurer la transition intergénérationnelle, condition impérative pour affronter, ensuite, sereinement la mort.
On comprend, dès lors, pourquoi « la population japonaise, animée d’un sens identitaire élevé […] se hérisse » chaque fois que le gouvernement évoque la possibilité de recourir à une immigration de travail ressentie, dans les tréfonds de l’âme nippone, comme une invasion pure et simple. Mais, comme le soulignent Julien Damon et Pascal Gauchon, « paradoxalement, l’ampleur même de la dépopulation rend difficile l’appel à l’immigration : il faudrait des chiffres trop élevés pour que la situation se stabilise ».
Inverser le déterminisme malthusien tout en nageant à contre-courant des oukases immigrationnistes des élites mondialisées, tel est le subtil équilibrisme politique permettant au Japon de sauvegarder sa singularité. En un mot, sa liberté.
Notes
(1) Robert Calvet, Les Japonais, histoire d’un peuple, Armand Colin, 2013).
(2) Sorti en 1983, adapté de la nouvelle de Shichirō Fukazawa.
La Roumanie aurait tout à gagner à rejoindre le Groupe de Visegrád
Modeste Schwartz.
Modeste Schwartz a écrit récemment à Alexandru Petria et s’en est suivi une discussion amicale entre ces deux auteurs décalés, nageant à contre-courant et trublions reconnus du web roumain. Une discussion transformée en entretien pour le Visegrád Post.
Modeste Schwartz : Pour autant que je sache, ta carrière politique a commencé en décembre 1989, lorsque tu es descendu dans la rue pour renverser la dictature de N. Ceaușescu : une révolution (on l’a su plus tard) mise en scène de l’extérieur, mais qui a tout de même laissé pas mal de morts sur le pavé. Ceaușescu a été exécuté, mais toi, tu es resté révolutionnaire, et aujourd’hui, 27 ans plus tard, nous te retrouvons (virtuellement) « dans la rue » : après de nombreux blocages injustifiés de ton compte, tu as quitté Facebook, et postes désormais sur le réseau vKontakte, dans le cadre de ton opposition non-dénuée de risques à un nouveau consensus de type totalitaire. Peux-tu nous raconter comment ça s’est passé ?
Alexandru Petria : C’est vrai, j’ai risqué ma vie en 1989 ; j’avais 21 ans ; je l’ai fait parce que la situation de la Roumanie sous Ceaușescu semblait être sans issue. Le niveau de vie était désastreux, on n’avait aucune liberté de parole ou de circulation. En tant qu’écrivain, et comme j’ai un style de vie assez simple, ce qui me touchait le plus, c’était l’absence de liberté d’expression. Et c’est ce qui recommence à me toucher en ce moment, avec ce qui se passe sur Facebook, qui me censure pour enfreinte au politiquement correct.
Sous Ceaușescu, nous rêvions de liberté, et à présent, nous avons, hélas, à nouveau l’occasion d’aspirer à la liberté, devant une UE qui bafoue les droits de l’homme. Comme je l’ai écrit ailleurs, tout se passe comme dans le célèbre roman de George R. R. Martin L’Agonie de la lumière, dans lequel une planète s’enfonce dans l’abîme en perdant peu à peu sa lumière : la Roumanie et, dans une certaine mesure, l’Europe toute entière, se sont engagées dans une trajectoire d’autodestruction. Je me demande où il nous serait encore loisible de cultiver des idéaux et des rêves. Et si ces derniers peuvent encore sauver quoi que ce soit. La vague des migrants déferlant sur notre continent, ajoutée à la réglementation infinie de l’existence, qui prétend légiférer même sur la longueur des concombres vendus au marché, nous montrent une UE de plus en plus semblable à l’URSS. Dans cette UE, notre rôle, à nous roumains, c’est principalement de torcher les vieux, d’être ouvriers du bâtiment sur les chantiers et d’absorber les surplus de production. Nous sommes devenus un pays sans voix, incapable de défendre ses intérêts. Il est impossible de ne pas remarquer que le meilleur de la classe entrepreneuriale autochtone a été liquidé presque intégralement. Comment cela s’est fait, quelles étaient les dimensions et la qualité de cette classe – c’est un autre débat. Il est impossible de ne pas remarquer que l’enseignement est devenu une honte institutionnalisée, une presse à diplômes aberrante, produisant pas mal de docteurs en ceci ou cela incapables d’écrire un roumain correct. Or, privés d’enseignement, nous nous préparons un avenir handicapé. Il est impossible de ne pas remarquer que la Roumanie n’a pas de classe politique, mais une armée d’escrocs, d’arnaqueurs répartis en partis sans aucun projet pour le pays. Il est impossible de ne pas remarquer que la presse n’est plus une presse, infiltrée comme elle l’est par des agents sous couverture ou par des individus qui n’ont aucune idée de ce métier. Et si on le remarque, il se passe quoi ? Qui a des solutions ? Il faudrait passer le bulldozer dans chaque domaine, comme avec les maisons instables, construites selon les plans d’architectes hallucinés. Mais qui va conduire le bulldozer ? On sent une atmosphère d’avant-guerre – et que ne donnerais-je pour me tromper ! … La bureaucratie de l’UE et les dictats verbeux de l’Allemagne (qui, ne l’oublions pas, a déjà fait le malheur du monde à deux reprises !) sont en passe de pulvériser le projet européen. Et la Roumanie s’éteint, avec une lourde complicité de la part des Roumains eux-mêmes.
Je pense avoir été suffisamment explicite.
MS : L’aspect le plus ironique de l’histoire, c’est qu’en 1989, tu as risqué ta vie au nom d’un idéal de liberté que tu identifiais à l’époque plus ou moins à la doctrine politique libérale, pour aujourd’hui te retrouver dans notre camp, le camp des « illibéraux ». Qu’a-t-il bien pu t’arriver – ou arriver au libéralisme ?
Alexandru Petria : Cette ironie, c’est l’ironie de l’histoire, rendue possible par le fait que la population est majoritairement constituée d’analphabètes fonctionnels, soumis au lavage de cerveau ou incultes. Leur mémoire est courte, ils oublient les leçons du passé. Et je ne parle pas seulement de la Roumanie : c’est un problème global. Le néolibéralisme d’aujourd’hui n’a pas grand-chose à voir avec le libéralisme en lequel moi j’ai cru. Je n’estime pas avoir changé de camp ou rejoint tel ou tel camp, en-dehors d’alliance provisoires ; je suis un adepte du dignitisme, idéologie que je m’efforce d’élaborer en ce moment. Il est caractérisé par trois aspects principaux : 1. L’allocation de dignité, un revenu assuré par l’Etat à chaque citoyen de la naissance à la mort, de telle sorte que les besoins élémentaires ne limitent pas sa liberté. 2. La démocratie directe par vote électronique, qui implique la dissolution des parlements, les gens n’ayant plus besoin d’intermédiaires (de députés) pour représenter leurs intérêts. 3. La souveraineté des Etats comme principe non-négociable.
Chaque État doit avoir le contrôle de ses banques, de son industrie d’armement, de son industrie pharmaceutique, de l’énergie et des réserves d’eau. Je suis souverainiste, pas nationaliste ethnique. Le dignitisme prône une interpénétration intelligente de l’Etat et du capital privé. A force d’accumuler de l’expérience, je me suis formé ma propre vision du monde.
MS : Pour ceux de nos lecteurs (hors de Roumanie) qui n’ont jamais entendu parler de toi, je précise que tu es un poète vétéran, mais absolument pas académique ou « à l’ancienne », auteur, dans les années 2010, d’un come-back médiatique tonitruant, fruit de la décision que tu as prise (très audacieuse dans l’univers culturel roumain d’il y a dix ans) de poster sur Facebook tes poèmes inédits, t’évadant ainsi de l’ésotérisme suranné des cénacles poétiques et des éditions à tirage limité. Or ces poèmes sont pour beaucoup des œuvres pour lesquelles, encore aujourd’hui, il serait difficile de trouver un éditeur en Roumanie, en raison de la franchise avec laquelle elles abordent une thématique sexuelle exploitée sans périphrases, avec, pourrait-on dire, une certaine gauloiserie. On peut donc dire que – sans pour autant être un athée – tu n’as rien d’une grenouille de bénitier. Or, dans la Roumanie d’aujourd’hui, l’opposition au programme LGBT est principalement le fait de groupes ouvertement religieux (soit orthodoxes traditionalistes, soit néo-protestants), généralement aussi caractérisés par un mode de vie et un style discursif nettement plus pudibond. On peut donc dire que tu représentes une forme atypique d’opposition ?
Alexandru Petria : Dès 1991-1992, j’ai publié deux recueils de poèmes accueillis favorablement par la critique, mais par la suite, je ne suis revenu à la littérature qu’au bout de près de vingt ans, consacrés au journalisme. Comme tu l’as dit, je suis revenu à la surface en postant au début mes nouveaux poèmes sur Facebook, à une époque où un tel geste restait scandaleux. Puis, j’ai recommencé à publier dans des revues et sous forme de volumes. J’ai été le premier écrivain roumain à procéder de la sorte, chose qui, au début, m’a attiré une avalanche de reproches, après quoi les gens ont pris l’habitude, et m’ont manifesté pas mal de sympathie. A posteriori, j’estime avoir fait le bon choix.
Je ne suis pas une grenouille de bénitier, mais un croyant non-dogmatique, et un amoureux des femmes. Je m’oppose au programme LGBT parce que je suis contre leurs mariages et contre l’adoption d’enfants par des couples de gays et de lesbiennes. Ce qu’ils désirent est contre-nature, et je ne peux pas être d’accord avec ce qui va contre la nature, avec ces normes du politiquement correct dont les coryphées LGBT portent la traîne. Je ne pense pas que cette opinion m’isole, même si la grande majorité garde le silence par prudence. Comme je l’ai déjà expliqué ailleurs, le politiquement correct, peut-être lancé avec les meilleures intentions humanistes du monde, a dégénéré jusqu’à devenir un monstre à partir du moment où il est monté sur la scène de la politique mondiale. Il a émasculé de leur naturel des communautés entières, débilité des individus, fait le malheur de nombreuses vies par ses abus innombrables. Et le tout au nom d’un bien commun auto-proclamé, qui s’est avéré être une impasse, incompatible avec la nature humaine. Cette dernière, en effet, est ouverte à la compétition, nous incite à nous départager. On te dit que tu es libre, on alimente ton illusion de liberté. Alors qu’en réalité, on te braque un pistolet sur la tempe. Et on te demande même d’être content de l’avoir sur la tempe, voire d’appliquer des bisous sur le canon.
Le bien promis, à l’arrivée, est un enrégimentement, une uniformisation, une immense machine à laver les cerveaux. Une opération de manipulation destinée à produire des populations dociles, incapables de révolte. Et, comme dans n’importe quel cas de manipulation réussie, ceux qui y sont soumis n’ont pas conscience d’être des marionnettes, mais ont l’impression d’avoir découvert le nombril radieux de la démocratie, la culmination pralinée de l’être.
Tout comme le communisme avait nationalisé les moyens de production et la propriété privée, le politiquement correct « nationalise » le comportement humain, le standardise, étant maintenant sur le point d’obtenir un homme nouveau. Comme dans le vieux rêve communiste, mais à un autre niveau : non plus celui des rapports économiques, mais celui de la pensée et des relations humaines. Un monde où il faut religieusement écouter le dernier des imbéciles, le pire des tarés, lui manifester de la considération, le gâter comme un gosse, de peur qu’il ne se sente lésé par le fait d’être sorti tel qu’il est du ventre de sa mère. On ne peut plus relever le niveau, il faut au contraire s’abaisser respectueusement à celui des idiots, et s’en montrer ravi, tout illuminé par une grandiose vérité. L’idiot devient l’étalon global, le marathonien idéal des empires et des multinationales, dont même la chute des fleurs et le vol des libellules n’a plus le droit de troubler le zen. C’est un monde sens-dessus-dessous, d’une artificialité stridente, alimentée par les médias, avec des repères placés en stand-by et soumis à un dictat de l’anormal. La lutte à mener contre un tel monde a l’importance de l’air et l’urgence de la respiration.
La nature elle-même discrimine, et il est impossible de s’opposer à la nature. Comme dit un proverbe, d’une plasticité hyperréaliste, de la paysannerie transylvaine : « on ne peut pas tresser de fouet dans un caca ». Le politiquement correct, c’est la liberté prise en otage par les marginaux.
MS : Pour ta part, comment expliques-tu le manque de réactions « laïques » aux aberrations du programme LGBT ? Par l’intimidation ? Par la vénalité universitaire ? Ou s’agit-il de quelque maladie plus profonde dont souffrirait la culture des élites roumaines ?
Alexandru Petria : Ce sont à la fois les pourliches distribués aux universitaires, la naïveté et l’opportunisme le plus abject, le tout sur fond de servilité endémique. L’opportunisme est inscrit dans les gènes de la majorité des intellectuels roumains – une réalité qui me répugne. Ils ont, pour la plupart, trahi leur vocation, pour se transformer en vulgaires propagandistes.
MS : Censuré sur Facebook, tu as « migré » (entraînant à ta suite de nombreux admirateurs) vers le réseau social vKontakte, basé en Russie. J’imagine qu’avant 1990, tu faisais partie de ceux qui écoutaient en secret Radio Free Europe. Jusqu’où penses-tu que cette répétition inversée de l’histoire centre-européenne pourra aller ?
Alexandru Petria : Bien sûr que j’écoutais Radio Free Europe. Je me demande bien qui ne l’écoutait pas. Jusqu’où ça peut aller ? En fin de parcours, on va vers de graves troubles sociaux, voire une guerre dévastatrice, dont j’ai déjà exprimé la crainte ci-dessus. Malheureusement, je ne vois pas comment on pourrait les éviter. Il faut méditer les paroles de Saint Antoine le Grand (251-356) : « Le moment viendra où les hommes seront pris de folie, et, quand ils en verront un qui n’est pas fou comme eux, ils se dresseront contre lui en disant “tu es fou !”, parce qu’il ne sera pas comme eux. »
MS : En Hongrie, depuis sept ans, on assiste à une puissante réaction face aux excès du libéralisme totalitaire (ou du moins, de l’idéologie occidentale qui a accaparé cette dénomination). Que penses-tu du groupe de Visegrád ? Souhaiterais-tu l’adhésion de la Roumanie à ce groupe ?
Alexandru Petria : Je suis favorable au Groupe de Visegrád, ce sont des pays qui mettent leurs intérêts nationaux avant toute chose. Et ils ont absolument raison de le faire. J’aimerais que la Roumanie ait des dirigeants comme ceux de la Pologne ou de la Hongrie, par exemple, qui jouent la carte de la souveraineté, au lieu de transpirer à force d’agenouillements devant les grands de ce monde.
Oui, la Roumanie aurait tout à gagner à rejoindre le Groupe de Visegrád. A défaut de mieux, elle y recevrait au moins une leçon de dignité.
Article paru sur le site VPost.
Source
Modeste Schwartz a écrit récemment à Alexandru Petria et s’en est suivi une discussion amicale entre ces deux auteurs décalés, nageant à contre-courant et trublions reconnus du web roumain. Une discussion transformée en entretien pour le Visegrád Post.
Modeste Schwartz : Pour autant que je sache, ta carrière politique a commencé en décembre 1989, lorsque tu es descendu dans la rue pour renverser la dictature de N. Ceaușescu : une révolution (on l’a su plus tard) mise en scène de l’extérieur, mais qui a tout de même laissé pas mal de morts sur le pavé. Ceaușescu a été exécuté, mais toi, tu es resté révolutionnaire, et aujourd’hui, 27 ans plus tard, nous te retrouvons (virtuellement) « dans la rue » : après de nombreux blocages injustifiés de ton compte, tu as quitté Facebook, et postes désormais sur le réseau vKontakte, dans le cadre de ton opposition non-dénuée de risques à un nouveau consensus de type totalitaire. Peux-tu nous raconter comment ça s’est passé ?
Alexandru Petria : C’est vrai, j’ai risqué ma vie en 1989 ; j’avais 21 ans ; je l’ai fait parce que la situation de la Roumanie sous Ceaușescu semblait être sans issue. Le niveau de vie était désastreux, on n’avait aucune liberté de parole ou de circulation. En tant qu’écrivain, et comme j’ai un style de vie assez simple, ce qui me touchait le plus, c’était l’absence de liberté d’expression. Et c’est ce qui recommence à me toucher en ce moment, avec ce qui se passe sur Facebook, qui me censure pour enfreinte au politiquement correct.
Sous Ceaușescu, nous rêvions de liberté, et à présent, nous avons, hélas, à nouveau l’occasion d’aspirer à la liberté, devant une UE qui bafoue les droits de l’homme. Comme je l’ai écrit ailleurs, tout se passe comme dans le célèbre roman de George R. R. Martin L’Agonie de la lumière, dans lequel une planète s’enfonce dans l’abîme en perdant peu à peu sa lumière : la Roumanie et, dans une certaine mesure, l’Europe toute entière, se sont engagées dans une trajectoire d’autodestruction. Je me demande où il nous serait encore loisible de cultiver des idéaux et des rêves. Et si ces derniers peuvent encore sauver quoi que ce soit. La vague des migrants déferlant sur notre continent, ajoutée à la réglementation infinie de l’existence, qui prétend légiférer même sur la longueur des concombres vendus au marché, nous montrent une UE de plus en plus semblable à l’URSS. Dans cette UE, notre rôle, à nous roumains, c’est principalement de torcher les vieux, d’être ouvriers du bâtiment sur les chantiers et d’absorber les surplus de production. Nous sommes devenus un pays sans voix, incapable de défendre ses intérêts. Il est impossible de ne pas remarquer que le meilleur de la classe entrepreneuriale autochtone a été liquidé presque intégralement. Comment cela s’est fait, quelles étaient les dimensions et la qualité de cette classe – c’est un autre débat. Il est impossible de ne pas remarquer que l’enseignement est devenu une honte institutionnalisée, une presse à diplômes aberrante, produisant pas mal de docteurs en ceci ou cela incapables d’écrire un roumain correct. Or, privés d’enseignement, nous nous préparons un avenir handicapé. Il est impossible de ne pas remarquer que la Roumanie n’a pas de classe politique, mais une armée d’escrocs, d’arnaqueurs répartis en partis sans aucun projet pour le pays. Il est impossible de ne pas remarquer que la presse n’est plus une presse, infiltrée comme elle l’est par des agents sous couverture ou par des individus qui n’ont aucune idée de ce métier. Et si on le remarque, il se passe quoi ? Qui a des solutions ? Il faudrait passer le bulldozer dans chaque domaine, comme avec les maisons instables, construites selon les plans d’architectes hallucinés. Mais qui va conduire le bulldozer ? On sent une atmosphère d’avant-guerre – et que ne donnerais-je pour me tromper ! … La bureaucratie de l’UE et les dictats verbeux de l’Allemagne (qui, ne l’oublions pas, a déjà fait le malheur du monde à deux reprises !) sont en passe de pulvériser le projet européen. Et la Roumanie s’éteint, avec une lourde complicité de la part des Roumains eux-mêmes.
Je pense avoir été suffisamment explicite.
MS : L’aspect le plus ironique de l’histoire, c’est qu’en 1989, tu as risqué ta vie au nom d’un idéal de liberté que tu identifiais à l’époque plus ou moins à la doctrine politique libérale, pour aujourd’hui te retrouver dans notre camp, le camp des « illibéraux ». Qu’a-t-il bien pu t’arriver – ou arriver au libéralisme ?
Alexandru Petria : Cette ironie, c’est l’ironie de l’histoire, rendue possible par le fait que la population est majoritairement constituée d’analphabètes fonctionnels, soumis au lavage de cerveau ou incultes. Leur mémoire est courte, ils oublient les leçons du passé. Et je ne parle pas seulement de la Roumanie : c’est un problème global. Le néolibéralisme d’aujourd’hui n’a pas grand-chose à voir avec le libéralisme en lequel moi j’ai cru. Je n’estime pas avoir changé de camp ou rejoint tel ou tel camp, en-dehors d’alliance provisoires ; je suis un adepte du dignitisme, idéologie que je m’efforce d’élaborer en ce moment. Il est caractérisé par trois aspects principaux : 1. L’allocation de dignité, un revenu assuré par l’Etat à chaque citoyen de la naissance à la mort, de telle sorte que les besoins élémentaires ne limitent pas sa liberté. 2. La démocratie directe par vote électronique, qui implique la dissolution des parlements, les gens n’ayant plus besoin d’intermédiaires (de députés) pour représenter leurs intérêts. 3. La souveraineté des Etats comme principe non-négociable.
Chaque État doit avoir le contrôle de ses banques, de son industrie d’armement, de son industrie pharmaceutique, de l’énergie et des réserves d’eau. Je suis souverainiste, pas nationaliste ethnique. Le dignitisme prône une interpénétration intelligente de l’Etat et du capital privé. A force d’accumuler de l’expérience, je me suis formé ma propre vision du monde.
MS : Pour ceux de nos lecteurs (hors de Roumanie) qui n’ont jamais entendu parler de toi, je précise que tu es un poète vétéran, mais absolument pas académique ou « à l’ancienne », auteur, dans les années 2010, d’un come-back médiatique tonitruant, fruit de la décision que tu as prise (très audacieuse dans l’univers culturel roumain d’il y a dix ans) de poster sur Facebook tes poèmes inédits, t’évadant ainsi de l’ésotérisme suranné des cénacles poétiques et des éditions à tirage limité. Or ces poèmes sont pour beaucoup des œuvres pour lesquelles, encore aujourd’hui, il serait difficile de trouver un éditeur en Roumanie, en raison de la franchise avec laquelle elles abordent une thématique sexuelle exploitée sans périphrases, avec, pourrait-on dire, une certaine gauloiserie. On peut donc dire que – sans pour autant être un athée – tu n’as rien d’une grenouille de bénitier. Or, dans la Roumanie d’aujourd’hui, l’opposition au programme LGBT est principalement le fait de groupes ouvertement religieux (soit orthodoxes traditionalistes, soit néo-protestants), généralement aussi caractérisés par un mode de vie et un style discursif nettement plus pudibond. On peut donc dire que tu représentes une forme atypique d’opposition ?
Alexandru Petria : Dès 1991-1992, j’ai publié deux recueils de poèmes accueillis favorablement par la critique, mais par la suite, je ne suis revenu à la littérature qu’au bout de près de vingt ans, consacrés au journalisme. Comme tu l’as dit, je suis revenu à la surface en postant au début mes nouveaux poèmes sur Facebook, à une époque où un tel geste restait scandaleux. Puis, j’ai recommencé à publier dans des revues et sous forme de volumes. J’ai été le premier écrivain roumain à procéder de la sorte, chose qui, au début, m’a attiré une avalanche de reproches, après quoi les gens ont pris l’habitude, et m’ont manifesté pas mal de sympathie. A posteriori, j’estime avoir fait le bon choix.
Je ne suis pas une grenouille de bénitier, mais un croyant non-dogmatique, et un amoureux des femmes. Je m’oppose au programme LGBT parce que je suis contre leurs mariages et contre l’adoption d’enfants par des couples de gays et de lesbiennes. Ce qu’ils désirent est contre-nature, et je ne peux pas être d’accord avec ce qui va contre la nature, avec ces normes du politiquement correct dont les coryphées LGBT portent la traîne. Je ne pense pas que cette opinion m’isole, même si la grande majorité garde le silence par prudence. Comme je l’ai déjà expliqué ailleurs, le politiquement correct, peut-être lancé avec les meilleures intentions humanistes du monde, a dégénéré jusqu’à devenir un monstre à partir du moment où il est monté sur la scène de la politique mondiale. Il a émasculé de leur naturel des communautés entières, débilité des individus, fait le malheur de nombreuses vies par ses abus innombrables. Et le tout au nom d’un bien commun auto-proclamé, qui s’est avéré être une impasse, incompatible avec la nature humaine. Cette dernière, en effet, est ouverte à la compétition, nous incite à nous départager. On te dit que tu es libre, on alimente ton illusion de liberté. Alors qu’en réalité, on te braque un pistolet sur la tempe. Et on te demande même d’être content de l’avoir sur la tempe, voire d’appliquer des bisous sur le canon.
Le bien promis, à l’arrivée, est un enrégimentement, une uniformisation, une immense machine à laver les cerveaux. Une opération de manipulation destinée à produire des populations dociles, incapables de révolte. Et, comme dans n’importe quel cas de manipulation réussie, ceux qui y sont soumis n’ont pas conscience d’être des marionnettes, mais ont l’impression d’avoir découvert le nombril radieux de la démocratie, la culmination pralinée de l’être.
Tout comme le communisme avait nationalisé les moyens de production et la propriété privée, le politiquement correct « nationalise » le comportement humain, le standardise, étant maintenant sur le point d’obtenir un homme nouveau. Comme dans le vieux rêve communiste, mais à un autre niveau : non plus celui des rapports économiques, mais celui de la pensée et des relations humaines. Un monde où il faut religieusement écouter le dernier des imbéciles, le pire des tarés, lui manifester de la considération, le gâter comme un gosse, de peur qu’il ne se sente lésé par le fait d’être sorti tel qu’il est du ventre de sa mère. On ne peut plus relever le niveau, il faut au contraire s’abaisser respectueusement à celui des idiots, et s’en montrer ravi, tout illuminé par une grandiose vérité. L’idiot devient l’étalon global, le marathonien idéal des empires et des multinationales, dont même la chute des fleurs et le vol des libellules n’a plus le droit de troubler le zen. C’est un monde sens-dessus-dessous, d’une artificialité stridente, alimentée par les médias, avec des repères placés en stand-by et soumis à un dictat de l’anormal. La lutte à mener contre un tel monde a l’importance de l’air et l’urgence de la respiration.
La nature elle-même discrimine, et il est impossible de s’opposer à la nature. Comme dit un proverbe, d’une plasticité hyperréaliste, de la paysannerie transylvaine : « on ne peut pas tresser de fouet dans un caca ». Le politiquement correct, c’est la liberté prise en otage par les marginaux.
MS : Pour ta part, comment expliques-tu le manque de réactions « laïques » aux aberrations du programme LGBT ? Par l’intimidation ? Par la vénalité universitaire ? Ou s’agit-il de quelque maladie plus profonde dont souffrirait la culture des élites roumaines ?
Alexandru Petria : Ce sont à la fois les pourliches distribués aux universitaires, la naïveté et l’opportunisme le plus abject, le tout sur fond de servilité endémique. L’opportunisme est inscrit dans les gènes de la majorité des intellectuels roumains – une réalité qui me répugne. Ils ont, pour la plupart, trahi leur vocation, pour se transformer en vulgaires propagandistes.
MS : Censuré sur Facebook, tu as « migré » (entraînant à ta suite de nombreux admirateurs) vers le réseau social vKontakte, basé en Russie. J’imagine qu’avant 1990, tu faisais partie de ceux qui écoutaient en secret Radio Free Europe. Jusqu’où penses-tu que cette répétition inversée de l’histoire centre-européenne pourra aller ?
Alexandru Petria : Bien sûr que j’écoutais Radio Free Europe. Je me demande bien qui ne l’écoutait pas. Jusqu’où ça peut aller ? En fin de parcours, on va vers de graves troubles sociaux, voire une guerre dévastatrice, dont j’ai déjà exprimé la crainte ci-dessus. Malheureusement, je ne vois pas comment on pourrait les éviter. Il faut méditer les paroles de Saint Antoine le Grand (251-356) : « Le moment viendra où les hommes seront pris de folie, et, quand ils en verront un qui n’est pas fou comme eux, ils se dresseront contre lui en disant “tu es fou !”, parce qu’il ne sera pas comme eux. »
MS : En Hongrie, depuis sept ans, on assiste à une puissante réaction face aux excès du libéralisme totalitaire (ou du moins, de l’idéologie occidentale qui a accaparé cette dénomination). Que penses-tu du groupe de Visegrád ? Souhaiterais-tu l’adhésion de la Roumanie à ce groupe ?
Alexandru Petria : Je suis favorable au Groupe de Visegrád, ce sont des pays qui mettent leurs intérêts nationaux avant toute chose. Et ils ont absolument raison de le faire. J’aimerais que la Roumanie ait des dirigeants comme ceux de la Pologne ou de la Hongrie, par exemple, qui jouent la carte de la souveraineté, au lieu de transpirer à force d’agenouillements devant les grands de ce monde.
Oui, la Roumanie aurait tout à gagner à rejoindre le Groupe de Visegrád. A défaut de mieux, elle y recevrait au moins une leçon de dignité.
Article paru sur le site VPost.
Source
Alexandre Douguine, Pour le Front de la Tradition
Connu surtout comme le promoteur de l’idée eurasiste et comme le
théoricien qui a une influence fondamentale sur les orientations
géopolitiques de l’actuel maître du Kremlin, Alexandre Douguine est
aussi (voire surtout) pour beaucoup de ses lecteurs celui qui a le mieux
exposé l’idée traditionaliste dans notre Kali Yuga.
On
reconnaît un arbre à ses fruits et ceux issus du traditionalisme de
René Guénon et de Julius Evola étaient bien décevants. Ces grands
penseurs avaient laissé une oeuvre gigantesque mais des disciples aussi
petits que médiocres dont la seule fréquentation était de nature à
dégouter de se revendiquer de la Tradition.
Puis Alexandre Douguine vint… et il ouvrit des perspectives immenses sur l’islam, l’orthodoxie, le judaïsme, sans oublier les liens entre la Tradition et la géopolitique. On peut résumer son influence en écrivant qu’il fit de ses disciples des « traditionalistes du XXIe siècle ».
D’où la nécessité impérative de rendre accessible aux lecteurs francophones la totalité de ses textes consacrés à la Tradition traduits dans notre langue. Nombre d’entre eux sont totalement inédits, d’autres ont déjà été publiés dans d’obscures revues ou sur des sites internet éphémères, tous méritent d’être lus et médités, tous vous changeront en profondeur et contribueront à faire de vous les kshatriyas que demande notre âge de fer.
Texte de l’éditeur
1989
Le facteur métaphysique dans le paganisme
1990
L’inconscient de l’Eurasie
1991
Hommes-runes du bassin de la rivière Amour
L’orthodoxie russe et l’initiation
La dormition de la Mère de Dieu
Entretien avec un éditeur traditionaliste
La grande guerre des continents
1992
Comprendre c’est vaincre
Le complot idéologique du cosmisme russe
Érotisme et impérialité
1994
Julius Evola et le traditionalisme russe
1995
La magique désillusion d’un intellectuel nationaliste
La hache est mon nom
Julius Evola vu de Russie et de gauche
1996
La métaphysique du national-bolchevisme
De la géographie sacrée à la géopolitique
1997
Les Templiers du prolétariat
Le gnostique
2000
Les juifs et l’Eurasie
La situation du conflit israélo-palestinien
2001
Menace islamique ou menace contre l’islam ?
Evola et la Russie
Modernisation sans occidentalisation
2006
Sur le groupe musical Coil
Palestine et Tradition, notre solution
2008
Hermann Wirth : runes, Grand Yule, et patrie arctique
2011
Tradition et islam
2013
Entretien sur l’orthodoxie
Les forces radicales dans l’islam servent les intérêts des Américains
2014
À propos de l’eurasisme orthodoxe
Sur les Identitaires, la Tradition et la révolution globale
2015
Nous refusons la nation en tant que concept bourgeois
2016
Le grand problème métaphysique et la Tradition
2017
La Quatrième théorie politique et le problème du Diable
Source

Puis Alexandre Douguine vint… et il ouvrit des perspectives immenses sur l’islam, l’orthodoxie, le judaïsme, sans oublier les liens entre la Tradition et la géopolitique. On peut résumer son influence en écrivant qu’il fit de ses disciples des « traditionalistes du XXIe siècle ».
D’où la nécessité impérative de rendre accessible aux lecteurs francophones la totalité de ses textes consacrés à la Tradition traduits dans notre langue. Nombre d’entre eux sont totalement inédits, d’autres ont déjà été publiés dans d’obscures revues ou sur des sites internet éphémères, tous méritent d’être lus et médités, tous vous changeront en profondeur et contribueront à faire de vous les kshatriyas que demande notre âge de fer.
Texte de l’éditeur
Alexandre Douguine, Pour le Front de la Tradition, Éditions Ars Magna, BP 60426, 44004 Nantes cedex 1, 34 €. ou commande en direct ICI
Table des matières de l’ouvrage1989
Le facteur métaphysique dans le paganisme
1990
L’inconscient de l’Eurasie
1991
Hommes-runes du bassin de la rivière Amour
L’orthodoxie russe et l’initiation
La dormition de la Mère de Dieu
Entretien avec un éditeur traditionaliste
La grande guerre des continents
1992
Comprendre c’est vaincre
Le complot idéologique du cosmisme russe
Érotisme et impérialité
1994
Julius Evola et le traditionalisme russe
1995
La magique désillusion d’un intellectuel nationaliste
La hache est mon nom
Julius Evola vu de Russie et de gauche
1996
La métaphysique du national-bolchevisme
De la géographie sacrée à la géopolitique
1997
Les Templiers du prolétariat
Le gnostique
2000
Les juifs et l’Eurasie
La situation du conflit israélo-palestinien
2001
Menace islamique ou menace contre l’islam ?
Evola et la Russie
Modernisation sans occidentalisation
2006
Sur le groupe musical Coil
Palestine et Tradition, notre solution
2008
Hermann Wirth : runes, Grand Yule, et patrie arctique
2011
Tradition et islam
2013
Entretien sur l’orthodoxie
Les forces radicales dans l’islam servent les intérêts des Américains
2014
À propos de l’eurasisme orthodoxe
Sur les Identitaires, la Tradition et la révolution globale
2015
Nous refusons la nation en tant que concept bourgeois
2016
Le grand problème métaphysique et la Tradition
2017
La Quatrième théorie politique et le problème du Diable
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De l’or et de l’argent : un trésor médiéval «rare» découvert à l’abbaye de Cluny
Jean Talabot ♦
Retour à la mi-septembre, où l’équipe d’Anne Baud, enseignant-chercheur à Lyon-II et d’Anne Flammin, ingénieure au CNRS, creuse à la pelle mécanique pour reconnaître l’angle de l’ancienne infirmerie de l’abbaye. Soudain, des pièces commencent à tomber au fond du sondage.
«On pensait que c’était du bronze au début puis on a remarqué que c’était une monnaie. Ensuite on a vu un amas, un lot entier de monnaies, il y en avait énormément», a raconté Clarisse Couderc, étudiante en master 2 qui participait à la fouille, en marge d’une conférence de presse à Lyon. «La chance d’une vie» pour cette future archéologue, qui ne tarde pas à découvrir l’ampleur du trésor.
Plus
de 2200 deniers et oboles en argent, en majorité émis par l’abbaye de
Cluny, ainsi que 21 dinars musulmans en or enfermés dans une peau
tannée, étaient regroupés dans un sac en toile. Il renfermait également
une «parole de salutation dans un contexte religieux», une feuille d’or
repliée de 24 grammes, une piécette en or et surtout une bague
sigillaire en or marquée «Avete», objet le plus précieux de ce trésor.
Comme les pièces, cet anneau daterait du XIIe siècle, mais est serti
d’une intaille représentant un dieu ou un empereur antique qui remonte à
l’Empire romain.
Selon le CNRS, les dinars ont quant à eux été frappés entre 1121 et 1131 en Espagne et au Maroc, dans des espaces contrôlés par la dynastie berbère des Almoravides. Pour le spécialiste des monnaies Vincent Borrel, leur présence s’explique notamment par l’existence en Espagne de prieurés clunysiens. Elle pourrait témoigner d’échanges entre l’ordre de Cluny avec des Andalous, ou d’un don direct des Rois Catholiques d’Espagne. Des possibilités envisageables quand l’on sait que Cluny était l’un des monastères les plus influents du Moyen Âge, au centre d’un large réseau d’échanges.
source : Le Figaro.fr
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Près de 2200 pièces datant du XIIe ont été exhumées sous l’ancienne infirmerie du centre religieux de Saône-et-Loire. Des deniers en argent, des dinars en or, ainsi qu’un remarquable anneau sigillaire témoignent de l’importance du lieu en Europe à l’époque.
Ils sondaient l’angle d’un ancien bâtiment de l’abbaye de Cluny quand ils sont tombés sur un trésor médiéval: plus de 2000 pièces du XIIe siècle. Soit une découverte «rare», selon des chercheurs de l’Université Lyon-II et le CNRS. Quelques semaines plus tard, les résultats nous sont dévoilés.Retour à la mi-septembre, où l’équipe d’Anne Baud, enseignant-chercheur à Lyon-II et d’Anne Flammin, ingénieure au CNRS, creuse à la pelle mécanique pour reconnaître l’angle de l’ancienne infirmerie de l’abbaye. Soudain, des pièces commencent à tomber au fond du sondage.
«On pensait que c’était du bronze au début puis on a remarqué que c’était une monnaie. Ensuite on a vu un amas, un lot entier de monnaies, il y en avait énormément», a raconté Clarisse Couderc, étudiante en master 2 qui participait à la fouille, en marge d’une conférence de presse à Lyon. «La chance d’une vie» pour cette future archéologue, qui ne tarde pas à découvrir l’ampleur du trésor.

Selon le CNRS, les dinars ont quant à eux été frappés entre 1121 et 1131 en Espagne et au Maroc, dans des espaces contrôlés par la dynastie berbère des Almoravides. Pour le spécialiste des monnaies Vincent Borrel, leur présence s’explique notamment par l’existence en Espagne de prieurés clunysiens. Elle pourrait témoigner d’échanges entre l’ordre de Cluny avec des Andalous, ou d’un don direct des Rois Catholiques d’Espagne. Des possibilités envisageables quand l’on sait que Cluny était l’un des monastères les plus influents du Moyen Âge, au centre d’un large réseau d’échanges.
Une valeur oscillant entre «trois et huit chevaux»
«Ce qui est assez rare, c’est que c’est un trésor de la première moitié du XIIe siècle, très homogène, nous l’avons dans sa globalité, nous avons ses contenants même s’ils subsistent à l’état de vestiges et nous savons où nous sommes dans l’abbaye, ça ouvre des perspectives énormes de recherche», s’est réjoui Anne Baud.À qui appartenait ce trésor ?
«Les hypothèses sont les plus raisonnables et les plus folles», a-t-elle répondu. «On entrevoit une petite histoire: celle d’un religieux qui a enfoui son pécule pour le cacher», a précisé Mme Flammin. «La valeur globale de ce trésor pour l’époque est estimée entre trois et huit chevaux, l’équivalent des voitures de nos jours, mais à l’échelle de l’abbaye c’est assez faible car cela représentait environ six jours d’approvisionnement en pain et en vin», a ajouté Vincent Borrel.source : Le Figaro.fr
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