Il est un fait que nos églises se vident. Dans bien des paroisses, au
fil des ans, les têtes des fidèles deviennent plus chenues, les dos
plus voûtés, les démarches moins assurées, les places vacantes plus
nombreuses. Les prêtres eux aussi s’essoufflent, et les vocations.
Alors, chaque année, des églises sont désacralisées, voire désaffectées,
quand on ne les rase pas purement et simplement.
À voir la destinée de certains de ces anciens lieux de culte, on se prend à penser que, tout compte fait, leur destruction eût peut-être été préférable. Témoins, ces trois exemples tout récents :
À Agen, la chapelle du Martrou devrait abriter, à partir du 17 mai 2018, une exposition intitulée « La Transidentité », dans le cadre du « Festival des fiertés » organisé par l’association LGBT locale.
Il y a quelques jours, 20 Minutes admirait la transformation « insolite », par l’« artiste » new-yorkais Asad Raza, du sol de San Paolo Converso, à Milan, « en un court de tennis où tout le monde peut jouer ».
Enfin, Aleteia consacre un article à « une œuvre discutable dans une église qui doit prochainement être désacralisée », l’église de Kuttekoven, à Looz, en Belgique. Intitulée Holy Cow, cette sculpture grandeur nature, placée devant l’autel, représente une vache crucifiée. À ses pieds, un immense réservoir contenant 5.000 litres de lait.
L’église milanaise et la chapelle du Martrou ont été désacralisées, mais apparemment pas désaffectées : elles sont donc toujours sous la responsabilité d’une institution religieuse. C’est d’ailleurs à la paroisse Sainte-Foy, souligne Le Salon beige, qu’il faut s’adresser pour obtenir de plus amples renseignements sur l’événement. Quant à l’église belge, on n’a même pas attendu que le cadavre soit froid pour s’emparer de l’héritage et faire la nique au défunt, puisqu’elle n’est même pas encore désacralisée.
Comment l’Église peut-elle donc se compromettre à ce point ?
Le site Internet de la paroisse agenaise présente la chapelle du Martrou comme un « lieu culturel [qui] permet [de] contribuer à la vie culturelle locale en y apportant un caractère particulier dû à son histoire et sa sacralité ». Une sacralité exceptionnelle, en effet, la chapelle du Martrou devant son nom à sa crypte où, dès le Ve siècle, des chrétiens auraient enseveli les corps retrouvés de martyrs agenais du siècle précédent, notamment sainte Foy et saint Caprais. La paroisse devait-elle autoriser en un tel lieu cette exposition LGBT, organisée par une association dont le nom, Ecce Homo, n’est pas loin d’être blasphématoire ?
Que penser de la molle réaction du diocèse belge de Hasselt, qui se contente de se déclarer « surpris par l’exposition » de cette œuvre en expliquant : « Nous pouvons certainement apprécier l’humour. Mais une vache sur une croix cela va un peu trop loin » ? A-t-il cru à la justification inepte de l’« artiste » qui prétend dénoncer le « gaspillage dans notre société » en gâchant 5.000 litres de lait ?
Et, si 20 Minutes voit d’abord dans ce court improvisé une « œuvre d’art interactive […] qui encourage les visiteurs à jouer au tennis », il dévoile quand même « le but de Raza » : « remplir l’espace d’une nouvelle pratique sociale, non de recevoir des messages d’en haut, mais de s’engager dans un échange et un jeu d’égal à égal ». Autrement dit, évacuer de cette église toute transcendance.
L’Église, par ses renoncements, voire ses trahisons, continue, hélas, trop souvent à faire le jeu de ce Grand Remplacement multiforme qui nous tue.
Christine Célérier
Source
À voir la destinée de certains de ces anciens lieux de culte, on se prend à penser que, tout compte fait, leur destruction eût peut-être été préférable. Témoins, ces trois exemples tout récents :
À Agen, la chapelle du Martrou devrait abriter, à partir du 17 mai 2018, une exposition intitulée « La Transidentité », dans le cadre du « Festival des fiertés » organisé par l’association LGBT locale.
Il y a quelques jours, 20 Minutes admirait la transformation « insolite », par l’« artiste » new-yorkais Asad Raza, du sol de San Paolo Converso, à Milan, « en un court de tennis où tout le monde peut jouer ».
Enfin, Aleteia consacre un article à « une œuvre discutable dans une église qui doit prochainement être désacralisée », l’église de Kuttekoven, à Looz, en Belgique. Intitulée Holy Cow, cette sculpture grandeur nature, placée devant l’autel, représente une vache crucifiée. À ses pieds, un immense réservoir contenant 5.000 litres de lait.
L’église milanaise et la chapelle du Martrou ont été désacralisées, mais apparemment pas désaffectées : elles sont donc toujours sous la responsabilité d’une institution religieuse. C’est d’ailleurs à la paroisse Sainte-Foy, souligne Le Salon beige, qu’il faut s’adresser pour obtenir de plus amples renseignements sur l’événement. Quant à l’église belge, on n’a même pas attendu que le cadavre soit froid pour s’emparer de l’héritage et faire la nique au défunt, puisqu’elle n’est même pas encore désacralisée.
Comment l’Église peut-elle donc se compromettre à ce point ?
Le site Internet de la paroisse agenaise présente la chapelle du Martrou comme un « lieu culturel [qui] permet [de] contribuer à la vie culturelle locale en y apportant un caractère particulier dû à son histoire et sa sacralité ». Une sacralité exceptionnelle, en effet, la chapelle du Martrou devant son nom à sa crypte où, dès le Ve siècle, des chrétiens auraient enseveli les corps retrouvés de martyrs agenais du siècle précédent, notamment sainte Foy et saint Caprais. La paroisse devait-elle autoriser en un tel lieu cette exposition LGBT, organisée par une association dont le nom, Ecce Homo, n’est pas loin d’être blasphématoire ?
Que penser de la molle réaction du diocèse belge de Hasselt, qui se contente de se déclarer « surpris par l’exposition » de cette œuvre en expliquant : « Nous pouvons certainement apprécier l’humour. Mais une vache sur une croix cela va un peu trop loin » ? A-t-il cru à la justification inepte de l’« artiste » qui prétend dénoncer le « gaspillage dans notre société » en gâchant 5.000 litres de lait ?
Et, si 20 Minutes voit d’abord dans ce court improvisé une « œuvre d’art interactive […] qui encourage les visiteurs à jouer au tennis », il dévoile quand même « le but de Raza » : « remplir l’espace d’une nouvelle pratique sociale, non de recevoir des messages d’en haut, mais de s’engager dans un échange et un jeu d’égal à égal ». Autrement dit, évacuer de cette église toute transcendance.
L’Église, par ses renoncements, voire ses trahisons, continue, hélas, trop souvent à faire le jeu de ce Grand Remplacement multiforme qui nous tue.
Christine Célérier
Source