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samedi 23 décembre 2017

Il faut soutenir la Pologne !


L’Union européenne est un bateau ivre. Ainsi, donc, M. Timmermans a lancé la mise en œuvre de l’article 7 du traité sur l’Union européenne à l’encontre de la Pologne pour non-respect de l’article 2 et « risque clair de violation grave de l’État de droit », sous prétexte que le président polonais, Andrzej Duda, avait décidé d’avaliser deux lois votées au Parlement. 

Si la procédure allait jusqu’à son terme, la Pologne pourrait être privée de son droit de vote. En raison de cette sanction ultime, cet article 7 est parfois qualifié de « bombe atomique ». Il n’a aucune chance d’aboutir, si ce n’est en bon pétard foireux bruxellois, de priver le pays visé des juteux bénéfices des fonds structurels européens. L’Europe parle de valeurs, mais n’agit que sur le terrain de l’argent.
L’objet même du différend pose le problème de la survie de la démocratie. La Pologne est accusée de porter atteinte à l’État de droit et, donc, aux valeurs fondamentales de l’Union européenne. Elle remettrait en cause l’indépendance de la Justice et des magistrats.
En fait, le gouvernement de Varsovie, dirigé depuis peu par Mateusz Morawiecki, après la démission de Beata Szydło, entend faire dépendre davantage la Justice, non d’un pouvoir arbitraire, mais de la volonté démocratique.
Ainsi, le Conseil national de la magistrature, chargé de la nomination des magistrats et du contrôle de la déontologie judiciaire, sera élu par le Parlement, et non plus par la corporation judiciaire. Sur ses quinze membres, neuf seront au maximum désignés par une formation politique, et chaque parti représenté à la Diète pourra disposer d’un candidat.

On voit donc l’enjeu : la technocratie bruxelloise veut affirmer la supériorité d’un droit européen mal défini et d’une caste professionnelle non élue chargée de l’appliquer sur la légitimité démocratique d’un Parlement. Qu’il y ait séparation des pouvoirs, certes, mais que, sans être élus, les magistrats s’arrogent détenteurs d’un troisième pouvoir capable de freiner les deux autres, au nom d’un droit qu’ils interprètent au travers de leur idéologie, ce n’est pas acceptable.
La collusion entre les technocrates de Bruxelles et le pouvoir des juges est une parfaite illustration du phénomène majeur qui est en train de se produire en Europe, et que les Français perçoivent moins que d’autres à cause de la « parenthèse médiatiquement enchantée » autour de Macron.
Une caste mondiale est en train de voler leurs démocraties aux peuples au nom d’une idéologie qui se présente comme une pensée unique. C’est elle qui parle de valeurs aussi malléables que celles de l’État de droit quand ça l’arrange, mais refuse d’évoquer les valeurs chrétiennes. C’est elle qui promeut les réformes en faveur de l’avortement ou de l’union unisexe, défendues par le social-« chrétien » Juncker qui avait même eu le toupet de s’en prendre à Benoît XVI. C’est elle qui exige une politique en faveur de l’immigration et qui menace de sanctions les États qui s’y refusent. C’est elle qui écrase l’identité des nations sous son exigence de multiculturalisme.
En face de ce recul insupportable de la démocratie, il y a les pays courageux du groupe de Visegrád, peut-être rejoints par l’Autriche, à laquelle certains osent contester le droit de se donner le gouvernement que son peuple a voulu.
La Hongrie, la première, a déclaré s’opposer à toute mise en œuvre de sanctions. La deuxième phase du processus exigeant l’unanimité, celui-ci n’aboutira pas. 

La France devenue « eurolâtre », en apparence, derrière Macron aura-t-elle le front de soutenir la procédure, quand sa justice fait pitié en raison de son inefficacité, du poids des parquets, évidemment soumis au pouvoir politique, et de la politisation indigne de nombre de ses magistrats, comme l’a malheureusement prouvé le mur des cons ? Combien y a-t-il de pouvoirs, en France ? Un seul, sauf pour les naïfs ! La Pologne comme la Hongrie se battent pour la liberté des peuples. Il faut les soutenir !

 Christian Vanneste

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