.

.

vendredi 22 décembre 2017

Gouvernement d’union des droites en Autriche

par Olivier Bault.
 
L’annonce en a été faite vendredi : un accord de gouvernement avec la participation des deux grands partis de droite vainqueurs des élections législatives du 15 octobre dernier a été trouvé, et le nouveau gouvernement autrichien, dirigé par le nouveau chancelier Sebastian Kurz, 31 ans, doit prendre ses fonctions lundi. En Autriche, donc, le centre-droit (ÖVP) ne craint pas de s’allier à la droite nationale (FPÖ) dans l’intérêt du pays. L’ÖVP aura sept ministres dans le nouveau gouvernement dirigé par son jeune leader, dont celui des Finances, de l’Economie et de la Justice. Le FPÖ aura cinq ministres, dont celui de l’Intérieur, des Affaires étrangères et de la Défense. Son chef, Heinz-Christian Strache, sera vice-chancelier et ministre des Sports et de la Fonction publique.
Quant au programme, il sera vraiment de droite. Le nouveau gouvernement autrichien se donne pour objectif de réduire les impôts et les taxes et de faire subir une cure d’amaigrissement à l’Etat, mais aussi d’accroître les allocations aux familles avec des enfants, ce qui rappelle la politique fiscale pro-famille mise en place avec succès par Viktor Orban dans la Hongrie voisine. En matière d’immigration, les droites veulent stopper l’immigration illégale et accélérer l’examen des demandes d’asile pour rapatrier plus rapidement dans leur pays les immigrants auxquels l’asile est refusé. L’asile ne sera plus qu’une protection temporaire et ne donnera pas droit à un séjour définitif. Comme cela a été fait au Danemark, les prestations en faveur des demandeurs d’asile seront réduites pour éviter d’attirer l’immigration illégale. Sur le plan européen, l’Autriche se donne désormais pour but de chercher à corriger les dérives de l’Union européenne, et notamment de la faire revenir à ses fondamentaux et de renforcer la subsidiarité (soit tout le contraire du projet d’Emmanuel Macron). En revanche, le FPÖ s’est engagé de son côté à ne pas demander un référendum sur la sortie de l’UE. En d’autres termes, Vienne devrait aligner sa politique sur celle du Groupe de Visegrad (V4). Comme les capitales du V4, le nouveau chancelier, Sebastian Kurz, rejette la mise en place d’un système permanent de relocalisation des immigrants clandestins par quotas tel que voulu par la Commission européenne. Le nouveau gouvernement autrichien promet aussi de mettre son veto à toute adhésion de la Turquie à l’UE et demandera l’arrêt des discussions d’adhésion avec Ankara.

Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.

Source