Au IVe
siècle de notre ère, en plein Bas-Empire romain, Dioclétien et les
autres empereurs illyriens redressèrent pour au moins trois quarts de
siècle l’État impérial romain d’Occident. Lointains descendants de ces
énergiques Illyriens, les Croates adopteraient-ils l’antique vertu des
vieux Romains chers à Caton l’Ancien ?
Probablement
depuis ce 29 novembre dernier. Ce jour-là, en pleine audience du
Tribunal pénal international sur l’ex-Yougoslavie (TPIY), le
lieutenant-général croate Slobodan Praljak, 72 ans, avalait du cyanure
juste après avoir entendu l’énoncé du verdict. Quelques instants
auparavant, il avait jeté à la face veule du président falot de ce
soi-disant tribunal un tonitruant « Je rejette avec mépris votre verdict
».
Slobodan
Praljak s’était rendu au TPIY en 2004. Jugé en première instance en
2013 et condamné à 20 ans de prison pour crimes contre l’humanité et
crimes de guerre, cet ancien officier supérieur, membre du Conseil de
défense croate en Bosnie-Herzégovine, avait été dans les années 1980 en
Yougoslavie post-titiste un directeur de théâtre, puis le réalisateur de
séries télévisées locales remarquées.
Indigné
par la lourdeur de la peine, ce patriote croate avait fait appel tout
en se doutant que la sentence serait confirmée parce que le TPIY est une
juridiction partiale inféodée au cosmopolitisme. En se donnant la mort
en direct, Slobodan Praljak a ainsi réfuté le TPIY et son prolongement
tératologique, la Cour pénale internationale.
Attaché
à ce sentiment très romain de la liberté, Monsieur Praljak a prouvé
qu’il valait mieux mourir debout plutôt que vivre à genoux une vie
entière emprisonnée. L’Europe des peuples vivants a un nouvel héros, un
vrai, celui-là ! Honneur donc à Slobodan Praljak !
Bonjour chez vous !
• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 57, diffusée sur Radio-Libertés, le 15 décembre 2017.