Monseigneur Gaume(1802-1879)
Protonotaire apostolique, Docteur en théologie
Protonotaire apostolique, Docteur en théologie
" Si, arrachant le masque de la Révolution, vous lui demandez : Qui es-tu ? Elle vous dira : " Je ne suis pas ce que l'on croit. Beaucoup parlent de moi et bien peu me connaissent. Je ne suis ni le carbonarisme qui conspire dans l'ombre, ni l'émeute qui gronde dans la rue, ni le changement de la monarchie en république, ni la substitution d'une dynastie à une autre, ni le trouble momentané de l'ordre public. Je ne suis ni les hurlements des Jacobins ni les fureurs de la Montagne, ni le combat des barricades ni le pillage, ni l'incendie ni la loi agraire, ni la guillotine ni les noyades. Je ne suis ni Marat, ni Robespierre, ni Babeuf, ni Mazzini, ni Kossuth. Ces hommes sont mes fils, ils ne sont pas moi. Ces choses sont mes oeuvres, elles ne sont pas moi. Ces hommes et ces choses sont des faits passagers, et moi je suis un état permanent (…)
" Je suis la haine de tout ordre religieux et social que l'homme n'a pas établi et dans lequel il n'est pas roi et Dieu tout ensemble ; je suis la proclamation des droits de l'homme contre les droits de Dieu ; je suis la philosophie de la révolte, la religion de la révolte; je suis la religion armée ; je suis la fondation de l'état religieux et social sur la volonté de l'homme au lieu de la volonté de Dieu! En un mot, je suis l'anarchie ; car JE SUIS DIEU DETRONE ET L'HOMME A SA PLACE. Voilà pourquoi je m'appelle révolution : c'est à dire renversement, parce que je mets en haut ce qui, selon les lois éternelles, doit être en bas, et en bas ce qui devrait être en haut "
Mgr
Gaume, La révolution, Recherches historiques, t. I, p. 18, Lille,
Secrétariat Société Saint-Paul, 1877, cité in Jean Ousset, Pour qu'Il
règne, DMM, Niort 1998, p. 122).