Le « peuple du pays » et ses princes ou l’histoire d’une incompréhension.
Bernard Plouvier
En Palestine, au temps de Jésus de Nazareth,le
menu peuple des bourgades s’appelait le « peuple du pays ». Et il était
méprisé à la fois des riches Sadducéens et des rabbis pharisiens. Même
s’ils fréquentaient le même Temple lors des grands pèlerinages et s’ils
écoutaient les mêmes textes et des commentaires assez voisins dans leurs
synagogues respectives, ils ne se comprenaient guère : la lutte des
classes et le mépris des castes étaient omniprésents.
En
notre France, à l’approche de l’année 2020, le phénomène est voisin.
Les grands pontes des partis politiques et les syndicalistes
professionnels, qui font semblant d’œuvrer dans la capitale ou dans les
grandes villes, ne comprennent rien au désarroi du menu peuple des
villages et des petites villes. Tout simplement parce qu’ils ignorent
tout de la vie et des tourments de ce « bon peuple », auquel ils ne
s’adressent que pour vanter leur brouet électoral ou lui annoncer de
nouvelles taxes.
Pourtant,
alors que la racaille casse et vandalise dans les grandes villes – où
l’on répare presque aussitôt les dégâts, l’État laisse en état de
quasi-abandon les petits bourgs et leurs liaisons avec les centres de
moyenne importance, où sont localisés les hôpitaux, les lycées, les
perceptions etc. Les trains ont disparu et les cars ont des horaires
davantage adaptés aux droits syndicaux de leurs conducteurs qu’à
l’intérêt des usagers.
Comme
le dit mon éditeur – et néanmoins ami - Philippe Randa, « il manque un
logiciel » à nos princes qui nous gouvernent si peu et si mal. Ces
énarques, ces professionnels de la politique - dont la plupart n’ont
jamais fait autre chose dans leur vie que de causer, d’assister à des
réunions et de hanter des couloirs et des antichambres – ignorent tout
de la vie en milieu rural, en zones de friches industrielles, ou dans
les quartiers limitrophes de cités de non-droit.
Ils
ne savent pas comme il est dur de se sentir humilié par un chômage de
longue durée ou un état de sous-emploi, d’être écrasé par l’incertitude
quant aux études des enfants ou tout simplement par la peur des
lendemains qui ne chantent manifestement que pour les immigrés
exotiques, toujours plus nombreux et qui monopolisent l’affectueuse
sollicitude des politiciens et des fonctionnaires de l’État et des
collectivités.
Par-dessus
tout, il est révoltant de sentir le mépris de soi-disant gouvernants
qui objectivement ne servent absolument pas la Nation, mais des intérêts
extérieurs, et ne se préoccupent que de leur ego et de leur « profil de
carrière ». Ceci n’est pas nouveau : c’est à la fin du XIXesiècle que divers penseurs ont opposé « le pays d’en-haut et le pays d’en-bas » (avec de multiples variantes).
À
quoi bon manifester sa colère de façon ponctuelle ? Cela n’a de sens
que si la Nation prend conscience de sa souveraineté et décide soit
d’opter pour la révolution (solution coûteuse en biens et en vies,
débouchant souvent sur un résultat absurde comme le démontre l’histoire)
soit pour un changement radical, en l’occurrence ce que tentent divers
peuples d’Europe : la solution populiste.
La
véritable démocratie exige l’égalité de tous les citoyens devant la Loi
- une égalité de droits et de devoirs -, la méritocratie dans
l’attribution des postes payés par l’argent des impôts et des taxes,
enfin le recours à la Nation pour tout sujet important... comme
l’immigration-invasion et ses problèmes connexes (insécurité, trafics de
drogues et d’armes, prostitution & proxénétisme, implantation d’une
religion médiévale conquérante), la désindustrialisation du pays,
l’excès des intermédiaires entre producteurs et consommateurs, la
protection de la famille et la répression de la pornographie
publiquement affichée, etc.
Bernard Plouvier