Le réseau social a confié à plus de 150 sociétés, dont Apple , Amazon , Microsoft ou Yandex , un accès privilégié aux informations de ses utilisateurs.
Les scandales se suivent et se ressemblent pour Facebook, encore une fois mis à l'index mardi soir pour les libéralités prises avec les données personnelles de ses utilisateurs.
C'est  une enquête du « New York Times
  » qui a ranimé les braises toujours rouges des critiques. Le quotidien
 américain a interrogé des dizaines de sources et consulté 270 pages de 
documentation interne à Facebook.
Il en 
ressort de nouvelles accusations. Encore une fois, elles relèvent 
plus de la négligence de la part de Facebook que de la malveillance sur 
la question de la vie privée de ses clients.
Aucune donnée vendue
Selon
 l'enquête, Facebook aurait passé des accords avec plus de 
150 entreprises pour leur donner des accès privilégiés aux données 
personnelles des utilisateurs du réseau social. Le « New York Times » 
précise bien que Facebook n'a pas enfreint sa règle d'or, martelée par 
Mark Zuckerberg : « Nous ne vendons aucune donnée et à personne. »
Néanmoins, pour améliorer l'expérience 
et faire croître sa base d'utilisateurs, il a laissé de nombreux 
partenaires accéder à des données sensibles - parfois sans lien avec le 
service proposé et sans que cela soit clairement compréhensible à 
l'utilisateur.
Un deal avec le russe Yandex
Quand
 une personne se connectait avec son compte Facebook, Microsoft pouvait 
consulter la liste de ses amis. Amazon avait accès aux adresses mails et
 numéros de téléphone de centaines de millions de personnes qui n'en 
avaient pas la moindre idée.
Netflix ou Spotify pouvaient lire le contenu des messages échangés sur 
Facebook. Yahoo! pouvait consulter les posts des amis. Même le géant 
russe de la recherche en ligne Yandex disposait d'un deal pour connaître
 les identifiants des utilisateurs.
Ces 
accords ont perduré bien après 2014, quand Facebook a durci les 
conditions d'accès à ce type de données aux développeurs d'applications 
sur sa plate-forme. Certains étaient encore en vigueur pas plus tard que
 l'été dernier. Beaucoup des accès sont restés valides sans même que les
 entreprises bénéficiaires en soient conscientes.
Revue des partenaires en cours
Dans  un post de blog
 , Facebook a réagi aux révélations. Le groupe ne nie pas l'existence de
 tels accords, mais réfute l'idée que ses utilisateurs n'étaient pas 
avertis. « Nos partenaires d'intégration devaient recueillir la 
permission des gens. Vous deviez vous identifier avec votre compte 
Facebook pour utiliser l'intégration offerte par Apple, Amazon ou un 
autre partenaire », explique le groupe.
A
 demi-mot, le géant reconnaît toutefois avoir failli en laissant des 
passerelles vers les données subsister même quand les services qu'elles 
étaient censées alimenter n'existaient plus. « Nous sommes au milieu d'une revue de toutes nos APIs [NDLR : les interfaces de programmation] et des partenaires qui peuvent y accéder », explique Facebook.