« Guerriers amoureux » un roman de Jean-Louis Costes (2013) Éditions eretic, pp.285
Ce quatrième roman de notre performer préféré Jean-Louis
Costes est le deuxième à être présenté par nous. Son « Un bunker en
banlieue » a reçu notre critique positive à son époque (voir notre
Kagablog du 21 avril 2008, collaboration terminée définitivement
avec ce blog aujourd‘hui ). C’est une histoire pleine d’imprévus de
trois amis qui décident de fuir la banlieue pauvre parisienne puisqu’ils
se sentent « étranger(s) chez les immigrés » (op.cit. page 6). Pour
souligner notre exception qui n’est pas commune
avec Costes je vais emprunter les mots de son premier héros : « pédé
est le pire tabou dans la cité » (op.cit. page 19). La force
d’anticipation du récit s’accentue avec les fautes de frappe
intentionnelles et poétiques qui reviennent sans cesse est dont la
meilleure serait « la bitte» (avec deux t). Ces fautes de frappe
intentionnelles attribuent une dimension authentiquement underground au
roman. Nous étions le premier à écrire sur son court métrage « Saul et
la magicienne » de 1997, un film qui se déroule
également en Guyane comme la première partie du roman.Patou le kabyle
et blanc est amoureux de la haïtienne et noire Darlène à Sant Denis et
il rêve de lui offrir un meilleur avenir en faisant appel aux dons de la
«bombe atomique de la magie» (op.cit. page
41). Il part en Guyane, dans la forêt amazonienne, pour écouter « la
chanson favorite de Hitler » (page 65) sifflé par Klaus, le colosse
blanc et allemand qui cherche aussi à faire fortune dans les mines d’or
clandestines de la région. Ce dernier ferait mieux
de diriger «une bande de scouts dont le chef serait Charles Manson»
(op.cit page 105),l‘idole de notre ancien Kagablog (qui était en vérité
une farce sioniste). «Tant pis s’il était antisémite» (op.cit. Page 93),
pour honorer la passé de son pays, puisque
le vrai pouvoir ce sont les incas donc impossible pour Klaus de faire
fortune dans cet endroit. Mais malheureusement ce dernier sera tué par
Pepita, une paysanne de la région qui fait des rêves de partir avec
Patou en France. Infecté dans ses périples dans
la jungle ce dernier sera accueilli et soigné par une famille de
Hmongs. Momo le beur, fraichement sorti de prison, arrive en Afrique
dans un pays qui serait le Tchad ou le Sénégal : «l’équipage de l’avion
qui le transporte porte des uniformes français » (op.cit.
Page 201). Mais un malentendu important sur le nom de l’aérogare de
départ « hall £5 » (op.cit. page 205) sera modifié six pages plus loin
en « gode SS » (op.cit. Page 211) . Cela nous aide à faire des équations
simplistes mais pourtant « l’amour sera changé
en haine » (page 204) et la police militaire viendra ramasser
Momo. « Un doigt sur la gâchette de Famas » (modifié intentionnellement
page 212). C’est en arrivant sur cette page-clé que nous réalisons que
« bitte » et toutes les autres fautes de frappe étaient
vraiment intentionnelles. Darlène la noire arrive à Brooklyn pour
témoigner sur la présence de l’ange de l’Apocalypse Israfil, un ange qui
appartient à la religion hébraïque. C’est sur place qu’elle constatera
le déclin sioniste de l’empire américain et notera
l’arrivée du « Christ avec des zombis noirs » (op.cit. Page 251). Nous
laissons les derniers mots de conclusion au Grand Intellectuel Laurent
James : «Jean-Louis
Costes est un des plus grands écrivains catholiques
de France…S'il se couvre le visage de boue et d'excréments sur scène,
c'est parce qu'il sait que l'homme a été créé à l'image divine, et qu'il
convient de déguiser le visage de Dieu…Pour nous rappeler qu'à l'instar
de nos ancêtres paysans, nous pouvons nous
aussi redevenir des nègres » dans la revue Cancer n.8, automne 2003.
Écrit par Dionysos Andronis