.

.

mardi 17 mars 2009

Contre le retour de la France dans l'OTAN

Philippe Delbauvre


Contre le retour de la France dans l'OTAN
L’Otan est cette structure militaire regroupant les pays occidentaux en vue de contrecarrer l’impérialisme communiste dont le pacte de Varsovie, disparu depuis vingt ans, est le vecteur. Elle n’a donc en tant qu’alliance dont l’objectif initial est défensif plus aucune raison d’être à l’époque actuelle marquée par un monde militaire unipolaire. En conséquence, on aurait pu logiquement s’attendre à sa dissolution ou, à tout le moins, à voir progressivement les différents pays la constituant la quitter. Paradoxalement, ce sont de nouveaux membres qui sont venus se joindre aux anciens dans un but qui ne peut être qu’offensif. Selon toute vraisemblance il s’agit d’instaurer un bonheur démocratique universel qui n’est pas sans rappeler un avenir radieux digne de celui qui fut promis à Travaillov après sa libération de l’exploitache (1) de Capitalistov. Démocratie qui, si on se souvient de la facilité avec laquelle le referendum sur l’Europe fut prestement atomisé, ne mérite plus son étymologie.

Bukowski déclarait qu’entre la démocratie et la dictature, c’est que dans la démocratie on vote d’abord avant d’obéir alors que dans la dictature on ne perd pas son temps à voter. On peut tout aussi bien noter que dans les pays communistes on disposait d’argent lorsqu’on se rendait dans des magasins vides alors qu’en France et pour de plus en plus de Français, la pléthore de marchandises est inutile sachant le portefeuille vide.

Objectivement et en tenant compte de la montée en puissance de l’univers rouge, le choix d’évacuer les forces militaires américaines de France et de prendre ses distances avec l’Otan par le général De Gaulle était sujet à contestation. L’avenir que nous connaissons aujourd’hui a fini par lui donner raison. Or, c’est paradoxalement dans un contexte où de nombreux fléaux d’importation américaine touchent la France et les Français (melting pot, délinquance, obésité, économisme, déliquescence de l’Etat, …) que le chef de l’exécutif juge positif d’engager notre pays dans une structure qui n’a plus désormais de raison d’être.

Un président qui à mes yeux n’est ni Français, ni Européen. Peu m’importe ses origines hongroises qui au demeurant pouvaient me le rendre, pour des raisons personnelles, sympathique. C’est ici que la notion couramment admise de « Français de papier » qui met l’accent sur une altérité dont l’origine est chromatique se doit d’être nuancée. Le Français de papier n’est pas celui qui dispose de la citoyenneté sans être blanc (Boudarel l’était)(2), mais bien celui qui la possédant trahit les fondements de la civilisation européenne. Là encore, une précision s’avère nécessaire : Nicolas Sarkozy n’a pas trahi. Il ne fait qu’appliquer une politique étrangère qu’il avait depuis si longtemps vantée. Il a parié sur une victoire américaine à long terme et veut se situer dans le camp des vainqueurs. En ce sens, sa démarche est cohérente et je ne le considère pas autrement que je ne le fais pour ses compatriotes de l’etablishment américain.

De même, je ne vois pas pourquoi je me scandaliserais de la position prise tant par Guillaume Faye ou par Jean François Touzé qui font office de voltigeurs de pointe de l’actuel locataire de l’Elysée. En effet, si on considère qu’il y a péril en la demeure et que le danger mortel arabo-musulman est pour notre civilisation l’ennemi prioritaire, alors il faut soutenir Israël et contribuer au renforcement de l’Otan. D’où la cohérence de ces trois acteurs politiques que je n’assimile pas à des abrutis comme je le fais pour d’autres, mais bien à des personnes sensées qui sont mes adversaires mortels.

Ce retour en fanfare contesté pour la forme ici ou là n’est en fait aucunement surprenant. Il ne s’agit que de la continuité d’une opération de formatage, cette fois ci militaire et diplomatique, qui s’apparente au mimétisme. Ainsi, la volonté de donner toujours davantage de marges de manœuvre au monde économique impliquait en elle même l’amputation de la fonction publique qui pourtant connaît dans certains de ses secteurs des carences d’effectifs flagrants. Aussi, le présidentialisme, c’est à dire le fait de voir transformé le chef de l’exécutif en un super premier ministre, mettait fin elle aussi à une structure constitutionnelle de type monarchique dont l’ascendance européenne était flagrante. Enfin, et pour prendre un dernier exemple, la disparition d’un modèle social établi à la libération mais pensé durant l’exercice du pouvoir de l’Etat français obéit à la même logique d’américanisation par l’intermédiaire de l’individualisation.

Je dois avouer ne plus espérer beaucoup d’une classe politique qui tient en main un système sans plus manifester la moindre gêne comme en témoigne les nominations à des postes enviés d’individus censés être des opposants. Avec cette réintégration dans l’Otan ce sont et le ministère des affaires étrangères, et le ministère de la défense appelé autrefois ministère de la guerre qui échappent à la France d’hier et donc de demain. Il ne s’agit pas cette fois ci de continuité ou plus exactement d’extrapolation mais plutôt, comme dans les autres secteurs, de rupture.

La France s’éclipse.

notes


1 - Les moins jeunes auront reconnu l’accent inimitable de Georges Marchais.

2 - Boudarel, Français tortionnaire de Français.

samedi 14 mars 2009





La voix de l'opposant: la recherche

Philippe Delbauvre



La voix de l'opposant: la recherche
Il est particulièrement aisé de faire passer des vessies pour des lanternes auprès de personnes insuffisamment informées, toujours faciles à duper. Ainsi, lorsque Nicolas Sarkozy déclare, sans aucune gêne, que les chercheurs britanniques publient 30% de plus que leurs homologues français, il sous entend implicitement que nos compatriotes sont soit limités intellectuellement, soit payés à ne rien faire. Ce qu’il se garde bien de dire, c’est que les publications effectuées en France sont de bien meilleure qualité. Cela s’explique très bien : puisque payés à la pièce, les britanniques effectuent pour chaque novation une publication unique alors que les frenchies, rémunérés au forfait, n’hésitent pas à cumuler plusieurs avancées sur une seule feuille, ce que s’est bien gardé de rappeler ce président sensé être le nôtre.

Le désintérêt pour la recherche fondamentale qu’a pratiquée l’auteur de ses lignes s’explique par des moindres rémunérations ainsi que par le peu de considération des chercheurs. L’exil des cerveaux n’est d’ailleurs pas un mythe et si nombre de prix nobel sont américains, une partie non négligeables d’entre eux, née à l’extérieur des Etats Unis, a été achetée. La privatisation de ce secteur s’avère donc être une erreur majeure montrant la méconnaissance de ce que sont et la logique de la recherche théorique et celle de l’entreprise qui s’avèrent antinomiques.

L’entreprise a pour but de faire du profit : en ce sens tous les travaux de recherche doivent se traduire dans les faits par une rapide concrétisation dans le secteur de l’entreprise considérée. Voilà de facto expliqué l’intérêt majeur des entreprises pour la recherche appliquée et le dédain pour l’aspect fondamental des travaux qui, le plus souvent, ne sont pas financés. Réciproquement, le chercheur peut rester, et il est le premier humainement à en souffrir, plusieurs mois voire plusieurs années avant de parvenir à un résultat tangible. L’image de la page blanche n’est malheureusement pas un mythe et il est fréquent d’emprunter plusieurs impasses avant de trouver la voie royale.

Voilà pourquoi l’Etat doit jouer son rôle de régulateur et prendre à sa charge tous les esprits novateurs soucieux de faire prospérer l’héritage transmis par Poincaré qui est considéré par lez épistémologues contemporains comme le véritable inventeur de la relativité.


lundi 2 mars 2009

La voix de l'opposant: la Guadeloupe


Philippe Delbauvre



La voix de l'opposant: la Guadeloupe
Je n’ai jamais cherché à cacher que mon engagement politique dépassait de loin la seule défense de la patrie. Mieux, je sais que France varie et qu’elle ne s’est pas toujours située durant sa longue histoire dans le camp que j’eusse choisi. J’avais déjà écrit, et je le souligne à nouveau, que le « right or wrong, my country », n’est pas ma devise de prédilection. Le combat politique est avant tout pour moi la promotion d’un modèle civilisationnel, malheureusement malmené en ces temps de recomposition géopolitique.(1)

Je hais le matérialisme tant sous sa forme communiste que sous son aspect capitaliste parce qu’il réduit l’homme à n’être qu’un agent économique dans une société d’échanges marchands. J’ai pris acte de la chute du mur de Berlin symbolisant la mort de l’hydre rouge. Je m’en suis à l’époque réjoui. Je viens aussi d’apprendre par l’intermédiaire de Jacques Séguéla que si l’on ne disposait pas d’une rolex à cinquante ans, on avait raté sa vie. Le publicitaire n’a fait qu’affirmer ce que pensent beaucoup, reléguant militaires et moines au statut de bons à rien. Voilà qui me fait écrire que la seconde tête de l’hydre se porte au mieux, justifiant à posteriori la poursuite de la lutte.

De la lutte, justement, il est ici question. Ce qui caractérise l’opposant, c’est son opposition : celui qui va au contact, qui se pose contre. Ce qui m’avait fait rugir à l’évocation de la formule « ni keffieh, ni kippa » (2), c’était, sachant que les gouvernements européens étaient engagés pour qui l’on sait, que la majorité des opposants aient pu trahir leur nom et biaiser.

Je sais très bien que l’histoire du monde et le devenir humain ne passera pas par le sort de la Guadeloupe en raison de sa situation géographique. Je sais aussi que les habitants de cette île doivent éprouver quelques difficultés à évoquer leurs ancêtres gaulois. Je sais également que ce dom est perfusé par des allocations diverses auxquelles ont droit tous les Français, sans distinction.

Néanmoins, en ce qui me concerne, je maintiens le cap (3), et reste avant tout un opposant qui donc … s’oppose. J’ai bien évidemment pris conscience de la position de beaucoup qui se font les zélateurs de l’abandon de cette coûteuse contrée. Outre qu’il s’agit là d’une réaction assez plébienne, c’est aussi un tir qui rate sa cible, dès lors où l’on est un opposant.

En effet :

Si le gouvernement était engagé dans un conflit où l’essentiel des débats portaient sur l’indépendance, on pourrait se positionner pour ou contre. Tel n’est pas le cas ici.

Que la Guadeloupe coûte, je ne le conteste pas. Mais le devoir de l’opposant est-il d’assainir les finances de l’actuel gouvernement ?

L’opposant ne doit-il pas être sur une ligne d’opposition et en conséquence soutenir les revendications des Guadeloupéens sachant le niveau des prix là bas ?

Enfin et c’est un comble, pourquoi un opposant irait-il prôner l’indépendance pour des insulaires dont la grande majorité souhaite rester française ?

Je souhaiterais que les opposants s’opposent. En Guadeloupe comme en métropole. Et sur tous les fronts. Cela me ferait plaisir. Aux autres Français aussi, peu ravis d’aller se jeter dans les bras d’Aubry ou de Besancennot.

Sinon …


notes


1 - « Ni trusts, ni soviets » ? Au fait, que reste t-il aujourd’hui ?
2 - http://www.voxnr.com/cc/politique/EkFEkZVpEVjJxwwcEW.shtml
3 - http://www.voxnr.com/cc/politique/EkkFAVEFFktBdpjpro.shtml

jeudi 12 février 2009



Amateurisme et politique

Philippe Delbauvre



Amateurisme et politique
Les nationalistes ne sont pas sérieux puisque oublieux des tourments de la nation. En ce sens, ils ne constituent pas une alternative crédible aux gouvernants qui se suivent et se ressemblent qui, eux non plus, ne souhaitent prendre en charge les fardeaux qui pèsent de plus en plus lourdement sur le peuple français. Avec toutefois une nuance : si on ne peut en vouloir aux non nationaux pour leur indifférence aux souffrances du peuple, il est légitime de distribuer cartons rouges à toutes les coteries qui tout en se réclamant de la nation, ne font en réalité que ressasser leurs propres lubies.

Parmi elles, on a l’embarras du choix tant elles sont nombreuses et décalées par rapport aux desiderata des nationaux.

Ainsi, le retour d’un roi dont on ne sait toujours pas à quelle écurie il doit appartenir afin de pouvoir postuler, qui fait pouffer de rire nos contemporains, d’autant plus excusables que la situation n’est pas meilleure dans les monarchies avoisinantes.

Ainsi la glorification d’une identité locale qui n’existe plus depuis des lustres sachant que cela fait bien longtemps que la culture française et d’ailleurs mondiale a imprégné les us et coutumes des Français situés au quatre coins de l’hexagone. A titre d’exemple, Il ne faut rien connaître au Nord pour rédiger un site identitaire en partie en langue flamande : si Lille dispose de la dénomination de capitale des Flandres, elle n’est pas en Flandres comme le savent ceux qui ont jeté, ne serait-ce qu’un œil, sur un ouvrage de géographie humaine consacré au sujet.

Faut-il rappeler que le néo-paganisme est néo donc faisant référence implicite à ce qui n’est plus ?

Dans un cas comme dans l’autre, c’est du passé dépassé qu’il est question, et non de politique. On fait ici dans l’histoire, la commémoration, ou plus justement dans le folklore, terme dont on n’hésite pas à faire, sans rire, l’apologie.

Dans le même temps eurent lieu tant à Paris qu’en Province des manifestations le 29 janvier qui rassemblèrent plus d’un million de Français qui se foutaient et de la jupette locale, du survivantisme, et du choix d’un panthéon païen.

Bien évidemment, sauf rares exceptions individuelles, les nationalistes étaient absents.

Il est dès lors ridicule de pointer du doigt la présence à ces manifestations de la Cgt ou d’autres associations similaires, puisque celles ci, quelles que soient leurs raisons, intéressées ou non, avaient au moins fait preuve du minimum que l’on ne trouve même pas chez d’autres : elles y étaient !

J’avais, et à plusieurs reprises, mis en garde la mouvance dans des paragraphes de plusieurs articles sur les conséquences des comportements autistes des nationalistes. Il sera trop facile en cas de percée du Npa d’y voir la conversion au trotskisme de nombre de Français désespérés alors que ces derniers n’auront rejoint un extrême que parce que l’autre les aura abandonnés.

Plus je lis les agences de presse dites nationales ainsi que les sites et blogs concernés, plus je reconnais la validité de la définition stalinienne de la mouvance : « les éléments les plus réactionnaires de la bourgeoisie ».

Et encore. Il faudrait remplacer le flatteur ‘réactionnaire’ par l’approprié ‘rétrograde’.


mardi 6 janvier 2009




Ni keffieh, ni kippa

Philippe Delbauvre


Ni keffieh, ni kippa
Si la formule « Ni keffieh, ni kippa » est bien connue au sein de la mouvance, elle est aussi utilisée à satiété à différentes fins.

Je me propose donc de l'étudier, d'autant plus que l'actualité brûlante s'y prête.

Ce slogan postule que le conflit qui oppose israéliens et palestiniens est indifférent aux Européens au motif qu'aucune des deux parties en présence n'est européenne.

Analyse.

Il n'est pas douteux que les deux forces en présence ne soient pas européennes sachant que le lieu d'affrontement est la Palestine, territoire situé hors d'Europe. Pourtant, cet argument d'extraterritorialité n'est plus recevable sachant que ceux qui s'en réclament sont les mêmes qui firent preuve très récemment d'une tibétophilie manifeste face à la Chine. En quoi le Tibet est-il européen ? Est-il plus proche géographiquement de l'Europe que ne l'est la Palestine ?

Ce qui est vrai du Tibet l'est aussi pour d'autres pays situés hors d'Europe, sujets à tensions ou conflits, qui furent ou sont des motifs à prise de positions partisanes par ceux qui paradoxalement prônent une indifférence européenne: le Tibet n'est donc pas d'un cas isolé.

L'argument d'extraterritorialité n'étant plus désormais recevable puisque réfuté dans les faits par ceux qui en font l'apologie, il est désormais nécessaire d'aller plus avant dans la réflexion : en quoi le conflit israélo-palestinien intéresse t-il les nationalistes mais aussi les gouvernants ?

Après avoir consulté une carte, on ne peut que constater la proximité géographique entre Palestine et Europe. Si les juifs se furent installés ailleurs, à Madagascar par exemple puisque cette solution fut envisagée, le problème devrait être considéré différemment. Tel n'est pas le cas.

C'est ainsi que s'il y avait un embrasement au Tibet ou une révolte des pingouins au pôle, cela ne concernerait pas ceux qui se définissent essentiellement comme Européens. En revanche, le problème des adhésions de la Turquie comme d'Israel à l'Europe est aujourd'hui posé comme en témoigne les prises de positions des uns et des autres, qui, aux plus hauts sommets, tant à droite qu'à gauche, ont signifié leur intérêt pour l'entreprise.

Dans cette optique, la pacification du Proche Orient est une condition sine qua non afin de permettre le succès du projet euro-méditerranéen ainsi que l'adhésion des deux pays susnommés. Cela suppose évidemment l'éradication de la résistance palestinienne.

En quoi les Européens doivent-ils faire preuve de neutralité quant à l'adhésion de la Turquie et d'Israel, conséquence directe de l'adoption du très célèbre et non consensuel « ni keffieh, ni kippa » ?

Il va de soi que ces adhésions devront être justifiées aux yeux de l'opinion. Rien de tel pour se faire qu'une alliance israelo-ottomane, d'ailleurs logique en terme géopolitique, afin de normaliser le Liban et dirigée militairement à l'encontre des Palestiniens et des Syriens, présentés comme ennemis à abattre.

Il n'est pas difficile d'imaginer l'argumentation :

Comment pourrait-on refuser aux israéliens l'entrée dans l'Europe sachant le passé qui est le leur, dont les Européens ont la responsabilité, qui motive le mea culpa que l'on nous assène et dont tous les Français sont conscients ?

Comment oublier le rapport privilégié entre le Liban et la France, cette dernière étant appelée là bas « la grande sœur » ?

A la lumière de cet éclairage géopolitique, on comprend mieux au passage le pourquoi de la haine que subissent Faurisson et ses alliés de la part du pouvoir en place, constructeur zélé du nouvel ordre mondial, puisque les thèses du professeur vont à l'encontre de la très grande Europe souhaitée.

On passe, par l'intermédiaire de la neutralité vis à vis d'Israël, de l'Europe de l'Atlantique à l'Oural à la célébration du grand tout, s'étendant du souk au marché.

On ne peut donc pas être indifférent à ce combat.

Il va de soi que le différentiel démographique entre Palestiniens et Israéliens va jouer un rôle croissant. Les américains, omniprésents dans la région, en ont conscience et ne laisseront pas faire éternellement : si d'aventure Israël était menacé, les Usa frapperaient.

Il y a une autre remarque à formuler, sous la forme d'une question, qui est cette fois ci d'ordre idéologique :

Comment peut-on contester le nouvel ordre mondial (NOM) et prôner l'indifférence lorsqu'un de ses principaux vecteurs (Israël ) est partie prenante ?

Là encore, l'incohérence est la règle.

Le « ni keffieh, ni kippa » est un nouveau jugement de Ponce Pilate, avec les conséquences que l'on sait.


mercredi 24 décembre 2008


Chaînes publiques

Philippe Delbauvre



Je ne sais qui de Tf1 ou de France2 est publique ou privée. La première probablement. A moins que ce ne soit l'autre (1). Après vérification, il semblerait qu'elles sont sœurs. Jumelles. Le débat public/privé me semble donc ridicule.

On s'accorde à reconnaître que la télévision est nulle. C'est pourtant l'institution la plus démocratique qui soit puisqu'elle fonctionne à l'audimat qui n'est autre que le sacro-saint suffrage universel exprimé à chaque seconde. On peut donc affirmer que si la télévision est nulle, c'est parce que la majorité des téléspectateurs l'est aussi. Je voulais le spécifier. Voilà qui est fait.

Que Tf1 décide de snober la messe de minuit est logique. Au même titre que les entreprises délocalisent pour avoir davantage de profit, une chaîne télévisuelle ne cautionne une émission que si celle ci attire du monde, donc des recettes. Or, la messe est ennuyeuse puisqu'on ne s'y amuse pas. Voilà qui explique son remplacement par un bêtisier des plus racoleurs. Programme démocratique par excellence.

Je me suis beaucoup amusé en entendant les mérites de la laïcité positive énoncée par notre président. Pas tant en raison de la monstruosité oxymorique qui se suffisait à elle même, mais plutôt suite au satisfecit des catholiques militants stupidement naïfs. Il a fallu que le marché et les superpuissances financières imposent le travail dominical pour que le gouvernement nous explique que le Catholicisme est en France une religion comme les autres et n'a ainsi pas à bénéficier d'un jour particulier au sein de la semaine. En clair, le Catholicisme s'arrête là où commence le marché. Qu'on se le dise.

Chacun sait dans la mouvance que les media sont tenus par le Système et que les émissions, même de libre opinion (surtout celles là d'ailleurs), ne sont autres que 'la voix de son maître'. Il eut été facile pour le gouvernement de maintenir cette messe puisqu'elle existait déjà. Personne n'y aurait trouvé à redire. Ce n'est donc pas d'un naufrage dont il s'agit, mais bien d'un sabotage.

Le Catholicisme, parce qu'il consiste pratiquement à mettre le moi entre parenthèses, est résolument anticapitaliste. Qu'a écrit Saint Paul au sujet du travail ? Que pense le catholique authentique de la réussite personnelle dans le monde profane ? A l'évidence, presque personne ne sait, à commencer par les catholiques eux mêmes.

La messe est sacrée avant d'être catholique. 'Le désenchantement du monde'(2), c'est à dire le triomphe, que j'espère transitoire, du matérialisme, est à l'œuvre. L'église lorsqu'elle est ouverte, l'est à tous. Y compris à ceux qui n'ont pas la foi en y entrant. Une fois à l'intérieur, on est passé du monde où l'homme s'est fait Dieu à celui de la plénitude où Dieu s'est fait homme.

Parce que notre combat suppose une bonne part de foi, parce que l'on veut nous priver de l'Eglise, contre le matérialiste capitaliste digne successeur du matérialisme communiste, rendons nous à la messe de minuit.

notes


1 - Un grand merci à Henri Krasucki pour ses conseils en matière de syntaxe.
2 - Le désenchantement du monde de Marcel Gauchet (disponible en folio)

dimanche 23 novembre 2008


La retraite à 70 ans

Philippe Delbauvre



La retraite à 70 ans On ne peut que comprendre les Français qui sont séduits à l'idée de voir reculée la date de leur départ en retraite. Ce n'est pas le travail en lui même qui dans la majorité des cas est la cause de leur intérêt pour cette proposition, mais la volonté d'accroître le montant de leurs ressources une fois leur vie de labeur terminée.

La retraite à soixante ans n'est, faut-il le rappeler, plus qu'un mythe à tous les sens du terme. Les politiques se gardent bien de prononcer son acte de décès, conscients qu'ils sont de l'agitation qu'une telle annonce pourrait déclencher. Comme à l'accoutumé, ils ont donc biaisé. Ce qui fut fait par l'intermédiaire de l'augmentation de la durée de cotisation et donc de travail nécessaire, entraînant de facto le recul de la date à partir de laquelle on peut prétendre au repos. Il faut aussi prendre en considération que l'on étudie aujourd'hui jusqu'à un âge beaucoup plus avancé que de par le passé retardant d'autant l'entrée dans la vie active et qu'il est de plus en plus difficile de ne pas connaître des périodes de chômage.

Les départs situés au delà de la date fatidique, quoique minoritaires, ne constituent pas une exception. On songe de suite aux indépendants qu'ils soient commerçants ou membres de professions libérales. On peut aussi mentionner les élites qui voient leur contrat prolongé. C'est le cas par exemple des Professeurs d'université qui peuvent, s'ils le souhaitent, rester en fonction au delà de la durée légale. Ces catégories, si elles existent, n'en sont pas moins très minoritaires.

Tel n'est pas le cas des gros bataillons constitués de Français normaux qui sont ou seront soumis au même traitement. A titre d'exemple, entrer dans la fonction publique aujourd'hui ne permet plus de disposer des mêmes avantages que de par le passé. Autre exemple, le niveau d'étude qui permet de se mettre relativement à l'abri du chômage ne cesse d'augmenter. Le grand nivellement a donc commencé et se trouve bien avancé. Même les cadres disposant d'une formation objective, tels les scientifiques, sont soumis à la concurrence d'une immigration favorisée qui a pour conséquence aujourd'hui de tirer les salaires à la baisse mais aussi de relativiser ce qui était auparavant une sécurité d'emploi pour ce type de salariés.

Puisque le montant de la retraite dépend des salaires engrangés durant la vie de travail, il va de soi que la raréfaction des augmentations, la disparition de la promotion sociale, ainsi que la stabilité des salaires, ne pourront qu'avoir à l'heure du calcul final que de funestes conséquences. Cet aspect comptable doit aussi être pris en considération.

Le ridicule de cette mesure, c'est qu'elle ne concerne que les cadres d'un niveau avancé. Et encore. En effet, à la base, on est considéré par les entreprises comme déficient à partir de 45 ans. Comment dans de telles conditions peut-on espérer voir prolongée une durée de travail que les employeurs choisissent dans les faits de réduire ? Même dans le cadre d'entreprises qui ont besoin de main d'œuvre comme le bâtiment, peut-on imaginer des salariés tels les couvreurs encore en activité à 65 ans ?

Les politiques sont conscients de ces contradictions qui n'en sont que si on prend au sérieux l'objectif déclaré. Ils ne s'agit simplement que d'habituer les Français à des retraites modiques, limitées au strict minimum. C'est là la première étape.

Ensuite, lorsque nos compatriotes verront dans leur voisinage des retraités, contraints de travailler encore, afin de, non pas s'offrir un supplément, mais s'assurer le minimum décent, ils leur faudra alors réagir.

Ce sera alors l'individualisation par la capitalisation. Avec tous les risques que cela comporte comme en témoigne l'actuelle crise financière.

lundi 20 octobre 2008




Les gouvernements étrangers font naturellement appel à l'étranger

Philippe Delbauvre



Les gouvernements étrangers  font naturellement appel à l'étranger
Alors qu'à ses débuts, l'immigration en France ou plus généralement en Europe, avait pour but de recruter une main d'œuvre peu qualifiée qui ne se réduisait qu'à des bras symbolisant une force presque exclusivement musculaire, l'adoption récente du pacte pour l'immigration vient d'entériner une évolution nouvelle.

En effet, sachant les effets de la mécanisation comme de l'automatisation, il n'y a aujourd'hui plus besoin contrairement à hier, de personnels non qualifiés, tant étrangers que Français. On remarquera au passage que, même si nos élites n'en ont cure, ce type de travailleur du passé a depuis fait souche et que sa descendance se trouve pour la majorité d'entre elle sans emploi : pour le plus grand malheur de nos compatriotes. En revanche, il existe une carence en cadres, notamment scientifiques, sur l'ensemble du territoire européen, ce qui vient de conduire les 27 à développer une immigration choisie dont l'objet est le recrutement de cerveaux, principalement issus d'Afrique.

Le pacte européen utilise deux termes pour caractériser l'immigration à venir : sélective et circulaire. Par le premier, on veut signifier que seule une partie de l'immigration pourra être désormais acceptée (comme si on avait pu empêcher l'autre d'exister et de se développer de par le passé), tandis que le second sous entend qu'il ne s'agit que d'une migration à durée déterminée (comme si les nouveaux migrants naturalisés auront l'envie de retourner au pays après quelques années passées ici).

Ces impératifs sont la conséquence de la volonté de rivaliser économiquement avec la puissance américaine en employant, comme on peut le constater, les mêmes méthodes : on a simplement éviter de traduire green card par carte verte, le bleu ayant été jugé plus seyant. Il est bon de savoir que la chasse aux cerveaux n'est pas en Europe, une réussite : en effet, seulement 5% de ce marché mondial vient à nous pour l'instant. D'où l'idée de le développer sachant qu'il est évident que d'un point de vue comptable, tant d'un côté que de l'autre de l'Atlantique, il est beaucoup plus rentable d'importer un ingénieur étranger qui est un produit fini, plutôt que d'en former un en France.

Une fois de plus, les gouvernements européens sont en phase lorsqu'il s'agit de faire fructifier la machine économique qui bien entendu n'a pas de frontières. En revanche, aucun d'entre eux n'a eu le mérite de penser les besoins de chacun des pays tant pour aujourd'hui que pour demain. C'est ainsi qu'aucune politique d'éducation digne de ce nom n'a été élaborée. Rien n'a par exemple été conçu afin d'inciter les jeunes Français à choisir l'orientation scientifique, alors que l'on sait très bien que c'est pourtant une bonne assurance contre le chômage.

Ce ne sont là que des gouvernements étrangers qui, tout naturellement, font appel à l'étranger.

mardi 14 octobre 2008

Le purisme est l'affaire des esthètes, pas des politiques

Philippe Delbauvre



Le purisme est l'affaire des esthètes, pas des politiques
Je ne pensais pas, après avoir écrit un article (1), que les faits allaient si tôt me donner raison. Je ne pouvais pas non plus imaginer que Jorg Haider allait disparaître dans les circonstances que l'on sait, depuis.

Que l'extrême droite autrichienne puisse atteindre 30% des suffrages, voilà qui ne peut que susciter l'admiration et l'envie de ses homologues européennes. Pourtant, la leçon est facile à retenir et elle peut être appliquée partout en Europe. Elle passe par le refus du dogmatisme et par la nécessaire flexibilité des prises de position politique de la mouvance.

Que Voxnr se soit fait une spécialité de l'anticapitalisme, ce n'est pas un fait nouveau. On nous le reproche assez. A tort. La récente et actuelle crise financière nous conforte dans nos prises de position. L'analyse marxienne, dont j'ai déjà fait l'apologie (2), consiste à postuler que, majoritairement, tout n'est qu'affaire de gros sous pour l'électorat. C'est tant vrai que sans une crise grave, qu'elle soit économique ou autre, les nationalistes peuvent historiquement aller se rhabiller. C'est peut être triste mais c'est vrai. Que reste t-il des contestataires en Allemagne entre 1924 et 1930 ? Presque plus rien. Le lecteur peut aller consulter l'histoire, c'est partout pareil. Désolé d'avoir désespéré Billancourt. Je ne suis pas Sartre.

Qu'il y ait des adeptes de la pensée folklorique en Autriche, c'est probable. Totalement déconnectés de la réalité, vivants entre eux, imperméables à toute forme de raisonnement logique, ils sont un fardeau pour la mouvance. C'est justement la raison pour laquelle FPÖ et BZÖ les ont cachés, tels les mongoliens dont on a honte, dans l'arrière cuisine, lors des dernières élections.

Qu'importe à Haider son attachement à l'entrée de la Turquie dans l'Europe. Le bon sens lui fait changer de cap.

Qu'importe à Strache sa célébration de l'Urvolk autrichien, la raison le mène à la défense du pouvoir d'achat.

Et ça marche !

Bien évidemment, ni l'un, ni l'autre n'ont intérieurement changé. Il ne s'agit que d'une adaptation à un système qui a ses règles et qu'on ne peut changer. Vous viendrait-il à l'idée d'utiliser les mains sur un terrain de football au motif que vous êtes un inconditionnel du ballon ovale ?

On peut d'ailleurs noter que nos adversaires ne se privent pas de ce genre de cabriole : ainsi, à titre d'exemple, les autres faisant de même, Delanoé, autoproclamé libéral et socialiste (sic), vient de déclarer vouloir « démolir le libéralisme économique ». Et sans aucune gêne.

Le purisme est l'affaire des esthètes. Pas des politiques.

"Nous n'avons pas davantage d'électeurs d'extrême droite qu'en 2006, quand ils avaient fait 15% ensemble", analysait le politologue Peter Filzmaier à la veille du scrutin. Le succès des formations d'extrême droite tient, selon lui, à "un sentiment négatif de frustration, de méfiance à l'égard de la grande coalition" gauche-droite, au pouvoir entre janvier 2007 et juillet 2008.

"Ils ont su reléguer leur rhétorique xénophobe au second plan au profit des thèmes sociaux, qui sont apparus comme la première des préoccupations des électeurs", analyse le politologue Emmerich Talos, de l'Université de Vienne.

"FPÖ et BZÖ ont aussi su capter le mécontentement vis-à-vis des partis au pouvoir, sans que tous les suffrages en leur faveur ne soient forcément motivés idéologiquement", souligne le politologue Peter Ulram.

notes


(1) Tirer toutes les conséquences de la conjoncture

(2) Marxisme et mouvance nationale

Photo : Jorg Haider

jeudi 9 octobre 2008

Vive la crise

Philippe Delbauvre



Vive la crise
Comme on pouvait s'y attendre, la crise financière qui vient de toucher les Etats Unis m'a réjoui.

Ne serait-ce qu'en raison de la réaction des communistes qui voient bien évidemment dans cet épisode, pourtant très ponctuel, les signes évidents des contradictions intérieures au capitalisme qui lui seront fatales. C'est bien sur une erreur stupide et le gouvernement américain vient de montrer que le libéralisme pouvait faire preuve de souplesse et d'adaptation en cas de nécessité vitale.

Néanmoins, en étant obligé de nationaliser quatre groupes face à une crise financière importante, les libéraux viennent de montrer leur limite. Le soutien massif des foules européennes à ce système économique commence à s'étioler et la peur parallèlement grandit. En nationalisant, les libéraux viennent de payer les frasques des actionnaires avec l'argent des simples contribuables. Outre la nationalisation qui remet en selle l'idée de l'état régulateur, les libéraux commettent aussi une seconde erreur en volant au secours des actionnaires qui sont ravis de l'aubaine et qui n'en espéraient peut être pas tant. La leçon a toute chance d'être retenue et les aggioteurs auraient tort de se priver de ne pas recommencer.

Reste évidemment le peuple qui, à la base, paie les pots cassés comme à l'accoutumé. Si certains cherchent outre atlantique à lui venir en aide, d'autres considèrent que suffisamment a été fait et que pour la majorité, c'est la loi du marché qui doit s'appliquer. Une chose est certaine, c'est que la sacro sainte croissante est aux Etats Unis en berne. C'est une mauvaise nouvelles pour eux ainsi que pour les économies européennes qui n'avaient pas besoin de ça. Moins de croissance en Europe, c'est moins de ressources pour les états qui ne pourront comme il le faudrait effectuer leur rôle de redistributeurs.

Or les Français ont besoin d'aide comme le montre le faible pourcentage de vacanciers cette année. Des Français qui ne peuvent même plus se permettre de faire grève, serrés qu'ils sont, par des crédits à des taux quelquefois vertigineux. C'est justement parce que le budget est calculé au plus juste que les Français sont aussi sensibles à la baisse du pouvoir d'achat. Cela ne se traduit pas pour eux par moins d'épargne mais par la disparition de certaines dépenses. On songe à nouveau aux vacances.

La manifestation au profit de la défense de la poste a ravi les syndicats au motif qu'un postier sur quatre fut gréviste. Objectivement, si la libéralisation est aussi catastrophique qu'ils le disent, il faut bien reconnaître que c'est peu. Malhonnêteté intellectuelle ou inconscience ? Mystère.

En fait je suis persuadé que les Français n'acceptent de se mobiliser que lorsqu'ils ont le couteau sous la gorge. C'est à dire au moment où il est trop tard. Attendre d'être victime d'une délocalisation pour se manifester, c'est l'assurance de perdre son emploi. Accepter dès maintenant la libéralisation d'un secteur, c'est approuver par la suite des licenciements ainsi que l'augmentation des coûts des services.

Peut être que les nationalistes feraient bien autour d'eux de sensibiliser ceux qu'ils rencontrent aux problèmes économiques qui les touchent. Peut être aussi que des campagnes d'information sont nécessaires. Je doute quand même quant à l'efficacité pédagogique exclusive de la démarche parce que je pense les Français inaptes aujourd'hui à la rébellion comme le montre l'actualité où les masses sont passives. Néanmoins, si on commençait à entendre les nationalistes parler d'économie, cela leur donnerait une toute autre crédibilité. Il n'en reste pas moins qu'un jour ou l'autre le seuil de tolérance sera franchi parce que les Français ne pourront plus faire autrement que de se révolter suite à leur propre faillite.

C'est aussi à cela que les nationalistes doivent se préparer au cas où. Il serait en effet catastrophique de laisser l'extrême gauche récupérer un mouvement de contestation majeure au motif que nous aurions laissé de côté la principale source de mécontentement des Français.