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samedi 23 décembre 2006

L’influence des media dans les démocraties occidentales

Vendredi, 22 Décembre 2006


L’influence des media dans les démocraties occidentales

Philippe Delbauvre

Politique
L’influence des media dans les démocraties occidentales
Nos amis belges viennent de nous montrer ce qu’était l’influence des media dans les démocraties occidentales.

Ainsi, il a suffit d’une émission présentant en direct la sécession de la partie flamande pour que les téléspectateurs concernés soient pris de panique. Si l’on peut sourire de la réaction en invoquant une éventuelle histoire belge, je ne suis pas convaincu qu’une intoxication télévisuelle similaire n’aurait pas eu les mêmes effets en France.

Si les pouvoirs politiques ont dénoncé cette mascarade c’est uniquement parce que celle ci ne correspondait pas à leurs attentes. En effet, annoncer une séparation entre Flandre et Wallonie c’est tuer la Belgique comme état souverain. C’est aussi rentrer dans le jeu du Vlaams qui au passage doit être ravi de l’aubaine.

Mise en cause, la chaine de télévision s’est évidemment retranchée derrière l’intérêt général : il fallait absolument poser le problème tel qu’il était aux belges. La justification est toujours la même. C’est au nom de notre intérêt que l’on installe des caméras de surveillance un peu partout, que l’on nous oblige à porter un casque en moto, que l’on délocalise pour favoriser l’emploi, pour ne prendre quelques exemples.

C’est surtout pour la télévision un gros coup de publicité qui vaut son pesant d’or. J’ai encore le souvenir d’un entretien exclusif de Yasser Arafat effectué par Patrick Poivre d’Arvor qui était factice. Le phénomène, s’il monte en puissance avec le phénomène belge, reste le même. La duperie se poursuit puisque les téléspectateurs ne sanctionnent pas. Plus grave, certains d’entre eux soucieux de sensationnalisme approuvent.

Il est deux conclusions à retenir.

La première est l’extrême crédulité des occidentaux : parce qu’ils pensent que dans une démocratie tout est dit et que ce qui est dit est vrai, ils n’ont aucun sens critique. L’information lorsqu’elle fausse n’est démentie que quelques années plus tard lorsque plus personne ne s’intéresse au sujet. Au motif que l’on peut librement s’exprimer (je souris) et que l’on est interrogé d’ailleurs très souvent on se croit obligé d’en déduire que l’on se trouve en pleine clarté. Rien n’est plus faux puisque ce qui devrait importer c’est de tenir compte de ce qui a été exprimé et non de l’expression en elle même. Que François Mitterand soit passé par l’extrême droite, ait maintenu quoique président des contacts avec Pierre Bousquet, ait fleuri la tombe du Maréchal Pétain, ait eu une maîtresse avec qui il a eu une fille adultérine, le français n’en a rien su. Que l’on ne me parle pas de vie privée puisque d’autres ne sont pas passés au travers. Il a fallu peu avant sa mort que le président non sans arrières pensées dise les choses telles qu’elle furent pour que les français sachent. Les bals socialo communistes et fiers de l’être du dix mai 1981 célébrant la victoire de la gauche me faisaient déjà à l’époque sourire : je disposais d’autres sources d’informations que celles qui gavaient le français.

La seconde conclusion est une conséquence de la première. Si crédulité il y a, elle est exploitable et elle est d’ailleurs exploitée. La collusion entre journalistes et politiques est assez fréquente pour ne pas dire obligatoire. Le facteur essentiel que constitue le pouvoir de l’image pousse le politique vers le journaliste. Ce dernier, s’il veut pénétrer le monde politique, ne serait-ce que pour le comprendre, doit disposer d’un carnet d’adresses. Anne Sinclair avec Dominique Strauss Kahn, Béatrice Schonberg avec Jean Louis Borloo, Christine Ockrent avec Bernard Kouchner et plus récemment Marie Drucker avec François Baroin montrent bien l’interaction entre les deux pôles.

François Baroin, tout comme Noel Mamère d’ailleurs, qui fut un ancien journaliste.

Si on peut évoquer une déontologie journalistique tout comme on peut le faire pour tous les corps de métiers afin de prétendre, oh grands dieux, qu’il n’en est rien, il est préférable d’éviter la tentation. Par ailleurs, une lecture ou une audition attentive de l’information montre que la manipulation n’est pas contestable. En utilisant certains mots plutôt que d’autres, en pointant la caméra vers telle partie d’un rassemblement plutôt que telle autre on peut vider de son contenu objectif une information.

L’idée du terrorisme international est aussi une absurdité. Combien y a t-il eu d’attentats en Europe ces dix dernières années ?

La première phrase laisse perplexe, la seconde met dans l’embarras.

Il faudrait pourtant d’abord s’interroger sur la seconde afin d’examiner la première.

Comment se fait-il alors que la première ait tant choqué ?



L’influence des media dans les démocraties occidentales

Vendredi, 22 Décembre 2006


L’influence des media dans les démocraties occidentales

Philippe Delbauvre
Politique

Nos amis belges viennent de nous montrer ce qu’était l’influence des media dans les démocraties occidentales.

Ainsi, il a suffit d’une émission présentant en direct la sécession de la partie flamande pour que les téléspectateurs concernés soient pris de panique. Si l’on peut sourire de la réaction en invoquant une éventuelle histoire belge, je ne suis pas convaincu qu’une intoxication télévisuelle similaire n’aurait pas eu les mêmes effets en France.

Si les pouvoirs politiques ont dénoncé cette mascarade c’est uniquement parce que celle ci ne correspondait pas à leurs attentes. En effet, annoncer une séparation entre Flandre et Wallonie c’est tuer la Belgique comme état souverain. C’est aussi rentrer dans le jeu du Vlaams qui au passage doit être ravi de l’aubaine.

Mise en cause, la chaine de télévision s’est évidemment retranchée derrière l’intérêt général : il fallait absolument poser le problème tel qu’il était aux belges. La justification est toujours la même. C’est au nom de notre intérêt que l’on installe des caméras de surveillance un peu partout, que l’on nous oblige à porter un casque en moto, que l’on délocalise pour favoriser l’emploi, pour ne prendre quelques exemples.

C’est surtout pour la télévision un gros coup de publicité qui vaut son pesant d’or. J’ai encore le souvenir d’un entretien exclusif de Yasser Arafat effectué par Patrick Poivre d’Arvor qui était factice. Le phénomène, s’il monte en puissance avec le phénomène belge, reste le même. La duperie se poursuit puisque les téléspectateurs ne sanctionnent pas. Plus grave, certains d’entre eux soucieux de sensationnalisme approuvent.

Il est deux conclusions à retenir.

La première est l’extrême crédulité des occidentaux : parce qu’ils pensent que dans une démocratie tout est dit et que ce qui est dit est vrai, ils n’ont aucun sens critique. L’information lorsqu’elle fausse n’est démentie que quelques années plus tard lorsque plus personne ne s’intéresse au sujet. Au motif que l’on peut librement s’exprimer (je souris) et que l’on est interrogé d’ailleurs très souvent on se croit obligé d’en déduire que l’on se trouve en pleine clarté. Rien n’est plus faux puisque ce qui devrait importer c’est de tenir compte de ce qui a été exprimé et non de l’expression en elle même. Que François Mitterand soit passé par l’extrême droite, ait maintenu quoique président des contacts avec Pierre Bousquet, ait fleuri la tombe du Maréchal Pétain, ait eu une maîtresse avec qui il a eu une fille adultérine, le français n’en a rien su. Que l’on ne me parle pas de vie privée puisque d’autres ne sont pas passés au travers. Il a fallu peu avant sa mort que le président non sans arrières pensées dise les choses telles qu’elle furent pour que les français sachent. Les bals socialo communistes et fiers de l’être du dix mai 1981 célébrant la victoire de la gauche me faisaient déjà à l’époque sourire : je disposais d’autres sources d’informations que celles qui gavaient le français.

La seconde conclusion est une conséquence de la première. Si crédulité il y a, elle est exploitable et elle est d’ailleurs exploitée. La collusion entre journalistes et politiques est assez fréquente pour ne pas dire obligatoire. Le facteur essentiel que constitue le pouvoir de l’image pousse le politique vers le journaliste. Ce dernier, s’il veut pénétrer le monde politique, ne serait-ce que pour le comprendre, doit disposer d’un carnet d’adresses. Anne Sinclair avec Dominique Strauss Kahn, Béatrice Schonberg avec Jean Louis Borloo, Christine Ockrent avec Bernard Kouchner et plus récemment Marie Drucker avec François Baroin montrent bien l’interaction entre les deux pôles.

François Baroin, tout comme Noel Mamère d’ailleurs, qui fut un ancien journaliste.

Si on peut évoquer une déontologie journalistique tout comme on peut le faire pour tous les corps de métiers afin de prétendre, oh grands dieux, qu’il n’en est rien, il est préférable d’éviter la tentation. Par ailleurs, une lecture ou une audition attentive de l’information montre que la manipulation n’est pas contestable. En utilisant certains mots plutôt que d’autres, en pointant la caméra vers telle partie d’un rassemblement plutôt que telle autre on peut vider de son contenu objectif une information.

L’idée du terrorisme international est aussi une absurdité. Combien y a t-il eu d’attentats en Europe ces dix dernières années ?

La première phrase laisse perplexe, la seconde met dans l’embarras.

Il faudrait pourtant d’abord s’interroger sur la seconde afin d’examiner la première.

Comment se fait-il alors que la première ait tant choqué ?



mardi 12 décembre 2006

Toute voix discordante semble désormais prohibée

Lundi, 11 Décembre 2006


Toute voix discordante semble désormais prohibée

Philippe Delbauvre

Politique
Toute voix discordante semble désormais prohibée
Toute voix discordante même discrète, tout bémol émis au sein du concerto du prêt à penser contemporain semblent désormais prohibés.

Dans la société de l’individualisme, chaque entité est une proie facile dont profitent des manipulateurs qui prétendent toujours agir en vertu d’une cause proclamée à priori grande.

Les mobilisations qui s’ensuivent sont ainsi organisées au nom du bien public et n’ont en réalité pour objectif principal que l’argent. C’est aussi, l’espace d’une ou de quelques soirées, l’occasion donnée aux dirigeants de ressusciter un peuple qu’ils anesthésient à longueur d’années.

On peut songer par exemple à la dernière coupe du monde de football qui fut assez représentative du phénomène. Pas de peuple avant, beaucoup pendant et plus du tout après et cela du jour au lendemain. Derrière l’idéal de Pierre de Coubertin qui sert de drapeau mais aussi de paravent se cachaient le refus du contrôle anti-dopage, l’arrivée des prostituées de l’Est et à nouveau l’argent. On n’a pas entendu cette fois ci les opposants à cette grande cérémonie. Peut être parce ce que c’était devenu un devoir de s’y intéresser ou de se taire.

Nous voici revenus comme chaque année à la période du Téléthon. Avec tout ce que cela peut signifier comme caricatures. Sincèrement, on ne voit guère la nécessité, si ce n’est offusquer la pudeur, d’exhiber aux yeux de ceux qui n’en ont pas, les muscles des sportifs. Cela s’appelle de l’indécence. En revanche, l’intérêt est, pour ceux qui ont la chance, d’être valides de se faire plaisir et aussi de récolter au final le veau d’or. Il ne vient pratiquement à personne l’idée pourtant évidente que si la recherche médicale sollicite l’argent des simples particuliers c’est qu’elle n’en est pas assez dotée. Il est vrai que regarder la télévision ou faire fonctionner ses muscles ne sont pas les meilleures façons de stimuler le cerveau.

L’archevêque de Paris que j’avais égratigné au profit de Monseigneur Lustiger dans un précédent article est, qu’on se le dise, un archevêque de confession catholique. Me voilà maintenant certain que tout le monde aura compris.

Rappel des faits : l’Eglise est partie prenante dans cette collecte d’argent destinée aux chercheurs travaillant sur la myopathie. Tout à fait logiquement, elle s’intéresse au devenir de cet argent et par voie de conséquence à la nature des travaux scientifiques. C’est là une démarche que de nombreux français ont suivie un jour ou l’autre en effectuant un don : sollicités dans la rue, nous prenons connaissance de la cause pour laquelle de l’argent nous est demandé.

Si nous nous trouvons en accord alors nous donnons et si en revanche nous y sommes opposés, nous passons notre chemin.

Las, l’archevêque de Paris émet le bémol discordant, réaction pourtant compréhensible, compte tenu de l’éthique qu’il représente: il souhaiterait que l’argent versé par l’Eglise n’aille pas à l’encontre de pratiques situées en opposition avec les valeurs de cette même église. Comportement surprenant voire détestable aux yeux de beaucoup. L’Eglise devrait donc financer ce qui va à l’encontre de ses valeurs et se taire. Mieux, applaudir à l’enterrement de ses propres valeurs grâce à son propre argent et cela pour ne pas troubler le bonheur consensuel d’une journée. Or, chacun sait que l’institution catholique est particulièrement sensible à tous les aspects touchant à la conception de la vie. Qu’importe aux donneurs de leçons, voilà maintenant l’Eglise accusée de se servir de l’événement afin d’en faire une tribune, manière comme une autre de la soumettre au chantage.

‘ Participez comme les autres et taisez vous ! ‘ pourraient-ils ordonner.

« Entre la plage d’Edwige ou la musique rock, d’une part, et la ronde communiste, d’autre part, l’opposition n’est qu’apparente. Tereza, un jour, après avoir regardé des photos représentant un camp de nudistes et l’entrée des chars russes en Tchécoslovaquie, ne peut s’empêcher de dire : ‘ C’est exactement la même chose’. Ces deux figures de l’idylle dite de l’innocence présentent en effet les mêmes caractéristiques fondamentales. Retenons-en deux, qui sont d’ailleurs étroitement liées : l’abolition de l’individu, le rejet des limites.

La plage d’Edwige, ou l’orgie, ou la fête rock ont d’abord ceci en commun avec le paradis communiste que la solitude y est non seulement impossible, mais interdite. C’est l’univers de la fusion, de la dissolution de l’individu dans le tout rassemblé ; et ‘ celui qui ne veut pas en être […] reste un point noir inutile et privé de sens ‘. Cette idylle, en un mot, est ‘ par essence, un monde pour tous ‘. »

François Ricard,Milan Kundera, ‘ L’insoutenable légèreté de l’être ‘ , p 464.



Toute voix discordante semble désormais prohibée

Lundi, 11 Décembre 2006


Toute voix discordante semble désormais prohibée

Philippe Delbauvre

Politique
Toute voix discordante semble désormais prohibée
Toute voix discordante même discrète, tout bémol émis au sein du concerto du prêt à penser contemporain semblent désormais prohibés.

Dans la société de l’individualisme, chaque entité est une proie facile dont profitent des manipulateurs qui prétendent toujours agir en vertu d’une cause proclamée à priori grande.

Les mobilisations qui s’ensuivent sont ainsi organisées au nom du bien public et n’ont en réalité pour objectif principal que l’argent. C’est aussi, l’espace d’une ou de quelques soirées, l’occasion donnée aux dirigeants de ressusciter un peuple qu’ils anesthésient à longueur d’années.

On peut songer par exemple à la dernière coupe du monde de football qui fut assez représentative du phénomène. Pas de peuple avant, beaucoup pendant et plus du tout après et cela du jour au lendemain. Derrière l’idéal de Pierre de Coubertin qui sert de drapeau mais aussi de paravent se cachaient le refus du contrôle anti-dopage, l’arrivée des prostituées de l’Est et à nouveau l’argent. On n’a pas entendu cette fois ci les opposants à cette grande cérémonie. Peut être parce ce que c’était devenu un devoir de s’y intéresser ou de se taire.

Nous voici revenus comme chaque année à la période du Téléthon. Avec tout ce que cela peut signifier comme caricatures. Sincèrement, on ne voit guère la nécessité, si ce n’est offusquer la pudeur, d’exhiber aux yeux de ceux qui n’en ont pas, les muscles des sportifs. Cela s’appelle de l’indécence. En revanche, l’intérêt est, pour ceux qui ont la chance, d’être valides de se faire plaisir et aussi de récolter au final le veau d’or. Il ne vient pratiquement à personne l’idée pourtant évidente que si la recherche médicale sollicite l’argent des simples particuliers c’est qu’elle n’en est pas assez dotée. Il est vrai que regarder la télévision ou faire fonctionner ses muscles ne sont pas les meilleures façons de stimuler le cerveau.

L’archevêque de Paris que j’avais égratigné au profit de Monseigneur Lustiger dans un précédent article est, qu’on se le dise, un archevêque de confession catholique. Me voilà maintenant certain que tout le monde aura compris.

Rappel des faits : l’Eglise est partie prenante dans cette collecte d’argent destinée aux chercheurs travaillant sur la myopathie. Tout à fait logiquement, elle s’intéresse au devenir de cet argent et par voie de conséquence à la nature des travaux scientifiques. C’est là une démarche que de nombreux français ont suivie un jour ou l’autre en effectuant un don : sollicités dans la rue, nous prenons connaissance de la cause pour laquelle de l’argent nous est demandé.

Si nous nous trouvons en accord alors nous donnons et si en revanche nous y sommes opposés, nous passons notre chemin.

Las, l’archevêque de Paris émet le bémol discordant, réaction pourtant compréhensible, compte tenu de l’éthique qu’il représente: il souhaiterait que l’argent versé par l’Eglise n’aille pas à l’encontre de pratiques situées en opposition avec les valeurs de cette même église. Comportement surprenant voire détestable aux yeux de beaucoup. L’Eglise devrait donc financer ce qui va à l’encontre de ses valeurs et se taire. Mieux, applaudir à l’enterrement de ses propres valeurs grâce à son propre argent et cela pour ne pas troubler le bonheur consensuel d’une journée. Or, chacun sait que l’institution catholique est particulièrement sensible à tous les aspects touchant à la conception de la vie. Qu’importe aux donneurs de leçons, voilà maintenant l’Eglise accusée de se servir de l’événement afin d’en faire une tribune, manière comme une autre de la soumettre au chantage.

‘ Participez comme les autres et taisez vous ! ‘ pourraient-ils ordonner.

« Entre la plage d’Edwige ou la musique rock, d’une part, et la ronde communiste, d’autre part, l’opposition n’est qu’apparente. Tereza, un jour, après avoir regardé des photos représentant un camp de nudistes et l’entrée des chars russes en Tchécoslovaquie, ne peut s’empêcher de dire : ‘ C’est exactement la même chose’. Ces deux figures de l’idylle dite de l’innocence présentent en effet les mêmes caractéristiques fondamentales. Retenons-en deux, qui sont d’ailleurs étroitement liées : l’abolition de l’individu, le rejet des limites.

La plage d’Edwige, ou l’orgie, ou la fête rock ont d’abord ceci en commun avec le paradis communiste que la solitude y est non seulement impossible, mais interdite. C’est l’univers de la fusion, de la dissolution de l’individu dans le tout rassemblé ; et ‘ celui qui ne veut pas en être […] reste un point noir inutile et privé de sens ‘. Cette idylle, en un mot, est ‘ par essence, un monde pour tous ‘. »

François Ricard,Milan Kundera, ‘ L’insoutenable légèreté de l’être ‘ , p 464.


vendredi 1 décembre 2006

Des libéraux

Jeudi, 30 Novembre 2006


Des libéraux

Philippe Delbauvre

Politique
Des libéraux
S’il est un terme que j’utilise bien souvent dans mes articles afin de qualifier mes adversaires politiques avant de les pourfendre, c’est bien celui de libéral. Je n’y avais guère prêté attention avant que des lecteurs ne m’en fassent la remarque à l’aide de multiples exemples qui, parce que je les avais regroupés à l’aide du même adjectif alors qu’ils émanaient d’horizons politiquement différents, étaient censés montrer une incohérence certaine. Cela aurait peut être pu me déstabiliser si je n’avais pas été contraint de méditer préalablement et longuement ce mot si particulier qui correspondait à cette douleur qui faisait écho en moi.

J’avais été assez jeune frappé par l’engouement que suscitait chez mes condisciples dans les établissements secondaires et supérieurs la simple évocation du terme de liberté sans que pour autant d’ailleurs elle ne fasse l’objet d’un questionnement à caractère philosophique pourtant bien compréhensible auquel ce concept pouvait légitimement inciter.

J’ai donc entendu à l’époque qu’il fallait être libre avec toute la contradiction logique que pouvait supposer un tel impératif.

Je n’ai pas l’intention de dévoiler une quelconque chronologie de mes rapports avec le concept de liberté pour la simple raison que j’en suis bien incapable. En effet, comme la plupart des hommes j’ai été marqué car imprégné par les environnements qui furent les miens et qui me façonnèrent tout en sachant que mes positions sur ce sujet furent assez vite tranchées et qu’elles s’affinèrent davantage qu’elles ne changèrent. Comme tout le monde j’ai vite assimilé que la liberté n’allait pas sans coercition et qu’être libéral ne signifiait pas forcément être libertaire et encore moins bienveillant. La seconde partie de la phrase précédente présente toutefois une exagération de par sa généralisation: si pratiquement tout le monde postule qu’une restriction mineure de la liberté de chacun se traduit par une plus grande liberté pour tous, bien peu nombreux sont ceux qui ont vu le vice de forme du raisonnement ; à savoir que si l’on postule que la liberté est le bien suprême avec acceptation de sa restriction pour mieux l’assurer, il n’est pas difficile d’imaginer que le simple fait d’agiter par la suite le drapeau de la liberté permettra d’imposer toutes les restrictions souhaitées.

Retour à la terminologie. Chien, chat, cheval constituent des mots faisant référence à ce que l’on peut appeler des objets dans la mesure où nous nous posons habituellement, humains que nous sommes, comme sujets. Pour l’homme doté de sens normalement développés, ces trois termes renvoient à trois réalités différentes. Réciproquement ces trois réalités renvoient aux trois mots. Bi-univocité. Ce fut la grande avancée de l’empirisme logique qui malheureusement ne fît son apparition qu’au vingtième siècle, que d’apporter toute son attention au langage et aux vices de forme que comportent les phrases mais aussi et plus simplement aux mots eux mêmes. C’est donc en ce dernier siècle que l’on a fini par comprendre véritablement que le mot ‘Dieu’ n’était nullement comparable à celui de ‘chat’.

Il n’est pas de mon intention de m’envoler vers les hautes sphères de la théologie ou de la spéculation. Je demande simplement au lecteur de constater que le mot de liberté appartient à la même catégorie que celui de Dieu.

Evidemment, on pourrait simplement souligner que le chat n’est ni libre, ni divin tout comme l’on pourrait noter que si l’espèce féline est plutôt absente du lexique théologique, il n’en est pas de même de la liberté qui y occupe une place cruciale. Pourtant, il ne s’agit pas là d’une coquetterie intellectuelle mais bien d’un fait majeur. De même, on ne peut passer sous silence l’essentiel, à savoir qu’il existe des dieux et des libertés. Je ne fais ici nulle apologie du polythéisme ou des différentes formes que peut revêtir la liberté mais bien plutôt aux différents sens donnés, aux différentes perceptions intuitives qui sont associés à ces deux mots.

Le pluriel est ici évidemment essentiel.

Un chat est un chat. Non pas qu’on le connaisse fondamentalement mais il est néanmoins reconnu comme tel par tous. Pour ce qui est de Dieu (la majuscule !) ou de la liberté (avec ou sans ) c’est chose tout à fait différente.

Je ne sais si le chat est libre mais le regard qu’il pose sur nous en dit long. Nous eussions aimé que les philosophes fussent libres, eux qui nous parlèrent tant de la liberté, mais dont sincèrement je ne puis que douter qu’ils le furent après les avoir tant lus. Ils s’exprimèrent doctement sur le sujet sans même au préalable l’avoir défini ou de manière si évanescente, (rappelons nous que ‘chat’ et ‘liberté’ n’appartiennent pas à la même catégorie), de sorte que nous finîmes par apprendre que la liberté qu’ils ne connaissaient pas était majoritairement un événement à venir. De gré ou de force.

Schopenhauer faisait certes exception mais il aimait les caniches.

La démocratie occidentale est un régime de liberté. C’est là phénomène connu. Je m’interroge donc de manière intuitive et spontanée pour trouver une autre structure politique présentant, ce que l’on va appeler par délicatesse, le même avantage. Je n’en trouve pas. J’en déduis donc que le régime dans lequel nous vivons est le seul à pouvoir se prévaloir du qualificatif de libéral. On peut donc postuler que la liberté (que l’on ne connaît pas) et qui est une bonne chose (ce qui est surprenant puisque l’on ne la connaît pas) n’existe qu’en occident.

Quitte à surprendre puisque quand bien même n’utilisant pas de jargon structuralo-kantien je progresse en déroulant la bobine : la liberté que l’on ne connaît pas est néanmoins de facto qualifiée de positive. Donc, et la nuance est d’importance non négative : la liberté est en conséquence ce que l’on n’a pas défini mais dont on sait qu’il est positif par rapport à un Ailleurs. Au delà de la stupidité logique entretenue par les tenants du système libéral dans le cadre de ce raisonnement, l’enseignement est riche : ce qui fait la valeur de la liberté d’ici dont on ne nous rabâche que le signifiant en omettant et pour cause de spécifier le signifié c’est ce qui n’est pas défini comme libre ici : le ‘libre’ d’ici n’est pas défini.

On comprend dès lors tout l’intérêt que peut présenter l’Ailleurs dès lors où il est caractérisé comme non libre. Facile, parce que le concept ‘libre’ n’étant pas défini, le non libre qui n’est pas plus définissable peut ainsi être appliqué à tous ; machiavélique, parce que se refusant à s’interroger et à instruire sur l’histoire et le devenir de sa liberté, l’occident déplace les justes questionnements qui le concernent en direction de sa périphérie : c’est ce que l’on appelle évacuer un problème.

Ce qui furent improprement appelés les indiens d’Amérique ? Des barbares. Exterminés pour la plupart et placés dans des réserves (sic) pour les autres. Ils ont permis néanmoins à leurs tortionnaires de faire de grands bénéfices dans l’industrie cinématographique, qu’ils gagnent ou perdent la bataille en fin de film.

Le Japon : liberticide probablement car impérial : il est en effet connu qu’il n’y a pas d’empire américain ainsi qu’en témoigne l’isolationnisme de ce pays dont les armées restent toujours à la maison. Relation néanmoins très juteuse après la seconde guerre mondiale. Tribunaux libéraux vite clos. Entame actuellement son réarmement libéral grâce à l’aide américaine.

Le nazisme ? Abominable, liberticide et dont certaines entreprises à vocation militaire purent poursuivre leur activités sans être bombardées durant toute la seconde guerre mondiale parce que financés en dollars. Personnel autochtone très spécialisé et efficace envoyé en renfort en Amérique du Sud ou en Angola au profit des libertés.

Union soviétique ? L’empire du mal. Opposé à ? L’Empire du bien, évidemment. Reproche invoqué ? La liberté : (voir plus haut).

La détestable Chine du grand Timonier particulièrement liberticide (qui tue ce que l’on ne connaît pas) ? Peu contestée suite au rapprochement sino-américain. Devient assez récemment plus inquiétante depuis qu’elle est devenue plus libérale. Paradoxe n’est pas contradiction.

Les extrémistes wahhabites ? Arabie Saoudite. Très liberticide mais très fidèle alliée des USA.

Les musulmans ? (Voir Union soviétique et empire du mal) : à nuancer également : musulmans liberticides pro américains donc libéraux et musulmans liberticides anti-américains donc liberticides non libéraux : liberticides liberticides non recyclables.

Liste non exhaustive.

Trois cent soixante degrés après avoir fait un tour de piste mais aussi d’horizon.

Je ne vais pas biaiser. Si je ne sais ce qu’est la liberté parce qu’en bon schopenhauerian, je n’y crois pas, je ne vais pas me contenter de conclure sur un état des lieux des sévices récents ou non infligés au nom de la liberté.

Voici brièvement ce que j’appelle libéral.

Géopolitiquement c’est l’esprit de croisade américain qui se situe bien au delà de l’impérialisme que l’on connaît depuis les origines. Cela n’a rien à voir avec l’esprit de prosélytisme qui pousse les religions à envoyer ses missionnaires aux quatre coins du monde. Certes, l’Amérique est protestante et l’évangélisme fait merveille. Il s’agit cependant de bien autre chose.

Si en son temps l’Europe, y compris la France, a eu ses colonies, elle n’a pas imposé son modèle sociétal. Ce qui fait l’horreur du système américain c’est bien sur que son citoyen représentatif vous annexe pour s’octroyer vos denrées mais surtout qu’il se réjouit en toute honnêteté de vous offrir ce qu’il appelle le bonheur qui pourtant n’est que le sien. Ainsi l’américain ne comprend pas qu’on lui refuse ce cadeau empoisonné qu’il nous offre si généreusement. C’est bien en cela qu’il est malade.

S’il n’y avait que les Etats Unis, cela ne porterait pas trop à conséquence. Il suffirait alors d’inventorier satellites, armements, production, superficie… Mais ‘La crise est dans l’homme’ et pas un jour sans que je ne voie un ‘Rhinocéros’ français ou plus généralement européen qui ne prenne plaisir à rentrer dans le grand parc des idées reçues. Evidemment, l’exportation du modèle américain y est pour beaucoup. Ainsi la fascination pour le mauvais anglais qu’est l’américain, l’usage de pseudo du même idiome au sein même de la galaxie nationaliste. La fascination pour les films à grand spectacle qui anesthésient les sens de ceux qui ne veulent Claudel connaître.

Le libéral, c’est l’individu totalitaire. Pour qui a donc écrit Ortega y Gasset ?

Le libéral est rebelle, fier d’être seul et d’exprimer tout ce que disent les autres (sic). Alors que les moyens techniques permettent aujourd’hui de se constituer une réserve des plus beaux chefs d’oeuvre de l’histoire du film, il va au cinéma où majoritairement il n’y a rien d’intéressant à regarder. Mais il est vrai ‘qu’après on peut en discuter’, ‘qu’il y a de la profondeur’, ‘qu’il y a un double sens’. ????.

Oui : sens unique et impasse.

Au passage : on ne va pas ‘voir un film’ ; ‘on va au cinéma’.

Nietzsche l’avait prévu. L’Ecole de Francfort également.

Le libéral pense. Panse les plaies béantes de ses trépanations. Adepte du prêt à penser. Ere de l’informatique. Erre de l’informatique. Pensée binaire, binerre. Religion sans participation. Participation sans émotion. Contre la pauvreté mais pour la richesse (sauf celle qu’il n’atteindra pas). Pour l’égalité si vous lui êtes supérieur ; contre si c’est l’inverse. Fait des dons (non anonymes) mais majoritairement lors des grandes campagnes télévisés. Pour les animaux, mais aussi pour le cuir (il faut bien se faire plaisir). Pense qu’avoir tort est un droit qui permet dès lors de mettre fin à la discussion. Vote parce que c’est son devoir. Ou ne vote pas parce que non. Est pour le rap. Ou contre. S’il est pour, n’écoute pratiquement que ça, s’il est contre n’en écoute jamais.

Le libéral n’est pas. Il a. Fromm avait écrit de jolies choses sur le sujet en évoquant par exemple les mystiques rhénans. Je n’imagine pas un mystique libéral. Ne restent alors pour différencier les individus dans le règne de l’indifférenciation que la possession (voir l’importance du budget voiture) fonction du salaire et la subjectivité (les (le ?) media).

Songer que le libéral est politisé au sens noble du terme serait ne pas avoir compris ce qu’il est foncièrement. J’en ai connu de gauche, de droite, d’extrême gauche et d’extrême droite. Un discours anti-libéral peut très bien masquer à beaucoup, mais mal à l’initié, un individu libéral. C’est donc plutôt le non-libéral qui se détecte parce que non conformiste. L’anticonformiste est quant à lui bien souvent libéral : une autre apologie de la subjectivité. Sortez le communiste de sa phraséologie et tel le visage démaquillé du matin apparaîtra souvent le libéral.

Il ne faudrait pas imputer à la postmodernité la responsabilité de l’écroulement final qui s’annonce. Ce n’est là que l’amoncellement de lointaines fissures. Le président américain n’avait peut être pas tort lorsqu’il évoquait la vieille Europe. C’est de là en effet qu’est parti le mal. Il y a longtemps. Très. L’époque médiévale fut à mon sens la charnière. On la présente comme ténébreuse. A tort. Quels mérites avait-on à penser quand Malesherbes et les puissants protégeaient ?

Le mal s’est propagé ailleurs. Il a métastasé dans ce que l’on a appelé le nouveau continent qui n’était au fond qu’une nouvelle europe.

Or, majoritairement les éléments sains sont restés dans l’ancienne.

Ils ont vocation à recevoir la bonne parole.

‘Seul un Dieu peut nous sauver’ Martin Heidegger



Des libéraux

Jeudi, 30 Novembre 2006


Des libéraux

Philippe Delbauvre

Politique
Des libéraux
S’il est un terme que j’utilise bien souvent dans mes articles afin de qualifier mes adversaires politiques avant de les pourfendre, c’est bien celui de libéral. Je n’y avais guère prêté attention avant que des lecteurs ne m’en fassent la remarque à l’aide de multiples exemples qui, parce que je les avais regroupés à l’aide du même adjectif alors qu’ils émanaient d’horizons politiquement différents, étaient censés montrer une incohérence certaine. Cela aurait peut être pu me déstabiliser si je n’avais pas été contraint de méditer préalablement et longuement ce mot si particulier qui correspondait à cette douleur qui faisait écho en moi.

J’avais été assez jeune frappé par l’engouement que suscitait chez mes condisciples dans les établissements secondaires et supérieurs la simple évocation du terme de liberté sans que pour autant d’ailleurs elle ne fasse l’objet d’un questionnement à caractère philosophique pourtant bien compréhensible auquel ce concept pouvait légitimement inciter.

J’ai donc entendu à l’époque qu’il fallait être libre avec toute la contradiction logique que pouvait supposer un tel impératif.

Je n’ai pas l’intention de dévoiler une quelconque chronologie de mes rapports avec le concept de liberté pour la simple raison que j’en suis bien incapable. En effet, comme la plupart des hommes j’ai été marqué car imprégné par les environnements qui furent les miens et qui me façonnèrent tout en sachant que mes positions sur ce sujet furent assez vite tranchées et qu’elles s’affinèrent davantage qu’elles ne changèrent. Comme tout le monde j’ai vite assimilé que la liberté n’allait pas sans coercition et qu’être libéral ne signifiait pas forcément être libertaire et encore moins bienveillant. La seconde partie de la phrase précédente présente toutefois une exagération de par sa généralisation: si pratiquement tout le monde postule qu’une restriction mineure de la liberté de chacun se traduit par une plus grande liberté pour tous, bien peu nombreux sont ceux qui ont vu le vice de forme du raisonnement ; à savoir que si l’on postule que la liberté est le bien suprême avec acceptation de sa restriction pour mieux l’assurer, il n’est pas difficile d’imaginer que le simple fait d’agiter par la suite le drapeau de la liberté permettra d’imposer toutes les restrictions souhaitées.

Retour à la terminologie. Chien, chat, cheval constituent des mots faisant référence à ce que l’on peut appeler des objets dans la mesure où nous nous posons habituellement, humains que nous sommes, comme sujets. Pour l’homme doté de sens normalement développés, ces trois termes renvoient à trois réalités différentes. Réciproquement ces trois réalités renvoient aux trois mots. Bi-univocité. Ce fut la grande avancée de l’empirisme logique qui malheureusement ne fît son apparition qu’au vingtième siècle, que d’apporter toute son attention au langage et aux vices de forme que comportent les phrases mais aussi et plus simplement aux mots eux mêmes. C’est donc en ce dernier siècle que l’on a fini par comprendre véritablement que le mot ‘Dieu’ n’était nullement comparable à celui de ‘chat’.

Il n’est pas de mon intention de m’envoler vers les hautes sphères de la théologie ou de la spéculation. Je demande simplement au lecteur de constater que le mot de liberté appartient à la même catégorie que celui de Dieu.

Evidemment, on pourrait simplement souligner que le chat n’est ni libre, ni divin tout comme l’on pourrait noter que si l’espèce féline est plutôt absente du lexique théologique, il n’en est pas de même de la liberté qui y occupe une place cruciale. Pourtant, il ne s’agit pas là d’une coquetterie intellectuelle mais bien d’un fait majeur. De même, on ne peut passer sous silence l’essentiel, à savoir qu’il existe des dieux et des libertés. Je ne fais ici nulle apologie du polythéisme ou des différentes formes que peut revêtir la liberté mais bien plutôt aux différents sens donnés, aux différentes perceptions intuitives qui sont associés à ces deux mots.

Le pluriel est ici évidemment essentiel.

Un chat est un chat. Non pas qu’on le connaisse fondamentalement mais il est néanmoins reconnu comme tel par tous. Pour ce qui est de Dieu (la majuscule !) ou de la liberté (avec ou sans ) c’est chose tout à fait différente.

Je ne sais si le chat est libre mais le regard qu’il pose sur nous en dit long. Nous eussions aimé que les philosophes fussent libres, eux qui nous parlèrent tant de la liberté, mais dont sincèrement je ne puis que douter qu’ils le furent après les avoir tant lus. Ils s’exprimèrent doctement sur le sujet sans même au préalable l’avoir défini ou de manière si évanescente, (rappelons nous que ‘chat’ et ‘liberté’ n’appartiennent pas à la même catégorie), de sorte que nous finîmes par apprendre que la liberté qu’ils ne connaissaient pas était majoritairement un événement à venir. De gré ou de force.

Schopenhauer faisait certes exception mais il aimait les caniches.

La démocratie occidentale est un régime de liberté. C’est là phénomène connu. Je m’interroge donc de manière intuitive et spontanée pour trouver une autre structure politique présentant, ce que l’on va appeler par délicatesse, le même avantage. Je n’en trouve pas. J’en déduis donc que le régime dans lequel nous vivons est le seul à pouvoir se prévaloir du qualificatif de libéral. On peut donc postuler que la liberté (que l’on ne connaît pas) et qui est une bonne chose (ce qui est surprenant puisque l’on ne la connaît pas) n’existe qu’en occident.

Quitte à surprendre puisque quand bien même n’utilisant pas de jargon structuralo-kantien je progresse en déroulant la bobine : la liberté que l’on ne connaît pas est néanmoins de facto qualifiée de positive. Donc, et la nuance est d’importance non négative : la liberté est en conséquence ce que l’on n’a pas défini mais dont on sait qu’il est positif par rapport à un Ailleurs. Au delà de la stupidité logique entretenue par les tenants du système libéral dans le cadre de ce raisonnement, l’enseignement est riche : ce qui fait la valeur de la liberté d’ici dont on ne nous rabâche que le signifiant en omettant et pour cause de spécifier le signifié c’est ce qui n’est pas défini comme libre ici : le ‘libre’ d’ici n’est pas défini.

On comprend dès lors tout l’intérêt que peut présenter l’Ailleurs dès lors où il est caractérisé comme non libre. Facile, parce que le concept ‘libre’ n’étant pas défini, le non libre qui n’est pas plus définissable peut ainsi être appliqué à tous ; machiavélique, parce que se refusant à s’interroger et à instruire sur l’histoire et le devenir de sa liberté, l’occident déplace les justes questionnements qui le concernent en direction de sa périphérie : c’est ce que l’on appelle évacuer un problème.

Ce qui furent improprement appelés les indiens d’Amérique ? Des barbares. Exterminés pour la plupart et placés dans des réserves (sic) pour les autres. Ils ont permis néanmoins à leurs tortionnaires de faire de grands bénéfices dans l’industrie cinématographique, qu’ils gagnent ou perdent la bataille en fin de film.

Le Japon : liberticide probablement car impérial : il est en effet connu qu’il n’y a pas d’empire américain ainsi qu’en témoigne l’isolationnisme de ce pays dont les armées restent toujours à la maison. Relation néanmoins très juteuse après la seconde guerre mondiale. Tribunaux libéraux vite clos. Entame actuellement son réarmement libéral grâce à l’aide américaine.

Le nazisme ? Abominable, liberticide et dont certaines entreprises à vocation militaire purent poursuivre leur activités sans être bombardées durant toute la seconde guerre mondiale parce que financés en dollars. Personnel autochtone très spécialisé et efficace envoyé en renfort en Amérique du Sud ou en Angola au profit des libertés.

Union soviétique ? L’empire du mal. Opposé à ? L’Empire du bien, évidemment. Reproche invoqué ? La liberté : (voir plus haut).

La détestable Chine du grand Timonier particulièrement liberticide (qui tue ce que l’on ne connaît pas) ? Peu contestée suite au rapprochement sino-américain. Devient assez récemment plus inquiétante depuis qu’elle est devenue plus libérale. Paradoxe n’est pas contradiction.

Les extrémistes wahhabites ? Arabie Saoudite. Très liberticide mais très fidèle alliée des USA.

Les musulmans ? (Voir Union soviétique et empire du mal) : à nuancer également : musulmans liberticides pro américains donc libéraux et musulmans liberticides anti-américains donc liberticides non libéraux : liberticides liberticides non recyclables.

Liste non exhaustive.

Trois cent soixante degrés après avoir fait un tour de piste mais aussi d’horizon.

Je ne vais pas biaiser. Si je ne sais ce qu’est la liberté parce qu’en bon schopenhauerian, je n’y crois pas, je ne vais pas me contenter de conclure sur un état des lieux des sévices récents ou non infligés au nom de la liberté.

Voici brièvement ce que j’appelle libéral.

Géopolitiquement c’est l’esprit de croisade américain qui se situe bien au delà de l’impérialisme que l’on connaît depuis les origines. Cela n’a rien à voir avec l’esprit de prosélytisme qui pousse les religions à envoyer ses missionnaires aux quatre coins du monde. Certes, l’Amérique est protestante et l’évangélisme fait merveille. Il s’agit cependant de bien autre chose.

Si en son temps l’Europe, y compris la France, a eu ses colonies, elle n’a pas imposé son modèle sociétal. Ce qui fait l’horreur du système américain c’est bien sur que son citoyen représentatif vous annexe pour s’octroyer vos denrées mais surtout qu’il se réjouit en toute honnêteté de vous offrir ce qu’il appelle le bonheur qui pourtant n’est que le sien. Ainsi l’américain ne comprend pas qu’on lui refuse ce cadeau empoisonné qu’il nous offre si généreusement. C’est bien en cela qu’il est malade.

S’il n’y avait que les Etats Unis, cela ne porterait pas trop à conséquence. Il suffirait alors d’inventorier satellites, armements, production, superficie… Mais ‘La crise est dans l’homme’ et pas un jour sans que je ne voie un ‘Rhinocéros’ français ou plus généralement européen qui ne prenne plaisir à rentrer dans le grand parc des idées reçues. Evidemment, l’exportation du modèle américain y est pour beaucoup. Ainsi la fascination pour le mauvais anglais qu’est l’américain, l’usage de pseudo du même idiome au sein même de la galaxie nationaliste. La fascination pour les films à grand spectacle qui anesthésient les sens de ceux qui ne veulent Claudel connaître.

Le libéral, c’est l’individu totalitaire. Pour qui a donc écrit Ortega y Gasset ?

Le libéral est rebelle, fier d’être seul et d’exprimer tout ce que disent les autres (sic). Alors que les moyens techniques permettent aujourd’hui de se constituer une réserve des plus beaux chefs d’oeuvre de l’histoire du film, il va au cinéma où majoritairement il n’y a rien d’intéressant à regarder. Mais il est vrai ‘qu’après on peut en discuter’, ‘qu’il y a de la profondeur’, ‘qu’il y a un double sens’. ????.

Oui : sens unique et impasse.

Au passage : on ne va pas ‘voir un film’ ; ‘on va au cinéma’.

Nietzsche l’avait prévu. L’Ecole de Francfort également.

Le libéral pense. Panse les plaies béantes de ses trépanations. Adepte du prêt à penser. Ere de l’informatique. Erre de l’informatique. Pensée binaire, binerre. Religion sans participation. Participation sans émotion. Contre la pauvreté mais pour la richesse (sauf celle qu’il n’atteindra pas). Pour l’égalité si vous lui êtes supérieur ; contre si c’est l’inverse. Fait des dons (non anonymes) mais majoritairement lors des grandes campagnes télévisés. Pour les animaux, mais aussi pour le cuir (il faut bien se faire plaisir). Pense qu’avoir tort est un droit qui permet dès lors de mettre fin à la discussion. Vote parce que c’est son devoir. Ou ne vote pas parce que non. Est pour le rap. Ou contre. S’il est pour, n’écoute pratiquement que ça, s’il est contre n’en écoute jamais.

Le libéral n’est pas. Il a. Fromm avait écrit de jolies choses sur le sujet en évoquant par exemple les mystiques rhénans. Je n’imagine pas un mystique libéral. Ne restent alors pour différencier les individus dans le règne de l’indifférenciation que la possession (voir l’importance du budget voiture) fonction du salaire et la subjectivité (les (le ?) media).

Songer que le libéral est politisé au sens noble du terme serait ne pas avoir compris ce qu’il est foncièrement. J’en ai connu de gauche, de droite, d’extrême gauche et d’extrême droite. Un discours anti-libéral peut très bien masquer à beaucoup, mais mal à l’initié, un individu libéral. C’est donc plutôt le non-libéral qui se détecte parce que non conformiste. L’anticonformiste est quant à lui bien souvent libéral : une autre apologie de la subjectivité. Sortez le communiste de sa phraséologie et tel le visage démaquillé du matin apparaîtra souvent le libéral.

Il ne faudrait pas imputer à la postmodernité la responsabilité de l’écroulement final qui s’annonce. Ce n’est là que l’amoncellement de lointaines fissures. Le président américain n’avait peut être pas tort lorsqu’il évoquait la vieille Europe. C’est de là en effet qu’est parti le mal. Il y a longtemps. Très. L’époque médiévale fut à mon sens la charnière. On la présente comme ténébreuse. A tort. Quels mérites avait-on à penser quand Malesherbes et les puissants protégeaient ?

Le mal s’est propagé ailleurs. Il a métastasé dans ce que l’on a appelé le nouveau continent qui n’était au fond qu’une nouvelle europe.

Or, majoritairement les éléments sains sont restés dans l’ancienne.

Ils ont vocation à recevoir la bonne parole.

‘Seul un Dieu peut nous sauver’ Martin Heidegger



vendredi 24 novembre 2006

Exit les deux cravatés, voici la troisième gauche qui n’en est pas une

Jeudi, 23 Novembre 2006


Exit les deux cravatés, voici la troisième gauche qui n’en est pas une

Philippe Delbauvre

Politique
Exit les deux cravatés,  voici la troisième gauche qui n’en est pas une
Dans un article précédent et avant que le choix des militants socialistes n’ait été effectué, j’avais présenté les trois spécimens en présence non sans éprouver une prédilection pour ce que j’avais appelé la Dame.

Depuis, ici ou là, j’ai eu l’occasion de lire des articles dont les auteurs se faisaient fort de nous expliquer le pourquoi de l’événement ainsi que ses conséquences. Bien souvent engagés politiquement et dégagés intellectuellement, bien peu ont vu ce qu’il y avait à voir.

Les nouveaux adhérents ont voté Royal ; leur intrusion dans le monde des partis n’est fixée par aucune base historique ou documentaire. Aucune analyse économique ou géopolitique sérieuse, aucune conscience de classe ne les ont poussés à cet engagement. En conséquence lorsque je lis ça et là que nous venons d’assister à un séisme, je me dois de rappeler deux de mes anciens articles qui ne sont pourtant pas des plus récents : tout y avait été dit.

Ces nouveaux militants n’ont pour idées qu’un droit de l’hommisme qui fait fi de la nécessaire différentiation, un juste (sic) partage de l’argent en mettant à contribution ceux qui, évidemment, touchent davantage qu’eux le tout agrémenté d’une incitation à hypertrophier la glande lacrymale afin de pouvoir pleurer sur tous les malheurs de notre pauvre monde.

Il va de soi que ces nouveaux militants, parce que sans base dogmatique, seront beaucoup plus volatils en terme politique. On les imagine tout aussi bien à l’Udf ou chez les Verts.

Exit donc les deux les deux cravatés et leurs accointances expertistes ou gauchistes. Après la première gauche à gauche (Mitterand), la seconde gauche sociale démocrate (Rocard), voici la troisième gauche qui n’en est pas (Royal).

Le parti socialiste autrefois multipolaire est devenu la version française du parti démocrate américain tout comme la droite elle même suite à l’aspiration du gaullisme par les libéraux est devenue le parti républicain.

Avec une différence notoire. La gauche alternative, réelle ou pas existe. S’il lui manque l’unité, on ne compte plus le nombre de français classé à gauche (à tort ou à raison) qui ne veulent plus entendre parler du parti socialiste.

On peut remarquer qu’il en est de même à droite où le front national a su lui, s’imposer et de plus fidéliser.

Les élections à venir vont compter : présidentielles, législatives mais aussi municipales. Chacun tient à son fauteuil. D’où les marchandages à venir. La grande peur viendrait de la victoire d’un camp qui emporterait les trois mises.

C’est justement là où le vote utile a toutes les chances d’advenir.

Vouloir venger le 21 avril 2002 en mettant sur orbite et le plus loin possible Ségolène Royal afin qu’elle prenne de l’avance mais aussi ce qui est un peu différent, battre la droite tant honnie.

La campagne électorale sera longue : beaucoup de bourdes en perspective. Ségolène Royal a été doublement protégée jusqu’à ce jour : par la gauche qui ne voulait pas que la campagne interne se termine en combat de boxe, par la droite qui ne voulait surtout pas être opposée à un Strauss Kahn pouvant mordre sur l’électorat centriste.

Les coups vont maintenant pleuvoir.

Que Ségolène Royal commence à baisser dans les intentions de vote, tout comme le phénomène a déjà commencé pour Nicolas Sarkozy avec éventuellement multiplicité des candidatures et on les verra descendre au voisinage de 20 %.

20 % ?? Mais voilà qui me rappelle le score dont on parle au sujet d’un troisième personnage.

Amusant, non ?



Exit les deux cravatés, voici la troisième gauche qui n’en est pas une

Jeudi, 23 Novembre 2006


Exit les deux cravatés, voici la troisième gauche qui n’en est pas une

Philippe Delbauvre

Politique
Exit les deux cravatés,  voici la troisième gauche qui n’en est pas une
Dans un article précédent et avant que le choix des militants socialistes n’ait été effectué, j’avais présenté les trois spécimens en présence non sans éprouver une prédilection pour ce que j’avais appelé la Dame.

Depuis, ici ou là, j’ai eu l’occasion de lire des articles dont les auteurs se faisaient fort de nous expliquer le pourquoi de l’événement ainsi que ses conséquences. Bien souvent engagés politiquement et dégagés intellectuellement, bien peu ont vu ce qu’il y avait à voir.

Les nouveaux adhérents ont voté Royal ; leur intrusion dans le monde des partis n’est fixée par aucune base historique ou documentaire. Aucune analyse économique ou géopolitique sérieuse, aucune conscience de classe ne les ont poussés à cet engagement. En conséquence lorsque je lis ça et là que nous venons d’assister à un séisme, je me dois de rappeler deux de mes anciens articles qui ne sont pourtant pas des plus récents : tout y avait été dit.

Ces nouveaux militants n’ont pour idées qu’un droit de l’hommisme qui fait fi de la nécessaire différentiation, un juste (sic) partage de l’argent en mettant à contribution ceux qui, évidemment, touchent davantage qu’eux le tout agrémenté d’une incitation à hypertrophier la glande lacrymale afin de pouvoir pleurer sur tous les malheurs de notre pauvre monde.

Il va de soi que ces nouveaux militants, parce que sans base dogmatique, seront beaucoup plus volatils en terme politique. On les imagine tout aussi bien à l’Udf ou chez les Verts.

Exit donc les deux les deux cravatés et leurs accointances expertistes ou gauchistes. Après la première gauche à gauche (Mitterand), la seconde gauche sociale démocrate (Rocard), voici la troisième gauche qui n’en est pas (Royal).

Le parti socialiste autrefois multipolaire est devenu la version française du parti démocrate américain tout comme la droite elle même suite à l’aspiration du gaullisme par les libéraux est devenue le parti républicain.

Avec une différence notoire. La gauche alternative, réelle ou pas existe. S’il lui manque l’unité, on ne compte plus le nombre de français classé à gauche (à tort ou à raison) qui ne veulent plus entendre parler du parti socialiste.

On peut remarquer qu’il en est de même à droite où le front national a su lui, s’imposer et de plus fidéliser.

Les élections à venir vont compter : présidentielles, législatives mais aussi municipales. Chacun tient à son fauteuil. D’où les marchandages à venir. La grande peur viendrait de la victoire d’un camp qui emporterait les trois mises.

C’est justement là où le vote utile a toutes les chances d’advenir.

Vouloir venger le 21 avril 2002 en mettant sur orbite et le plus loin possible Ségolène Royal afin qu’elle prenne de l’avance mais aussi ce qui est un peu différent, battre la droite tant honnie.

La campagne électorale sera longue : beaucoup de bourdes en perspective. Ségolène Royal a été doublement protégée jusqu’à ce jour : par la gauche qui ne voulait pas que la campagne interne se termine en combat de boxe, par la droite qui ne voulait surtout pas être opposée à un Strauss Kahn pouvant mordre sur l’électorat centriste.

Les coups vont maintenant pleuvoir.

Que Ségolène Royal commence à baisser dans les intentions de vote, tout comme le phénomène a déjà commencé pour Nicolas Sarkozy avec éventuellement multiplicité des candidatures et on les verra descendre au voisinage de 20 %.

20 % ?? Mais voilà qui me rappelle le score dont on parle au sujet d’un troisième personnage.

Amusant, non ?



samedi 11 novembre 2006

La Russie reviendra

Vendredi, 10 Novembre 2006


La Russie reviendra

Philippe Delbauvre

Étranger
La Russie reviendra
Ainsi s’exprimait le général De Gaulle à une époque où le rideau de fer était tombé poussant de nombreux analystes à pronostiquer la durée de l’Union soviétique sur le long terme. Le chef d’état français invariablement utilisait le vocable de ‘Russie’ songeant à l’histoire sur le long terme qui selon lui finirait par avoir raison du communisme et ainsi ferait renaître de ses cendres le pays des tzars.

Le mur est tombé et l’ancien empire russe n’est certes plus ce qu’il était. Qu’importe, les Russes sont revenus et c’est pour les Européens d’aujourd’hui et de demain l’essentiel.

Paradoxalement ce retour ne semble pas apprécié de tous et pour prendre un seul exemple, tout se passe comme si le Russe anciennement malade du communisme et convalescent pouvait à nouveau rechuter et éventuellement contaminer. L’épidémie fut si longue que pour nombre d’esprits, tout se passe comme si le mur de Berlin n’était pas tombé ou comme si l’habitude aidant, il faille continuer de voir derrière le Russe le possible Rouge. Chez certains c’est pathologiquement incurable et c’est la raison pour laquelle il serait vain de vouloir expliquer.

Géostratégiquement, la Russie c’est globalement trois frontières.

La Chine.

La zone sud qui s’étend de la Syrie à l’Afghanistan.

La zone Ouest qui est l’Europe.

Ces trois zones n’en font qu’une : il suffit d’utiliser la clef américaine pour ouvrir ce paradoxe.

La Chine est le grand pays de l’Asie et bien évidemment membre du conseil permanent de l’Onu. Les Chinois savent très bien qu’ils sont directement visés par l’expansionnisme américain à long terme. Les relations sino-russes ne peuvent donc que se développer.

La zone sud est actuellement le grand divertissement américain. On peut être certain que la tentative d’invasion du Liban récemment n’avait pour but que d’être un marchepied en direction de la Syrie. On obtient ainsi une bande continue qui d’Ouest en Est comprend la Syrie, l’Irak, l’Iran et l’Afghanistan. Deux de ces quatre pays sont déjà occupés, le Pakistan est sous contrôle. On comprend le danger pour les Russes qui voient s’ériger progressivement dans des zones pétrolifères et musulmanes une barrière américanisée susceptible de faire main basse sur les denrées du sous-sol mais aussi de développer des troubles au sein même du sud de la Russie. La chine a bien évidemment perçu ce danger dont elle peut être elle-même la victime puisque les ressources naturelles lui font défaut.

Le flanc Ouest n’est guère plus réjouissant et l’on comprend désormais mieux le maintien de l’Otan malgré la disparition du pacte de Varsovie : l’Otan anticommuniste est devenue russophobe. Ses plus acharnés défenseurs sont justement ceux qui naguère appartinrent au bloc soviétique. Ce sont ces nationalismes là que jouent les Etats Unis afin d’établir un cordon sanitaire entre l’Europe dans sa version actuelle et la Russie. Parce qu’en fait le pire cauchemar que pourrait connaître Washington serait de voir se constituer l’axe Paris-Berlin- Moscou et cela d’autant plus s’il était assorti d’une entente avec Téhéran et Pékin.

Cela bouge à Moscou qui désormais freine pour le plus grand profit de Téhéran. C’est aussi le cas à Pékin ou madame Rice vient de se faire envoyer poliment sur les roses. Pékin qui sur l’affaire iranienne est également très circonspect.

Les dirigeants européens comme d’habitude réfléchissent ou font semblant de le faire. Peut être espèrent-ils, à tort, rallier les nouveaux ou futurs arrivants dans l’union à l’Europe qu’ils souhaitent. A tort. Ces derniers sont pro-américains pour des raisons historiques que l’on peut certes comprendre mais qui n’en feront jamais politiquement des continentaux.

L’avenir passe par Moscou.



La Russie reviendra

Vendredi, 10 Novembre 2006


La Russie reviendra

Philippe Delbauvre

Étranger
La Russie reviendra
Ainsi s’exprimait le général De Gaulle à une époque où le rideau de fer était tombé poussant de nombreux analystes à pronostiquer la durée de l’Union soviétique sur le long terme. Le chef d’état français invariablement utilisait le vocable de ‘Russie’ songeant à l’histoire sur le long terme qui selon lui finirait par avoir raison du communisme et ainsi ferait renaître de ses cendres le pays des tzars.

Le mur est tombé et l’ancien empire russe n’est certes plus ce qu’il était. Qu’importe, les Russes sont revenus et c’est pour les Européens d’aujourd’hui et de demain l’essentiel.

Paradoxalement ce retour ne semble pas apprécié de tous et pour prendre un seul exemple, tout se passe comme si le Russe anciennement malade du communisme et convalescent pouvait à nouveau rechuter et éventuellement contaminer. L’épidémie fut si longue que pour nombre d’esprits, tout se passe comme si le mur de Berlin n’était pas tombé ou comme si l’habitude aidant, il faille continuer de voir derrière le Russe le possible Rouge. Chez certains c’est pathologiquement incurable et c’est la raison pour laquelle il serait vain de vouloir expliquer.

Géostratégiquement, la Russie c’est globalement trois frontières.

La Chine.

La zone sud qui s’étend de la Syrie à l’Afghanistan.

La zone Ouest qui est l’Europe.

Ces trois zones n’en font qu’une : il suffit d’utiliser la clef américaine pour ouvrir ce paradoxe.

La Chine est le grand pays de l’Asie et bien évidemment membre du conseil permanent de l’Onu. Les Chinois savent très bien qu’ils sont directement visés par l’expansionnisme américain à long terme. Les relations sino-russes ne peuvent donc que se développer.

La zone sud est actuellement le grand divertissement américain. On peut être certain que la tentative d’invasion du Liban récemment n’avait pour but que d’être un marchepied en direction de la Syrie. On obtient ainsi une bande continue qui d’Ouest en Est comprend la Syrie, l’Irak, l’Iran et l’Afghanistan. Deux de ces quatre pays sont déjà occupés, le Pakistan est sous contrôle. On comprend le danger pour les Russes qui voient s’ériger progressivement dans des zones pétrolifères et musulmanes une barrière américanisée susceptible de faire main basse sur les denrées du sous-sol mais aussi de développer des troubles au sein même du sud de la Russie. La chine a bien évidemment perçu ce danger dont elle peut être elle-même la victime puisque les ressources naturelles lui font défaut.

Le flanc Ouest n’est guère plus réjouissant et l’on comprend désormais mieux le maintien de l’Otan malgré la disparition du pacte de Varsovie : l’Otan anticommuniste est devenue russophobe. Ses plus acharnés défenseurs sont justement ceux qui naguère appartinrent au bloc soviétique. Ce sont ces nationalismes là que jouent les Etats Unis afin d’établir un cordon sanitaire entre l’Europe dans sa version actuelle et la Russie. Parce qu’en fait le pire cauchemar que pourrait connaître Washington serait de voir se constituer l’axe Paris-Berlin- Moscou et cela d’autant plus s’il était assorti d’une entente avec Téhéran et Pékin.

Cela bouge à Moscou qui désormais freine pour le plus grand profit de Téhéran. C’est aussi le cas à Pékin ou madame Rice vient de se faire envoyer poliment sur les roses. Pékin qui sur l’affaire iranienne est également très circonspect.

Les dirigeants européens comme d’habitude réfléchissent ou font semblant de le faire. Peut être espèrent-ils, à tort, rallier les nouveaux ou futurs arrivants dans l’union à l’Europe qu’ils souhaitent. A tort. Ces derniers sont pro-américains pour des raisons historiques que l’on peut certes comprendre mais qui n’en feront jamais politiquement des continentaux.

L’avenir passe par Moscou.



mardi 31 octobre 2006

Réflexions sur l’inter-nationalisme nationaliste

Lundi, 30 Octobre 2006


Réflexions sur l’inter-nationalisme nationaliste

Alain Rebours

Tribune libre
Réflexions sur l’inter-nationalisme nationaliste
Le terme d’internationalisme prête à confusion. Suite probablement au très célèbre « Prolétaires de tous les pays, unissez vous ! » et par extension à la bannière rouge du communisme, cette expression est devenue synonyme de mondialisme, d’universalisme et en conséquence de négation des frontières.

Il s’agit là pourtant d’un abus de langage doublé d’une extrapolation douteuse.

L’internationalisme est le regroupement des partis partageant la même doxa au sein de chaque nation.

Il représente le primât de la pensée politique sur la pensée de la nation.

« Pensée de la nation » qu’il ne faudrait pas assimiler à pensée nationale évidemment mais plutôt à la pensée au sein de la nation.

Les religions sont majoritairement internationalistes. Le Catholicisme, le Protestantisme ou l’Islam en sont. Leur vocation est d’ailleurs mondialiste. Reposant sur des communautés fortes dans certains pays, elles nouent entre elles des attaches en vue de propager leur foi. Certaines sont mieux armées que d’autres : la centralisation (Catholicisme) ou le support d’une hyperpuissance (Protestantisme) sont des atouts non négligeables.

Les choix idéologiques sont également internationalistes. Les partis socialistes sont membres d’une internationale à titre d’exemple. De même le parlement européen ne regroupe pas les députés par nationalité mais par affiliation idéologique. Sont ainsi créés des groupes politiques que l’on dit transnationaux afin de ne pas les qualifier d’internationalistes suite à la réputation du terme ; qu’importe cette précaution, ils le sont dans la réalité.

Une pensée strictement nationale n’aurait aucun sens en vertu du fait que les avis sont justement pluriels : il s’agirait d’un dogme.

Ainsi, le non que l’on ne peut qualifier de français sous peine d’exclure 45 % de la communauté nationale a influé sur les pays non français. Tout comme le oui à Maastricht que l’on ne peut non plus qualifier de français pour les mêmes raisons a eu des conséquences similaires.

Il existe donc, simplement pour prendre le contexte européen et cela dans chaque pays, des partisans et des opposants à l’Europe. Ceux qui perdront seront justement ceux qui refuseront l’alliance internationale et qui ne bénéficieront pas en conséquence de la dynamique ainsi créée.

On peut avoir des choix idéologiques que l’on souhaite promouvoir tant dans l’espace français que dans l’espace européen. Même pour les hexagonaux stricts la victoire de tel ou tel dans un pays voisin ne les laisse pas indifférents. C’est la raison pour laquelle on trouve sur les sites informatiques, quand bien même nationalistes, des liens vers d’autres mouvements réputés proches mais non français.

C’est d’ailleurs le contraire qui serait inquiétant : cela justifierait le nombrilisme que l’on prête aux français ce qui ne serait pas une catastrophe ainsi que l’isolement idéologique ce qui serait bien plus inquiétant. Cela montrerait aussi que n’aurait pas été vus que les problèmes qui se posent aux français se posent aussi aux autres. Impardonnable.

Seul contre tous, on est fou ou génie : pas avec la même proportion.

Les entreprises nationales ont vécu. Il est donc inutile de vouloir défendre une société qui quand bien même disposant d’un nom bien de chez nous est passée dans l’escarcelle étrangère. Un économisme nationaliste ou un patriotisme économique n’ont jamais été que des slogans électoralistes dépourvus de réalité économique. Ne s’y laissent prendre que les démunis du bulbe rachidien ou ceux dont le cerveau est localisé à l’endroit du biceps où se forme la boule.

Inutile de s’émerveiller et de considérer que le remède est là. Si la convergence avec l’ami étranger est une condition nécessaire, elle n’est malheureusement pas suffisante. Nécessaire pour ne pas être contraint, isolé de l’histoire et en panne sur la route de l’avenir, de ressasser de génération en génération un passé peu être glorieux mais dépassé.

L’internationalisme nationaliste puisque c’est de cela qu’il s’agit peut être abordé de deux façons.

En tout premier lieu son intérêt est défensif. Coalition de tous les nationalistes contre ce qui menace leurs spécificités nationales. Et l’Europe est motif à griefs. Pour tous les nationalistes. Faudrait-il se réjouir suite à l’adhésion de la Turquie qui se précise de l’arrivée de nombre de ses ressortissants en Allemagne, pays d’accueil naturel ?

Au motif du passé dépassé ? Ce serait oublier que de l’Allemagne à la France, il n’y a pas loin.

Les délocalisations dont on nous parle ne font pas davantage plaisir ailleurs qu’ici.

Les pays européens ont tous leur culture propre actuellement dégradée par le prêt à pensée télévisuel, cinématographique, libéral.

De même le recul du bien être est généralisé.

Washington via Bruxelles nous impose son World ou way of life.

Les nationalistes en Europe ne peuvent rester indifférents.

La convergence entre mouvements régionalistes et nationalistes doit également être amplifiée. Pas tous les régionalistes à l’évidence mais certains d’entre eux. C’est à nouveau une autre conséquence de l’idée d’inter’. Chaque culture nationale est-elle même plurielle. Vrai en France, vrai à l’étranger. Une capitale située à un demi millier de kilomètres n’a pas à organiser la vie d’un village.

L’autre façon d’aborder l’internationalisme nationaliste ne consiste plus à valoriser l’aspect défensif comme dans un premier temps mais à privilégier le côté offensif.

On ne peut en effet défendre éternellement sans finir par prendre un coup fatal. Il faudra bien qu’un jour sous peine d’être réduit à ne plus être qu’une étoile sur le drapeau américain les peuples d’Europe prennent leur destin en main en s’émancipant de leur détestable tutelle.

En conséquence, laisser un peu de soi dans le cadre d’une confédération vaut certainement mieux que de poursuivre sur la pente qui va tout nous faire perdre


lundi 30 octobre 2006

Ségolène, Laurent et Dominique

Lundi, 30 Octobre 2006
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Ségolène, Laurent et Dominique

Philippe Delbauvre

Politique
Ségolène, Laurent et Dominique
J'ai pris le temps d'observer les trois spécimen que l'on avait sortis de leur enclos ce mardi soir et dont parlait Philippe Randa. Enfin un petit peu. A mi parcours. J'étais plongé dans un bon livre et n'avais guère l'envie dans sortir. Comme de plus j'ai passé l'âge de la fascination pour le cirque et que de mon temps les animaux étaient plus sympathiques. J'ai quand même fini par mettre le marque page et je me suis connecté.

Les deux mâles traînent lamentablement et très loin derrière la femelle. Il fallait bien que ça chauffe pour récolter quelques points. Pour ceux qui n'ont pas vu, ils n'ont rien perdu si ce n'est la saine détestation du système ambiant. Que c'était politicien, faux, costume de ville par dessus et treillis au dessous, sourire au coin des lèvres et couteau entre les dents. Ils se détestent. S'appellent par leur prénom mais se détestent. Cordialement. On se tutoie chez les socialistes : je te hais.

Je pourrais comprendre si vraiment il y avait un choix de société alternatif qu'un d'entre eux aurait à proposer mais là rien. Ils sont d'accord sur presque tout : on peut même dire qu'ils sont d'accord sur tout puisqu'ils veulent aussi être investis. Le problème est que chacun veut être investi : trois pour une place.

Laurent Fabius était mal habillé. Il eût fallu un bleu de travail et un foulard rouge. Vif. Il a découvert à son âge le socialisme. Le vrai, l'authentique. Apologie du service public, de l'état, du vote des étrangers. La vraie gauche présentée avec une tête qui ne va pas avec. Il a dit 'Bon Dieu' ce qui n'est pas bien, d'une part parce que ça ne se dit pas, d'autre part parce que ce n'était vraiment pas naturel : et qu'en plus ça se voyait.Son 'programme' doit coûter très cher. Alors que l'économie libérale européenne pousse à la fermeture des établissements publics, il voudrait en ouvrir d'autres. Avec quels moyens ? Actuellement les libéraux ne diminuent pas le nombre de fonctionnaires par plaisir mais à des fins d'équilibre budgétaire.

On peut en effet ouvrir des bureaux de poste, des écoles, des prisons (euh : construire pas ouvrir), des hôpitaux.. Mais cela a un prix. Evidemment on a rien su du financement. En revanche, le baratin social, les droits de l'homme, la liberté .. Des mots.Le tout avec des envois d'ascenseur à son ami Dominique avec qui il a tout intérêt à s'entendre pour faire baisser la dame.

Dominique lui c'est autre chose. C'est la gauche qui a pris du ventre et qui l'âge aidant tente de prendre de la hauteur. Autant Laurent jouait le Che autant Domi la faisait paternaliste. Une assemblée avec des pouvoirs (on ne sait pas lesquels), un président engagé contrairement à Lolo qui lui le verrait avec plus de distance.Et à nouveau le baratin habituel qui ne casse pas trois pattes à un canard. A l'école il faut apprendre, le chômage doit être vaincu, la délinquance c'est pas bien, l'homosexualité c'est chouette .. Mais sur un ton assez . sénatorial. Quelque chose entre Barre et Poher si vous pouvez imaginer. Comme lolo il donne un exemple de son coin à lui. Un bon exemple évidemment. Il aime pas non plus la dame.

En fait Lolo c'était le tribun et Dodo c'était l'intello.

Pour deux économistes il est surprenant qu'ils n'aient pas chiffré leurs propositions et expliqué comment dans l'Europe libérale ils vont faire passer la galette qui fait office de pilule.

La dame.

Ils ont été méchants. Ce qui n'est pas forcément intelligent.

Sincèrement, c'est elle que je préfère. Fabius est à contre-emploi et cela se voit et Kahn est déjà sur les hauteurs.

Elle, son registre est différent. Elle en dit des conneries, mais elle en dit. C'est justement ce qui me plait. Conseil des ministres publics, jury populaire, peine de prison effectuée dans un cadre humanitaire. Justement elle amuse. Vous y croyez vous à la révolution prolétarienne de Fabius ?

Vous ne trouvez pas que Strauss Kahn est aussi athlétique que Raffarin ? Et bien elle, elle me divertit. Et je pense que pour nombre de français c'est pareil.

Seg (entre socialistes on peut se permettre) elle mélange la droite et la gauche, la carte scolaire, la prévention et la répression, et avec un peu de chance la politique étrangère se jouera aux dés. Avec les deux autres c'est déjà joué.

J'allais oublié : elle n'a rien chiffré.



Sur le problème turque

Lundi, 30 Octobre 2006
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Sur le problème turque

Philippe Delbauvre

Étranger
Sur le problème turque
La Turquie s’est rappelée à nous suite au débat législatif visant à interdire toute discussion au sujet de ce que l’on appelle le génocide arménien. Ouvrons de suite une parenthèse : il serait temps de songer à réunir enfin une commission de spécialistes dont le but serait de donner une définition des termes et surtout de ceux qui peuvent conduire certains français devant les tribunaux. Si vert c’est vert et que rouge c’est rouge et que chacun sait établir clairement la différence entre les deux on peut alors légitimement les poursuivre pour justement être passé au rouge. Si en revanche et c’est le cas pour le terme de génocide dont la définition varie d’un spécialiste à un autre, sachant que l’on ne sait pas de quoi l’on parle puisque à l’évidence l’idée intuitive que l’on peut en avoir est applicable à certains peuples et pas à d’autres, alors plus aucune poursuite ne peut être engagée sous peine de parvenir alors à la notion d’orange qui en fonction du juge du moment devient très clair ce qui l’apparente au vert ou au contraire très foncé ce qui en fait un rouge flamboyant.

Si le français est censé ne pas ignorer ce qui va bientôt devenir le million de textes de loi, il aimerait au moins connaître la signification des mots les constituant.

Retour donc à la Turquie dont l’entrée dans l’Europe si elle n’est pas encore d’actualité brûlante commence à nous être servie à point ce qui va nous permettre quelques réflexions à froid.

Géographiquement la Turquie dispose de plusieurs pays frontaliers comme la Grèce ou la Bulgarie qui sont situés à l’Ouest mais d’autres aussi sur le versant que nous appelons Est comme la Syrie, l’Irak, l’Iran, l’Azerbaïdjan (de manière quelque peu cocasse (sic) - voir une carte), l’Arménie et la Géorgie. De plus, baignée au sud par la mer Méditerranée et au nord par la mer noire, elle est mise en contact avec la Russie, l’Ukraine et la Roumanie : elle occupe donc une position clé. Exprimons les choses clairement : la Turquie se situe entre Nord et Sud et Entre Est et Ouest.

Il en est du terme Europe comme celui de génocide : chacun y va de sa définition et très majoritairement en fonction de ses intérêts ou conceptions.

Ainsi il y a la notion d’Europe géographique : on voit de quoi il s’agit globalement et on peut très bien intellectuellement parce que c’est une entité continentale, en exclure la Grande Bretagne. De même on ne voit pas pourquoi géographiquement on n’inclurait pas la Russie dans la l’Europe pour la même raison, pays dans lequel on a du mal à situer la frontière qui fait la séparation d’avec l’Asie. Si Moscou est à l’Est d’Ankara, la Turquie est bien plus au sud mais pourtant moins que l’Italie. A moins que l’étroit Bosphore suffise à placer la Turquie en Asie. Vous avez dit simple ?

Historiquement, la situation n’est pas plus claire. Que les turcs viennent d’Asie est avéré. Tout comme les indo-européens d’Europe.

Certains présocratiques vivaient dans l’actuelle Turquie ce qui peut légitimement nous faire penser que la civilisation juive, chrétienne et hellène qui est la notre a son terroir situé bien plus proche de la Turquie que de la France. Qui n’a pas entendu parler des scythes, des thraces, des phéniciens, des mèdes, des perses, de Babylone mais aussi de Constantinople (sic) ?

La Grèce a émergé puis ce fût le tour de Rome : le centre de gravité s’est déplacé vers l’Ouest. Peu importe, les origines sont à l’Est.

L’histoire s’est développée avec une chrétienté d’occident et une autre d’orient au prétexte de la querelle du filioque. Les orthodoxes sont à l’Est et les hétérodoxes ( ?) à l’Ouest. Faut-il pour autant exclure les grecs ? L’empire ottoman va ensuite se constituer et essaimer dans tout le bassin méditerranéen. C’est vrai de l’Afrique du nord de toutes les côtes de la mer noire des pays comme la Bulgarie, la Serbie, la Roumanie, la Grèce. Déjà à cette époque et dès le seizième siècle la Turquie est l’alliée de la France face aux Habsbourgs. On connaît ensuite les liens diplomatiques privilégiés que nouera l’Allemagne avec ce pays. La Turquie regarde davantage dans son histoire vers l’Ouest que vers l’Est.

Ethniquement un grec représentatif est moins éloigné d’un turc représentatif qu’un suédois typé d’un italien typé.

La religion est un critère de différenciation incontestable. C’est un pays musulman de longue date.

Ce n’est pas dans un simple article que l’on trouve de quoi se forger une culture solide. Les livres sont faits pour ça. En revanche il y a quelquefois matière à réflexions. Après lecture et relecture il est évident que la Turquie est un pont, une passerelle entre l’Europe et l’Asie. Elle n’appartient ni à l’une ni à l’autre ce qui va permettre à ceux qui le souhaiteront de sombrer dans la caricature afin de justifier un choix effectué à priori :

C’est un pays musulman.

Les lois sur le port du voile sont plus dures que celles de France.

C’est un pays qui n’a aucun lien culturel avec nous.

Héraclite était d’Ephèse

Ils sont arriérés.

Les femmes turques ont eu le droit de vote avant les françaises.

Il est inutile de poursuivre puisque les arguments parleront d’eux même lorsqu’on les entendra.

En revanche reste posée la question du pourquoi de la volonté de faire entrer la Turquie dans l’Europe. La présence de ce pays au sein de l’Otan semble une excellente raison puisque très majoritairement l’Europe est atlantisée. On ne voit pas pourquoi nos dirigeants n’accepteraient pas un frère. Les américains y poussent aussi. Evidemment. La Turquie parce que musulmane et proche géographiquement de pays dont l’influence pourrait la déstabiliser est un sujet d’inquiétude pour nos amis d’outre atlantique. Son entrée dans l’Europe l’attacherait définitivement au camp occidental et ainsi la stabiliserait.

De plus en cette période de chômage et de vide démographique, la Turquie nous offrirait 2.4 enfants par femme et 75 millions d’habitants. La forte communauté turque en Allemagne constituerait un bon premier centre d’accueil. Comme la France dispose déjà d’îlots, voilà qui nous permettrait de bénéficier d’une nouvelle main d’œuvre qui tirerait les salaires vers le bas ce qui est un bien pour l’économie, main d’œuvre ravie de l’aubaine par rapport à ce à quoi elle est habituée.

Voilà une immigration très bien choisie.



vendredi 20 octobre 2006

Airbus ou la défaite emblématique des nationaux-libéraux

Vendredi, 20 Octobre 2006
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Airbus ou la défaite emblématique des nationaux-libéraux

Philippe Delbauvre

Politique
Airbus ou la défaite emblématique des nationaux-libéraux
Airbus est une entreprise de construction aéronautique soumise à la concurrence. Elle se doit donc de proposer d’une part des produits de qualité mais aussi d’autre part de ne pas par trop alléger le budget de l’acheteur qui est bien souvent une compagnie aérienne ou un pays.

Chacun peut effectuer un parallèle avec la voiture qu’achète le particulier : les suspensions de qualité, les accessoires, les options, l’esthétique ont un prix ; évidemment plus on en veut et plus on paie. Si à l’inverse on achète avec pour objectif de débourser le minimum, on sera contraint de se contenter du modèle de base.

Dans tous les domaines on propose ainsi des produits dont la valeur part du modèle de base pour atteindre le modèle haut de gamme. Ainsi, mes lecteurs utilisent majoritairement du prêt à porter où les prix sont d’ailleurs très variables, alors que des tailleurs existent encore pour une clientèle très ciblée. Cette dernière n’est pas importante numériquement et si l’industrie du luxe se porte bien ce n’est pas en raison du nombre de clients mais de l’épaisseur du portefeuille permettant de s’offrir les produits proposés. Après tout, c’est tant mieux pour eux et cela d’autant plus que notre cher pays est un de ceux dont la réputation dans le domaine de la qualité est la plus reconnue.

Airbus fabrique des avions. On recherche dans ce domaine fiabilité et performance et non chic ou luxe. Il existe bien sur des recherches théoriques qui sont les fruits des travaux de spécialistes en thermique ou en aérodynamique par exemple mais elles ne sont pas essentielles. En effet, s’il ne faut pas prendre par trop de retard comme c’est aussi le cas dans le secteur automobile, là n’est pas l’essentiel puisque les rivaux se suivent de près (Kuhn reste d’actualité). C’est donc la facture qui au final fait la différence. On sait en effet qu’un avion est cher et que de plus, le plus souvent, une commande en comporte plusieurs dizaines d’exemplaires. Un avion est constitué avant tout de pièces métalliques et plastiques, de composants électroniques et d’autres parties de moindre importance. Cela représente un coût. Il faut également produire ces pièces et les assembler avec du personnel qui lui aussi à un coût. Pourquoi donc s’embarrasser à faire venir en France des composants qui sont construits à l’étranger ce qui engendrerait des coûts de transport d’autant plus que la main d’œuvre est beaucoup plus chère ici qu’à l’endroit où justement et les matières premières et les produits finis et le travail d’assemblage sont moins onéreux ?

La délocalisation s’impose donc.

Si on n’y recourt pas, sachant que le concurrent lui le fera, on cesse d’être compétitif et on perdra fort logiquement les parts de marché. Les directions en ont conscience. Les politiques aussi. Et encore davantage les actionnaires qui ne jurent que par le rendement de leur portefeuille d’actions conformément à logique libérale.

Est ce donc si difficile à comprendre ?

Voilà pourquoi j’incrimine à titre d’exemple le ‘nationalisme’ étrangement doublé de libéralisme dont Philippe De Villiers est un représentant mais qui semble de façon très surprenante faire école. Quelqu’un qui a lu les penseurs libéraux sait très bien que cette théorie suppose une concurrence pure et parfaite avec des consommateurs parfaitement rationnels (c’est presque aussi idyllique que du Marx). Soit, pour en revenir au vicomte quand bien même il imposerait la production localisée en France, il ne diminuerait pas la facture et l’entreprise perdrait tous les marchés parce que les produits seraient plus chers que ceux de la concurrence : vendre, c’est vendre à quelqu’un qui lui compare les prix. Ou alors il lui faudrait par l’intermédiaire d’un coup de baguette magique supprimer les frais de transport ainsi que payer le salarié français comme l’est celui du Sud Est asiatique. Voilà pourquoi les libéraux n’ont jamais eu de patrie, n’en ont pas et n’en auront jamais. Je ne leur reproche pas leur choix idéologique mais j’en veux à ceux qui font de même tout en se réclamant de la communauté nationale.

De la même manière, je ne peux que contester une autre notion que j’avais déjà fustigée à savoir celle du patriotisme économique. Cela fait certes très bien aux yeux de l’électorat mais on comprend mieux grâce au triste exemple d’Airbus les limites du concept. Vous achetez du renault ? C’est bien, mais dans le même temps cela signifie qu’à 80% vous achetez étranger puisque c’est le pourcentage moyen présent dans un modèle de cette marque. Comme encore une fois les actionnaires, qui au passage ne sont pas ‘méchants’, mais qui raisonnent simplement en terme de rentabilité ce qui est la règle dans le monde libéral, imposent leur desiderata il ne reste plus rien de la notion chère à ce que l’on appelle par convention la droite.

Egalement, on ne peut passer sous silence la réduction du temps de travail lorsqu’elle n’est pas assortie proportionnellement à la réduction des salaires. Cela pour les mêmes raisons. Dans le monde libéral, mettre en place cette pratique c’est désavantager toutes les entreprises soumises au secteur concurrentiel. Pour un même produit, c’est celui qui aura nécessité le taux horaire le plus bas qui sera le moins cher et donc le plus acheté. Cela, les employés d’Airbus ne veulent pas le comprendre pas plus que les employés des autres entreprises. Ainsi, tant que l’on travaille en France et que la structure professionnelle dans laquelle on s’investit fonctionne convenablement on ne se pose guère de questions : cela n’arrive qu’aux autres. Pourtant, c’est le secteur primaire qui a été balayé, puis le secondaire, et maintenant pour reprendre l’exemple d’Airbus les secteurs de pointe.

Jacques Chirac est en train d’intervenir et va probablement s’entretenir avec la chancelière allemande. Différer les licenciement qui sont dans le système libéral inéluctables au moins jusqu’aux présidentielles. C’est probablement François Fillon, fidèle de Nicolas Sarkozy qui non sans cynisme mais avec une logique toute libérale a prévenu qu’en aucun cas l’état ne devait intervenir. A bon entendeur …

Il est maintenant temps de conclure. N’oublions pas que la France se situe géographiquement à l’extrémité d’un continent et donc très mal placée. La seule possibilité de relancer l’emploi en France si l’on veut rester dans le cadre libéral serait de baisser les salaires au dessous de ce qui se pratique dans les pays sous développés afin de compenser les frais de transports à l’aller des matières premières et au retour des produits finis. C’est évidemment impossible compte tenu des habitudes que nous avons prises même si les baisses d’allocations logement, la baisse du remboursement de médicaments, le déremboursement d’autres, la fin de la sécurité sociale, la Csg, le Rds, vont dans ce sens. Qui accepterait d’être payé deux cents euros par mois ? On comprend que le chômage réel, c’est à dire non masqué par des chiffres amputés, est dans le système libéral une fatalité.

Un national œuvre dans l’intérêt de la communauté nationale: un national-libéral ne peut aujourd’hui à l’époque de la concurrence généralisée être national.