Jeudi, 28 Juin 2007 |
Marxisme et mouvance nationale
Philippe Delbauvre | Politique |
Afin d’exprimer la nature du problème à l’aide d’un euphémisme, on peut énoncer que le marxisme est particulièrement mal perçu dans nos milieux. Il existe toute une généalogie de ce sentiment qui n’est pas récent et que l’on peut résumer de manière succincte.
Dans un premier temps, la défense exclusive des intérêts d’une classe est apparue comme un facteur de fractionnement de la communauté nationale.
Ensuite le choix des communistes suite au congrès de Tours de s’aligner sur Moscou capitale de l’union soviétique, pays considéré par eux comme leur véritable patrie, a fait naître chez nous l’idée du parti de l’étranger assez bien résumée par la formule explicite qui est celle de Pc«f ».
L’histoire continua de se dérouler et presque toujours nationalistes et communistes Français furent dans des camps opposés tant en politique intérieure qu’en politique étrangère.
C’est ainsi que l’on retient de cette idéologie - et pour ne citer que quelques exemples - les grèves à répétition, l’opposition au 6 février 1934 et la naissance du front populaire, les tentatives de déstabilisations durant les quatrième et cinquième république.
C’est ainsi également que l’on retient durant la seconde guerre mondiale une collaboration suivie d’une résistance qui coïncidèrent avec l’attitude de Moscou, le choix de la défense des « viets » durant la guerre d’Indochine et des « fells » durant celles d’Algérie. On se souvient aussi de l’approbation des répressions de Hongrie, Tchécoslovaquie, Pologne ainsi que de toutes les guerres menées par la défunte Urss.
Parce que je commence à avoir de la bouteille dans nos milieux, je peux cependant assurer que Karl Marx chez nous n’a pas été lu si ce n’est par une infime minorité. Cela ne serait pas inquiétant si historiquement le marxisme n’avait pas été un courant de pensée majeur. En effet, si le communisme est un phénomène dérisoire, il est inutile d’en parler autant ; et s’il est d’importance, il mérite alors toute notre attention.
Rappelons une évidence : ne parler que de ce que l’on connaît, ce qui je le rappelle, n’est ici pour la majorité pas le cas.
On a par trop tendance à assimiler communisme et marxisme. Et à fortiori parti communisme et marxisme. Marx n’a jamais eu pour compagnon de jeu Lénine et pour cause. Et encore moins Marie Georges Buffet. Il décède un tiers de siècle avant la révolution d’octobre. On sait aujourd’hui que Jules Guesde avait du penseur allemand une connaissance lacunaire mais aussi erratique.
Il ne s’agit pas pour moi de revenir à l’idée bien peu originale d’un Karl Marx dont la pensée aurait été pervertie par de piteux continuateurs mais de revenir aux sources de ce courant idéologique.
Reprocher à Karl Marx de ne pas avoir élaborer le modèle de la société communiste à venir comme on le fait souvent, c’est ne rien avoir compris à ses écrits. Karl Marx insistait lourdement sur le fait que sa pensée était un économisme. En réalité un économisme anti-économique puisque presque exclusivement fondé sur la critique du capitalisme. Je n’adhère pas au principe central qui est le sien consistant à considérer les rapports d’argent comme moteur de l’histoire. On a d’ailleurs découvert depuis, des charniers indiquant de rudes combats et cela à une période où la partition en classes n’existait pas encore.
En revanche, sa critique du capitalisme – idéologie mondialiste – est plus que jamais d’actualité. A condition d’adapter la pensée de l’auteur à la situation présente. Déjà, dans «La décomposition du Marxisme », Georges Sorel faisait remarquer que le capitalisme anglais avait en l’espace d’une trentaine d’années tellement évolué que certaines analyses du penseur allemand n’étaient déjà plus valables. L’erreur de beaucoup de communistes est de n’avoir pas tenu compte de la remarque et d’avoir formolisé les écrits de base.
Karl Marx lu, et bien lu, reste un auteur essentiel pour notre époque. Cela suppose, outre la connaissance des textes, leur adaptation au jour le jour en fonction de l’évolution du capitalisme. Celui ci change très rapidement suite à sa fluidité et celui d’aujourd’hui n’est plus celui d’il y a trente ans. La notion de capitalisme national est obsolète. Elle n’a d’ailleurs jamais existé chez ceux qui connaissait le sujet. A commencer par Adam Smith dont la lecture du livre V de son ouvrage majeur est éclairante.
Toutes les fusions, acquisitions et Opa justifient la concentration du capital prévue par Marx. Si les actionnaires imposent la délocalisation des entreprises Françaises, ce n’est pas pour créer du chômage ici – ils ne nous veulent ni bien, ni mal - , mais pour augmenter la plus value. Marx toujours ! Lorsque l’économiste allemand énonçait que la tutelle du seigneur était bien moindre que celle du bourgeois cosmopolite, il se référait aux conditions de vie de la seconde partie du XIX ème siècle vers lesquelles progressivement nous revenons comme en témoignent ceux qui n’ont plus ni emploi, ni logement.
Il ne s’agit pas, bien évidemment, de devenir communiste (faut-il nécessairement être royaliste pour apprécier Maurras ?) mais de manière logique de s’opposer frontalement à la mondialisation qui se fait de plus en plus mondialisme. Quoi de plus cohérent pour ceux qui se revendiquent du national ? Pour se faire, il ne faut pas à utiliser toutes les armes disponibles.
Marx est l’une d’entre elles.
Dans un premier temps, la défense exclusive des intérêts d’une classe est apparue comme un facteur de fractionnement de la communauté nationale.
Ensuite le choix des communistes suite au congrès de Tours de s’aligner sur Moscou capitale de l’union soviétique, pays considéré par eux comme leur véritable patrie, a fait naître chez nous l’idée du parti de l’étranger assez bien résumée par la formule explicite qui est celle de Pc«f ».
L’histoire continua de se dérouler et presque toujours nationalistes et communistes Français furent dans des camps opposés tant en politique intérieure qu’en politique étrangère.
C’est ainsi que l’on retient de cette idéologie - et pour ne citer que quelques exemples - les grèves à répétition, l’opposition au 6 février 1934 et la naissance du front populaire, les tentatives de déstabilisations durant les quatrième et cinquième république.
C’est ainsi également que l’on retient durant la seconde guerre mondiale une collaboration suivie d’une résistance qui coïncidèrent avec l’attitude de Moscou, le choix de la défense des « viets » durant la guerre d’Indochine et des « fells » durant celles d’Algérie. On se souvient aussi de l’approbation des répressions de Hongrie, Tchécoslovaquie, Pologne ainsi que de toutes les guerres menées par la défunte Urss.
Parce que je commence à avoir de la bouteille dans nos milieux, je peux cependant assurer que Karl Marx chez nous n’a pas été lu si ce n’est par une infime minorité. Cela ne serait pas inquiétant si historiquement le marxisme n’avait pas été un courant de pensée majeur. En effet, si le communisme est un phénomène dérisoire, il est inutile d’en parler autant ; et s’il est d’importance, il mérite alors toute notre attention.
Rappelons une évidence : ne parler que de ce que l’on connaît, ce qui je le rappelle, n’est ici pour la majorité pas le cas.
On a par trop tendance à assimiler communisme et marxisme. Et à fortiori parti communisme et marxisme. Marx n’a jamais eu pour compagnon de jeu Lénine et pour cause. Et encore moins Marie Georges Buffet. Il décède un tiers de siècle avant la révolution d’octobre. On sait aujourd’hui que Jules Guesde avait du penseur allemand une connaissance lacunaire mais aussi erratique.
Il ne s’agit pas pour moi de revenir à l’idée bien peu originale d’un Karl Marx dont la pensée aurait été pervertie par de piteux continuateurs mais de revenir aux sources de ce courant idéologique.
Reprocher à Karl Marx de ne pas avoir élaborer le modèle de la société communiste à venir comme on le fait souvent, c’est ne rien avoir compris à ses écrits. Karl Marx insistait lourdement sur le fait que sa pensée était un économisme. En réalité un économisme anti-économique puisque presque exclusivement fondé sur la critique du capitalisme. Je n’adhère pas au principe central qui est le sien consistant à considérer les rapports d’argent comme moteur de l’histoire. On a d’ailleurs découvert depuis, des charniers indiquant de rudes combats et cela à une période où la partition en classes n’existait pas encore.
En revanche, sa critique du capitalisme – idéologie mondialiste – est plus que jamais d’actualité. A condition d’adapter la pensée de l’auteur à la situation présente. Déjà, dans «La décomposition du Marxisme », Georges Sorel faisait remarquer que le capitalisme anglais avait en l’espace d’une trentaine d’années tellement évolué que certaines analyses du penseur allemand n’étaient déjà plus valables. L’erreur de beaucoup de communistes est de n’avoir pas tenu compte de la remarque et d’avoir formolisé les écrits de base.
Karl Marx lu, et bien lu, reste un auteur essentiel pour notre époque. Cela suppose, outre la connaissance des textes, leur adaptation au jour le jour en fonction de l’évolution du capitalisme. Celui ci change très rapidement suite à sa fluidité et celui d’aujourd’hui n’est plus celui d’il y a trente ans. La notion de capitalisme national est obsolète. Elle n’a d’ailleurs jamais existé chez ceux qui connaissait le sujet. A commencer par Adam Smith dont la lecture du livre V de son ouvrage majeur est éclairante.
Toutes les fusions, acquisitions et Opa justifient la concentration du capital prévue par Marx. Si les actionnaires imposent la délocalisation des entreprises Françaises, ce n’est pas pour créer du chômage ici – ils ne nous veulent ni bien, ni mal - , mais pour augmenter la plus value. Marx toujours ! Lorsque l’économiste allemand énonçait que la tutelle du seigneur était bien moindre que celle du bourgeois cosmopolite, il se référait aux conditions de vie de la seconde partie du XIX ème siècle vers lesquelles progressivement nous revenons comme en témoignent ceux qui n’ont plus ni emploi, ni logement.
Il ne s’agit pas, bien évidemment, de devenir communiste (faut-il nécessairement être royaliste pour apprécier Maurras ?) mais de manière logique de s’opposer frontalement à la mondialisation qui se fait de plus en plus mondialisme. Quoi de plus cohérent pour ceux qui se revendiquent du national ? Pour se faire, il ne faut pas à utiliser toutes les armes disponibles.
Marx est l’une d’entre elles.