La trêve du respect et du recueillement
n’aura pas duré le seul temps de la stupeur. Après l’épouvantable
assassinat du père Jacques Hamel, ce ne sont pas seulement les
politiciens de tous bords qui se sont déchaînés. Certains esprits
serrés, ou de simples imbéciles, s’en donnent à cœur joie à coups de
déclarations dont la bassesse le dispute à la bêtise.
Une illustre inconnue, nommée Julie Le Goïc, élue municipale de Brest, a osé tweeter : « Du coup, le prêtre mort en martyr, il a droit à 70 enfants de chœur au Paradis ? » L’ignominie à l’état pur. En bonne héritière du Père Duchesne, l’un des journaux les plus ignominieux de la Révolution, qui appelait chaque jour au massacre, cette moderne Hébert n’hésite pas à qualifier ce malheureux de pédophile. Lui, bien entendu, mais avec lui tous les prêtres. Elle n’hésite pas à maintenir ses propos dans une série de réponses dont la lecture donne la nausée. Sans doute était-elle, au premier rang des gauchistes, à s’émouvoir de l’exécution de ses amis de Charlie Hebdo en janvier 2015. À marcher dans les rues, le visage fermé, au nom du « vivre ensemble ». Cette phrase mériterait des poursuites pour apologie de crime terroriste. Nul doute que le gouvernement ne bougera pas.
Mais certains s’émeuvent à leur tour des propos tenus par le cardinal Vingt-Trois en sa cathédrale, le 28 juillet dernier. Devant le président Hollande et une bonne partie de ce que le pays compte d’hommes politiques, il a osé prêcher en déplorant la dérive d’une société vers le toujours plus d’individualisme, de relativisme. Il a osé évoquer, avec des mots polis comme de l’agate, une société qui se drape dans des « valeurs » sans être capable de les définir. Une société qui n’a plus aucun projet commun. Une société qui accable les plus faibles. Et, scandale des scandales, il a prononcé ces mots : « Surtout ne pas énerver les autres, ne pas déclencher de conflits, de l’agressivité, voire des violences, par des propos inconsidérés ou simplement l’expression d’une opinion qui ne suit pas l’image que l’on veut nous donner de la pensée unique. Silence des parents devant leurs enfants et panne de la transmission des valeurs communes. Silence des élites devant les déviances des mœurs et légalisation des déviances. Silence des votes par l’abstention. Silence au travail, silence à la maison, silence dans la cité ! À quoi bon parler ? »
Étranglements d’indignation des bien-pensants. Le cardinal de Paris a osé dénoncer le « mariage pour tous ». Il faut vraiment que ces gens soient obsédés pour ne penser qu’à cela. Obsédés par ce que dénonce le prélat : la jouissance et l’individualisme. Toute pensée, toute parole critique est considérée par eux comme une intolérable agression contre leur mode de vie. « C’est d’une violence inouïe », a affirmé Roselyne Bachelot, pour qui « le combat continue contre les discriminations ».
Ces gens comprendront-ils un jour ce que Mgr Vingt-Trois dénonce avec raison ? Comprendront-ils un jour que le terrorisme islamiste prospère sur le nihilisme d’une société sans boussole ni repères ? Comprendront-ils un jour que la marchandisation de l’humain, sa relégation à une matière comme une autre, la négation de toute transcendance sont le terreau de tous les fondamentalistes ? Qu’un terrain vague est inexorablement envahi par les mauvaises herbes ?
Merci, Monseigneur, de rappeler ces évidences. Merci de faire hurler ces inconscients. La vérité nous rendra libres.
François Teutsch
Boulevard Voltaire
Une illustre inconnue, nommée Julie Le Goïc, élue municipale de Brest, a osé tweeter : « Du coup, le prêtre mort en martyr, il a droit à 70 enfants de chœur au Paradis ? » L’ignominie à l’état pur. En bonne héritière du Père Duchesne, l’un des journaux les plus ignominieux de la Révolution, qui appelait chaque jour au massacre, cette moderne Hébert n’hésite pas à qualifier ce malheureux de pédophile. Lui, bien entendu, mais avec lui tous les prêtres. Elle n’hésite pas à maintenir ses propos dans une série de réponses dont la lecture donne la nausée. Sans doute était-elle, au premier rang des gauchistes, à s’émouvoir de l’exécution de ses amis de Charlie Hebdo en janvier 2015. À marcher dans les rues, le visage fermé, au nom du « vivre ensemble ». Cette phrase mériterait des poursuites pour apologie de crime terroriste. Nul doute que le gouvernement ne bougera pas.
Mais certains s’émeuvent à leur tour des propos tenus par le cardinal Vingt-Trois en sa cathédrale, le 28 juillet dernier. Devant le président Hollande et une bonne partie de ce que le pays compte d’hommes politiques, il a osé prêcher en déplorant la dérive d’une société vers le toujours plus d’individualisme, de relativisme. Il a osé évoquer, avec des mots polis comme de l’agate, une société qui se drape dans des « valeurs » sans être capable de les définir. Une société qui n’a plus aucun projet commun. Une société qui accable les plus faibles. Et, scandale des scandales, il a prononcé ces mots : « Surtout ne pas énerver les autres, ne pas déclencher de conflits, de l’agressivité, voire des violences, par des propos inconsidérés ou simplement l’expression d’une opinion qui ne suit pas l’image que l’on veut nous donner de la pensée unique. Silence des parents devant leurs enfants et panne de la transmission des valeurs communes. Silence des élites devant les déviances des mœurs et légalisation des déviances. Silence des votes par l’abstention. Silence au travail, silence à la maison, silence dans la cité ! À quoi bon parler ? »
Étranglements d’indignation des bien-pensants. Le cardinal de Paris a osé dénoncer le « mariage pour tous ». Il faut vraiment que ces gens soient obsédés pour ne penser qu’à cela. Obsédés par ce que dénonce le prélat : la jouissance et l’individualisme. Toute pensée, toute parole critique est considérée par eux comme une intolérable agression contre leur mode de vie. « C’est d’une violence inouïe », a affirmé Roselyne Bachelot, pour qui « le combat continue contre les discriminations ».
Ces gens comprendront-ils un jour ce que Mgr Vingt-Trois dénonce avec raison ? Comprendront-ils un jour que le terrorisme islamiste prospère sur le nihilisme d’une société sans boussole ni repères ? Comprendront-ils un jour que la marchandisation de l’humain, sa relégation à une matière comme une autre, la négation de toute transcendance sont le terreau de tous les fondamentalistes ? Qu’un terrain vague est inexorablement envahi par les mauvaises herbes ?
Merci, Monseigneur, de rappeler ces évidences. Merci de faire hurler ces inconscients. La vérité nous rendra libres.
François Teutsch
Boulevard Voltaire